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Du sel dans les anneaux de Saturne
Ven 26 Juin 2009, 19:09
Lors de la fête du Soleil à Dijon le 21 juin, J-P Lebreton de l’Agence Spatiale Européenne avait laissé entendre qu’une annonce majeure serait faite cette semaine concernant les résultats de la mission Cassini autour de Saturne. C’est chose faite avec la publication aujourd’hui dans la revue “Nature” d’un article annonçant la détection de sel dans l’anneau E.
Si les scientifiques, dans leur quête éternelle de vie extraterrestre, ont une prédilection pour le chlorure de potassium, c’est tout simplement parce que le sel permet de conserver et de préserver les matières organiques. Sur Terre, on est ainsi parvenu à réanimer des bactéries présentes dans du sel depuis des millions d’années.
Dépots de sel sur Mars. Crédit NASA / JPL
On connaissait déjà les dépots de chlorures de sodium éparpillés dans les montagnes de l’hémisphère sud de Mars, révélés par l’instrument Themis de la sonde américaine Mars Odyssey. Voilà que les scientifiques européens de la mission Cassini annoncent aujourd’hui dans la revue “Nature” qu’ils ont détecté pour la première fois des sels de sodium dans les grains de glace de l’anneau E de Saturne.
Position de quelques-uns des satellites de Saturne. Crédit NASA / JPL
Cet anneau est alimenté principalement par la vapeur des panaches d’eau et les grains de glace d’un des satellites de Saturne, Encelade. La détection de glace salée indique que la petite lune héberge un réservoir d’eau liquide, peut-être même un océan au-dessous de sa surface, une hypothèse que les scientifiques évoquaient depuis un certain temps et qui se trouve ainsi confirmée.
La sonde Cassini a découvert les panaches de glace d’Encelade en 2005. Ces plumes, émises depuis des fractures situées près du pôle antarctique du satellite, expulsent des grains minuscules de glace et de la vapeur qui échappent à l’attraction d’Encelade et alimentent l’anneau le plus éloigné de Saturne, l’anneau E.
Les mesures réalisées par l’analyseur de poussière cosmique de la sonde Cassini ont été dépouillées par Ralf Srama, de l’Institut Max Planck de Physique Nucléaire basé à Heidelberg, en l’Allemagne : la composition de ces grains montre la présence de sel de sodium. Pour Frank Postberg, également de l’Institut Max Planck, qui est le principal auteur de l’article à paraître aujourd’hui dans la revue “Nature”, “le sel détecté est né au coeur d’Encelade de la lente dissolution de roches au fond d’un océan liquide”.
Panaches de glace photographiés sur Encelade par la sonde Cassini. Crédit NASA / JPL
Selon les scientifiques qui travaillent sur les mesures de l’analyseur de poussière cosmique, l’eau liquide est forcément présente sur Encelade parce que c’est la seule façon de dissoudre les quantités significatives de minéraux à l’origine des niveaux de sel détectés. Le processus de sublimation - le mécanisme par lequel la vapeur est sortie directement de la glace solide dans la croûte - ne suffit pas à expliquer la présence de sel.
L’ analyseur de la sonde Cassini fournit des informations sur la composition des anneaux et permet donc de sonder indirectement l’intérieur d’Encelade. Le contenu de l’anneau E fait penser à à un sorbet presque pur avec un peu de chlorure de sodium mélangé.
“Nos mesures impliquent qu’en plus du sel de table, les grains contiennent aussi des carbonates comme la soude ; ces deux composants sont dans des concentrations attendues dans l’hypothèse d’un océan sur Encelade”, commenté F. Postberg. “Les carbonates fournissent aussi une acidité légèrement alcaline. Si la source liquide est bien un océan, en y ajoutant la chaleur mesurée à la surface près du pôle antarctique et les composés organiques trouvés dans les plumes, on peut alors dire sans trop de risques qu’Encelade présente un environnement favorable pour la formation des précurseurs de la vie.”
La surface d’Encelade.
http://astro2009.futura-sciences.com/astronomie/2009/06/25/du-sel-dans-les-anneaux-de-saturne/
Si les scientifiques, dans leur quête éternelle de vie extraterrestre, ont une prédilection pour le chlorure de potassium, c’est tout simplement parce que le sel permet de conserver et de préserver les matières organiques. Sur Terre, on est ainsi parvenu à réanimer des bactéries présentes dans du sel depuis des millions d’années.
Dépots de sel sur Mars. Crédit NASA / JPL
On connaissait déjà les dépots de chlorures de sodium éparpillés dans les montagnes de l’hémisphère sud de Mars, révélés par l’instrument Themis de la sonde américaine Mars Odyssey. Voilà que les scientifiques européens de la mission Cassini annoncent aujourd’hui dans la revue “Nature” qu’ils ont détecté pour la première fois des sels de sodium dans les grains de glace de l’anneau E de Saturne.
Position de quelques-uns des satellites de Saturne. Crédit NASA / JPL
Cet anneau est alimenté principalement par la vapeur des panaches d’eau et les grains de glace d’un des satellites de Saturne, Encelade. La détection de glace salée indique que la petite lune héberge un réservoir d’eau liquide, peut-être même un océan au-dessous de sa surface, une hypothèse que les scientifiques évoquaient depuis un certain temps et qui se trouve ainsi confirmée.
La sonde Cassini a découvert les panaches de glace d’Encelade en 2005. Ces plumes, émises depuis des fractures situées près du pôle antarctique du satellite, expulsent des grains minuscules de glace et de la vapeur qui échappent à l’attraction d’Encelade et alimentent l’anneau le plus éloigné de Saturne, l’anneau E.
Les mesures réalisées par l’analyseur de poussière cosmique de la sonde Cassini ont été dépouillées par Ralf Srama, de l’Institut Max Planck de Physique Nucléaire basé à Heidelberg, en l’Allemagne : la composition de ces grains montre la présence de sel de sodium. Pour Frank Postberg, également de l’Institut Max Planck, qui est le principal auteur de l’article à paraître aujourd’hui dans la revue “Nature”, “le sel détecté est né au coeur d’Encelade de la lente dissolution de roches au fond d’un océan liquide”.
Panaches de glace photographiés sur Encelade par la sonde Cassini. Crédit NASA / JPL
Selon les scientifiques qui travaillent sur les mesures de l’analyseur de poussière cosmique, l’eau liquide est forcément présente sur Encelade parce que c’est la seule façon de dissoudre les quantités significatives de minéraux à l’origine des niveaux de sel détectés. Le processus de sublimation - le mécanisme par lequel la vapeur est sortie directement de la glace solide dans la croûte - ne suffit pas à expliquer la présence de sel.
L’ analyseur de la sonde Cassini fournit des informations sur la composition des anneaux et permet donc de sonder indirectement l’intérieur d’Encelade. Le contenu de l’anneau E fait penser à à un sorbet presque pur avec un peu de chlorure de sodium mélangé.
“Nos mesures impliquent qu’en plus du sel de table, les grains contiennent aussi des carbonates comme la soude ; ces deux composants sont dans des concentrations attendues dans l’hypothèse d’un océan sur Encelade”, commenté F. Postberg. “Les carbonates fournissent aussi une acidité légèrement alcaline. Si la source liquide est bien un océan, en y ajoutant la chaleur mesurée à la surface près du pôle antarctique et les composés organiques trouvés dans les plumes, on peut alors dire sans trop de risques qu’Encelade présente un environnement favorable pour la formation des précurseurs de la vie.”
La surface d’Encelade.
http://astro2009.futura-sciences.com/astronomie/2009/06/25/du-sel-dans-les-anneaux-de-saturne/
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