- Benjamin.dResponsable du forum
Age : 46
Nombre de messages : 12825
Inscription : 11/03/2007
Localisation : France
Emploi : Privé
Passions : Ufologie, Histoire, lecture
Règlement : Règlement
Points de Participation : 21494
Jean-Pierre Petit : "On va continuer à maintenir une ch
Mar 08 Jan 2008, 18:23
Jean-Pierre Petit : "On va continuer à maintenir une chape de plomb sur la compréhension du phénomène"
Entretien avec Jean-Pierre Petit, astrophysicien au CNRS
vendredi 9 juillet 2004, par Grégory Gutierez
L’astrophysicien Jean-Pierre Petit s’est fait connaître par plusieurs ouvrages sur les ovnis, chez Albin Michel. Le premier d’entre eux, Enquête sur les ovni (1990), s’étend sur ses travaux en MHD dans les années 80 et sur l’intérêt qu’y portaient les responsables du GEPAN et leur entourage. Jean-Pierre Petit est célèbre pour avoir défendu le dossier Ummite, auquel il consacra deux livres, mais aussi pour ses BD de vulgarisation scientifique [1]. C’est l’un des trop rares véritables scientifiques a avoir pris le risque de prendre publiquement position pour défendre l’intérêt scientifique du dossier ovni [2]. Il est aussi connu pour son franc-parler... (Entretien réalisé par e-mail le 26 juin 2004.)
Grégory Gutierez : Jean-Pierre Petit, on peut lire sur votre site votre analyse de la situation concernant le SEPRA et sa récente disparition au sein du CNES [3]. Quand vous avez appris la nouvelle, quelle a été votre première réaction ?
Jean-Pierre Petit : Je ne pense pas que cela constitue un événement sur lequel il convienne de s’arrêter. C’est l’ensemble Gepan-Sepra qui a été mal géré pendant 27 ans. Il n’y a jamais eu au coeur de cette affaire, ou même derrière, un ou de véritables scientifiques motivés et à la hauteur. Le premier responsable de tout cela c’est le créateur du Gepan, Hubert Curien. Dans le conseil scientifique il y avait un physicien des plasmas, René Pellat, assez calé, et un spécialiste de cosmologie, Roland Omnès. Mais tous deux étaient ... ouvertement allergiques au sujet ovni, farouchement contre le fait de mettre sur ce sujet les moyens d’iune réelle investigation scientifiques. On a mis sur ce sujet des ingénieurs. Le seul qui ait eu une initiative intéressante c’est Claude Poher, qui fit étudier dès sa prise de fonction en tant que chef du Gepan des réseaux de diffraction par la société Jobin et Yvon, destinés à équiper (exclusivement) les appareils photographiques des .. gendarmes, et ultérieurement des avions militaires. Esterle n’a pas fait preuve d’une imagination débordante. Quant à Vélasco, c’était qu’un simple un technicien en optique, qui fut promu ingénieur maison. Je ne pense pas que dire les choses de cette façon relève de la diffamation.
GG : Alors, à votre avis, l’étude des "PAN" disparaît avec le SEPRA ?
JPP : Le Sepra va disparaître ... sans disparaître. Il restera en place toute la chaîne de collecte d’information mettant en jeu au premier chef la gendarmerie, qui est un corps militaire, astreint au secret défense. Celui-ci possède une exclusivité pour les enquêtes sur le terrain. Il a le droit d’exclure tout "enquêteur privé" d’un site sur lequel il se serait passé quelque chose et où on n’aimerait pas voir de simples quidams s’approcher de trop près. Quand le Gepan existait il y eut des erreurs énormes, de lamentables tentatives d’appropriation scientifique, dans le domaine de MHD, en 1983-84. J’en parle dans mon site. C’est la crainte du scandale qui couvait qui amena le Cnes a faire disparaître ce service, qui fut remplacé par une simple "boite aux lettres parlante".
GG : Vous avez signé la pétition disponible sur le site afin de rendre les archives du SEPRA disponibles. Pourtant vous semblez bien pessimiste : "la bataille des ovnis est perdue", dites-vous par ailleurs sur votre site. Qu’entendez-vous par là ?
JPP : Les pouvoirs publics se sont livrés à une intense campagne de désinformation pendant un quart de siècle. Il y a des documents d’archives qui pourraient être montrés où on voit J.J. Vélasco, interviewé sut TF1 par les frères Bogdanoff au long d’un dossier. Sa position était à l’époque fort différente de celle affichée dans son dernier livre. Hélas, il est trop tard. On ne peut pas crier "le loup n’existe pas !" pendant vingt sept ans, puis crier soudain "le loup existe" !". Vélasco n’est pas responsable de ce changement d’attitude. Simple exécutant, il a toujours fait ce qu’on lui disait de faire et dit ce qu’on lui disait de dire. Aujourd’hui, après que la seconde et dernière cartouche ait été grillée (la première étant de "fracassant" rapport Cometa, déposé en 1999 sur les tables du Président de la république et du Premier Ministre) il jouera simplement un rôle de "fusible". Le sujet ovni a été délibérément dégradé dans l’esprit du public et des journalistes, des intellectuels. Il ne reste plus aux auteurs de cette désinformation que d’assumer les conséquences de leurs actes Je ne parle pas des "troisièmes couteaux" mais des véritables responsables, des consignes émises "en haut lieu" par des gens qui se prennent pour les Metternich de l’ovni et qui savent allier machiavélisme, incompétence et sottise.
Il y a surtout une chose importante : on a laissé les très rares scientifiques qui ont osé s’intéresser à ce sujet se faire littéralement massacrer par leurs hiérarchies. J’ai dû personnellement me défendre seul, au corps à corps, pendant vingt-cinq ans. Mais je voudrais surtout rappeller ce qui est arrivé à Michel Bounias, initiateur d’une méthode d’examen des traces biologiques laissées dans l’environnement par les ovnis. Ces résultats constituèrent un pas extrêmement important, historique. Immédiatement après Bounias fut écarté de toute enquête. Les échantillons suivants (cas dit "de l’Amarante") firent l’objet d’un recueil d’échantillons fait en dépit du bon sens, qui arrivèrent dans un laboratoire d’université trop dégradés pour qu’on n’en tire quoi que ce soit. Alors, de deux choses l’une : ou les gens du Gepan étaient de complets imbéciles, ou ceci n’était qu’une mise en scène, des échantillons prélevés correctement ayant été dirigés vers un clone du labo de Bounias, recréé à l’ETCA (Etablissement Technique Central de l’Armement). Je pencherais plutôt pour cette seconde explication. Toujours est-il qu’après Trans Bounias fut progressivement dépouillé de tous moyens de recherche (il était spécialiste de toxicologie, et avait en particulier attiré l’attention du danger que la pollution faisait planer sur les populations d’abeilles, indispensables pollinisateurs). Parmi ceux qui allaient dans les années suivantes se réclamer sans cesse de ses travaux, aucune ne bougea le petit doigt pour empêcher que cette répression ne s’exerce contre un chercheur qui avais osé briser l’omertà. Comment voulez-vous, après cela que des scientifiques au top niveau n’envisagent seulement une seule seconde de s’intéresser au sujet ? Seul un scientifique qui se situe au top niveau scientifique et qui soit exceptionnellement ouvert et capable d’innover de la façon la plus hardie peut intervenir sur ce dossier ovni. De simples ingénieurs, civils ou militaires, ne sortiront jamais rien. En conclusion, je dirai : le spectacle est terminé, il n’y a plus rien à voir.
GG : Si un nouvel organisme d’étude sur les ovnis était créé au sein du CNES, comment l’organiseriez-vous ? Quel genre de compétences pour son équipe, quelles seraient ses priorités, etc. ?
JPP : Un ami chercheur avait eu dans les années soixante-dix un mot assez amusant pour décrire certaines activités menées sans grande compétence ni sérieux. Il employait le mot de "Cnesserie". Je pense que le Cnes, s’il en avait l’intention, serait totalement incapable de créer une structure d’investigation et de recherche sur ce sujet, comme personne, en France, n’est plus capable de remonter une activité de MHD digne de ce nom, après trente années d’absence dans ce domaine. Les efforts déployés pour remonter une activité "plasmas froids" sont pitoyables. Pour monter une équipe, le Cnes devrait pouvoir réunir des compétences qui ... n’existent plus, attirer des scientifiques qu’il faudrait alors payer à prix d’or pour qu’ils acceptent de prendre le risque de s’aventurer sur ce terrain-là. Ces recherches ont été faites, aux USA, depuis plus de 35 ans. Elles ont abouti, dans le plus grand secret. Les Européens, magistralement désinformés, ne sont plus dans la course.
GG : Vous êtes très critique sur le bilan du SEPRA et du GEPAN, comme expliqué en long et en large dans votre site. Il y a bien tout de même quelque chose à sauver de ces 27 années de travail, non ? Quels dossiers, quelles actions, pourriez-vous mettre au crédit du GEPAN/SEPRA ?
JPP : La seule action notable est le travail d’une personnalité extérieure au Gepan : Michel Bounias. Quand vous parlez de "travail" je me demande à quoi vous vous référez. Pendant 27 ans on nous a dit "des analyses sont en cours. Quand elles auront abouti, vous en serez avertis". Il y a eu, je pense, plusieurs autres "Trans-en-Provence", couverts par le secret défense. La gendarmerie, équipée de Bonnettes à réseaux a du permettre, à l’ETCA, l’analyse de quelques spectres d’ovnis. Les paralysies de témoins ont amené l’Armée à s’intéresser aux armes paralysantes à micro-ondes. Ce sont ces éléments qui servirent vraisemblablement "de pièces à conviction", accompagnant en 1999 le rapport Cometa (hélas les suggestions qui suivaient étaient indigentes). Le Gepan a joué un rôle de structure de captation de savoir-faire. Pour la biologie (travaux de Michel Bounias) cela a fonctionné. Pour la MHD l’échec a été total. Après dissolution du Gepan il est resté le Sepra, une simple "boite aux lettres". Il est inutile d’invectiver une boite aux lettres.
A propos de ces archives : elles ne seront jamais communiquées à ceux qui pourraient réellement en faire quelque chose. On continuera à prioriser le maintien de la chape de plomb sur la réelle compréhension du phénomène. C’est donc une demande de pure forme.
GG : Dans le fiasco actuel (en France, plus personne ne s’intéresse aux ovnis en tant que sujet de recherche scientifique) pensez-vous que les ufologues ont une part de responsabilité ? Et les "rationalistes" ?
JPP : Pas plus les uns que les autres. Les vrais responsables sont ceux qui se sont situés au niveau le plus élevé. Ce que le public a du mal à imaginer c’est que dans les hautes sphères l’indifférence est la même. Vous y trouvez un mélange de perplexité, d’indifférence et d’incompétence. Comme le grand public s’en fout, l’ovni n’apporte pas de voix, au plan électoral. La communauté scientifique est totalement hostile à des études qui pourraient remettre en cause ses pouvoirs. Appelez cela une réaction psycho-socio-immunologique. Elle est extrêmement violente et durable. Or seuls les scientifiques pourraient être acteurs dans cette histoire. Aux Etats-Unis des scientifiques au top niveau, travaillant au coeur de black programs, ont été mis à contribution. Les retombées (chères à Hubert Curien) se sont exclisivement situées dans le domaine milaire. D’ailleurs, que personne ne se fasse d’illusions : dans tous les pays les seules motivations institutionnelles émenent des militaires, seuls "clients" du dossier. En comparaison les ufologues et les rationalistes ressemblent à des spectateurs d’un match qui n’aura jamais lieu, faute de joueurs.
GG : Jean-Jacques Vélasco explique, dans le fameux article du Ciel & Espace de juin 2004, que c’est en partie par manque de moyens que le SEPRA a produit si peu de résultats. J’imagine que vous n’êtes pas de cet avis...
JPP : Il suffit de lire dans le livre de Vélasco l’évocation de l’étude faite en plaçant "un chapeau de Maurice Chevalier" dans un écoulement à Mach 8. Même en inondant le Sepra de milliards il n’en serait jamais rien sorti. Avec vous vu une idée, une seule, émerger de cette structure en 27 ans ? Pas moi. Sans idées, sans fil conducteur on ne fait rien.
GG : Une question délicate : si vous deviez faire votre propre auto-critique quant au rôle que vous avez eu vous-même en tant qu’acteur du débat sur les ovnis, que vous reprocheriez-vous ? Qu’avez-vous fait que vous ne recommenceriez pas ? Quelles erreurs avez-vous commises ?
JPP : Si j’avais su comment les choses allaient tourner je n’aurais jamais mis "le nez dehors". Même si j’avais voulu m’intéresser à ces questions, j’aurais au contraire nié y être impliqué. J’aurais manoeuvré de manière totalement occulte. Si j’avais à la rigueur publié des livres, je l’aurais fait sous le couvert d’un pseudonyme.
Il y a dix ans un ingénieur du Cnrs, Pierre Midy, un type adorable, s’est avisé de collaborer avec moi. Nous avons cosigné des articles ensemble. Il l’a payé très cher, dans le même style que Bounias. Le Cnrs lui a supprimé sa prime de cherche alors qu’il a produit des résultats novateurs, extrêmement intéressants et exerce contre lui une guerre des nerfs afin de le pousser à partir en retraite. Mais, même en manoeuvrant de manière occulte, je ne sais pas si on peut aller bien loin. Quand je jette un oeil sur le passé je me dis que si c’était à refaire j’aurais dès le départ pris la mesure de la vanité de tels efforts, et sans doute n’aurais-je pas fourni un tel travail.
GG : Les ovnis sont des engins interplanétaires venus surveiller nos installations nucléaires. C’est la conclusion de JJ Vélasco dans son nouveau livre. Partagez-vous cette conviction ?
JPP : Il y a eu effectivement une vague spectaculaire peu après l’explosion de la première bombe atomique. Mais je pense que cette surveillance discrète remonte à la nuit des temps, le nucléaire n’étant qu’un épiphénomène.
GG : Claude Poher vous a lancé une invitation lors de son entretien : "J’invite Jean-Pierre à changer de stratégie, à utiliser sa grande intelligence, son savoir étendu et pluridisciplinaire, et son extraordinaire don de vulgarisation, pour faire progresser ses confrères, et non pas pour diffamer ceux qui n’ont pas ses idées." Votre réaction ?
JPP : J’ai dit dans "OVNIS et armes secrètes américaines" ce que j’avais à dire. Je pense que le militantisme est inutile. Je continuerai de m’exprimer à travers des ouvrages comme "L’Année du Contact", salué comme "Les Enfants du Diable" et "On a perdu la moitié de l’univers" par un silence médiatique total. Je m’exprimerai aussi dans les rapports du GESTO, tout en sachant que cette association a été infiltrée de longue date. En matière d’ovnis c’est maintenant "le temps des taupes". Des action minables, initelligentes, qui ne feront qu’inciter les scientifiques de haut niveau à se retrancher chaque fois un peu plus et à déserter des forums trop mal fréquentés. Il n’y a pas grand chose d’autre à ajouter. Je crois que le terrain appartient maintenant aux bandar logs de l’ovni. La farce est jouée. Une farce qui aura duré près de trente ans.
Notes
[1] Voir son article Il faut sauver Lanturlu sur son site
[2] Un "véritable scientifique" étant un chercheur ayant publié ses travaux dans des revues savantes, à comité de lecture, reconnues par la communauté scientifique. Ce qui est bien le cas de Jean-Pierre Petit
[3] Voir notamment ses pages L’histoire ovni en France et Le livre de Jean-Jacques Vélasco sur son site http://www.jp-petit.com.
http://www.cielinsolite.fr/spip.php?article19
Entretien avec Jean-Pierre Petit, astrophysicien au CNRS
vendredi 9 juillet 2004, par Grégory Gutierez
L’astrophysicien Jean-Pierre Petit s’est fait connaître par plusieurs ouvrages sur les ovnis, chez Albin Michel. Le premier d’entre eux, Enquête sur les ovni (1990), s’étend sur ses travaux en MHD dans les années 80 et sur l’intérêt qu’y portaient les responsables du GEPAN et leur entourage. Jean-Pierre Petit est célèbre pour avoir défendu le dossier Ummite, auquel il consacra deux livres, mais aussi pour ses BD de vulgarisation scientifique [1]. C’est l’un des trop rares véritables scientifiques a avoir pris le risque de prendre publiquement position pour défendre l’intérêt scientifique du dossier ovni [2]. Il est aussi connu pour son franc-parler... (Entretien réalisé par e-mail le 26 juin 2004.)
Grégory Gutierez : Jean-Pierre Petit, on peut lire sur votre site votre analyse de la situation concernant le SEPRA et sa récente disparition au sein du CNES [3]. Quand vous avez appris la nouvelle, quelle a été votre première réaction ?
Jean-Pierre Petit : Je ne pense pas que cela constitue un événement sur lequel il convienne de s’arrêter. C’est l’ensemble Gepan-Sepra qui a été mal géré pendant 27 ans. Il n’y a jamais eu au coeur de cette affaire, ou même derrière, un ou de véritables scientifiques motivés et à la hauteur. Le premier responsable de tout cela c’est le créateur du Gepan, Hubert Curien. Dans le conseil scientifique il y avait un physicien des plasmas, René Pellat, assez calé, et un spécialiste de cosmologie, Roland Omnès. Mais tous deux étaient ... ouvertement allergiques au sujet ovni, farouchement contre le fait de mettre sur ce sujet les moyens d’iune réelle investigation scientifiques. On a mis sur ce sujet des ingénieurs. Le seul qui ait eu une initiative intéressante c’est Claude Poher, qui fit étudier dès sa prise de fonction en tant que chef du Gepan des réseaux de diffraction par la société Jobin et Yvon, destinés à équiper (exclusivement) les appareils photographiques des .. gendarmes, et ultérieurement des avions militaires. Esterle n’a pas fait preuve d’une imagination débordante. Quant à Vélasco, c’était qu’un simple un technicien en optique, qui fut promu ingénieur maison. Je ne pense pas que dire les choses de cette façon relève de la diffamation.
GG : Alors, à votre avis, l’étude des "PAN" disparaît avec le SEPRA ?
JPP : Le Sepra va disparaître ... sans disparaître. Il restera en place toute la chaîne de collecte d’information mettant en jeu au premier chef la gendarmerie, qui est un corps militaire, astreint au secret défense. Celui-ci possède une exclusivité pour les enquêtes sur le terrain. Il a le droit d’exclure tout "enquêteur privé" d’un site sur lequel il se serait passé quelque chose et où on n’aimerait pas voir de simples quidams s’approcher de trop près. Quand le Gepan existait il y eut des erreurs énormes, de lamentables tentatives d’appropriation scientifique, dans le domaine de MHD, en 1983-84. J’en parle dans mon site. C’est la crainte du scandale qui couvait qui amena le Cnes a faire disparaître ce service, qui fut remplacé par une simple "boite aux lettres parlante".
GG : Vous avez signé la pétition disponible sur le site afin de rendre les archives du SEPRA disponibles. Pourtant vous semblez bien pessimiste : "la bataille des ovnis est perdue", dites-vous par ailleurs sur votre site. Qu’entendez-vous par là ?
JPP : Les pouvoirs publics se sont livrés à une intense campagne de désinformation pendant un quart de siècle. Il y a des documents d’archives qui pourraient être montrés où on voit J.J. Vélasco, interviewé sut TF1 par les frères Bogdanoff au long d’un dossier. Sa position était à l’époque fort différente de celle affichée dans son dernier livre. Hélas, il est trop tard. On ne peut pas crier "le loup n’existe pas !" pendant vingt sept ans, puis crier soudain "le loup existe" !". Vélasco n’est pas responsable de ce changement d’attitude. Simple exécutant, il a toujours fait ce qu’on lui disait de faire et dit ce qu’on lui disait de dire. Aujourd’hui, après que la seconde et dernière cartouche ait été grillée (la première étant de "fracassant" rapport Cometa, déposé en 1999 sur les tables du Président de la république et du Premier Ministre) il jouera simplement un rôle de "fusible". Le sujet ovni a été délibérément dégradé dans l’esprit du public et des journalistes, des intellectuels. Il ne reste plus aux auteurs de cette désinformation que d’assumer les conséquences de leurs actes Je ne parle pas des "troisièmes couteaux" mais des véritables responsables, des consignes émises "en haut lieu" par des gens qui se prennent pour les Metternich de l’ovni et qui savent allier machiavélisme, incompétence et sottise.
Il y a surtout une chose importante : on a laissé les très rares scientifiques qui ont osé s’intéresser à ce sujet se faire littéralement massacrer par leurs hiérarchies. J’ai dû personnellement me défendre seul, au corps à corps, pendant vingt-cinq ans. Mais je voudrais surtout rappeller ce qui est arrivé à Michel Bounias, initiateur d’une méthode d’examen des traces biologiques laissées dans l’environnement par les ovnis. Ces résultats constituèrent un pas extrêmement important, historique. Immédiatement après Bounias fut écarté de toute enquête. Les échantillons suivants (cas dit "de l’Amarante") firent l’objet d’un recueil d’échantillons fait en dépit du bon sens, qui arrivèrent dans un laboratoire d’université trop dégradés pour qu’on n’en tire quoi que ce soit. Alors, de deux choses l’une : ou les gens du Gepan étaient de complets imbéciles, ou ceci n’était qu’une mise en scène, des échantillons prélevés correctement ayant été dirigés vers un clone du labo de Bounias, recréé à l’ETCA (Etablissement Technique Central de l’Armement). Je pencherais plutôt pour cette seconde explication. Toujours est-il qu’après Trans Bounias fut progressivement dépouillé de tous moyens de recherche (il était spécialiste de toxicologie, et avait en particulier attiré l’attention du danger que la pollution faisait planer sur les populations d’abeilles, indispensables pollinisateurs). Parmi ceux qui allaient dans les années suivantes se réclamer sans cesse de ses travaux, aucune ne bougea le petit doigt pour empêcher que cette répression ne s’exerce contre un chercheur qui avais osé briser l’omertà. Comment voulez-vous, après cela que des scientifiques au top niveau n’envisagent seulement une seule seconde de s’intéresser au sujet ? Seul un scientifique qui se situe au top niveau scientifique et qui soit exceptionnellement ouvert et capable d’innover de la façon la plus hardie peut intervenir sur ce dossier ovni. De simples ingénieurs, civils ou militaires, ne sortiront jamais rien. En conclusion, je dirai : le spectacle est terminé, il n’y a plus rien à voir.
GG : Si un nouvel organisme d’étude sur les ovnis était créé au sein du CNES, comment l’organiseriez-vous ? Quel genre de compétences pour son équipe, quelles seraient ses priorités, etc. ?
JPP : Un ami chercheur avait eu dans les années soixante-dix un mot assez amusant pour décrire certaines activités menées sans grande compétence ni sérieux. Il employait le mot de "Cnesserie". Je pense que le Cnes, s’il en avait l’intention, serait totalement incapable de créer une structure d’investigation et de recherche sur ce sujet, comme personne, en France, n’est plus capable de remonter une activité de MHD digne de ce nom, après trente années d’absence dans ce domaine. Les efforts déployés pour remonter une activité "plasmas froids" sont pitoyables. Pour monter une équipe, le Cnes devrait pouvoir réunir des compétences qui ... n’existent plus, attirer des scientifiques qu’il faudrait alors payer à prix d’or pour qu’ils acceptent de prendre le risque de s’aventurer sur ce terrain-là. Ces recherches ont été faites, aux USA, depuis plus de 35 ans. Elles ont abouti, dans le plus grand secret. Les Européens, magistralement désinformés, ne sont plus dans la course.
GG : Vous êtes très critique sur le bilan du SEPRA et du GEPAN, comme expliqué en long et en large dans votre site. Il y a bien tout de même quelque chose à sauver de ces 27 années de travail, non ? Quels dossiers, quelles actions, pourriez-vous mettre au crédit du GEPAN/SEPRA ?
JPP : La seule action notable est le travail d’une personnalité extérieure au Gepan : Michel Bounias. Quand vous parlez de "travail" je me demande à quoi vous vous référez. Pendant 27 ans on nous a dit "des analyses sont en cours. Quand elles auront abouti, vous en serez avertis". Il y a eu, je pense, plusieurs autres "Trans-en-Provence", couverts par le secret défense. La gendarmerie, équipée de Bonnettes à réseaux a du permettre, à l’ETCA, l’analyse de quelques spectres d’ovnis. Les paralysies de témoins ont amené l’Armée à s’intéresser aux armes paralysantes à micro-ondes. Ce sont ces éléments qui servirent vraisemblablement "de pièces à conviction", accompagnant en 1999 le rapport Cometa (hélas les suggestions qui suivaient étaient indigentes). Le Gepan a joué un rôle de structure de captation de savoir-faire. Pour la biologie (travaux de Michel Bounias) cela a fonctionné. Pour la MHD l’échec a été total. Après dissolution du Gepan il est resté le Sepra, une simple "boite aux lettres". Il est inutile d’invectiver une boite aux lettres.
A propos de ces archives : elles ne seront jamais communiquées à ceux qui pourraient réellement en faire quelque chose. On continuera à prioriser le maintien de la chape de plomb sur la réelle compréhension du phénomène. C’est donc une demande de pure forme.
GG : Dans le fiasco actuel (en France, plus personne ne s’intéresse aux ovnis en tant que sujet de recherche scientifique) pensez-vous que les ufologues ont une part de responsabilité ? Et les "rationalistes" ?
JPP : Pas plus les uns que les autres. Les vrais responsables sont ceux qui se sont situés au niveau le plus élevé. Ce que le public a du mal à imaginer c’est que dans les hautes sphères l’indifférence est la même. Vous y trouvez un mélange de perplexité, d’indifférence et d’incompétence. Comme le grand public s’en fout, l’ovni n’apporte pas de voix, au plan électoral. La communauté scientifique est totalement hostile à des études qui pourraient remettre en cause ses pouvoirs. Appelez cela une réaction psycho-socio-immunologique. Elle est extrêmement violente et durable. Or seuls les scientifiques pourraient être acteurs dans cette histoire. Aux Etats-Unis des scientifiques au top niveau, travaillant au coeur de black programs, ont été mis à contribution. Les retombées (chères à Hubert Curien) se sont exclisivement situées dans le domaine milaire. D’ailleurs, que personne ne se fasse d’illusions : dans tous les pays les seules motivations institutionnelles émenent des militaires, seuls "clients" du dossier. En comparaison les ufologues et les rationalistes ressemblent à des spectateurs d’un match qui n’aura jamais lieu, faute de joueurs.
GG : Jean-Jacques Vélasco explique, dans le fameux article du Ciel & Espace de juin 2004, que c’est en partie par manque de moyens que le SEPRA a produit si peu de résultats. J’imagine que vous n’êtes pas de cet avis...
JPP : Il suffit de lire dans le livre de Vélasco l’évocation de l’étude faite en plaçant "un chapeau de Maurice Chevalier" dans un écoulement à Mach 8. Même en inondant le Sepra de milliards il n’en serait jamais rien sorti. Avec vous vu une idée, une seule, émerger de cette structure en 27 ans ? Pas moi. Sans idées, sans fil conducteur on ne fait rien.
GG : Une question délicate : si vous deviez faire votre propre auto-critique quant au rôle que vous avez eu vous-même en tant qu’acteur du débat sur les ovnis, que vous reprocheriez-vous ? Qu’avez-vous fait que vous ne recommenceriez pas ? Quelles erreurs avez-vous commises ?
JPP : Si j’avais su comment les choses allaient tourner je n’aurais jamais mis "le nez dehors". Même si j’avais voulu m’intéresser à ces questions, j’aurais au contraire nié y être impliqué. J’aurais manoeuvré de manière totalement occulte. Si j’avais à la rigueur publié des livres, je l’aurais fait sous le couvert d’un pseudonyme.
Il y a dix ans un ingénieur du Cnrs, Pierre Midy, un type adorable, s’est avisé de collaborer avec moi. Nous avons cosigné des articles ensemble. Il l’a payé très cher, dans le même style que Bounias. Le Cnrs lui a supprimé sa prime de cherche alors qu’il a produit des résultats novateurs, extrêmement intéressants et exerce contre lui une guerre des nerfs afin de le pousser à partir en retraite. Mais, même en manoeuvrant de manière occulte, je ne sais pas si on peut aller bien loin. Quand je jette un oeil sur le passé je me dis que si c’était à refaire j’aurais dès le départ pris la mesure de la vanité de tels efforts, et sans doute n’aurais-je pas fourni un tel travail.
GG : Les ovnis sont des engins interplanétaires venus surveiller nos installations nucléaires. C’est la conclusion de JJ Vélasco dans son nouveau livre. Partagez-vous cette conviction ?
JPP : Il y a eu effectivement une vague spectaculaire peu après l’explosion de la première bombe atomique. Mais je pense que cette surveillance discrète remonte à la nuit des temps, le nucléaire n’étant qu’un épiphénomène.
GG : Claude Poher vous a lancé une invitation lors de son entretien : "J’invite Jean-Pierre à changer de stratégie, à utiliser sa grande intelligence, son savoir étendu et pluridisciplinaire, et son extraordinaire don de vulgarisation, pour faire progresser ses confrères, et non pas pour diffamer ceux qui n’ont pas ses idées." Votre réaction ?
JPP : J’ai dit dans "OVNIS et armes secrètes américaines" ce que j’avais à dire. Je pense que le militantisme est inutile. Je continuerai de m’exprimer à travers des ouvrages comme "L’Année du Contact", salué comme "Les Enfants du Diable" et "On a perdu la moitié de l’univers" par un silence médiatique total. Je m’exprimerai aussi dans les rapports du GESTO, tout en sachant que cette association a été infiltrée de longue date. En matière d’ovnis c’est maintenant "le temps des taupes". Des action minables, initelligentes, qui ne feront qu’inciter les scientifiques de haut niveau à se retrancher chaque fois un peu plus et à déserter des forums trop mal fréquentés. Il n’y a pas grand chose d’autre à ajouter. Je crois que le terrain appartient maintenant aux bandar logs de l’ovni. La farce est jouée. Une farce qui aura duré près de trente ans.
Notes
[1] Voir son article Il faut sauver Lanturlu sur son site
[2] Un "véritable scientifique" étant un chercheur ayant publié ses travaux dans des revues savantes, à comité de lecture, reconnues par la communauté scientifique. Ce qui est bien le cas de Jean-Pierre Petit
[3] Voir notamment ses pages L’histoire ovni en France et Le livre de Jean-Jacques Vélasco sur son site http://www.jp-petit.com.
http://www.cielinsolite.fr/spip.php?article19
_______________________________________
Veuillez svp respecter le forum en postant des messages sérieux et constructifs sans SMS. Merci à l'avance et bonne lecture.
Rendez-vous sur le blog Ovni et vie extraterrestre :http://ovni-extraterrestre.com/ Poster votre témoignage: Cliquer ici Perte de mot de passe: cliquer ici
- Durrmeyer ChristianAnalyste enquêteur
Age : 66
Nombre de messages : 2017
Inscription : 04/10/2008
Localisation : meurthe et moselle(54) france
Emploi : invalide
Passions : lecture, ciné, aprentissage informatique
Règlement : Règlement
Points de Participation : 8793
Re: Jean-Pierre Petit : "On va continuer à maintenir une ch
Mar 30 Mar 2010, 19:18
Bonjour,je ne peux que conseiller à chacun d'aller sur le site ci-dessus
http://www.cielinsolite.fr pour avoir une idée de ce qui se passait il n'y a aps si longtemps.
http://www.cielinsolite.fr pour avoir une idée de ce qui se passait il n'y a aps si longtemps.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum