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Scepticisme ufologique: Les sceptiques et leurs arguments.
Jeu 03 Déc 2009, 19:16
Scepticisme ufologique: Les sceptiques et leurs arguments
Les « debunker » scientifiques et les socio-psychologues ont un rejet quasi pathologique voir idéologique du phénomène ovni. Un sceptique pur et dur ne changera pas d'avis sauf s'il n'y a pas d'échappatoire. Or il semble que le phénomène ovni, le plus souvent laisse à ceux qui n'ont pas été témoins directs la possibilité d'esquiver une vérité qui les déstabiliserait...
"Les raisons sont peut être plus dramatiques que ça, nos esprits humains sont bâtit sur la dualité, il suffit qu'une personne dise blanc pour qu'il y ait aussitôt quelqu'un pour dire noir tout ceci n ayant pour unique motivation l'expression d'un ego sans aucun contrôle."
Un sceptique ne changera pas d'avis sauf s'il n'y a pas d'échappatoire. Or il semble que le phénomène ovni, le plus souvent laisse à ceux qui n'ont pas été témoins directs la possibilité d'esquiver une vérité qui les déstabiliserait. Pourquoi ?
Le problème de l'inébranlabilité des convictions ne se pose pas que pour le phénomène ovni. Pour exprimer une opinion sur un sujet quelconque, il faudrait faire une analyse approfondie. Or le propre du fonctionnement de notre cerveau, c'est la "paresse". Par exemple nous ne remarquons pas qu'une personne de notre entourage a changé quelque chose de son physique car une telle analyse quotidienne demanderait de consacrer du temps et de l'énergie à l'étudier. Ce temps et cette énergie seraient perdus pour d'autres activités plus vitales ou intéressantes à nos yeux.
Dans notre monde compliqué, il faut avoir une opinion sur tellement de choses que nous en adoptons certaines en omettant la réflexion préalable qui devrait obligatoirement précéder l'établissement raisonné d'un point de vue. Nous "trichons" auprès des autres en faisant croire que nous avons fourni le travail de réflexion alors que ce n'est pas vrai. C'est la même démarche que celle des gens qui n'ont pas lu un livre mais en parlent quand même en adoptant le point de vue d'un autre, sans l'avouer.
Comme ce désintérêt porte souvent sur des choses qui paraissent ne pas être "proches de soi" comme la politique par exemple, la démocratie représentative se trouve ainsi entachée par des opinions qui ne sont pas fondées sur une sincère analyse de bon citoyen.
Une fois que l'opinion a été adoptée et connue de l'entourage au sens large, en changer serait se déconsidérer aux yeux de celui-ci, passer pour une "girouette", une "tête de linotte". Alors on s'accroche à cette opinion comme on s'accroche au masque de personnalité qu'on s'est forgé pour autrui. Ce que j'ai dit un jour à l'autre m'oblige à persévérer dans l'opinion que j'ai émise ce jour-là pour ne pas me déconsidérer à ses yeux et qu'il ne soupçonne pas que je professe des opinions irréfléchies.
Tout cela pour dire que les individus vaguement sceptiques ne pourront changer d'opinion sur les ovnis que si d'abord on les intéresse au sujet sans les obliger à émettre un avis. De manière à ce qu'ils y repensent quand ils peuvent se livrer à une réflexion intérieure
Les catégories de sceptiques:
Il est souvent difficile est délicat d'essayer de décrire et classer les différents courants de pensée mais ce travail s'avère nécessaire pour comprendre certains phénomènes de rejet du phénomène Ovni:
Dans tous les domaines de recherches, le sceptique a toujours été présent, et, je dirais même, qu'il favorise l'avancée des recherches. Plus il avance d'arguments négatifs envers un domaine de recherche, plus les chercheurs , prenant en compte ces arguments, vont eux aussi tenter de prouver le contraire.
Dans l'ufologie, c'est exactement pareil. Une observation est faite les témoignages arrivent les sceptiques aussi. Il ne faut pas, immédiatement, réfuter leurs argument, il faut les analyser, et, partant de là, prouver qu'ils sont faux. Tout un travail en profondeur commence et ce travail est passionnant tant que les gens sont ouverts à la discussion et ne se cachent pas derrière des préjugés ou des idées qui protègent leur vision du monde.
Du Pseudo-Scepticisme
par Marcello Truzzi
Co-directeur et fondateur de CSICOP
Marcello Truzzi est professeur de sociologie à l'Université du Michigan Ouest. Cet article est réimprimé, sans autorisation, et traduit sans autorisation, depuis le "Zetetic Scholar," Numéros 12-13, de 1987. Dans son opinion cette critique du pseudo-scepticisme se réclamant de l'autorité de la science, mais empêchant en fait la progrès de la science, n'a jamais été aussi à propos.
Marcello Truzzi est un Co-Président et un des fondateurs de CSICOP, le centre pour la recherche scientifique sur les affirmations du Paranormal. En tant qu'ufologue auto-proclamé (personne qui parle des OVNIS), mon seul souhait est que chaque scientifique et non scientifique comprenne cet essai et se mette enfin à l'appliquer à la lettre quand il s'agit d'OVNIS.
Ma seule question à Marcello Truzzi serait: " quand vous dites 'plus les affirmations sont extraordinaires, plus solide doivent être les preuves', quelle est donc la limite maximale de la solidité des preuves que l'on est en droit d'exiger, pour, au moins, admettre qu'un certain problème ne soit pas à ignorer totalement?"
Au cours des années, j'ai critiqué l'abus du terme "sceptique" quand on l'utilise pour se rapporter à toutes les critiques des affirmations du paranormal. Hélas, l'étiquette a été de fait très mal appliquée par les partisans et les opposants du paranormal. Parfois les utilisateurs du mot "sceptique" ont voulu distingué un prétendu scepticisme "doux" d'un prétendu scepticisme "durs", et j'ai en partie rétabli le terme "Zététique" en raison de l'abus du terme "sceptique." Mais je pense maintenant que les problèmes créés dépassent la seule terminologie et il faut y mettre bon ordre. Puisque le "scepticisme" se rapporte justement au doute plutôt qu'a la négation - à l'incrédulité plutôt qu'à la croyance - les critiques qui choisissent la dénégation plutôt qu'une position d'incrédulité mais se qualifient quand même de "sceptiques" en réalité des pseudo-sceptiques et ont, je le crois, gagné en usurpant cette étiquette un avantage usurpé.
En science, le fardeau de la preuve incombe à celui qui fait un postulat; et plus son postulat est extraordinaire, plus le fardeau de la preuve exigé est lourd. Le vrai sceptique prend une position agnostique, celle qui consiste à dire que le postulat n'est pas prouvé, plutôt qu'à dire qu'il est réfuté. Il affirme que le postulant n'a pas réussi à apporter la preuve et que la science doit continuer à construire son modèle cognitif de la réalité sans incorporer ses affirmations extraordinaires comme s'il s'agissait de "faits" nouveaux. Puisque le sceptique vrai ne propose pas de postulat, il n'a aucun devoir de prouver quoi que ce soit. Il continue simplement à employer les théories établies de la "science conventionnelle" comme à son habitude. Mais si un critique affirme qu'il y a des preuves que l'affirmation du postulant est fausse, s'il dit qu'il a une hypothèse contraire - disant, par exemple, qu'un résultat d'une expérience psi s'explique par une certaine raison conventionnelle - il fait un postulat et il donc doit également prouver son postulat, il a le fardeau de sa preuve à sa charge. Parfois, de telles affirmations de dénégations par les critiques sont également des affirmations tout à fait extraordinaires - par exemple, qu'un OVNI aurait en fait été un plasma géant, ou que quelqu'un dans une expérience psi a été avantagé par une capacité auditive qui dépasse d'un cran celle des oreilles normales. Dans ces cas-ci le postulant négationniste peut également devoir apporter un preuve d'une solidité au-delà d'une preuve que l'on demanderait pour un affirmation peu extraordinaire.
Les critiques qui émettent des affirmations pour nier, mais qui se qualifient de manière erronée de "sceptiques," agissent souvent comme s'ils n'ont aucunement le devoir d'apporter la preuve de leurs dénégation, alors qu'une telle façon d'agir soit seulement appropriée pour le sceptique agnostique ou "vrai sceptique." Un résultat de ceci est que de nombreux critiques semblent croire qu'il leur est seulement nécessaire de présenter un argument pour leurs contre-affirmation basé sur la plausibilité plutôt que sur des preuves empirique. Ainsi, si dans une expérience psi on peut montrer qu'un sujet a eu une possibilité de tricher, beaucoup de critiques semblent supposer non pas simplement qu'il a probablement triché, mais qu'il doit avoir triché, indépendamment de l'absence complète de preuves qu'il a effectivement triché et parfois en ignorant les preuves de la réputation d'honnêteté du sujet. De même, on propose que parfois des procédures inexactes de randomization sont la cause des bons scores d'un sujet dans une expérience psi en dépit de ce qui ait été établi est la possibilité qu'une telle erreur pourrait avoir causé les bons résultats. Bien entendu, la valeur de l'expérience est considérablement réduite si l'on découvre une faille de sa conception qui permettrait à un artifice de fausser les résultats. Découvrir une possibilité d'erreur devrait rendre de telles expériences moins fondées et plus aisément réfutables. De telles failles réfutent en pratique l'affirmation que l'expérience était conçue pour "totalement éviter" toute erreur ou triche, mais elle ne réfute pas le postulat de l'anomalie.
Montrer que des preuves sont réfutables n'est pas une raisons pour écarter complètement ce qui a été affirmé. Si un critique affirme que le résultat était dû à un effet X, ce critique alors a le fardeau de prouver que l'effet X peut produire et a probablement produit de tels résultats dans de telles circonstances. Évidemment, dans certains cas l'appel à la seule plausibilité qu'un effet X a produit le résultat peut être si évident que presque tous accepterait l'argumentation; par exemple, quand nous apprenons que quelqu'un connu pour avoir triché dans le passé a eu une occasion de tricher dans une expérience, nous pourrions raisonnablement conclure qu'il a probablement triché cette fois également. Mais dans bien trop d'exemples, le critique qui fait un argument simplement plausible pour un effet X ferme la porte à toute future recherche alors que la science véritable exige que son hypothèse d'un effet X soit également évaluée. Hélas, la plupart des critiques semblent heureux de se reposer dans leurs fauteuils à produire des dénégations fabriquées à posteriori. Quel que soit le camp qui détient la vraie explication, la science progresse mieux par des investigations du type examen en laboratoire.
Par ailleurs, les partisans d'une affirmation d'une anomalie qui identifient l'erreur ci-dessus peuvent aller trop loin dans l'autre direction. Certains argumentent, comme Lombroso quand il a défendu la mediumnité de Palladino, que la présence d'une perruques n'empêche pas l'existence de vrais cheveux. Nous devons tous nous rappeler que la science peut nous indiquer ce qui est empiriquement peu probable mais pas ce qui est empiriquement impossible. La preuve, en science, est toujours une question de degré et est rarement toujours absolument concluante. Quelques partisans d'anomalies, comme certains critiques, sont peu disposés à considérer les preuves en des termes probabilistes, s'accrochant à la fin n'importe quel infime indice comme si le critique doit réfuter toute preuve qui sera jamais proposée pour une affirmation particulière. Les critiques et les partisans doivent apprendre à penser au compromis en science comme on le voit se pratiquer dans les palais de justice, imparfaits, et confrontés à des degrés variables de preuve et d'indices. La vérité absolue, comme la justice absolue, ne peu que rarement être atteinte. Nous pouvons seulement faire de notre mieux pour les approcher.
http://www.ufologie.net/htm/truzzi01f.htm
Un astronome victime de ses préjugés...une bourde scientifique
PAR FABRICE BONVIN
DISCLAIMER
Cet article vise à mettre en évidence l'attitude scandaleuse qui sévit - à grande échelle - au sein de la communauté des astronomes à l'égard des OVNIs. Pour l'illustrer, j'ai repris une citation d'un compatriote à l'allure plutôt sympathique, le célèbre astronome Michel Mayor pour lequel, d'ailleurs, je ne ressens aucune antipathie. Au contraire, son parcours m'inspire le respect. Par contre, je me permets, dans le présent article, de souligner ses propos pour stigmatiser les préjugés et les dérapages de la communauté scientifique dont fait partie Michel Mayor. Le lecteur l'aura compris : si ce ne sont l'homme et le scientifique Mayor qui m'exacerbent, ce sont bel et bien les préjugés qu'il partage avec ses collègues.
En 1995, l'astrophysicien suisse Michel Mayor, avec Didier Queloz, est le premier à découvrir une planète extrasolaire, baptisée "51 Peg b" (car elle gravite autour du soleil 51 Pégase). La stupeur est générale et la nouvelle fait le tour du monde.
Professeur ordinaire au département d'astronomie de l'Université de Genève et Directeur de l'Observatoire de Genève (depuis 1998), Michel Mayor peut être fier de son parcours. Collaborateur à l'European Southern Observatory, à l'Observatoire de Haute-Provence et à celui de Cambridge, sa contribution à la vie scientifique internationale est remarquable. Il a également assumé de nombreuses fonctions au sein d'organismes scientifiques, telle que la Présidence de la "Commission de la structure galactique de l'Union Astronomique Internationale" de 1990 à 1992. Parmi ses distinctions, on peut mentionner le Prix de l'Académie Française des Sciences 1983 ou encore la médaille de la commission de bioastronomie de l'Union Astronomique Internationale (IAU).
Didier Queloz (à gauche) et Michel Mayor (à droite)
Si j'insiste lourdement sur son prestigieux parcours, c'est pour souligner une évidence : Michel Mayor n'a rien d'un plaisantin.
Et pourtant...
Il suffit de surfer sur le site de "Webdo", un site helvétique, et de lire le passage suivant dans une rubrique intitulée : "Vos questions à... Michel Mayor" :
Question du journaliste : "Croyez-vous aux extraterrestres ?
Réponse de Michel Mayor : "Si vous voulez parler de vie ailleurs, sous une forme quelconque, je réponds oui, même si nous n'en avons aucune preuve à ce jour. Mais les OVNIs, les petits hommes verts, ça non. Clairement non. Le ciel est constamment disséqué par les astronomes du monde entier et ce sont toujours des quidams munis d'un Instamatic qui prennent des photos de soucoupes volantes".
Avant d'analyser cette perle et de proposer les rectificatifs qui s'imposent, il convient de remarquer que ce genre de remarques gratuites et dégradantes pour les témoins d'OVNIs est révélatrice de l'état d'esprit et de l'attitude de la communauté scientifique (et particulièrement des astronomes) en matière d'OVNIs.
Citons un autre cas récent de terrorisme intellectuel, commis cette fois-ci lors de l'émission "Bouillon de culture" diffusé sur France 2, le vendredi 12 mai 2000 à 22h55. Le regretté Jean Heidmann, également astronome, profite de son passage à l'écran pour propager toute sa science sur les OVNIs : "Les observations d'Ovnis ? Ce sont de mauvais témoignages montés en épingle par de mauvais médias pour vendre du papier".
Ces interventions sont d'autant plus déplorables qu'elles émanent de personnalités jouissant d'un énorme capital de crédibilité auprès de l'opinion publique et dont l'impact médiatique y est proportionnel. On serait donc en mesure d'attendre un peu de sérieux de la part de...scientifiques réputés pour la rigueur de leurs recherches.
ANALYSE DE LA REPONSE DE MICHEL MAYOR
1. Michel Mayor prend bien garde de distinguer la recherche de vie extraterrestre (du type programme "SETI") du phénomène OVNI. Probablement sur la défensive, il cherche à délimiter, à juste titre, deux domaines de recherche qui font trop souvent l'objet d'amalgame. Cette précaution viserait à protéger sa discipline (l'exobiologie et l'astronomie) de toutes ces "croyances ancestrales" (dixit un encadré de l'article) qui polluent ses domaines de recherche. Pour finir, il semble clair que l'amalgame mentionné plus haut pose un problème de taille à l'astronome puisqu'il prend l'initiative d'aborder la problématique OVNI sans qu'elle soit proposée par le journaliste.
2. Quand il s'agit d'OVNIs, les amalgames ne gênent plus Mayor. Sa phrase : "Mais les OVNIs, les petits hommes verts, ça non. Clairement non" ne laisse pas planer de doutes. A sa lecture se forme l'équation : "OVNIs = petits hommes verts". Tout d'abord, il faut savoir que l'origine extraterrestre du phénomène OVNI n'a pas encore été démontrée, loin s'en faut. Il s'agit d'une hypothèse parmi d'autres toutes aussi valables. Cependant, Mayor ne s'en incommode pas. Soit, gageons qu'il est dans le secret des Dieux concernant un des plus grands mystères de l'humanité.
Ensuite, il évoque les "petits hommes verts". Outre la connotation péjorative et sarcastique de l'expression(les milliers de témoins d'OVNIs apprécieront, dont certains jouissant d'un haut degré de crédibilité), il se fourvoie à nouveau. En fait, n'importe quel Ufologue ou fan de la Série X-Files et j'en passe vous le dira : ces entités se présentent, dans la majorité, sous l'apparence d'humanoïdes à la peau grise. Il n'y a qu'à consulter les travaux du psychiatre d'Harvard John Mack ou de Budd Hopkins sur les "abductés" pour s'en convaincre. Mais ne soyons pas trop intransigeants sur les détails.
3. Suit la perle : "le ciel est constamment disséqué par les astronomes du monde entier et ce sont toujours des quidams munis d'un Instamatic qui prennent des photos de soucoupes volantes". Autant le dire d'entrée : C'est complétement faux. D'ailleurs, Mayor est irrémissible puisque dans le numéro numéro 5 du périodique "Construire" (édition du 30 janvier 2001) il cite l'astronome Clyde Tombaugh, lui-même témoin de plusieurs observations d'OVNIs !
Dans cet article de "Construire", constatant le manque d'intérêt (relatif) des médias européens pour les "chasseurs de planète" et la tendance inverse outre-atlantique, Mayor cite l'astronome Clyde Tombaugh comme suit : "Par exemple, l'Américain Clyde Tombaugh découvre Pluton en 1930 !". Si la découverte de Tombaugh l'a marqué, ses observations d'OVNIs ne l'ont manifestement pas perturbé. Peut-on parler de biais mnésique ou s'agit-il d'ignorance ?
Pour rappel, l'observation la plus remarquable de Tombaugh remonte au 20 août 1949 quand il observe, en compagnie de sa femme et sa belle-mère, un arrangement de 6 à 8 lumières rectangulaires qui survolaient Las Cruces, Nouveau-Mexique. Tombaugh affirma dans une lettre adressé au scientifique Richard Hall (datée du 10 septembre 1957) : "Je n'étais pas préparé à une telle observation et fut pétrifié et très étonné".
L'astronome Clyde Tombaugh a fait un rapport sur son observation d'OVNI qui a été publié dans "Life"
Mais ce n'est pas tout ! De nombreux astronomes (avec ou sans Instamatic) ont observé des OVNIs. Faute de place, je ne peux pas citer toutes les observations de ces professionnels, que Mayor met involontairement dans le lot des "quidams". L'infatigable chercheur Jean Sider a rassemblé un petit catalogue de 60 cas. Voici trois cas tirés de cette base de données :
1. Le 22 mai 1950 entre 12h15 et 12h30, l'astronome Seymour Hess, Chef du département astronomie à la Florida State University observe un OVNI à l'Observatoire de Flagstaff, Arizona.
2. Le 29 mai 1963 vers 18h58, le Professeur Bart Bok, directeur de l'Observatoire du Mont Stromlo et deux autres astronomes, H. Goolnov et M. Movat observent un OVNI au-dessus de Camberra, Australie. Ils peuvent l'observer pendant une minute environ. L'objet est auto-lumineux et non reflétant les rayons du soleil, de couleur rouge-orangé, progressant d'ouest en est.
3. Le 14 juin 1980. Observation faite près de Toula, puis près de Moscou, Russie. Il y a eu de nombreux témoins dont Youri Andropov, président du KGB et l'astronome Gindillis en service à l'Observatoire de Moscou. Il s'agissait d'un objet sphérique. Des avions MIG ont tenté de le poursuivre mais il a vite disparu de la vue. De très nombreux témoignages ont pu être recueillis sur cet incident qui a eu un grand retentissement dans le pays, surtout au niveau des responsables politiques et militaires soviétiques. L'astonome Gindillis a pu soigneusement observer le phénomène tout à loisir et, dans son rapport final, a conclu à l'intrusion d'un OVNI. (1).
Loin d'être anecdotiques, ces récits d'observations d'astronomes ont été confirmés par une enquête menée en 1976 par le Professeur Peter Sturrock (Professeur Emeritus de Physique Appliquée à l'Université de Stanford) auprès de 1356 astronomes de la American Astonomical Society. Les résultats ont montré que 5 % des répondants ont observé des OVNIs durant leurs carrières.
Pour finir, j'ajouterais que les astronomes témoins d'OVNIs sont naturellement réticents à divulguer leurs observations, comme en témoigne cette citation datant de 1957 de l'astronome Frank Halstead, du Darling Observatory, Minesotta, lui-même témoin d'un phénomène OVNI : "de nombreux astronomes professionnels sont convaincus que ces soucoupes sont des machines interplanétaires".
Instamatic en tout genre
Concernant les "quidams munis d'un Instamatic", Michel Mayor doit également ignorer, entre autres, l'existence d'enregistrements radars, de photos ou de films d'OVNIs tournés par des professionnels au service d'organismes gouvernementaux. A titre d'exemple, je ne citerai qu'un seul cas, analysé par deux scientifiques, Richard Haines et Jacques Vallée. Vu son éloquence, cela suffira amplement.
Le 4 septembre 1971, un avion du gouvernement du Costa Rica en mission de topographie survole la région de Arenal. Alors qu'il survole le lac "Lago de Cote", est photographié un objet en forme de disque. L'Instamatic utilisé est d'un genre nouveau puisqu'il s'agit d'un appareil professionnel (le R-M-K 15/23) utilisé par un spécialiste de la photographie aérienne, Sergio L.V. Le cliché a résisté à toutes les analyses et l'OVNI conserve donc tout son mystère. "En résumé, nos analyses suggèrent qu'un objet aérien non identifié, opaque a été pris en photo à une altitude de 10'000 pieds" concluent les deux scientifiques (2).
la photo du "Lago de Cote" montrant un énigmatique objet en forme de disque
Bref, nul besoin de "quidams munis d'un Instamatic" pour impressionner d'étranges phénomènes aériens sur une pellicule !
CONCLUSIONS
En conclusion, la perspective d'un monde libéré de ses croyances ancestrales fait dire n'importe quoi à notre astronome bardé de diplômes ! S'il désirait vraiment se débarrasser des croyances irrationnelles, il montrerait l'exemple en éradiquant les siennes ! Collectionner autant de distinctions pour se ridiculiser dans une rubrique de "surfeur du dimanche" ne rime à rien.
A l'instar de ses collègues, les connaissances de notre astrophysicien en matière d'OVNIs se limitent manifestement à des préjugés. Ignorer le contenu de la problématique OVNI est une chose. En faire profiter la masse dans un média en est une autre. L'ampleur des effets est différente. Résulat : les préjugés perdurent. Et ne parlons même pas des journalistes, complices, qui n'ont pas bronché, par complaisance ou ignorance. Un minimum de rigueur dans la démarche scientifique aurait exigé de Mayor qu'il se documente sur les OVNIs avant de prendre publiquement position ou bien qu'il s'abstienne. A défaut de rigueur, le bon sens et la courtoisie auraient aussi fait l'affaire.
Je vais laisser le mot de la fin au regretté Allen Hynek, un confrère de Michel Mayor, Directeur de l'Observatoire de Dearborn à la Northwestern University. Le Docteur Allen Hynek fut pendant 20 ans le conseiller scientifique auprès de l'ATIC de l'USAF en matière d'OVNIs. Il a eu, entre ses mains, des milliers de rapports d'observations d'OVNIs. Voici ce qu'il avait à dire : "Il est absolument faux de dire que les OVNI n'ont jamais été vus par des personnes scientifiquement formées. Certains des meilleurs et des plus cohérents rapports proviennent de tels témoins" (3).
SOURCES
1. Sider, Jean, OVNIs : La Solution du Mystère ?, Editions Ramuel, 2001
2. Sturrock, Peter, The UFO Enigma, Warner Books, 1999
3. Sachs, Margareth, The UFO Encyclopedia, Corgi Edition, 1980
http://www.ovni.ch/~farfadet/astromayor.html
Les sceptiques et leurs arguments.
par Gildas Bourdais
Texte de conférence, traduit de l'anglais, présentée au 10ème symposium de Saint-Marin, les 9 et 10 mars 2002, dont le thème était : "Les ovnis, l'ufologie et la reconnaissance institutionnelle".
1 - Le scepticisme prévaut encore parmi les scientifiques et les intellectuels.
Apparemment, le scepticisme sur les ovnis est encore l'opinion prédominante parmi les scientifiques et les intellectuels, spécialement en France qui demeure un bastion du "rationalisme". Une petite minorité s'y est intéressée mais est restée le plus souvent silencieuse et anonyme. Dans les médias français, les ovnis ont été longtemps tournés en ridicule, parfois gentiment, comme dans ces films typiques que sont La soupe aux choux, et Le gendarme et les extraterrestres qui relate une confrontation près de Saint-Tropez ! Mais les choses sont peut être en train de changer petit à petit, comme je vais essayer de le montrer.
Les degrés variés du scepticisme
Le scepticisme sur la réalité des ovnis, et sur "l'hypothèse extraterrestre", ou "HET", existe à des degrés variés, du rejet total au scepticisme mesuré. Passons en revue quelques points de vue courants, en commençant par les plus négatifs, ceux du rejet a priori.
1) Il n'y a aucune preuve solide de l'existence des ovnis
C'est le premier degré de la négation du phénomène ovni, qui est commun à tous les sceptiques. Par exemple, le Dr Jacqueline Mitton, astronome chargée de presse de la Société royale britannique d'astronomie, a fait cette déclaration à la presse le 15 septembre 1999, en annonçant la parution du livre A Debunker's Guide to UFOs :
"Il n'y a absolument aucune preuve que la Terre ait été visitée par des êtres venus d'ailleurs".
C'est une position si radicale qu'aucune discussion n'est possible avec elle.
Un point de vue particulier a été exprimé par l'astronome américain Carl Sagan dans son livre Cosmic Connection ou l'appel des étoiles (1973, traduit en 1975) : il a pu y avoir quelques visites extraterrestres dans le passé, mais pas de nos jours car il n'y a pas d'ovnis. Je n'ai pas besoin de souligner l'influence qu'a eue Sagan dans les médias, et combien il a été efficace pour jeter le doute sur les ovnis. Beaucoup le soupçonnent d'avoir fait cela comme participant à la politique américaine du secret, avec d'autres scientifiques tels que Donald Menzel et Edward Condon.
2 - Nous sommes sans doute seuls dans l'univers, car notre existence même est un "accident" de l'évolution aveugle.
C'est un point de vue "rationaliste" classique exprimé par exemple par Stephen Jay Gould, très médiatique professeur de géologie et de biologie à Harvard, dans de nombreux livres, tels que La vie est belle (1989, traduit en 1991). En France, le biologiste Jacques Monod, prix Nobel pour ses travaux sur l'ADN, avait comparé l'apparition de la vie au fait de gagner le grand prix à la loterie, dans son célèbre livre Le hasard et la nécessité (1970).
Le physicien britannique Stephen Hawking écrit dans son dernier livre L'univers dans une coque de noix (2001, page 171) :
"Si des extraterrestres étaient déjà venus, nous serions forcément au courant - les choses se seraient passées comme dans Independance Day plutôt que comme dans ET"… "Quand nous explorerons notre galaxie, nous découvrirons donc peut-être des formes de vie primitives, mais certainement pas des créatures semblables à nous".
Cependant, malgré ces fortes paroles de Stephen Hawking et d'autres scientifiques réputés, nous pouvons spéculer que cela tend à devenir, peu à peu, un point de vue minoritaire, non seulement dans le public (comme le montrent les sondages) mais aussi dans le monde de la science. La découverte rapide de planètes extrasolaires en nombre de plus en plus grand ces dernières années, pourrait être, avec le temps, un facteur fort en faveur de l'opinion que nous ne sommes pas seuls. Et cela pourrait aider à la réouverture de la question ovni.
3 - Une opinion comparable, bien qu'opposée, est la croyance religieuse traditionnelle que nous sommes les seuls enfants de Dieu, créés à Son image, et que nous donc seuls.
Mais, là aussi, cela pourrait devenir une position minoritaire parmi les théologiens. Le Père Corrado Balducci nous a donné une opinion différente, à cette même conférence, il y a juste trois ans en 1999. En France, une ouverture similaire est apparente dans un livre récent, Dieu, l'Eglise et les Extraterrestres (2000, livre collectif dirigé par Alexandre Vigne).
4 - Il y a peut être quelques rares autres civilisations, mais les voyages interstellaires sont impossibles, ne serait-ce qu'à cause de la limitation de la vitesse de la lumière.
Cela a été, pendant longtemps, l'opinion prédominante, "scientifiquement correcte". De nouveau, elle semble être graduellement dépassée aujourd'hui, avec les nouvelles perspectives scientifiques pour les voyages spatiaux.
5 - Les voyages spatiaux sont possibles en théorie et, s'il y avait d'autres civilisations, elles auraient dû visiter la Terre depuis longtemps :
"Où sont-elles ?", s'est demandé le physicien italien Enrico Fermi il y a plus de cinquante ans. Bien entendu, cet argument repose sur la supposition qu'il n'y a aucune preuve de l'existence des ovnis. En conséquence, les voyages interstellaires sont impossibles ou très difficiles, ou il se peut que nous soyons seuls dans l'univers. C'est sans doute l'opinion scientifique la plus fréquente aujourd'hui. Ce "paradoxe de Fermi" a été commenté récemment dans de nombreux articles de la presse française. Il semble négatif à première vue, mais il pourrait bien être un premier pas sur la route de la reconnaissance des ovnis !
6 - Se présente maintenant le principal argument "psychosociologique" :
Les visions d'ovnis et les histoires d'enlèvements par des "aliens", proviennent le la science-fiction. Ce sont des "légendes urbaines", de purs produits de notre imagination. Ceci a été une approche très populaire chez les intellectuels en France. Un avocat bien connu de celle-ci, souvent invité dans les médias, a été Bertrand Méheust, professeur de philosophie, avec son livre Science-fiction et soucoupes volantes (1978).
7 - Les histoires d'humanoïdes ne sont pas crédibles, parce que des extraterrestres seraient très différents de nous.
Ce sont donc forcément des histoires inspirées par la science-fiction.
Le physicien américain Michio Kaku, dans son livre Visions. Comment la science va révolutionner le XXIeme siècle (1997, traduit en 1999), brosse un panorama audacieux de l'avenir de l'humanité, mais d'un autre côté il rejette toute discussion des "histoires" d'ovnis, inspirées selon lui par la science-fiction. Le seul argument qu'il présente est que les "abductés" disent avoir vu des êtres humanoïdes, semblables à nous. Impossible, dit-il. Des formes de vie extraterrestres seraient forcément très différentes de nous :
"Mais rien qu'à regarder la riche diversité de la vie sur cette planète, nous voyons que la nature a créé des millions de types d'organismes qui sont bien plus imaginatifs que les formes plutôt conservatrices qu'offre la science-fiction, dont la plupart ne sont que des minces variations sur le type du corps humain" (p. 431 de l'édition française).
Kaku est l'auteur d'un très bon livre, Hyperspace (1994, non traduit), sur la physique avancée telle que les théories des "supercordes" qui, incidemment, ouvrent la voie à l'idée de voyage spatial à travers des trous de ver et l'hyperespace. Mais voilà qu'il devient soudain très timide. Il ne semble pas connaître l'idée de convergence vers la forme vivante la plus rationnelle, en l'occurrence la forme "humanoïde". L'astronome britannique Fred Hoyle avait déjà expliqué cela il y a plus de trente ans (dans Hommes et galaxies, 1969) !
8 - Les ovnis sont des engins secrets, de fabrication humaine.
Cette "explication" a été avancée au début des années 50 par des témoins supposés d'engins secrets allemands, mais aucune preuve sérieuse n'en a jamais été fournie. Cela a très bien pu être une manœuvre de désinformation à l'époque. La même question se pose au sujet de spéculations récentes du même genre, telles que dans le livre de Tim Matthews UFO Revelation (1999, non traduit). En France, le livre du physicien Jean-Pierre Pharabod AVNI (2000), titre qui signifie "Arme volante Non-Identifiée", se place dans la même ligne.
9 - Les ovnis ne sont pas extraterrestres, ils viennent d'une "autre dimension".
Il y a des ovnis, mais ce ne sont pas des véhicules ET. Jacques Vallée est le plus connu des auteurs qui ont promu ce genre d'idée. Pour lui, les ovnis sont créés par une mystérieuse "force de contrôle" cachée dans une autre dimension. Ce sont des mises en scène trompeuses pour cacher leur véritable origine, qui n'est pas extraterrestre. En France, Jean Sider a mis cette idée en avant dans de nombreux livres.
Proche de cette idée est la pensée religieuse traditionnelle qui dénonce les ovnis comme étant des manifestations du Diable. Plusieurs auteurs ont suggéré cela en France, tels que Jean Robin et Jean-Michel Lesage. Ces deux lignes de pensée sont en fait très proches. A mon avis, elles ajoutent plutôt de la confusion au problème ovni. Oui, il y a des aspects "à haute étrangeté", comme le dit Linda Moulton Howe dans ses livres, mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'êtres extraterrestres dans les environs !
2 - La prédominance en France des sceptiques sur les ovnis. Pour combien de temps?
La France est un pays particulier pour l'ufologie car, d'un côté, c'est un fief du scepticisme scientifique et intellectuel, mais malgré cela il y a, depuis plus de vingt ans maintenant, une étude "officielle" des ovnis, en place au Centre National d'Etudes Spatiales. L'ingénieur Jean-Jacques Velasco est l'homme chargé de cette étude et il est ici parmi nous pour en parler.
Le scepticisme parmi les astronomes et les physiciens
Hubert Reeves, astrophysicien maintenant en retraite, a été Directeur de recherches au CNRS, le Centre National de la Recherche Scientifique. Il est l'un des scientifiques les plus populaires en France, très présent dans les médias, avec sa barbe blanche et son sourire amical. Il promeut une vue optimiste de l'univers et de notre place prééminente en son sein. Mais, pour lui, les ovnis sont hors sujet : il a dit une fois à la télévision nationale qu'il y a "non-lieu", et il ne veut pas en parler. Je l'ai rencontré une fois brièvement et il m'a fait comprendre cela. A une émission de télévision (FR3 en 1982), il a expliqué qu'il y a probablement d'autres civilisations, mais pas d'ovnis :
"Je suis très sceptique. J'ai passé beaucoup de temps à fouiller les archives mais je n'ai jamais rencontré de cas très convaincants".
Hubert Reeves est le principal invité à la "grande messe" populaire annuelle de l'astronomie, la "Nuit des étoiles", sur le réseau national France 2. En août 2000, le thème était "Mille milliards de planètes", une annonce audacieuse, pourrions-nous dire. Mais pas d'ovnis !
Hubert Reeves a écrit, avec trois autres scientifiques, Jean Heidman, Alfred Vidal-Madjar et Nicolas Prantzos, un livre populaire appelé Sommes-nous seuls dans l'Univers ? (2000) dans lequel ils discutent de la probabilité d'autres civilisations, des perspectives de voyages spatiaux, et des chances des programmes SETI (Search for Extraterrestrial Intelligence) qui essaient de détecter des signes de vie ET dans les observatoires radioastronomiques. Comme nous allons le voir, ces auteurs sont très représentatifs du monde scientifique français. Dans ce livre, les ovnis sont juste mentionnés dans l'introduction, signée par les trois écrivains qui se sont entretenus avec ces scientifiques, et qui disent de manière expéditive :
"C'est ainsi que, depuis quelques années, l'hypothèse d'une vie extraterrestre a quitté le domaine des vaines spéculations sur les "ovnis", pour entrer de plein droit dans le champ de la recherche fondamentale".
Hubert Reeves un des auteurs du livre Sommes-nous seuls dans l'Univers ?
Jean Heidman, astronome à l'observatoire de Paris-Meudon qui est décédé l'année dernière, était le responsable français du programme SETI et l'auteur de plusieurs livres sur le sujet. Il mettait en avant l'argument que la recherche sur SETI était plus "rentable" que sur les ovnis. Nous devons comprendre qu'il ne cessait de se battre pour obtenir des crédits pour le programme SETI français ! Il se plaignait que SETI était mal vu et que la France avait toujours refusé de soutenir officiellement ce programme. C'est peut-être la raison principale pour laquelle il s'opposait si violemment aux ovnis. Il alla jusqu'à quitter un programme de télévision en direct parce qu'on y parlait des ovnis : il était effrayé à la seule idée qu'on pourrait le rapprocher de l'étude des ovnis. Pour les rejeter, il faisait référence aux explications de type psychosociologique du sociologue et "expert" en ovnis Pierre Lagrange (page 57), et c'était tout ce qu'il voulait bien en dire.
Dans ce livre collectif, Jean Heidman exprimait cependant une idée intéressante: il pensait que beaucoup de scientifiques refusent d'examiner l'hypothèse extraterrestre parce qu'ils trouvent cette idée "humiliante". C'est une bonne remarque, sur laquelle j'aimerais revenir dans un moment.
Alfred Vidal-Madjar a de nombreux titres. Directeur de recherches à l'Institut d'astrophysique de Paris (un établissement du CNRS), professeur à la prestigieuse Ecole polytechnique, il est l'un des astrophysiciens à la recherche des planètes extrasolaires. Vidal-Madjar penche pour l'idée que nous sommes seuls dans l'univers. A la question "Alors, tout compte fait, serions-nous seuls dans l'Univers ?", il répond : "Hélas, j'en ai bien l'impression. Ou heureusement, qui sait ? En tout cas, on a plutôt la sensation qu'il n'y a pas grand monde, là-haut. Disons que si nous n'étions pas seuls, cela se saurait !"
Dans le même livre, Nicolas Prantzos, jeune chercheur au CNRS, spécialiste d'astrophysique nucléaire, partage l'opinion de Vidal-Madjar, et ils font tous deux référence au "Paradoxe de Fermi" déjà cité.
André Brahic, dans son best-seller Les enfants du Soleil (1999, pages 312-313), tient des propos parmi les plus durs qu'on ait jamais écrit sur les ovnis :
"Ne nous attardons pas sur ceux qui exploitent la crédulité humaine en racontant des histoires de "soucoupes volantes" ou d'"objets volants non identifiés" - les ovnis … L'idée que des astronautes aient visité la Terre dans le passé pour apprendre aux civilisations anciennes l'essentiel de leurs connaissances est une véritable insulte à l'intelligence et aux réalisations de ces civilisations … Comme dans le cas de l'astrologie, il est déshonorant d'exploiter ainsi la naïveté du public !"
Page 61 du livre de Pierre Guérin, "Les mécanismes d’une désinformation" publié en 2000: « Quelques scientifiques français acharnés à « déboulonner » les ovnis ne sont pas en reste, eux aussi, pour amputer les témoignages de leurs détails significatifs (…)
Cekui-ci à une très haute idée de lui-même, se sent apparemment investi d’une mission : celle d’assurer la prophylaxie mentale de la population en luttant contre l’irrationnel et l’obscurantisme dont relèverait en particulier, selon lui, la « croyance » aux ovnis. Encore faudrait-il préciser ce que l’on doit entendre par « irrationnel ». Car on n’en arrive parfois à se demander si notre homme ne met pas dans le même sac le chercheur qui étudie les ovnis et le numérologue qui prédit l’avenir de son client à partir du numéro de sa carte de sécurité sociale. »
On aura ici reconnu, sans doute possible, l’astrophysicien André Brahic.
Quelle mauvaise foi évidente (ou quelle méconnaissance dramatique du dossier, ce qui revient au même) lorsqu’il affirme :
« Il est quand même étonnant que les milliers d’astronomes professionnels, dont le métier est d’observer le ciel jour et nuit dans toutes les longueurs d’onde et dans toutes les directions, et qui se sont dotés des instruments les plus élaborés, n’aient jamais observé le moindre signe d’intelligence extraterrestre. Si l’on en croit certains rapports, tout se passe comme si les extraterrestres ne se montraient qu’à ceux qui n’ont aucune culture scientifique ! »
Et que penser de cette phrase, d’une condescendance outrageante pour ceux et celles qui auront passé des années à étudier le dossier :
« Mettons les choses au point : l’auteur de ces lignes n’a aucun ressentiment contre ceux qui croient aux soucoupes volantes, il éprouverait même de la sympathie pour leur côté rêveur. »
Sympathie pour leur côté rêveur ?! « Croire » aux soucoupes ? Un ange passe… Continuons.
Page 61 : « Sans doute aussi dangereux que cet astrophysicien toujours prêt à « stigmatiser » ceux qui ne pensent pas comme lui,
L'astronome André Brahic
Eh bien, un petit nombre de ses collègues ont en fait parlé positivement des ovnis. Mentionnons ici deux astronomes de solide réputation, Guy Monnet et Jean-Claude Ribes, coauteurs du livre La vie extraterrestre (1990) qui contenait un excellent chapitre sur les ovnis. Ribes, maintenant en retraite, a été Directeur de l'Observatoire de Lyon, et Monnet a été Directeur du Télescope de France au Canada et à Hawaï. D'un autre côté, deux astronautes français se distinguent parmi les voix les plus négatives sur les ovnis. Ce sont Jean-Loup Chrétien et Patrick Baudry, qui ont chacun moqué récemment les "croyants aux ovnis" à la télévision.
Voici quelques fiefs historiques du rationalisme français :
- L'"Union rationaliste", orientée politiquement à gauche (avec les astrophysiciens Evry Schatzman, longtemps son président, et Jean-Claude Pecker) ;
- Le "Comité Français pour l'Etude des Phénomènes Paranormaux", qui est le CSICOP français, avec Henri Broch et son groupe, aussi appelés les "Zététiciens" ;
- L'"Association Française pour l'Information Scientifique" (Afis) qui publie un bulletin Science et pseudo-sciences (conseillers scientifiques : Jean-Claude Pecker, Henri Broch, Jean Bricmont, etc.).
On peut avancer l'argument que leur nombre et leur influence dans l'opinion sont maintenant en déclin. Qui s'inquiète aujourd'hui de ce que pense l'Union rationaliste ? Un homme comme Henri Broch est encore invité régulièrement dans les médias, mais on peut parier que son influence va diminuer.
La cohorte, qui tend à se réduire, des ufologues sceptiques français
La tendance au scepticisme était devenue prédominante dans l'ufologie française vers la fin des années 70, avec des livres de Monnerie, Barthel et Brucker. Ceux-ci furent suivis par toute une génération de jeunes ufologues, tels que le sociologue Pierre Lagrange, Bertrand Méheust et les adeptes de l'école "psychosociologique", qui furent très bien reçus dans les médias français. Mais leurs rangs tendent à se réduire lentement aujourd'hui.
Le sociologue Pierre Lagrange
Pierre Lagrange et Bertrand Méheust, qui ont été pendant longtemps des sceptiques médiatiques sur les ovnis, semblent avoir changé quelque peu récemment, et ceci pourrait bien être le signe d'un tournant. Méheust, après avoir étudié la vague belge de 1989-1991, a publié un petit livre intitulé Retour sur l'anomalie belge (2000). De même, Lagrange a décidé de s'écarter de ce qu'il appelle l'ufologie "réductionniste". Dans un article publié par la revue belge Inforespace (Juin 2000), il a soutenu qu'il fallait "repartir à zéro". Je ne suis pas le seul à penser qu'il parlait pour lui !
livre de Pierre Guérin, "Les mécanismes d’une désinformation" publié en 2000:
"il nous faut citer également un jeune sociopsychologue qui prétend ne pas nier les Ovnis, mais fait tout pour que l’on doute de leur réalité, manipule avec habileté les témoignages sur l’affaire de Roswell pour ne retenir que ceux pouvant aller dans le sens de l’explication officielle par la chute d’un ballon, et omet de citer les autres que, cependant, il connaît bien et qui accrédite au contraire très fortement la thèse du crash d’un ovni et de ses occupants. Selon ce chercheur, si un ovni s’était écrasé, il aurait été impossible de garder la chose secrète pendant tant d’années (…)
Dans une communication privée, le sociopsychologue dont je parle m’a assuré que son refus de la thèse du crash d’un ovni à Roswell, tout comme ses doutes sur la réalité même de l’existence des ovnis, ne participaient d’aucune consigne en vue de cacher la vérité au public, mais seulement d’une conviction personnelle. Il reste pourtant que, dans le livre qu’il a écrit comme dans ses articles, il joue constamment avec les faits en modifiant ou en omettant les détails qui le gênent, ce qui ne le différencie pas des autres debunkers qui utilisent les mêmes méthodes. Il connaît parfaitement les dossiers, et s’il n’est pas conscient de tromper l’opinion, alors j’avoue que sa pensée m’échappe. »
La suite de ce dossier est ici
Les « debunker » scientifiques et les socio-psychologues ont un rejet quasi pathologique voir idéologique du phénomène ovni. Un sceptique pur et dur ne changera pas d'avis sauf s'il n'y a pas d'échappatoire. Or il semble que le phénomène ovni, le plus souvent laisse à ceux qui n'ont pas été témoins directs la possibilité d'esquiver une vérité qui les déstabiliserait...
"Les raisons sont peut être plus dramatiques que ça, nos esprits humains sont bâtit sur la dualité, il suffit qu'une personne dise blanc pour qu'il y ait aussitôt quelqu'un pour dire noir tout ceci n ayant pour unique motivation l'expression d'un ego sans aucun contrôle."
Un sceptique ne changera pas d'avis sauf s'il n'y a pas d'échappatoire. Or il semble que le phénomène ovni, le plus souvent laisse à ceux qui n'ont pas été témoins directs la possibilité d'esquiver une vérité qui les déstabiliserait. Pourquoi ?
Le problème de l'inébranlabilité des convictions ne se pose pas que pour le phénomène ovni. Pour exprimer une opinion sur un sujet quelconque, il faudrait faire une analyse approfondie. Or le propre du fonctionnement de notre cerveau, c'est la "paresse". Par exemple nous ne remarquons pas qu'une personne de notre entourage a changé quelque chose de son physique car une telle analyse quotidienne demanderait de consacrer du temps et de l'énergie à l'étudier. Ce temps et cette énergie seraient perdus pour d'autres activités plus vitales ou intéressantes à nos yeux.
Dans notre monde compliqué, il faut avoir une opinion sur tellement de choses que nous en adoptons certaines en omettant la réflexion préalable qui devrait obligatoirement précéder l'établissement raisonné d'un point de vue. Nous "trichons" auprès des autres en faisant croire que nous avons fourni le travail de réflexion alors que ce n'est pas vrai. C'est la même démarche que celle des gens qui n'ont pas lu un livre mais en parlent quand même en adoptant le point de vue d'un autre, sans l'avouer.
Comme ce désintérêt porte souvent sur des choses qui paraissent ne pas être "proches de soi" comme la politique par exemple, la démocratie représentative se trouve ainsi entachée par des opinions qui ne sont pas fondées sur une sincère analyse de bon citoyen.
Une fois que l'opinion a été adoptée et connue de l'entourage au sens large, en changer serait se déconsidérer aux yeux de celui-ci, passer pour une "girouette", une "tête de linotte". Alors on s'accroche à cette opinion comme on s'accroche au masque de personnalité qu'on s'est forgé pour autrui. Ce que j'ai dit un jour à l'autre m'oblige à persévérer dans l'opinion que j'ai émise ce jour-là pour ne pas me déconsidérer à ses yeux et qu'il ne soupçonne pas que je professe des opinions irréfléchies.
Tout cela pour dire que les individus vaguement sceptiques ne pourront changer d'opinion sur les ovnis que si d'abord on les intéresse au sujet sans les obliger à émettre un avis. De manière à ce qu'ils y repensent quand ils peuvent se livrer à une réflexion intérieure
Les catégories de sceptiques:
Il est souvent difficile est délicat d'essayer de décrire et classer les différents courants de pensée mais ce travail s'avère nécessaire pour comprendre certains phénomènes de rejet du phénomène Ovni:
-- Le scepticisme avant étude du dossier ovni: il s'agit de la catégorie "sceptique" la plus logique, naturelle et raisonnable. Nous étions tous sceptique avant d'étudier le sujet puisque nous n'avions pas connaissance des éléments susceptibles de nous convaincre.
-- Le scepticisme de précaution: Douter d'une information et en vérifier la source pour ensuite l'accepter ou non. Ce scepticisme est en quelque sorte une sécurité contre les canulars et manipulations.
-- Le scepticisme à cause d'une peur bleue du phénomène ils ne veulent pas que cela soit possible et ne veulent pas comprendre pour des raisons religieuses et idéologiques ... Ceux là sont effrayer à l'idée que cela pourrait être vrai, alors ils s'accrochent à n'importe quelle autre idée. Ce genre de sceptique voit au fond que le phénomène est sérieux mais se refuse à l'admettre car trop traumatisant pour sa représentation du monde. Il s'en remet souvent aux dirigeants et si les dirigeants ne paniquent pas, ils ne paniquent pas non plus. Ces gens refuseront catégoriquement de parler du phénomène ou changeront de sujet tout simplement.
-- Le scepticisme par ignorance non connaissance du dossier: Il y a ceux qui font confiance à leur environnement social et donc font confiance à leurs système et à leurs dirigeants. Il s'agit d'une grande partie de la population, c'est à dire au moins 60 % de la population active et informée. Ces personnes ne croient que ce qu'ils vont lire dans les journaux, que ce qu'ils vont entendre à la radio ou voir à la télé. Si ils n'en parle pas comme un fait réel à la télévision, ou si ils ne voient pas "leurs président serrer la main d'un Alien" à la télévision, alors ils n'y croient pas! Le président ne fait pas d'annonce officielle là dessus donc tout est au mieux dans le meilleur des mondes. Ils ne s'intéresseront aucunement aux témoignages et aux observations pourtant bien réels "les ovnis boff allez on passe à autre chose". Ils sont des cibles parfaites pour de la désinformation si on veut maintenir le secret il faut calmer cette partie de la population!
-- Le scepticisme "de spectacle" ou de prétention chercher à casser les ufologues par loisir: Le but et de faire les beaux et montrer sa supériorité intellectuelle par tous les moyens. Ceux-ci recherchent par exemple (le niveau d'instruction du témoin s'il connaît l'astronomie) ce sont donc des debunker narcissiques. Il veulent "rétablir" diffuser la bonne parole selon laquelle les ovnis n'existent que dans la tête d'illuminés et qu'ils sont parfaitement identifiés grâce à leur science et leur esprit supérieur. "Regardez ces idiots qui croient aux soucoupes qu'ils sont minables fasse à notre science" "on peut casser toutes leurs théories".
-- Le scepticisme par incapacité à comprendre et étudier: Ne pouvant comprendre toutes les technologies de pointe actuelles, ils mettent sur le compte du merveilleux, tout ce qu'ils trouvent d'étrange à leurs yeux et à leur conception de la normalité. Les mesures physiques et analyses enregistrées nous démontrant la matérialité du phénomène ovni cela devrait déjà leur suffire pour leur permettre d'en comprendre la réalité. Hélas cette incompréhension totale déclenche alors pour le sceptique de base, une angoisse maladive face à tout ce qui touche à ces étranges et fameux ovni. La sagesse devrait donc plutôt pousser ces personnes à se cultiver techniquement. Ceci afin de pouvoir comprendre la matérialité du phénomène avant de se prononcer péremptoirement. Le "vrai" sceptique est toujours celui dont l'éducation et les études ont formaté l'esprit, ce qui l'empêche de comprendre et d'assimiler toutes élément hors du commun. Nous avons l'exemple de ces sortes d'individus, qui ont fait des études en psychologie et qui voient alors, des malades partout parmi leurs contemporains. Ils prennent donc l'habitude de juger à priori tous les autres humains, sans même oser s'analyser eux-mêmes...
-- Le scepticisme par méfiance et formalisme scientifique: Des gens qui ne veulent pas croire et qui ont recours systématiquement à l'objectivité scientifique (ce qui est en soit pas si mal) reste qu'a force de démonter les affaires en demandant systématiquement la preuve scientifique on finit par tourner en rond et découvrir la vérité le jour l'étude est terminée voire jamais. Le fait de demander des preuves matérielles revient à bloquer les avancées ufologiques. Pourtant c'est évident une civilisation extraterrestre ne laissera que bien peu de traces. Et quand bien même des débris d'engins tomberaient sur terre ceux-ci seraient immédiatement confisqués par l'armée!
--Le scepticisme convaincu mais fermé: Ceux qui prennent en compte les témoignages, ceux qui acceptent l'idée d'une vie extraterrestre mais qui n'acceptent pas l'idée qu'ils viennent ici! Ces septiques là sont souvent très manipulateurs et vont toujours essayer de trouver des explications à tout! Même si parfois leurs explications sont souvent plus boiteuses que le phénomène OVNI lui même, ils tiendront toujours pour leur hypothèses! Leur attitude trahis une peur de plus être en contrôle... de perdre le pouvoir sur leur environnement, sur leur vie, sur leur carrière... Le phénomène OVNI ne fait pas partie de sa vie, et à la limite, le phénomène est nuisible à sa vision du monde, c'est déstabilisant. Quelque part dans son fort intérieur, il y a une petite porte qui pourrait s'ouvrir mais il s'efforce de la tenir fermé... par choix! Nous pouvons classer dans cette catégorie une partie des scientifiques
Ces scientifiques qui parlent d'ovnis alors qu'ils ne savent pas!
"OVNI - Les mécanismes d’une désinformation" ce livre de Pierre Guérin, publié en 2000 est, à mon sens à classer dans les « indispensables » du rayon ufologie.
Dès les premières pages, dans l’avant-propos, le ton est donné : voici un scientifique à l’esprit ouvert (preuve que çà existe) et qui remet à sa place le rôle du jugement de quelques mandarins, semblant posséder la science infuse, face à la thématique Ovni.
Page 8 : « Ce qui m’a toujours frappé lors des conversations que j’ai pu avoir tout au long de ma carrière d’astrophysicien, c’est le rôle prédominant, et à mon avis exagéré, que revêt, dans l’esprit de la plupart des gens, l’opinion des scientifiques pour savoir à quoi il faut s’en tenir sur telle ou telle question faisant l’objet de vives controverses.(…)
Et c’est là que nous en arrivons à l’une des principales raisons qui m’ont conduit à écrire ce livre. Comment est-il concevable, me diront ceux qui nient les ovnis, ou plus généralement ceux dont l’opinion reste flottante, que vous puissiez, vous qui êtes un scientifique, « croire » aux ovnis, alors que la plupart de vos collègues récusent leur existence ? (…)
Il m’a paru fondamental de répondre à ce genre d’objection, qui se fonde premièrement sur le postulat que si, à un moment donné, la majorité des membres de la communauté scientifique pense d’une certaine façon, elle est probablement dans le « vrai » et la minorité qui pense autrement dans « l’erreur » ; deuxièmement, sur une vision idéalisée du jugement des scientifiques face à un sujet qui soulève des problèmes inhabituels d’ordre philosophique et métaphysique, comme c’est le cas de la question des ovnis ainsi qu’on le verra dans le cours de cet ouvrage. »
Où il est question de l’expérimentation scientifique et de ses limites…
Page 52 : « les chercheurs qui travaillent en laboratoire à la paillasse ont trop souvent tendance à croire, suivant en cela les préceptes enseignés au XIXe siècle par Claude Bernard, que la méthode expérimentale implique que les expériences soient répétables à la demande et portent à chaque fois sur le même objet pour être scientifiquement valables. Or, cela est complètement faux. Il est courant en astrophysique et en géophysique que l’on ait affaire à des phénomènes transitoires et imprévisibles (comme les rentrées de bolides dans l’atmosphère, les pluies d’étoiles filantes, les novae, les séismes) qui, non seulement ne sont pas répétitifs à la demande, mais concerne d’une fois à l’autre des objets ou des sites différents. On est bien obligé d’attendre que ces phénomènes surgissent, pour les étudier. »
Un rejet idéologique
Concernant ce qu’il faut bien appeler un rejet quasi idéologique de la part de certains scientifiques ou simples citoyens, voici un texte extrait de l’ouvrage qui mérite d’être réfléchi.
Page 70 : « le paradigme moderne dans lequel chacun baigne en Occident s’accommode certes, pour les croyants, d’un Dieu invisible omniprésent et transcendant, mais non de puissances célestes personnalisées responsables de la foudre, des vents et des marées, ou encore des miracles qu’au demeurant, la religion catholique considère aujourd’hui avec quelque suspicion. Et cela est fort bien. Mais du coup, l’homme s’est vu devenir le maître de la Terre qu’il n’était point autrefois. Et il s’y est habitué. Pourtant, il ne faudrait pas trop gratter pour retrouver les vieilles peurs ancestrales. La crainte plus ou moins consciente de voir resurgir les puissances célestes dans notre environnement, non plus sous la forme de Dieu ou de démons, mais sous celle d’extraterrestres tout-puissants maîtrisant une science dépassant la notre, entretient chez le scientifique, par réaction de défense, le paradigme rassurant de notre isolement cosmique en suscitant le doute à propos des Ovnis, voire leur négation totale. Quant au public, il évacue la menace potentielle en ne se sentant ni concerné, ni préoccupé par ses conséquences possibles. »
http://www.ufofu.org/blog/2008/07/12/
Points positifs du scepticisme:
-- Le scepticisme de précaution: Douter d'une information et en vérifier la source pour ensuite l'accepter ou non. Ce scepticisme est en quelque sorte une sécurité contre les canulars et manipulations.
-- Le scepticisme à cause d'une peur bleue du phénomène ils ne veulent pas que cela soit possible et ne veulent pas comprendre pour des raisons religieuses et idéologiques ... Ceux là sont effrayer à l'idée que cela pourrait être vrai, alors ils s'accrochent à n'importe quelle autre idée. Ce genre de sceptique voit au fond que le phénomène est sérieux mais se refuse à l'admettre car trop traumatisant pour sa représentation du monde. Il s'en remet souvent aux dirigeants et si les dirigeants ne paniquent pas, ils ne paniquent pas non plus. Ces gens refuseront catégoriquement de parler du phénomène ou changeront de sujet tout simplement.
-- Le scepticisme par ignorance non connaissance du dossier: Il y a ceux qui font confiance à leur environnement social et donc font confiance à leurs système et à leurs dirigeants. Il s'agit d'une grande partie de la population, c'est à dire au moins 60 % de la population active et informée. Ces personnes ne croient que ce qu'ils vont lire dans les journaux, que ce qu'ils vont entendre à la radio ou voir à la télé. Si ils n'en parle pas comme un fait réel à la télévision, ou si ils ne voient pas "leurs président serrer la main d'un Alien" à la télévision, alors ils n'y croient pas! Le président ne fait pas d'annonce officielle là dessus donc tout est au mieux dans le meilleur des mondes. Ils ne s'intéresseront aucunement aux témoignages et aux observations pourtant bien réels "les ovnis boff allez on passe à autre chose". Ils sont des cibles parfaites pour de la désinformation si on veut maintenir le secret il faut calmer cette partie de la population!
-- Le scepticisme "de spectacle" ou de prétention chercher à casser les ufologues par loisir: Le but et de faire les beaux et montrer sa supériorité intellectuelle par tous les moyens. Ceux-ci recherchent par exemple (le niveau d'instruction du témoin s'il connaît l'astronomie) ce sont donc des debunker narcissiques. Il veulent "rétablir" diffuser la bonne parole selon laquelle les ovnis n'existent que dans la tête d'illuminés et qu'ils sont parfaitement identifiés grâce à leur science et leur esprit supérieur. "Regardez ces idiots qui croient aux soucoupes qu'ils sont minables fasse à notre science" "on peut casser toutes leurs théories".
-- Le scepticisme par incapacité à comprendre et étudier: Ne pouvant comprendre toutes les technologies de pointe actuelles, ils mettent sur le compte du merveilleux, tout ce qu'ils trouvent d'étrange à leurs yeux et à leur conception de la normalité. Les mesures physiques et analyses enregistrées nous démontrant la matérialité du phénomène ovni cela devrait déjà leur suffire pour leur permettre d'en comprendre la réalité. Hélas cette incompréhension totale déclenche alors pour le sceptique de base, une angoisse maladive face à tout ce qui touche à ces étranges et fameux ovni. La sagesse devrait donc plutôt pousser ces personnes à se cultiver techniquement. Ceci afin de pouvoir comprendre la matérialité du phénomène avant de se prononcer péremptoirement. Le "vrai" sceptique est toujours celui dont l'éducation et les études ont formaté l'esprit, ce qui l'empêche de comprendre et d'assimiler toutes élément hors du commun. Nous avons l'exemple de ces sortes d'individus, qui ont fait des études en psychologie et qui voient alors, des malades partout parmi leurs contemporains. Ils prennent donc l'habitude de juger à priori tous les autres humains, sans même oser s'analyser eux-mêmes...
-- Le scepticisme par méfiance et formalisme scientifique: Des gens qui ne veulent pas croire et qui ont recours systématiquement à l'objectivité scientifique (ce qui est en soit pas si mal) reste qu'a force de démonter les affaires en demandant systématiquement la preuve scientifique on finit par tourner en rond et découvrir la vérité le jour l'étude est terminée voire jamais. Le fait de demander des preuves matérielles revient à bloquer les avancées ufologiques. Pourtant c'est évident une civilisation extraterrestre ne laissera que bien peu de traces. Et quand bien même des débris d'engins tomberaient sur terre ceux-ci seraient immédiatement confisqués par l'armée!
--Le scepticisme convaincu mais fermé: Ceux qui prennent en compte les témoignages, ceux qui acceptent l'idée d'une vie extraterrestre mais qui n'acceptent pas l'idée qu'ils viennent ici! Ces septiques là sont souvent très manipulateurs et vont toujours essayer de trouver des explications à tout! Même si parfois leurs explications sont souvent plus boiteuses que le phénomène OVNI lui même, ils tiendront toujours pour leur hypothèses! Leur attitude trahis une peur de plus être en contrôle... de perdre le pouvoir sur leur environnement, sur leur vie, sur leur carrière... Le phénomène OVNI ne fait pas partie de sa vie, et à la limite, le phénomène est nuisible à sa vision du monde, c'est déstabilisant. Quelque part dans son fort intérieur, il y a une petite porte qui pourrait s'ouvrir mais il s'efforce de la tenir fermé... par choix! Nous pouvons classer dans cette catégorie une partie des scientifiques
Ces scientifiques qui parlent d'ovnis alors qu'ils ne savent pas!
« Tout scientifique qui n'a pas lu quelques livres et articles sérieux présentant les indications réelles du phénomène devrait avoir l'honnêteté intellectuelle de s'abstenir de faire des déclarations présentées comme scientifiques... » Dr Bernard HAISCH-Astronome
"OVNI - Les mécanismes d’une désinformation" ce livre de Pierre Guérin, publié en 2000 est, à mon sens à classer dans les « indispensables » du rayon ufologie.
Dès les premières pages, dans l’avant-propos, le ton est donné : voici un scientifique à l’esprit ouvert (preuve que çà existe) et qui remet à sa place le rôle du jugement de quelques mandarins, semblant posséder la science infuse, face à la thématique Ovni.
Page 8 : « Ce qui m’a toujours frappé lors des conversations que j’ai pu avoir tout au long de ma carrière d’astrophysicien, c’est le rôle prédominant, et à mon avis exagéré, que revêt, dans l’esprit de la plupart des gens, l’opinion des scientifiques pour savoir à quoi il faut s’en tenir sur telle ou telle question faisant l’objet de vives controverses.(…)
Et c’est là que nous en arrivons à l’une des principales raisons qui m’ont conduit à écrire ce livre. Comment est-il concevable, me diront ceux qui nient les ovnis, ou plus généralement ceux dont l’opinion reste flottante, que vous puissiez, vous qui êtes un scientifique, « croire » aux ovnis, alors que la plupart de vos collègues récusent leur existence ? (…)
Il m’a paru fondamental de répondre à ce genre d’objection, qui se fonde premièrement sur le postulat que si, à un moment donné, la majorité des membres de la communauté scientifique pense d’une certaine façon, elle est probablement dans le « vrai » et la minorité qui pense autrement dans « l’erreur » ; deuxièmement, sur une vision idéalisée du jugement des scientifiques face à un sujet qui soulève des problèmes inhabituels d’ordre philosophique et métaphysique, comme c’est le cas de la question des ovnis ainsi qu’on le verra dans le cours de cet ouvrage. »
Où il est question de l’expérimentation scientifique et de ses limites…
Page 52 : « les chercheurs qui travaillent en laboratoire à la paillasse ont trop souvent tendance à croire, suivant en cela les préceptes enseignés au XIXe siècle par Claude Bernard, que la méthode expérimentale implique que les expériences soient répétables à la demande et portent à chaque fois sur le même objet pour être scientifiquement valables. Or, cela est complètement faux. Il est courant en astrophysique et en géophysique que l’on ait affaire à des phénomènes transitoires et imprévisibles (comme les rentrées de bolides dans l’atmosphère, les pluies d’étoiles filantes, les novae, les séismes) qui, non seulement ne sont pas répétitifs à la demande, mais concerne d’une fois à l’autre des objets ou des sites différents. On est bien obligé d’attendre que ces phénomènes surgissent, pour les étudier. »
Un rejet idéologique
Concernant ce qu’il faut bien appeler un rejet quasi idéologique de la part de certains scientifiques ou simples citoyens, voici un texte extrait de l’ouvrage qui mérite d’être réfléchi.
Page 70 : « le paradigme moderne dans lequel chacun baigne en Occident s’accommode certes, pour les croyants, d’un Dieu invisible omniprésent et transcendant, mais non de puissances célestes personnalisées responsables de la foudre, des vents et des marées, ou encore des miracles qu’au demeurant, la religion catholique considère aujourd’hui avec quelque suspicion. Et cela est fort bien. Mais du coup, l’homme s’est vu devenir le maître de la Terre qu’il n’était point autrefois. Et il s’y est habitué. Pourtant, il ne faudrait pas trop gratter pour retrouver les vieilles peurs ancestrales. La crainte plus ou moins consciente de voir resurgir les puissances célestes dans notre environnement, non plus sous la forme de Dieu ou de démons, mais sous celle d’extraterrestres tout-puissants maîtrisant une science dépassant la notre, entretient chez le scientifique, par réaction de défense, le paradigme rassurant de notre isolement cosmique en suscitant le doute à propos des Ovnis, voire leur négation totale. Quant au public, il évacue la menace potentielle en ne se sentant ni concerné, ni préoccupé par ses conséquences possibles. »
http://www.ufofu.org/blog/2008/07/12/
Points positifs du scepticisme:
Dans tous les domaines de recherches, le sceptique a toujours été présent, et, je dirais même, qu'il favorise l'avancée des recherches. Plus il avance d'arguments négatifs envers un domaine de recherche, plus les chercheurs , prenant en compte ces arguments, vont eux aussi tenter de prouver le contraire.
Dans l'ufologie, c'est exactement pareil. Une observation est faite les témoignages arrivent les sceptiques aussi. Il ne faut pas, immédiatement, réfuter leurs argument, il faut les analyser, et, partant de là, prouver qu'ils sont faux. Tout un travail en profondeur commence et ce travail est passionnant tant que les gens sont ouverts à la discussion et ne se cachent pas derrière des préjugés ou des idées qui protègent leur vision du monde.
Du Pseudo-Scepticisme
par Marcello Truzzi
Co-directeur et fondateur de CSICOP
Marcello Truzzi est professeur de sociologie à l'Université du Michigan Ouest. Cet article est réimprimé, sans autorisation, et traduit sans autorisation, depuis le "Zetetic Scholar," Numéros 12-13, de 1987. Dans son opinion cette critique du pseudo-scepticisme se réclamant de l'autorité de la science, mais empêchant en fait la progrès de la science, n'a jamais été aussi à propos.
Marcello Truzzi est un Co-Président et un des fondateurs de CSICOP, le centre pour la recherche scientifique sur les affirmations du Paranormal. En tant qu'ufologue auto-proclamé (personne qui parle des OVNIS), mon seul souhait est que chaque scientifique et non scientifique comprenne cet essai et se mette enfin à l'appliquer à la lettre quand il s'agit d'OVNIS.
Ma seule question à Marcello Truzzi serait: " quand vous dites 'plus les affirmations sont extraordinaires, plus solide doivent être les preuves', quelle est donc la limite maximale de la solidité des preuves que l'on est en droit d'exiger, pour, au moins, admettre qu'un certain problème ne soit pas à ignorer totalement?"
Au cours des années, j'ai critiqué l'abus du terme "sceptique" quand on l'utilise pour se rapporter à toutes les critiques des affirmations du paranormal. Hélas, l'étiquette a été de fait très mal appliquée par les partisans et les opposants du paranormal. Parfois les utilisateurs du mot "sceptique" ont voulu distingué un prétendu scepticisme "doux" d'un prétendu scepticisme "durs", et j'ai en partie rétabli le terme "Zététique" en raison de l'abus du terme "sceptique." Mais je pense maintenant que les problèmes créés dépassent la seule terminologie et il faut y mettre bon ordre. Puisque le "scepticisme" se rapporte justement au doute plutôt qu'a la négation - à l'incrédulité plutôt qu'à la croyance - les critiques qui choisissent la dénégation plutôt qu'une position d'incrédulité mais se qualifient quand même de "sceptiques" en réalité des pseudo-sceptiques et ont, je le crois, gagné en usurpant cette étiquette un avantage usurpé.
En science, le fardeau de la preuve incombe à celui qui fait un postulat; et plus son postulat est extraordinaire, plus le fardeau de la preuve exigé est lourd. Le vrai sceptique prend une position agnostique, celle qui consiste à dire que le postulat n'est pas prouvé, plutôt qu'à dire qu'il est réfuté. Il affirme que le postulant n'a pas réussi à apporter la preuve et que la science doit continuer à construire son modèle cognitif de la réalité sans incorporer ses affirmations extraordinaires comme s'il s'agissait de "faits" nouveaux. Puisque le sceptique vrai ne propose pas de postulat, il n'a aucun devoir de prouver quoi que ce soit. Il continue simplement à employer les théories établies de la "science conventionnelle" comme à son habitude. Mais si un critique affirme qu'il y a des preuves que l'affirmation du postulant est fausse, s'il dit qu'il a une hypothèse contraire - disant, par exemple, qu'un résultat d'une expérience psi s'explique par une certaine raison conventionnelle - il fait un postulat et il donc doit également prouver son postulat, il a le fardeau de sa preuve à sa charge. Parfois, de telles affirmations de dénégations par les critiques sont également des affirmations tout à fait extraordinaires - par exemple, qu'un OVNI aurait en fait été un plasma géant, ou que quelqu'un dans une expérience psi a été avantagé par une capacité auditive qui dépasse d'un cran celle des oreilles normales. Dans ces cas-ci le postulant négationniste peut également devoir apporter un preuve d'une solidité au-delà d'une preuve que l'on demanderait pour un affirmation peu extraordinaire.
Les critiques qui émettent des affirmations pour nier, mais qui se qualifient de manière erronée de "sceptiques," agissent souvent comme s'ils n'ont aucunement le devoir d'apporter la preuve de leurs dénégation, alors qu'une telle façon d'agir soit seulement appropriée pour le sceptique agnostique ou "vrai sceptique." Un résultat de ceci est que de nombreux critiques semblent croire qu'il leur est seulement nécessaire de présenter un argument pour leurs contre-affirmation basé sur la plausibilité plutôt que sur des preuves empirique. Ainsi, si dans une expérience psi on peut montrer qu'un sujet a eu une possibilité de tricher, beaucoup de critiques semblent supposer non pas simplement qu'il a probablement triché, mais qu'il doit avoir triché, indépendamment de l'absence complète de preuves qu'il a effectivement triché et parfois en ignorant les preuves de la réputation d'honnêteté du sujet. De même, on propose que parfois des procédures inexactes de randomization sont la cause des bons scores d'un sujet dans une expérience psi en dépit de ce qui ait été établi est la possibilité qu'une telle erreur pourrait avoir causé les bons résultats. Bien entendu, la valeur de l'expérience est considérablement réduite si l'on découvre une faille de sa conception qui permettrait à un artifice de fausser les résultats. Découvrir une possibilité d'erreur devrait rendre de telles expériences moins fondées et plus aisément réfutables. De telles failles réfutent en pratique l'affirmation que l'expérience était conçue pour "totalement éviter" toute erreur ou triche, mais elle ne réfute pas le postulat de l'anomalie.
Montrer que des preuves sont réfutables n'est pas une raisons pour écarter complètement ce qui a été affirmé. Si un critique affirme que le résultat était dû à un effet X, ce critique alors a le fardeau de prouver que l'effet X peut produire et a probablement produit de tels résultats dans de telles circonstances. Évidemment, dans certains cas l'appel à la seule plausibilité qu'un effet X a produit le résultat peut être si évident que presque tous accepterait l'argumentation; par exemple, quand nous apprenons que quelqu'un connu pour avoir triché dans le passé a eu une occasion de tricher dans une expérience, nous pourrions raisonnablement conclure qu'il a probablement triché cette fois également. Mais dans bien trop d'exemples, le critique qui fait un argument simplement plausible pour un effet X ferme la porte à toute future recherche alors que la science véritable exige que son hypothèse d'un effet X soit également évaluée. Hélas, la plupart des critiques semblent heureux de se reposer dans leurs fauteuils à produire des dénégations fabriquées à posteriori. Quel que soit le camp qui détient la vraie explication, la science progresse mieux par des investigations du type examen en laboratoire.
Par ailleurs, les partisans d'une affirmation d'une anomalie qui identifient l'erreur ci-dessus peuvent aller trop loin dans l'autre direction. Certains argumentent, comme Lombroso quand il a défendu la mediumnité de Palladino, que la présence d'une perruques n'empêche pas l'existence de vrais cheveux. Nous devons tous nous rappeler que la science peut nous indiquer ce qui est empiriquement peu probable mais pas ce qui est empiriquement impossible. La preuve, en science, est toujours une question de degré et est rarement toujours absolument concluante. Quelques partisans d'anomalies, comme certains critiques, sont peu disposés à considérer les preuves en des termes probabilistes, s'accrochant à la fin n'importe quel infime indice comme si le critique doit réfuter toute preuve qui sera jamais proposée pour une affirmation particulière. Les critiques et les partisans doivent apprendre à penser au compromis en science comme on le voit se pratiquer dans les palais de justice, imparfaits, et confrontés à des degrés variables de preuve et d'indices. La vérité absolue, comme la justice absolue, ne peu que rarement être atteinte. Nous pouvons seulement faire de notre mieux pour les approcher.
http://www.ufologie.net/htm/truzzi01f.htm
Un astronome victime de ses préjugés...une bourde scientifique
PAR FABRICE BONVIN
DISCLAIMER
Cet article vise à mettre en évidence l'attitude scandaleuse qui sévit - à grande échelle - au sein de la communauté des astronomes à l'égard des OVNIs. Pour l'illustrer, j'ai repris une citation d'un compatriote à l'allure plutôt sympathique, le célèbre astronome Michel Mayor pour lequel, d'ailleurs, je ne ressens aucune antipathie. Au contraire, son parcours m'inspire le respect. Par contre, je me permets, dans le présent article, de souligner ses propos pour stigmatiser les préjugés et les dérapages de la communauté scientifique dont fait partie Michel Mayor. Le lecteur l'aura compris : si ce ne sont l'homme et le scientifique Mayor qui m'exacerbent, ce sont bel et bien les préjugés qu'il partage avec ses collègues.
En 1995, l'astrophysicien suisse Michel Mayor, avec Didier Queloz, est le premier à découvrir une planète extrasolaire, baptisée "51 Peg b" (car elle gravite autour du soleil 51 Pégase). La stupeur est générale et la nouvelle fait le tour du monde.
Professeur ordinaire au département d'astronomie de l'Université de Genève et Directeur de l'Observatoire de Genève (depuis 1998), Michel Mayor peut être fier de son parcours. Collaborateur à l'European Southern Observatory, à l'Observatoire de Haute-Provence et à celui de Cambridge, sa contribution à la vie scientifique internationale est remarquable. Il a également assumé de nombreuses fonctions au sein d'organismes scientifiques, telle que la Présidence de la "Commission de la structure galactique de l'Union Astronomique Internationale" de 1990 à 1992. Parmi ses distinctions, on peut mentionner le Prix de l'Académie Française des Sciences 1983 ou encore la médaille de la commission de bioastronomie de l'Union Astronomique Internationale (IAU).
Didier Queloz (à gauche) et Michel Mayor (à droite)
Si j'insiste lourdement sur son prestigieux parcours, c'est pour souligner une évidence : Michel Mayor n'a rien d'un plaisantin.
Et pourtant...
Il suffit de surfer sur le site de "Webdo", un site helvétique, et de lire le passage suivant dans une rubrique intitulée : "Vos questions à... Michel Mayor" :
Question du journaliste : "Croyez-vous aux extraterrestres ?
Réponse de Michel Mayor : "Si vous voulez parler de vie ailleurs, sous une forme quelconque, je réponds oui, même si nous n'en avons aucune preuve à ce jour. Mais les OVNIs, les petits hommes verts, ça non. Clairement non. Le ciel est constamment disséqué par les astronomes du monde entier et ce sont toujours des quidams munis d'un Instamatic qui prennent des photos de soucoupes volantes".
Avant d'analyser cette perle et de proposer les rectificatifs qui s'imposent, il convient de remarquer que ce genre de remarques gratuites et dégradantes pour les témoins d'OVNIs est révélatrice de l'état d'esprit et de l'attitude de la communauté scientifique (et particulièrement des astronomes) en matière d'OVNIs.
Citons un autre cas récent de terrorisme intellectuel, commis cette fois-ci lors de l'émission "Bouillon de culture" diffusé sur France 2, le vendredi 12 mai 2000 à 22h55. Le regretté Jean Heidmann, également astronome, profite de son passage à l'écran pour propager toute sa science sur les OVNIs : "Les observations d'Ovnis ? Ce sont de mauvais témoignages montés en épingle par de mauvais médias pour vendre du papier".
Ces interventions sont d'autant plus déplorables qu'elles émanent de personnalités jouissant d'un énorme capital de crédibilité auprès de l'opinion publique et dont l'impact médiatique y est proportionnel. On serait donc en mesure d'attendre un peu de sérieux de la part de...scientifiques réputés pour la rigueur de leurs recherches.
ANALYSE DE LA REPONSE DE MICHEL MAYOR
1. Michel Mayor prend bien garde de distinguer la recherche de vie extraterrestre (du type programme "SETI") du phénomène OVNI. Probablement sur la défensive, il cherche à délimiter, à juste titre, deux domaines de recherche qui font trop souvent l'objet d'amalgame. Cette précaution viserait à protéger sa discipline (l'exobiologie et l'astronomie) de toutes ces "croyances ancestrales" (dixit un encadré de l'article) qui polluent ses domaines de recherche. Pour finir, il semble clair que l'amalgame mentionné plus haut pose un problème de taille à l'astronome puisqu'il prend l'initiative d'aborder la problématique OVNI sans qu'elle soit proposée par le journaliste.
2. Quand il s'agit d'OVNIs, les amalgames ne gênent plus Mayor. Sa phrase : "Mais les OVNIs, les petits hommes verts, ça non. Clairement non" ne laisse pas planer de doutes. A sa lecture se forme l'équation : "OVNIs = petits hommes verts". Tout d'abord, il faut savoir que l'origine extraterrestre du phénomène OVNI n'a pas encore été démontrée, loin s'en faut. Il s'agit d'une hypothèse parmi d'autres toutes aussi valables. Cependant, Mayor ne s'en incommode pas. Soit, gageons qu'il est dans le secret des Dieux concernant un des plus grands mystères de l'humanité.
Ensuite, il évoque les "petits hommes verts". Outre la connotation péjorative et sarcastique de l'expression(les milliers de témoins d'OVNIs apprécieront, dont certains jouissant d'un haut degré de crédibilité), il se fourvoie à nouveau. En fait, n'importe quel Ufologue ou fan de la Série X-Files et j'en passe vous le dira : ces entités se présentent, dans la majorité, sous l'apparence d'humanoïdes à la peau grise. Il n'y a qu'à consulter les travaux du psychiatre d'Harvard John Mack ou de Budd Hopkins sur les "abductés" pour s'en convaincre. Mais ne soyons pas trop intransigeants sur les détails.
3. Suit la perle : "le ciel est constamment disséqué par les astronomes du monde entier et ce sont toujours des quidams munis d'un Instamatic qui prennent des photos de soucoupes volantes". Autant le dire d'entrée : C'est complétement faux. D'ailleurs, Mayor est irrémissible puisque dans le numéro numéro 5 du périodique "Construire" (édition du 30 janvier 2001) il cite l'astronome Clyde Tombaugh, lui-même témoin de plusieurs observations d'OVNIs !
Dans cet article de "Construire", constatant le manque d'intérêt (relatif) des médias européens pour les "chasseurs de planète" et la tendance inverse outre-atlantique, Mayor cite l'astronome Clyde Tombaugh comme suit : "Par exemple, l'Américain Clyde Tombaugh découvre Pluton en 1930 !". Si la découverte de Tombaugh l'a marqué, ses observations d'OVNIs ne l'ont manifestement pas perturbé. Peut-on parler de biais mnésique ou s'agit-il d'ignorance ?
Pour rappel, l'observation la plus remarquable de Tombaugh remonte au 20 août 1949 quand il observe, en compagnie de sa femme et sa belle-mère, un arrangement de 6 à 8 lumières rectangulaires qui survolaient Las Cruces, Nouveau-Mexique. Tombaugh affirma dans une lettre adressé au scientifique Richard Hall (datée du 10 septembre 1957) : "Je n'étais pas préparé à une telle observation et fut pétrifié et très étonné".
L'astronome Clyde Tombaugh a fait un rapport sur son observation d'OVNI qui a été publié dans "Life"
Mais ce n'est pas tout ! De nombreux astronomes (avec ou sans Instamatic) ont observé des OVNIs. Faute de place, je ne peux pas citer toutes les observations de ces professionnels, que Mayor met involontairement dans le lot des "quidams". L'infatigable chercheur Jean Sider a rassemblé un petit catalogue de 60 cas. Voici trois cas tirés de cette base de données :
1. Le 22 mai 1950 entre 12h15 et 12h30, l'astronome Seymour Hess, Chef du département astronomie à la Florida State University observe un OVNI à l'Observatoire de Flagstaff, Arizona.
2. Le 29 mai 1963 vers 18h58, le Professeur Bart Bok, directeur de l'Observatoire du Mont Stromlo et deux autres astronomes, H. Goolnov et M. Movat observent un OVNI au-dessus de Camberra, Australie. Ils peuvent l'observer pendant une minute environ. L'objet est auto-lumineux et non reflétant les rayons du soleil, de couleur rouge-orangé, progressant d'ouest en est.
3. Le 14 juin 1980. Observation faite près de Toula, puis près de Moscou, Russie. Il y a eu de nombreux témoins dont Youri Andropov, président du KGB et l'astronome Gindillis en service à l'Observatoire de Moscou. Il s'agissait d'un objet sphérique. Des avions MIG ont tenté de le poursuivre mais il a vite disparu de la vue. De très nombreux témoignages ont pu être recueillis sur cet incident qui a eu un grand retentissement dans le pays, surtout au niveau des responsables politiques et militaires soviétiques. L'astonome Gindillis a pu soigneusement observer le phénomène tout à loisir et, dans son rapport final, a conclu à l'intrusion d'un OVNI. (1).
Loin d'être anecdotiques, ces récits d'observations d'astronomes ont été confirmés par une enquête menée en 1976 par le Professeur Peter Sturrock (Professeur Emeritus de Physique Appliquée à l'Université de Stanford) auprès de 1356 astronomes de la American Astonomical Society. Les résultats ont montré que 5 % des répondants ont observé des OVNIs durant leurs carrières.
Pour finir, j'ajouterais que les astronomes témoins d'OVNIs sont naturellement réticents à divulguer leurs observations, comme en témoigne cette citation datant de 1957 de l'astronome Frank Halstead, du Darling Observatory, Minesotta, lui-même témoin d'un phénomène OVNI : "de nombreux astronomes professionnels sont convaincus que ces soucoupes sont des machines interplanétaires".
Instamatic en tout genre
Concernant les "quidams munis d'un Instamatic", Michel Mayor doit également ignorer, entre autres, l'existence d'enregistrements radars, de photos ou de films d'OVNIs tournés par des professionnels au service d'organismes gouvernementaux. A titre d'exemple, je ne citerai qu'un seul cas, analysé par deux scientifiques, Richard Haines et Jacques Vallée. Vu son éloquence, cela suffira amplement.
Le 4 septembre 1971, un avion du gouvernement du Costa Rica en mission de topographie survole la région de Arenal. Alors qu'il survole le lac "Lago de Cote", est photographié un objet en forme de disque. L'Instamatic utilisé est d'un genre nouveau puisqu'il s'agit d'un appareil professionnel (le R-M-K 15/23) utilisé par un spécialiste de la photographie aérienne, Sergio L.V. Le cliché a résisté à toutes les analyses et l'OVNI conserve donc tout son mystère. "En résumé, nos analyses suggèrent qu'un objet aérien non identifié, opaque a été pris en photo à une altitude de 10'000 pieds" concluent les deux scientifiques (2).
la photo du "Lago de Cote" montrant un énigmatique objet en forme de disque
Bref, nul besoin de "quidams munis d'un Instamatic" pour impressionner d'étranges phénomènes aériens sur une pellicule !
CONCLUSIONS
En conclusion, la perspective d'un monde libéré de ses croyances ancestrales fait dire n'importe quoi à notre astronome bardé de diplômes ! S'il désirait vraiment se débarrasser des croyances irrationnelles, il montrerait l'exemple en éradiquant les siennes ! Collectionner autant de distinctions pour se ridiculiser dans une rubrique de "surfeur du dimanche" ne rime à rien.
A l'instar de ses collègues, les connaissances de notre astrophysicien en matière d'OVNIs se limitent manifestement à des préjugés. Ignorer le contenu de la problématique OVNI est une chose. En faire profiter la masse dans un média en est une autre. L'ampleur des effets est différente. Résulat : les préjugés perdurent. Et ne parlons même pas des journalistes, complices, qui n'ont pas bronché, par complaisance ou ignorance. Un minimum de rigueur dans la démarche scientifique aurait exigé de Mayor qu'il se documente sur les OVNIs avant de prendre publiquement position ou bien qu'il s'abstienne. A défaut de rigueur, le bon sens et la courtoisie auraient aussi fait l'affaire.
Je vais laisser le mot de la fin au regretté Allen Hynek, un confrère de Michel Mayor, Directeur de l'Observatoire de Dearborn à la Northwestern University. Le Docteur Allen Hynek fut pendant 20 ans le conseiller scientifique auprès de l'ATIC de l'USAF en matière d'OVNIs. Il a eu, entre ses mains, des milliers de rapports d'observations d'OVNIs. Voici ce qu'il avait à dire : "Il est absolument faux de dire que les OVNI n'ont jamais été vus par des personnes scientifiquement formées. Certains des meilleurs et des plus cohérents rapports proviennent de tels témoins" (3).
SOURCES
1. Sider, Jean, OVNIs : La Solution du Mystère ?, Editions Ramuel, 2001
2. Sturrock, Peter, The UFO Enigma, Warner Books, 1999
3. Sachs, Margareth, The UFO Encyclopedia, Corgi Edition, 1980
http://www.ovni.ch/~farfadet/astromayor.html
Les sceptiques et leurs arguments.
par Gildas Bourdais
Texte de conférence, traduit de l'anglais, présentée au 10ème symposium de Saint-Marin, les 9 et 10 mars 2002, dont le thème était : "Les ovnis, l'ufologie et la reconnaissance institutionnelle".
1 - Le scepticisme prévaut encore parmi les scientifiques et les intellectuels.
Apparemment, le scepticisme sur les ovnis est encore l'opinion prédominante parmi les scientifiques et les intellectuels, spécialement en France qui demeure un bastion du "rationalisme". Une petite minorité s'y est intéressée mais est restée le plus souvent silencieuse et anonyme. Dans les médias français, les ovnis ont été longtemps tournés en ridicule, parfois gentiment, comme dans ces films typiques que sont La soupe aux choux, et Le gendarme et les extraterrestres qui relate une confrontation près de Saint-Tropez ! Mais les choses sont peut être en train de changer petit à petit, comme je vais essayer de le montrer.
Les degrés variés du scepticisme
Le scepticisme sur la réalité des ovnis, et sur "l'hypothèse extraterrestre", ou "HET", existe à des degrés variés, du rejet total au scepticisme mesuré. Passons en revue quelques points de vue courants, en commençant par les plus négatifs, ceux du rejet a priori.
1) Il n'y a aucune preuve solide de l'existence des ovnis
C'est le premier degré de la négation du phénomène ovni, qui est commun à tous les sceptiques. Par exemple, le Dr Jacqueline Mitton, astronome chargée de presse de la Société royale britannique d'astronomie, a fait cette déclaration à la presse le 15 septembre 1999, en annonçant la parution du livre A Debunker's Guide to UFOs :
"Il n'y a absolument aucune preuve que la Terre ait été visitée par des êtres venus d'ailleurs".
C'est une position si radicale qu'aucune discussion n'est possible avec elle.
Un point de vue particulier a été exprimé par l'astronome américain Carl Sagan dans son livre Cosmic Connection ou l'appel des étoiles (1973, traduit en 1975) : il a pu y avoir quelques visites extraterrestres dans le passé, mais pas de nos jours car il n'y a pas d'ovnis. Je n'ai pas besoin de souligner l'influence qu'a eue Sagan dans les médias, et combien il a été efficace pour jeter le doute sur les ovnis. Beaucoup le soupçonnent d'avoir fait cela comme participant à la politique américaine du secret, avec d'autres scientifiques tels que Donald Menzel et Edward Condon.
2 - Nous sommes sans doute seuls dans l'univers, car notre existence même est un "accident" de l'évolution aveugle.
C'est un point de vue "rationaliste" classique exprimé par exemple par Stephen Jay Gould, très médiatique professeur de géologie et de biologie à Harvard, dans de nombreux livres, tels que La vie est belle (1989, traduit en 1991). En France, le biologiste Jacques Monod, prix Nobel pour ses travaux sur l'ADN, avait comparé l'apparition de la vie au fait de gagner le grand prix à la loterie, dans son célèbre livre Le hasard et la nécessité (1970).
Le physicien britannique Stephen Hawking écrit dans son dernier livre L'univers dans une coque de noix (2001, page 171) :
"Si des extraterrestres étaient déjà venus, nous serions forcément au courant - les choses se seraient passées comme dans Independance Day plutôt que comme dans ET"… "Quand nous explorerons notre galaxie, nous découvrirons donc peut-être des formes de vie primitives, mais certainement pas des créatures semblables à nous".
Cependant, malgré ces fortes paroles de Stephen Hawking et d'autres scientifiques réputés, nous pouvons spéculer que cela tend à devenir, peu à peu, un point de vue minoritaire, non seulement dans le public (comme le montrent les sondages) mais aussi dans le monde de la science. La découverte rapide de planètes extrasolaires en nombre de plus en plus grand ces dernières années, pourrait être, avec le temps, un facteur fort en faveur de l'opinion que nous ne sommes pas seuls. Et cela pourrait aider à la réouverture de la question ovni.
3 - Une opinion comparable, bien qu'opposée, est la croyance religieuse traditionnelle que nous sommes les seuls enfants de Dieu, créés à Son image, et que nous donc seuls.
Mais, là aussi, cela pourrait devenir une position minoritaire parmi les théologiens. Le Père Corrado Balducci nous a donné une opinion différente, à cette même conférence, il y a juste trois ans en 1999. En France, une ouverture similaire est apparente dans un livre récent, Dieu, l'Eglise et les Extraterrestres (2000, livre collectif dirigé par Alexandre Vigne).
4 - Il y a peut être quelques rares autres civilisations, mais les voyages interstellaires sont impossibles, ne serait-ce qu'à cause de la limitation de la vitesse de la lumière.
Cela a été, pendant longtemps, l'opinion prédominante, "scientifiquement correcte". De nouveau, elle semble être graduellement dépassée aujourd'hui, avec les nouvelles perspectives scientifiques pour les voyages spatiaux.
5 - Les voyages spatiaux sont possibles en théorie et, s'il y avait d'autres civilisations, elles auraient dû visiter la Terre depuis longtemps :
"Où sont-elles ?", s'est demandé le physicien italien Enrico Fermi il y a plus de cinquante ans. Bien entendu, cet argument repose sur la supposition qu'il n'y a aucune preuve de l'existence des ovnis. En conséquence, les voyages interstellaires sont impossibles ou très difficiles, ou il se peut que nous soyons seuls dans l'univers. C'est sans doute l'opinion scientifique la plus fréquente aujourd'hui. Ce "paradoxe de Fermi" a été commenté récemment dans de nombreux articles de la presse française. Il semble négatif à première vue, mais il pourrait bien être un premier pas sur la route de la reconnaissance des ovnis !
6 - Se présente maintenant le principal argument "psychosociologique" :
Les visions d'ovnis et les histoires d'enlèvements par des "aliens", proviennent le la science-fiction. Ce sont des "légendes urbaines", de purs produits de notre imagination. Ceci a été une approche très populaire chez les intellectuels en France. Un avocat bien connu de celle-ci, souvent invité dans les médias, a été Bertrand Méheust, professeur de philosophie, avec son livre Science-fiction et soucoupes volantes (1978).
7 - Les histoires d'humanoïdes ne sont pas crédibles, parce que des extraterrestres seraient très différents de nous.
Ce sont donc forcément des histoires inspirées par la science-fiction.
Le physicien américain Michio Kaku, dans son livre Visions. Comment la science va révolutionner le XXIeme siècle (1997, traduit en 1999), brosse un panorama audacieux de l'avenir de l'humanité, mais d'un autre côté il rejette toute discussion des "histoires" d'ovnis, inspirées selon lui par la science-fiction. Le seul argument qu'il présente est que les "abductés" disent avoir vu des êtres humanoïdes, semblables à nous. Impossible, dit-il. Des formes de vie extraterrestres seraient forcément très différentes de nous :
"Mais rien qu'à regarder la riche diversité de la vie sur cette planète, nous voyons que la nature a créé des millions de types d'organismes qui sont bien plus imaginatifs que les formes plutôt conservatrices qu'offre la science-fiction, dont la plupart ne sont que des minces variations sur le type du corps humain" (p. 431 de l'édition française).
Kaku est l'auteur d'un très bon livre, Hyperspace (1994, non traduit), sur la physique avancée telle que les théories des "supercordes" qui, incidemment, ouvrent la voie à l'idée de voyage spatial à travers des trous de ver et l'hyperespace. Mais voilà qu'il devient soudain très timide. Il ne semble pas connaître l'idée de convergence vers la forme vivante la plus rationnelle, en l'occurrence la forme "humanoïde". L'astronome britannique Fred Hoyle avait déjà expliqué cela il y a plus de trente ans (dans Hommes et galaxies, 1969) !
8 - Les ovnis sont des engins secrets, de fabrication humaine.
Cette "explication" a été avancée au début des années 50 par des témoins supposés d'engins secrets allemands, mais aucune preuve sérieuse n'en a jamais été fournie. Cela a très bien pu être une manœuvre de désinformation à l'époque. La même question se pose au sujet de spéculations récentes du même genre, telles que dans le livre de Tim Matthews UFO Revelation (1999, non traduit). En France, le livre du physicien Jean-Pierre Pharabod AVNI (2000), titre qui signifie "Arme volante Non-Identifiée", se place dans la même ligne.
9 - Les ovnis ne sont pas extraterrestres, ils viennent d'une "autre dimension".
Il y a des ovnis, mais ce ne sont pas des véhicules ET. Jacques Vallée est le plus connu des auteurs qui ont promu ce genre d'idée. Pour lui, les ovnis sont créés par une mystérieuse "force de contrôle" cachée dans une autre dimension. Ce sont des mises en scène trompeuses pour cacher leur véritable origine, qui n'est pas extraterrestre. En France, Jean Sider a mis cette idée en avant dans de nombreux livres.
Proche de cette idée est la pensée religieuse traditionnelle qui dénonce les ovnis comme étant des manifestations du Diable. Plusieurs auteurs ont suggéré cela en France, tels que Jean Robin et Jean-Michel Lesage. Ces deux lignes de pensée sont en fait très proches. A mon avis, elles ajoutent plutôt de la confusion au problème ovni. Oui, il y a des aspects "à haute étrangeté", comme le dit Linda Moulton Howe dans ses livres, mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'êtres extraterrestres dans les environs !
2 - La prédominance en France des sceptiques sur les ovnis. Pour combien de temps?
La France est un pays particulier pour l'ufologie car, d'un côté, c'est un fief du scepticisme scientifique et intellectuel, mais malgré cela il y a, depuis plus de vingt ans maintenant, une étude "officielle" des ovnis, en place au Centre National d'Etudes Spatiales. L'ingénieur Jean-Jacques Velasco est l'homme chargé de cette étude et il est ici parmi nous pour en parler.
Le scepticisme parmi les astronomes et les physiciens
Hubert Reeves, astrophysicien maintenant en retraite, a été Directeur de recherches au CNRS, le Centre National de la Recherche Scientifique. Il est l'un des scientifiques les plus populaires en France, très présent dans les médias, avec sa barbe blanche et son sourire amical. Il promeut une vue optimiste de l'univers et de notre place prééminente en son sein. Mais, pour lui, les ovnis sont hors sujet : il a dit une fois à la télévision nationale qu'il y a "non-lieu", et il ne veut pas en parler. Je l'ai rencontré une fois brièvement et il m'a fait comprendre cela. A une émission de télévision (FR3 en 1982), il a expliqué qu'il y a probablement d'autres civilisations, mais pas d'ovnis :
"Je suis très sceptique. J'ai passé beaucoup de temps à fouiller les archives mais je n'ai jamais rencontré de cas très convaincants".
Hubert Reeves est le principal invité à la "grande messe" populaire annuelle de l'astronomie, la "Nuit des étoiles", sur le réseau national France 2. En août 2000, le thème était "Mille milliards de planètes", une annonce audacieuse, pourrions-nous dire. Mais pas d'ovnis !
Hubert Reeves a écrit, avec trois autres scientifiques, Jean Heidman, Alfred Vidal-Madjar et Nicolas Prantzos, un livre populaire appelé Sommes-nous seuls dans l'Univers ? (2000) dans lequel ils discutent de la probabilité d'autres civilisations, des perspectives de voyages spatiaux, et des chances des programmes SETI (Search for Extraterrestrial Intelligence) qui essaient de détecter des signes de vie ET dans les observatoires radioastronomiques. Comme nous allons le voir, ces auteurs sont très représentatifs du monde scientifique français. Dans ce livre, les ovnis sont juste mentionnés dans l'introduction, signée par les trois écrivains qui se sont entretenus avec ces scientifiques, et qui disent de manière expéditive :
"C'est ainsi que, depuis quelques années, l'hypothèse d'une vie extraterrestre a quitté le domaine des vaines spéculations sur les "ovnis", pour entrer de plein droit dans le champ de la recherche fondamentale".
Hubert Reeves un des auteurs du livre Sommes-nous seuls dans l'Univers ?
Jean Heidman, astronome à l'observatoire de Paris-Meudon qui est décédé l'année dernière, était le responsable français du programme SETI et l'auteur de plusieurs livres sur le sujet. Il mettait en avant l'argument que la recherche sur SETI était plus "rentable" que sur les ovnis. Nous devons comprendre qu'il ne cessait de se battre pour obtenir des crédits pour le programme SETI français ! Il se plaignait que SETI était mal vu et que la France avait toujours refusé de soutenir officiellement ce programme. C'est peut-être la raison principale pour laquelle il s'opposait si violemment aux ovnis. Il alla jusqu'à quitter un programme de télévision en direct parce qu'on y parlait des ovnis : il était effrayé à la seule idée qu'on pourrait le rapprocher de l'étude des ovnis. Pour les rejeter, il faisait référence aux explications de type psychosociologique du sociologue et "expert" en ovnis Pierre Lagrange (page 57), et c'était tout ce qu'il voulait bien en dire.
Dans ce livre collectif, Jean Heidman exprimait cependant une idée intéressante: il pensait que beaucoup de scientifiques refusent d'examiner l'hypothèse extraterrestre parce qu'ils trouvent cette idée "humiliante". C'est une bonne remarque, sur laquelle j'aimerais revenir dans un moment.
Alfred Vidal-Madjar a de nombreux titres. Directeur de recherches à l'Institut d'astrophysique de Paris (un établissement du CNRS), professeur à la prestigieuse Ecole polytechnique, il est l'un des astrophysiciens à la recherche des planètes extrasolaires. Vidal-Madjar penche pour l'idée que nous sommes seuls dans l'univers. A la question "Alors, tout compte fait, serions-nous seuls dans l'Univers ?", il répond : "Hélas, j'en ai bien l'impression. Ou heureusement, qui sait ? En tout cas, on a plutôt la sensation qu'il n'y a pas grand monde, là-haut. Disons que si nous n'étions pas seuls, cela se saurait !"
Dans le même livre, Nicolas Prantzos, jeune chercheur au CNRS, spécialiste d'astrophysique nucléaire, partage l'opinion de Vidal-Madjar, et ils font tous deux référence au "Paradoxe de Fermi" déjà cité.
André Brahic, dans son best-seller Les enfants du Soleil (1999, pages 312-313), tient des propos parmi les plus durs qu'on ait jamais écrit sur les ovnis :
"Ne nous attardons pas sur ceux qui exploitent la crédulité humaine en racontant des histoires de "soucoupes volantes" ou d'"objets volants non identifiés" - les ovnis … L'idée que des astronautes aient visité la Terre dans le passé pour apprendre aux civilisations anciennes l'essentiel de leurs connaissances est une véritable insulte à l'intelligence et aux réalisations de ces civilisations … Comme dans le cas de l'astrologie, il est déshonorant d'exploiter ainsi la naïveté du public !"
Page 61 du livre de Pierre Guérin, "Les mécanismes d’une désinformation" publié en 2000: « Quelques scientifiques français acharnés à « déboulonner » les ovnis ne sont pas en reste, eux aussi, pour amputer les témoignages de leurs détails significatifs (…)
Cekui-ci à une très haute idée de lui-même, se sent apparemment investi d’une mission : celle d’assurer la prophylaxie mentale de la population en luttant contre l’irrationnel et l’obscurantisme dont relèverait en particulier, selon lui, la « croyance » aux ovnis. Encore faudrait-il préciser ce que l’on doit entendre par « irrationnel ». Car on n’en arrive parfois à se demander si notre homme ne met pas dans le même sac le chercheur qui étudie les ovnis et le numérologue qui prédit l’avenir de son client à partir du numéro de sa carte de sécurité sociale. »
On aura ici reconnu, sans doute possible, l’astrophysicien André Brahic.
Quelle mauvaise foi évidente (ou quelle méconnaissance dramatique du dossier, ce qui revient au même) lorsqu’il affirme :
« Il est quand même étonnant que les milliers d’astronomes professionnels, dont le métier est d’observer le ciel jour et nuit dans toutes les longueurs d’onde et dans toutes les directions, et qui se sont dotés des instruments les plus élaborés, n’aient jamais observé le moindre signe d’intelligence extraterrestre. Si l’on en croit certains rapports, tout se passe comme si les extraterrestres ne se montraient qu’à ceux qui n’ont aucune culture scientifique ! »
Et que penser de cette phrase, d’une condescendance outrageante pour ceux et celles qui auront passé des années à étudier le dossier :
« Mettons les choses au point : l’auteur de ces lignes n’a aucun ressentiment contre ceux qui croient aux soucoupes volantes, il éprouverait même de la sympathie pour leur côté rêveur. »
Sympathie pour leur côté rêveur ?! « Croire » aux soucoupes ? Un ange passe… Continuons.
Page 61 : « Sans doute aussi dangereux que cet astrophysicien toujours prêt à « stigmatiser » ceux qui ne pensent pas comme lui,
L'astronome André Brahic
Eh bien, un petit nombre de ses collègues ont en fait parlé positivement des ovnis. Mentionnons ici deux astronomes de solide réputation, Guy Monnet et Jean-Claude Ribes, coauteurs du livre La vie extraterrestre (1990) qui contenait un excellent chapitre sur les ovnis. Ribes, maintenant en retraite, a été Directeur de l'Observatoire de Lyon, et Monnet a été Directeur du Télescope de France au Canada et à Hawaï. D'un autre côté, deux astronautes français se distinguent parmi les voix les plus négatives sur les ovnis. Ce sont Jean-Loup Chrétien et Patrick Baudry, qui ont chacun moqué récemment les "croyants aux ovnis" à la télévision.
Voici quelques fiefs historiques du rationalisme français :
- L'"Union rationaliste", orientée politiquement à gauche (avec les astrophysiciens Evry Schatzman, longtemps son président, et Jean-Claude Pecker) ;
- Le "Comité Français pour l'Etude des Phénomènes Paranormaux", qui est le CSICOP français, avec Henri Broch et son groupe, aussi appelés les "Zététiciens" ;
- L'"Association Française pour l'Information Scientifique" (Afis) qui publie un bulletin Science et pseudo-sciences (conseillers scientifiques : Jean-Claude Pecker, Henri Broch, Jean Bricmont, etc.).
On peut avancer l'argument que leur nombre et leur influence dans l'opinion sont maintenant en déclin. Qui s'inquiète aujourd'hui de ce que pense l'Union rationaliste ? Un homme comme Henri Broch est encore invité régulièrement dans les médias, mais on peut parier que son influence va diminuer.
La cohorte, qui tend à se réduire, des ufologues sceptiques français
La tendance au scepticisme était devenue prédominante dans l'ufologie française vers la fin des années 70, avec des livres de Monnerie, Barthel et Brucker. Ceux-ci furent suivis par toute une génération de jeunes ufologues, tels que le sociologue Pierre Lagrange, Bertrand Méheust et les adeptes de l'école "psychosociologique", qui furent très bien reçus dans les médias français. Mais leurs rangs tendent à se réduire lentement aujourd'hui.
Le sociologue Pierre Lagrange
Pierre Lagrange et Bertrand Méheust, qui ont été pendant longtemps des sceptiques médiatiques sur les ovnis, semblent avoir changé quelque peu récemment, et ceci pourrait bien être le signe d'un tournant. Méheust, après avoir étudié la vague belge de 1989-1991, a publié un petit livre intitulé Retour sur l'anomalie belge (2000). De même, Lagrange a décidé de s'écarter de ce qu'il appelle l'ufologie "réductionniste". Dans un article publié par la revue belge Inforespace (Juin 2000), il a soutenu qu'il fallait "repartir à zéro". Je ne suis pas le seul à penser qu'il parlait pour lui !
livre de Pierre Guérin, "Les mécanismes d’une désinformation" publié en 2000:
"il nous faut citer également un jeune sociopsychologue qui prétend ne pas nier les Ovnis, mais fait tout pour que l’on doute de leur réalité, manipule avec habileté les témoignages sur l’affaire de Roswell pour ne retenir que ceux pouvant aller dans le sens de l’explication officielle par la chute d’un ballon, et omet de citer les autres que, cependant, il connaît bien et qui accrédite au contraire très fortement la thèse du crash d’un ovni et de ses occupants. Selon ce chercheur, si un ovni s’était écrasé, il aurait été impossible de garder la chose secrète pendant tant d’années (…)
Dans une communication privée, le sociopsychologue dont je parle m’a assuré que son refus de la thèse du crash d’un ovni à Roswell, tout comme ses doutes sur la réalité même de l’existence des ovnis, ne participaient d’aucune consigne en vue de cacher la vérité au public, mais seulement d’une conviction personnelle. Il reste pourtant que, dans le livre qu’il a écrit comme dans ses articles, il joue constamment avec les faits en modifiant ou en omettant les détails qui le gênent, ce qui ne le différencie pas des autres debunkers qui utilisent les mêmes méthodes. Il connaît parfaitement les dossiers, et s’il n’est pas conscient de tromper l’opinion, alors j’avoue que sa pensée m’échappe. »
La suite de ce dossier est ici
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Re: Scepticisme ufologique: Les sceptiques et leurs arguments.
Jeu 03 Déc 2009, 19:16
Hésitations parmi les intellectuels
Peu d'intellectuels ont daigné, ou osé, parler des ovnis. Lorsqu'ils l'ont fait, ç'a été le plus souvent pour les jeter dans le puits des croyances "irrationnelles", avec l'astrologie, etc.
En France, un ancêtre de cette approche classique fut Roland Barthes, dans son livre Mythologies (1957). Il épingla en trois pages la croyance aux "Martiens", qu'il qualifia de mythologie "petite-bourgeoise". Il nous faut bien admettre que ce genre de discours méprisant est encore présent en France aujourd'hui.
Parmi ceux qui ont osé s'exprimer sur les ovnis ces dernières années, figurent l'historien Paul Veyne, professeur au prestigieux Collège de France, et Albert Jacquard, généticien et philosophe bien connu.
Tous deux veulent bien supposer qu'il existe d'autres civilisations, mais ils rejettent encore les ovnis. La question est : combien de temps une telle attitude va-t-elle encore durer ? A une émission de télévision de la Suisse Romande, Albert Jacquard avait conclu sur une curieuse déclaration. Il avait dit que, si nous venions en contact avec une autre civilisation, il leur demanderait d'attendre 50 000 ans avant de venir nous visiter, car nous ne sommes pas prêts à les recevoir ! Ceci trahit peut-être un sentiment profond de peur devant la perspective d'une présence extraterrestre.
Pourquoi un tel scepticisme ? L'opinion d'Isabelle Stengers et de Pierre Guérin
Isabelle Stengers, philosophe des science belge bien connue, a donné une explication claire des racines du scepticisme scientifique, lors d'une émission de télévision de la chaîne ARTE, en 1996.Elle a souligné que, quand un phénomène se produit en dehors du domaine de la connaissance scientifique, "ils n'aiment pas cela du tout", et ils ont tendance à le disqualifier comme relevant des croyances irrationnelles. Pour Stengers, cette attitude de rejet est de nature quasiment "pathologique".
La philosophe Isabelle Stengers
L'astronome français Pierre Guérin, décédé en 2000, est l'un des rares scientifiques français à avoir défendu les ovnis publiquement en France. Mais il avait dû faire face à de vives critiques de la part de ses collègues, notamment Evry Schatzman, longtemps président de l'Union rationaliste et personnage important du monde scientifique, et il était devenu très pessimiste. Dans son livre OVNIS. Les mécanismes d'une désinformation (2000), paru juste avant sa mort, Guérin soutenait l'opinion que la politique américaine du secret n'était pas près de finir, car la révélation d'une présence extraterrestre serait un trop grand choc pour l'humanité.
L'astronome Pierre Guérin
On peut soutenir, cependant, que les attitudes négatives concernant les ovnis vont probablement se réduire, graduellement. Voici un exemple intéressant qui suggère cela. 1995 fut l'année du plus grand désarroi pour l'ufologie mondiale, avec le "scandale" du film supposé d'une autopsie extraterrestre. En France, ce furent des rugissements dans la presse. Sur la chaîne franco-allemande ARTE eut lieu un petit débat entre plusieurs scientifiques et intellectuels, parmi lesquels Paul Veyne, Henri Broch et Pierre Lagrange, réunis par le journaliste Michel Polac. Ils se moquèrent tellement du film qu'il en résulta, inévitablement, un effet très négatif sur les ovnis. En fait, ce fut un débat très médiocre, mais quelques mois plus tard, la même chaîne ARTE présenta un programme beaucoup plus sérieux et positif sur les ovnis, intitulé Chercheurs d'OVNI (17 mars 1996), avec de nombreux invités tels que le physicien Stanton Friedman, et le professeur de physique Auguste Meessen, ce qui eut pour effet de réhabiliter les ovnis comme sujet sérieux en France.
Le professeur de physique Auguste Meessen
"Wait and see" dans la presse scientifique
La presse scientifique française a été le plus souvent négative sur les ovnis. Mais là aussi, les choses pourraient bien évoluer. Voici l'exemple intéressant d'Olivier Postel-Vinay, rédacteur en chef de la revue réputée La recherche. Invité à un débat sur la chaîne nationale FR3 en novembre 1995, il expliqua qu'il était venu pour "se divertir". J'étais invité également à cette émission, et je pus le rencontrer ensuite brièvement, au retour dans le train. Après une petite discussion, il conclut : "wait and see !"
Mais cela signifie que, si et quand des nouvelles importantes seront divulguées, le monde scientifique se dépêchera d'attraper le train en marche !
3 - Quelques signes de changement en France
Deux initiatives récentes donnent à penser qu'il pourrait y avoir un changement d'état d'esprit en France. Le rapport du COMETA Les OVNIS et la Défense. A quoi doit-on se préparer ? fut une grosse surprise en juillet 1999, et il dut faire face à quelques réactions violemment négatives. Cependant, il attira l'attention à l'étranger, à travers le monde, car il était signé par un groupe impressionnant d'officiers supérieurs et d'ingénieurs militaires, animé par le général de l'armée de l'Air Denis Letty, et parce qu'ils avaient osé poser la question du secret américain. Ce n'était pas un document officiel mais il n'en était pas loin.
En septembre 2001, le film OVNIS : le secret américain, diffusé sur la chaîne nationale France 2, fut bien reçu dans la presse française. Ironiquement, il fut diffusé sur la même chaîne qui avait diffusé, exactement un mois avant, le grand show annuel d'astronomie avec Hubert Reeves, où les ovnis étaient bannis ! Ce calendrier n'était peut-être pas une pure coïncidence.
Un autre exemple d'ouverture limitée dans les médias français a été donné récemment par un journaliste influent, Franz-Olivier Giesbert, Directeur du magazine Le Point, et réalisateur dune émission culturelle à la télévision. Il avait invité le jeune astrophysicien Nicolas Prantzos, mais quand celui-ci dit "Je pense que nous sommes seuls", Giesbert lui opposa une déclaration vigoureuse, préenregistrée, du journaliste Jean-Claude Bourret, qui défend depuis longtemps la cause des ovnis. Après quoi Giesbert fit ce commentaire : "Et toc !".
Cela dit, n'espérons pas trop, ni trop vite. Ce sont de petits signes d'un changement graduel d'état d'esprit dans les médias.
Il y a encore des facteurs nuisant à la crédibilité des ovnis
Malheureusement, il y a encore des facteurs négatifs pesant sur la crédibilité de l'ufologie. Chez les libraires, les ovnis sont toujours placés au rayon ésotérique, où ils sont en compétition avec l'astrologie et avec les promoteurs de révélations sensationnelles de toutes sortes. Le livre de David Icke Le plus grand secret (1999, 2001 pour la version française), qui est un best seller en France, est un bon exemple de telles révélations. De même, la France a beaucoup souffert des sectes, censées être inspirées par des extraterrestres, telles que les Raëliens, l'Ordre du temple solaire et le Mandarom. Sur une telle toile de fond, il n'est pas étonnant que l'ufologie soit jetée par les intellectuels dans le puits noir des croyances irrationnelles, en même temps que les "fausses sciences" et toutes sortes de duperies. Umberto Eco a justement dit cela récemment, dans une chronique mensuelle, dénonçant les exploiteurs de la crédulité populaire (Libération du 18 février 2002).
Un autre exemple de croyances handicapantes est l'affaire Ummo - un paquet de lettres supposées d'origine extraterrestre, apparues en Espagne dans les années 60. Cette histoire devint populaire en France après la parution de deux livres à succès du physicien non-conformiste Jean-Pierre Petit. J'ai essayé de montrer le caractère douteux de ces révélations dans un article que l'on peut lire sur internet (voir le site http://www.ufocom.org/pages/v_fr/Ummo_GBourdais/ummo_GB0 ).
Le "debunking" est toujours à l'œuvre, dans le monde entier
Un bon exemple récent de "debunking", c'est à dire de mise en doute malhonnête des ovnis, a été l'annonce ridicule faite en Grande-Bretagne de la fermeture du "Bureau des Soucoupes Volantes", dans le Times du 23 avril. Elle a été propagée par les médias dans le monde entier. En France, de nombreux journaux et radios l'ont annoncée, sans se poser la moindre question. Mais quand Denis Plunket, le responsable du groupuscule en question, a dénoncé cette fausse information, personne dans la presse ne s'est donné la peine de le citer. Le debunking des ovnis se porte bien !
Le problème du secret américain
La journaliste britannique Georgina Bruni, auteur d'un excellent livre sur l'atterrissage supposé d'un ovni près de la base aérienne de Rendlesham, a révélé une conversation privée qu'elle a eue avec l'ancien premier ministre Margaret Thatcher. Lorsqu'elle lui demanda ce qu'il en était des ovnis, Mme Thatcher lui répondit : "Il faut obtenir les informations exactes, et ensuite on ne peut pas en parler au peuple". Georgina Bruni a justement pris cette formule comme titre de son livre : You Cannot Tell the People (2000, non traduit).
Beaucoup d'ufologues ont dénoncé depuis longtemps l'étrange attitude négative des services gouvernementaux américains au sujet des ovnis. Il serait beaucoup trop long de raconter ici cette histoire. Citons juste deux livres américains récents, bien documentés (non traduits), pour ceux qui seraient intéressés :
UFOs and the National Security State de Richard Nolan (2000) et UFO-FBI Connection du physicien Bruce Maccabee (2000).
Au cœur de cette question se trouve la fameuse affaire de Roswell, avec des centaines de témoins, et d'autres qui sont encore découverts, presque chaque année. Les explications douteuses de l'armée de l'Air paraissent de moins en moins crédibles, même pour les grands médias, et la question devient : combien de temps encore vont-ils être capables de maintenir le grand secret sur les ovnis ?
La longue route vers la levée du secret ?
Des milliers de pages de documents officiels ont été divulgués en vertu de la Loi sur la Liberté de l'information (FOIA, Freedom of Information Act), depuis les années 70 aux Etats-Unis. De nombreux témoins, civils ou militaires, se sont manifestés et ont parlé publiquement sur les opérations secrètes. En plus de cela, des documents controversés ont été mis en circulation, tels que les fameux papiers "MJ-12", dépassant maintenant les 2 000 pages. Stanton Friedman et de Dr Robert Wood sont parmi les chercheurs actifs sur ces documents. Bien que ceux-ci soient déclarés faux par les autorités, ils paraissent pourtant provenir des services secrets, et semblent contenir un mélange bizarre de vérités et de mensonges, sur les secrets relatifs aux ovnis. Il serait beaucoup trop long de les détailler ici. J'ai essayé de faire connaître tout cela en France dans mon livre OVNIS : la levée progressive du secret (2001).
Aux Etats-Unis, il y a des initiatives intéressantes allant dans le sens d'une levée du secret sur les ovnis. Les études privées continuent avec vigueur, comme le montrent par exemple le livre de Richard Hall The UFO Evidence (nouvelle édition 2001), ou le livre du physicien Peter Sturrock The UFO Enigma (1999), qui a présenté l'étude d'un groupe de travail rassemblé par Laurance Rockefeller en octobre 1997.
Le même Rockefeller a fait des efforts sérieux, en privé, pour attirer l'attention du président Clinton et de son conseiller scientifique Jack Gibbons, dans les années 1993-94, mais cet effort fut compromis par l'étude négative de l'armée de l'Air sur Roswell, comme le raconte le chercheur Grant Cameron, qui a obtenu la correspondance sous FOIA. Celle-ci met en lumière comment même un Président peut être tenu à l'écart des grands secrets sur les ovnis.
D'autres efforts de valeur sont, par exemple, la collecte de témoignages de pilotes par le Dr Richard Haines et le NARCAP (National Aviation Reporting Centre on Anomalous Phenomena), les enquêtes de NIDS (National Institute for Discovery Science), un organisme privé financé par Robert Bigelow à Las Vegas. NIDS semble jouer un rôle ambigu, qui pourrait être de contribuer à une politique de levée progressive du secret. Une autre initiative intéressante a été en 2001 l'action controversée du Dr Steven Greer baptisée "Disclosure Project" : un mélange de témoignages, certains très bons et d'autres moins bons.
Divulgation progressive dans les médias ?
Dans le passé, il est clair que les médias américains, en particulier les grands journaux, ont eu une longue histoire de coopération avec le gouvernement. Cela est raconté dans un livre révélateur, The Missing Times de Terry Hansen (2000), et aussi, sur un mode plus anecdotique, dans Hollywood Versus the Aliens de Bruce Rux (1997).
Les grands médias ont aidé, sans nul doute, la politique du secret. Cependant, il est possible que certains films et séries de télévision, tels que Star Trek, aient été conçus pour appuyer une politique d'information graduelle sur les ovnis et les aliens. Un développement nouveau et intéressant est l'annonce que Steven Spielberg produit une importante série de télévision sur les ovnis et les enlèvements, appelée Taken, qui doit être diffusée à la fin de 2002.
Le réseau Internet est aussi, sans aucun doute, un puissant facteur pour libérer et accélérer l'information. Mais il reste un facteur inconnu : l'"agenda" de ces mystérieux "aliens", et leur présence qui se renforce, semble-t-il, à travers le monde. Que veulent-ils ? Nous ne le savons pas encore.
mars 2002
http://www.ufocom.org/UfocomS/GB_Saint_Marin02/GB_Saint_Marin_2002.htm
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