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Vie extraterrestre : il y a quelqu'un ?
Mar 13 Aoû 2013, 08:13
Publié le 08/08/2013 à 12:03
Auteur: Christophe Doré
http://www.lefigaro.fr/sciences/2013/08/08/01008-20130808ARTFIG00265-vie-extraterrestre-il-y-a-quelqu-un.php
Les scientifiques explorent l'Univers pour dénicher une sœur jumelle de la Terre. De nombreux éléments laissent à penser qu'une telle découverte est «rapidement envisageable», avec l'espoir secret de découvrir une forme de vie extraterrestre.
Et si nous n'étions pas seuls dans l'Univers? Combien de fois, en levant le nez vers le ciel par une belle nuit d'été, l'homme s'est-il posé cette question? Pendant longtemps, elle a été sujette à polémique, voire franchement taboue. Aristote et Épicure s'opposaient déjà sur le sujet. Le premier croyait à l'existence d'un seul monde, le nôtre évidemment, alors que le second écrivait à Hérode: «Il n'est rien qui fasse obstacle à l'infinité des mondes.» Quand saint Augustin souligne que la nature a été donnée aux hommes par Dieu, il en déduit qu'il ne peut y avoir qu'un seul monde. L'astronome et mathématicien Giordano Bruno mourra, pour sa part, sur le bûcher de l'inquisition romaine pour avoir affirmé le contraire. Il reprenait les idées de Kepler et de Copernic, mais aussi celles de l'archevêque Nicolas de Cues, convaincu qu'il n'y avait aucune raison pour que la puissance de Dieu se limite à un seul monde.
Une première exoplanète découverte en 1995
La vision de Giordano Bruno est d'une modernité incroyable pour son époque: «Nous savons qu'il existe un champ infini, un espace contenant qui embrasse et pénètre le tout. En lui se trouve une infinité de corps semblables au nôtre. Aucun d'eux n'est au centre de l'Univers, car l'Univers est infini et par conséquent sans centre ni limite», écrit-il dans De l'Infini, de l'Univers et des Mondes, publié en 1585. Plus de quatre siècles plus tard, les astrophysiciens et les exobiologistes - nom un peu barbare donné à une nouvelle génération de scientifiques qui recherchent des formes de vie extraterrestre - n'ont toujours pas apporté la preuve scientifique confirmant la conviction de Giordano Bruno qu'il y a une infinité de planètes semblables à la nôtre et que sur de telles planètes, la vie pourrait exister. Il faut dire que les scientifiques dits sérieux ont longtemps éludé la question. S'abritant derrière un rationalisme bon teint, le discours officiel consistait à affirmer qu'il était peu probable que l'Univers soit truffé de systèmes planétaires et que l'hypothèse qu'une vie se soit développée dans un de ces systèmes était encore plus aléatoire.
«Notre système solaire n'est en rien un modèle, il existe des planètes très proches de leur étoile, d'autres avec des orbites très allongées, d'autres avec des masses très élevées, etc.» Michel Mayor
Mais en 1995, un Suisse, Michel Mayor, remet les pendules à l'heure. Ce spécialiste du mouvement des étoiles a pu convaincre les équipes de l'Observatoire de Haute-Provence de mettre à sa disposition un spectrographe plus précis que ceux existants. Il espère ainsi repérer une exoplanète dans la constellation de Pégase. En janvier 1995, son collaborateur Didier Queloz découvre un premier objet proche de l'étoile 51, quelque chose qui ressemblerait à Jupiter. Manque de chance, Pégase sort du ciel de Provence avant que notre Suisse et son équipe puissent mener à bout leurs vérifications. Pendant six mois, ils doivent attendre. Et toutes les publications qui paraissent entre-temps vont dans le sens contraire de leur supposée découverte: aucune des équipes qui traquent des exoplanètes, que ce soit aux Etats-Unis, au Canada ou en Suisse, n'en découvre dans les systèmes étudiés. En juillet, alors que le télescope de Haute-Provence peut à nouveau observer Pégase, Michel Mayor est soulagé. Le fameux «objet» est bien là. La planète 51 Peg b est un Jupiter chaud, une planète gazeuse massive très proche de son étoile. C'est étonnant car, en théorie, une telle planète devrait en être très éloignée. «Cette découverte prouve que notre scénario de formation de système solaire n'était pas complet, que notre système solaire n'était en rien un modèle, qu'il existait des planètes très proches de leur étoile, d'autres avec des orbites très allongées, d'autres avec des masses très élevées, etc.», résume Michel Mayor.
Une brèche dans la certitude
Si toute forme de vie semble impossible sur 51 Peg b, sa découverte ouvre néanmoins une brèche dans la certitude qu'il existe peu de systèmes solaires et surtout que le nôtre est un modèle du genre. La science-fiction devient réalité, avec un objectif enfin énoncé au grand jour par de multiples équipes d'astronomes à travers le monde: ils veulent découvrir quelque part une «sœur jumelle de la Terre», susceptible d'abriter la vie. La grande traque commence. Les chasseurs de planète profitent très vite de l'évolution des techniques d'observation. Le télescope spatial CoRoT, imaginé par le Centre national d'études spatiales (Cnes) français, est le premier télescope en orbite uniquement destiné à traquer les exoplanètes. Kepler, télescope spatial de la Nasa encore plus performant, sera lancé quelques années plus tard. Alors qu'en 1995 nous ne connaissions que huit planètes (celles de notre système solaire), la moisson de nouvelles planètes se révèle très vite… astronomique. Le seul télescope Kepler a repéré 2300 candidates au titre d'exoplanète. Neuf cent huit ont été enregistrées comme telle à ce jour. Pour la Nasa, qui aime les chiffres et les extrapolations, notre galaxie abriterait 100 milliards de planètes. L'agence spatiale américaine ne précise pas si les huit de notre système solaire sont incluses. Mais quand on sait que l'Univers abrite des milliards de galaxies… «Il est statistiquement anachronique que nous soyons la seule forme de vie d'un Univers dont nous ne connaissons pas les limites», conclut le célèbre cosmologiste Stephen Hawking.
La recherche d'une autre Terre mobilise les énergies
Avec l'évolution des technologies, les scientifiques arrivent dorénavant à débusquer des planètes rocheuses dont la masse est proche ou jusqu'à dix fois plus importante que celle de la Terre. On les appelle super-Terres. A chaque fois la même question: est-ce une planète pouvant abriter la vie? A force d'expériences, une zone dite habitable a été définie par les exobiologistes. Trop près de l'étoile, l'eau indispensable au développement d'une forme de vie s'évapore. Trop loin, elle reste à l'état de glace. Cette zone habitable n'est pas fixe, bien entendu, cela serait trop simple. Elle dépend de la taille de l'étoile autour de laquelle transite l'exoplanète. Mais surtout, la communauté des exobiologistes est partagée sur ce concept. Europe, la sixième lune de Jupiter, où se cacheraient des mers internes, pourrait parfaitement abriter une forme de vie. Or, Jupiter est bien loin de la zone habitable de notre système solaire, qui n'abrite que Mars et la Terre. Début juillet, trois nouvelles super-Terres ont été identifiées par une équipe d'astronomes de l'Observatoire européen austral (ESO). Elles se situent dans la zone habitable d'une étoile proche, Gliese 667c, dans la constellation du Scorpion, qui est visible en ce moment. En tout, on estime à presque une cinquantaine le nombre de quasi-jumelles de la Terre qui pourraient contenir de l'eau en surface. Et pourtant, seule une infinitésimale partie de l'Univers a jusqu'ici été explorée.
Cela suffit-il à prouver qu'il existe bien une ou plusieurs formes de vie extraterrestre? Une chose est sûre, cette traque est devenue la grande affaire du moment dans le monde scientifique. «Si de leur exoplanète, les extraterrestres lisent ses lignes, qu'ils veuillent bien se manifester auprès de l'éditeur, et qu'on en finisse!», s'amuse Eric Dautriat, ancien dirigeant du Cnes, dans son ouvrage de vulgarisation L'Espace en quelques mots (Le Cherche Midi). Dans ce livre, il aborde une question primordiale: si des extraterrestres intelligents vivant dans notre galaxie ne se manifestent pas, ne serait-ce pas plutôt un problème de temps? «Le principal facteur limitant la probabilité d'une simultanéité d'existence avec des extraterrestres intelligents pourrait bien être le fait que les civilisations ne durent pas assez longtemps pour pouvoir se croiser», rappelle-t-il. Des extraterrestres auraient pu exister ou pourront exister avant ou après cette courte période dans l'histoire de l'Univers où l'humanité a disposé des moyens pour les repérer. N'essayez pas de mettre cette question en équation elle existe déjà: P(ET) = N * Fp Ne Fl Fi Fc FL. Soit la probabilité de rencontrer un extraterrestre, qui est égale au nombre des étoiles affecté d'un certain nombre de conditions favorables dont la liste pourrait presque se dérouler… à l'infini!
Auteur: Christophe Doré
http://www.lefigaro.fr/sciences/2013/08/08/01008-20130808ARTFIG00265-vie-extraterrestre-il-y-a-quelqu-un.php
Les scientifiques explorent l'Univers pour dénicher une sœur jumelle de la Terre. De nombreux éléments laissent à penser qu'une telle découverte est «rapidement envisageable», avec l'espoir secret de découvrir une forme de vie extraterrestre.
Et si nous n'étions pas seuls dans l'Univers? Combien de fois, en levant le nez vers le ciel par une belle nuit d'été, l'homme s'est-il posé cette question? Pendant longtemps, elle a été sujette à polémique, voire franchement taboue. Aristote et Épicure s'opposaient déjà sur le sujet. Le premier croyait à l'existence d'un seul monde, le nôtre évidemment, alors que le second écrivait à Hérode: «Il n'est rien qui fasse obstacle à l'infinité des mondes.» Quand saint Augustin souligne que la nature a été donnée aux hommes par Dieu, il en déduit qu'il ne peut y avoir qu'un seul monde. L'astronome et mathématicien Giordano Bruno mourra, pour sa part, sur le bûcher de l'inquisition romaine pour avoir affirmé le contraire. Il reprenait les idées de Kepler et de Copernic, mais aussi celles de l'archevêque Nicolas de Cues, convaincu qu'il n'y avait aucune raison pour que la puissance de Dieu se limite à un seul monde.
Une première exoplanète découverte en 1995
La vision de Giordano Bruno est d'une modernité incroyable pour son époque: «Nous savons qu'il existe un champ infini, un espace contenant qui embrasse et pénètre le tout. En lui se trouve une infinité de corps semblables au nôtre. Aucun d'eux n'est au centre de l'Univers, car l'Univers est infini et par conséquent sans centre ni limite», écrit-il dans De l'Infini, de l'Univers et des Mondes, publié en 1585. Plus de quatre siècles plus tard, les astrophysiciens et les exobiologistes - nom un peu barbare donné à une nouvelle génération de scientifiques qui recherchent des formes de vie extraterrestre - n'ont toujours pas apporté la preuve scientifique confirmant la conviction de Giordano Bruno qu'il y a une infinité de planètes semblables à la nôtre et que sur de telles planètes, la vie pourrait exister. Il faut dire que les scientifiques dits sérieux ont longtemps éludé la question. S'abritant derrière un rationalisme bon teint, le discours officiel consistait à affirmer qu'il était peu probable que l'Univers soit truffé de systèmes planétaires et que l'hypothèse qu'une vie se soit développée dans un de ces systèmes était encore plus aléatoire.
«Notre système solaire n'est en rien un modèle, il existe des planètes très proches de leur étoile, d'autres avec des orbites très allongées, d'autres avec des masses très élevées, etc.» Michel Mayor
Mais en 1995, un Suisse, Michel Mayor, remet les pendules à l'heure. Ce spécialiste du mouvement des étoiles a pu convaincre les équipes de l'Observatoire de Haute-Provence de mettre à sa disposition un spectrographe plus précis que ceux existants. Il espère ainsi repérer une exoplanète dans la constellation de Pégase. En janvier 1995, son collaborateur Didier Queloz découvre un premier objet proche de l'étoile 51, quelque chose qui ressemblerait à Jupiter. Manque de chance, Pégase sort du ciel de Provence avant que notre Suisse et son équipe puissent mener à bout leurs vérifications. Pendant six mois, ils doivent attendre. Et toutes les publications qui paraissent entre-temps vont dans le sens contraire de leur supposée découverte: aucune des équipes qui traquent des exoplanètes, que ce soit aux Etats-Unis, au Canada ou en Suisse, n'en découvre dans les systèmes étudiés. En juillet, alors que le télescope de Haute-Provence peut à nouveau observer Pégase, Michel Mayor est soulagé. Le fameux «objet» est bien là. La planète 51 Peg b est un Jupiter chaud, une planète gazeuse massive très proche de son étoile. C'est étonnant car, en théorie, une telle planète devrait en être très éloignée. «Cette découverte prouve que notre scénario de formation de système solaire n'était pas complet, que notre système solaire n'était en rien un modèle, qu'il existait des planètes très proches de leur étoile, d'autres avec des orbites très allongées, d'autres avec des masses très élevées, etc.», résume Michel Mayor.
Une brèche dans la certitude
Si toute forme de vie semble impossible sur 51 Peg b, sa découverte ouvre néanmoins une brèche dans la certitude qu'il existe peu de systèmes solaires et surtout que le nôtre est un modèle du genre. La science-fiction devient réalité, avec un objectif enfin énoncé au grand jour par de multiples équipes d'astronomes à travers le monde: ils veulent découvrir quelque part une «sœur jumelle de la Terre», susceptible d'abriter la vie. La grande traque commence. Les chasseurs de planète profitent très vite de l'évolution des techniques d'observation. Le télescope spatial CoRoT, imaginé par le Centre national d'études spatiales (Cnes) français, est le premier télescope en orbite uniquement destiné à traquer les exoplanètes. Kepler, télescope spatial de la Nasa encore plus performant, sera lancé quelques années plus tard. Alors qu'en 1995 nous ne connaissions que huit planètes (celles de notre système solaire), la moisson de nouvelles planètes se révèle très vite… astronomique. Le seul télescope Kepler a repéré 2300 candidates au titre d'exoplanète. Neuf cent huit ont été enregistrées comme telle à ce jour. Pour la Nasa, qui aime les chiffres et les extrapolations, notre galaxie abriterait 100 milliards de planètes. L'agence spatiale américaine ne précise pas si les huit de notre système solaire sont incluses. Mais quand on sait que l'Univers abrite des milliards de galaxies… «Il est statistiquement anachronique que nous soyons la seule forme de vie d'un Univers dont nous ne connaissons pas les limites», conclut le célèbre cosmologiste Stephen Hawking.
La recherche d'une autre Terre mobilise les énergies
Avec l'évolution des technologies, les scientifiques arrivent dorénavant à débusquer des planètes rocheuses dont la masse est proche ou jusqu'à dix fois plus importante que celle de la Terre. On les appelle super-Terres. A chaque fois la même question: est-ce une planète pouvant abriter la vie? A force d'expériences, une zone dite habitable a été définie par les exobiologistes. Trop près de l'étoile, l'eau indispensable au développement d'une forme de vie s'évapore. Trop loin, elle reste à l'état de glace. Cette zone habitable n'est pas fixe, bien entendu, cela serait trop simple. Elle dépend de la taille de l'étoile autour de laquelle transite l'exoplanète. Mais surtout, la communauté des exobiologistes est partagée sur ce concept. Europe, la sixième lune de Jupiter, où se cacheraient des mers internes, pourrait parfaitement abriter une forme de vie. Or, Jupiter est bien loin de la zone habitable de notre système solaire, qui n'abrite que Mars et la Terre. Début juillet, trois nouvelles super-Terres ont été identifiées par une équipe d'astronomes de l'Observatoire européen austral (ESO). Elles se situent dans la zone habitable d'une étoile proche, Gliese 667c, dans la constellation du Scorpion, qui est visible en ce moment. En tout, on estime à presque une cinquantaine le nombre de quasi-jumelles de la Terre qui pourraient contenir de l'eau en surface. Et pourtant, seule une infinitésimale partie de l'Univers a jusqu'ici été explorée.
Cela suffit-il à prouver qu'il existe bien une ou plusieurs formes de vie extraterrestre? Une chose est sûre, cette traque est devenue la grande affaire du moment dans le monde scientifique. «Si de leur exoplanète, les extraterrestres lisent ses lignes, qu'ils veuillent bien se manifester auprès de l'éditeur, et qu'on en finisse!», s'amuse Eric Dautriat, ancien dirigeant du Cnes, dans son ouvrage de vulgarisation L'Espace en quelques mots (Le Cherche Midi). Dans ce livre, il aborde une question primordiale: si des extraterrestres intelligents vivant dans notre galaxie ne se manifestent pas, ne serait-ce pas plutôt un problème de temps? «Le principal facteur limitant la probabilité d'une simultanéité d'existence avec des extraterrestres intelligents pourrait bien être le fait que les civilisations ne durent pas assez longtemps pour pouvoir se croiser», rappelle-t-il. Des extraterrestres auraient pu exister ou pourront exister avant ou après cette courte période dans l'histoire de l'Univers où l'humanité a disposé des moyens pour les repérer. N'essayez pas de mettre cette question en équation elle existe déjà: P(ET) = N * Fp Ne Fl Fi Fc FL. Soit la probabilité de rencontrer un extraterrestre, qui est égale au nombre des étoiles affecté d'un certain nombre de conditions favorables dont la liste pourrait presque se dérouler… à l'infini!
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