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Le paradoxe de Fermi et les extraterrestres invisibles
Ven 06 Fév 2015, 10:45
Le paradoxe de Fermi et les extraterrestres invisibles
Gabriel CHARDIN Président du Comité des très grandes infrastructures de recherche du CNRS
TRIBUNE
Au début des années 1950, le physicien et prix Nobel Enrico Fermi lançait la discussion sur le paradoxe apparent suivant : alors qu’environ deux cents milliards d’étoiles existent dans notre galaxie, et que très probablement, comme nous le savons assez précisément aujourd’hui, plusieurs centaines de milliards de planètes orbitent également autour d’elles, comment peut-il se faire que nous n’ayons pas encore été visités par de (nombreuses) civilisations d’extraterrestres ?
Tous les premiers vendredis du mois, Libération publie en partenariat avec le magazine en ligne de l’organisme (https://lejournal.cnrs.fr), une analyse scientifique originale.
En effet, faisons l’hypothèse que la vie émerge sur une fraction même très minime de ces milliards de planètes : les dimensions de notre galaxie (quelques dizaines de milliers d’années-lumière) laissent espérer, pour une civilisation comme la nôtre assez proche de la capacité d’explorer à une fraction appréciable de la vitesse de la lumière les systèmes environnants, une exploration d’une large part de la galaxie en un temps inférieur à 1 million d’années. Or ce temps n’est que le dix-millième environ de l’âge de notre galaxie, la voie lactée, âgée d’environ 13 milliards d’années, ou de notre univers, âgé de 14 milliards d’années environ. Il eût donc été fort probable que notre planète ait été visitée par plusieurs centaines d’espèces différentes d’extraterrestres, qui sont à ce jour remarquablement absentes.
A LIRE AUSSI : Un système solaire plus habitable que prévu
Un point semble toutefois avoir été peu discuté par Fermi : le délai dont nous disposons avant d’épuiser les ressources à notre disposition, que ce soit à l’échelle de notre planète Terre, ou même à l’échelle de l’Univers observable (disons à l’intérieur d’un rayon de 10 milliards d’années-lumière, soit environ 100 milliards de milliards de kilomètres).
Sous l’hypothèse apparemment raisonnable d’un taux de croissance de la consommation et de l’utilisation des ressources de 2% par an, la durée d’épuisement des ressources de la Terre est de quelques centaines d’années, avec une large marge d’incertitude. Pour l’Univers observable tout entier, curieusement, l’estimation est plus précise : entre 5 000 et 6 000 ans, à très peu de chose près…
Ce temps est ridiculement faible et lui aussi apparemment paradoxal : pour épuiser les ressources dans un rayon de 10 milliards d’années-lumière, il faudrait a priori plusieurs milliards d’années sauf à avoir simultanément à l’œuvre un très grand nombre de civilisations expansionnistes, ou à aller plus vite que la vitesse de la lumière, ce qui semble impossible. Autrement dit, une croissance de 2% par an poursuivie pendant quelques millénaires grille presque nécessairement le système planétaire qui en subit l’expérience.
Nous tenons donc ici ce que j’estime être la meilleure réponse au paradoxe de Fermi : la vie constitue une sorte d’accélérateur, qui induit une extrême instabilité. Ainsi, sans une stratégie extrêmement précise et rigoureuse, il est infiniment probable que, telles des fourmis vivant sur un tas de salpêtre, nous grillions le jour où nous découvrons les allumettes, bien avant d’être parvenus à développer le voyage interstellaire. Car si nous analysons notre histoire et ses violences répétées, quasi permanentes, si nous regardons avec lucidité notre avidité à utiliser sans vergogne les ressources naturelles, dont beaucoup sont en ce moment même en voie d’épuisement, avec un horizon inférieur à quelques dizaines d’années, l’instabilité très forte apportée par la vie semble l’explication la plus probable au paradoxe de Fermi.
Mais nous n’avons pas encore épuisé ou grillé la Terre, comme l’imagine le film Interstellar. Pouvons-nous encore réagir et tenter de développer, au moins dans ses grands principes, une stratégie permettant de poursuivre l’incroyable expansion des connaissances que nous constatons depuis quelques dizaines d’années ? En effet, un chiffre particulièrement frappant de notre société, où le développement technologique a joué un rôle prépondérant dans le changement des conditions de vie d’une très large part de l’humanité, est que si 6% de tous les êtres humains nés sur Terre étaient encore en vie en l’an 2000 - ce qui est déjà une proportion énorme -, c’est près de 90% des chercheurs de toute l’histoire de l’humanité qui étaient encore vivants à cette même date.
Je défends donc l’idée qu’il est essentiel, durant les quelques dizaines d’années où nous pouvons espérer poursuivre la phase de développement technologique que nous connaissons actuellement, que l’ensemble des pays, et en premier lieu les pays développés qui ont la chance de pouvoir disposer déjà de structures de recherche éprouvées, mettent en toute première priorité le développement des activités de recherche et développement qui seules pourront nous permettre de faire face aux défis à venir.
Et, même si cette possibilité m’apparaît chaque jour plus improbable, de définir une stratégie permettant à l’humanité de poursuivre un développement technologique, plus respectueux de la Nature et de ses lois, afin de peut-être, dans quelques dizaines d’années à un siècle, pouvoir aller explorer d’autres systèmes planétaires, démentant enfin le paradoxe de Fermi.
Le défi est énorme, mais nous ne l’avons pas encore perdu.
Gabriel CHARDIN Président du Comité des très grandes infrastructures de recherche du CNRS
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En effet, faisons l’hypothèse que la vie émerge sur une fraction même très minime de ces milliards de planètes : les dimensions de notre galaxie (quelques dizaines de milliers d’années-lumière) laissent espérer, pour une civilisation comme la nôtre assez proche de la capacité d’explorer à une fraction appréciable de la vitesse de la lumière les systèmes environnants, une exploration d’une large part de la galaxie en un temps inférieur à 1 million d’années. Or ce temps n’est que le dix-millième environ de l’âge de notre galaxie, la voie lactée, âgée d’environ 13 milliards d’années, ou de notre univers, âgé de 14 milliards d’années environ. Il eût donc été fort probable que notre planète ait été visitée par plusieurs centaines d’espèces différentes d’extraterrestres, qui sont à ce jour remarquablement absentes.
A LIRE AUSSI : Un système solaire plus habitable que prévu
Un point semble toutefois avoir été peu discuté par Fermi : le délai dont nous disposons avant d’épuiser les ressources à notre disposition, que ce soit à l’échelle de notre planète Terre, ou même à l’échelle de l’Univers observable (disons à l’intérieur d’un rayon de 10 milliards d’années-lumière, soit environ 100 milliards de milliards de kilomètres).
Sous l’hypothèse apparemment raisonnable d’un taux de croissance de la consommation et de l’utilisation des ressources de 2% par an, la durée d’épuisement des ressources de la Terre est de quelques centaines d’années, avec une large marge d’incertitude. Pour l’Univers observable tout entier, curieusement, l’estimation est plus précise : entre 5 000 et 6 000 ans, à très peu de chose près…
Ce temps est ridiculement faible et lui aussi apparemment paradoxal : pour épuiser les ressources dans un rayon de 10 milliards d’années-lumière, il faudrait a priori plusieurs milliards d’années sauf à avoir simultanément à l’œuvre un très grand nombre de civilisations expansionnistes, ou à aller plus vite que la vitesse de la lumière, ce qui semble impossible. Autrement dit, une croissance de 2% par an poursuivie pendant quelques millénaires grille presque nécessairement le système planétaire qui en subit l’expérience.
Nous tenons donc ici ce que j’estime être la meilleure réponse au paradoxe de Fermi : la vie constitue une sorte d’accélérateur, qui induit une extrême instabilité. Ainsi, sans une stratégie extrêmement précise et rigoureuse, il est infiniment probable que, telles des fourmis vivant sur un tas de salpêtre, nous grillions le jour où nous découvrons les allumettes, bien avant d’être parvenus à développer le voyage interstellaire. Car si nous analysons notre histoire et ses violences répétées, quasi permanentes, si nous regardons avec lucidité notre avidité à utiliser sans vergogne les ressources naturelles, dont beaucoup sont en ce moment même en voie d’épuisement, avec un horizon inférieur à quelques dizaines d’années, l’instabilité très forte apportée par la vie semble l’explication la plus probable au paradoxe de Fermi.
Mais nous n’avons pas encore épuisé ou grillé la Terre, comme l’imagine le film Interstellar. Pouvons-nous encore réagir et tenter de développer, au moins dans ses grands principes, une stratégie permettant de poursuivre l’incroyable expansion des connaissances que nous constatons depuis quelques dizaines d’années ? En effet, un chiffre particulièrement frappant de notre société, où le développement technologique a joué un rôle prépondérant dans le changement des conditions de vie d’une très large part de l’humanité, est que si 6% de tous les êtres humains nés sur Terre étaient encore en vie en l’an 2000 - ce qui est déjà une proportion énorme -, c’est près de 90% des chercheurs de toute l’histoire de l’humanité qui étaient encore vivants à cette même date.
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Et, même si cette possibilité m’apparaît chaque jour plus improbable, de définir une stratégie permettant à l’humanité de poursuivre un développement technologique, plus respectueux de la Nature et de ses lois, afin de peut-être, dans quelques dizaines d’années à un siècle, pouvoir aller explorer d’autres systèmes planétaires, démentant enfin le paradoxe de Fermi.
Le défi est énorme, mais nous ne l’avons pas encore perdu.
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"On fait la sciences avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres : mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierre n'est une maison."
"Je préfère écouter ceux qui doutent , que ceux qui sont sûr de savoir, ces derniers ayant arrêté de réfléchir..."
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Re: Le paradoxe de Fermi et les extraterrestres invisibles
Ven 06 Fév 2015, 12:22
Merci Sylvain!
Un petit plus:
https://fr.news.yahoo.com/voie-lact%C3%A9e-pourrait-compter-200-milliards-plan%C3%A8tes-habitables-085917663.html
Cordialement!
A+
.
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comme de la magie par le primitif"... Arthur C.Clarke.
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ce que l'on ne comprend pas." (MAHATMA GANDHI).
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Re: Le paradoxe de Fermi et les extraterrestres invisibles
Ven 06 Fév 2015, 12:26
Pas de quoi cosmosCosmos a écrit:
Merci Sylvain!
Un petit plus:
https://fr.news.yahoo.com/voie-lact%C3%A9e-pourrait-compter-200-milliards-plan%C3%A8tes-habitables-085917663.html
Cordialement!
A+
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pour l'article que tu cite je l'ai mis juste en dessous de celui ci
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- InvitéInvité
Re: Le paradoxe de Fermi et les extraterrestres invisibles
Ven 06 Fév 2015, 13:38
J'aimerais bien savoir d'où vous tenez ces sources et ces chiffres.
De manière plus intuitive, si nous admettons que nous arrivions à avoir la capacité d'extraire les ressources de notre système solaire à leur source directement, on aurait accès à des milliers voire des millions de fois plus d'énergie que ce que nous avons sur Terre, et en plus on n'aurait pas à se soucier d'environnement en siphonnant le gaz de Saturne ou Jupiter, a priori. Et de manière encore plus simple : on a 7 milliards d'années d'exposition à l'énergie solaire avant que celui-ci ne meurre, et celui-ci nous a prodigué toute l'énergie dont nous avions besoin jusqu'alors.
Admettons maintenant que votre estimation de 5000 ans est réaliste (ce qui à mon humble avis ne l'est pas). En 5000 ans d'exploitation des ressources de notre système solaire et d'avancées technologiques, j'ose espérer qu'on puisse explorer de nouveaux systèmes !
Je trouve votre explication très peu convaincante. Rien qu'avec l'énergie du soleil nous pourrions (dans l'hypothèse où nous développions les technologies idoines) alimenter nos besoins énergétiques pendant des milliards d'années. J'ai du mal à imaginer que nous épuisions cette énergie en l'espace de 5000 petites années...
De manière plus intuitive, si nous admettons que nous arrivions à avoir la capacité d'extraire les ressources de notre système solaire à leur source directement, on aurait accès à des milliers voire des millions de fois plus d'énergie que ce que nous avons sur Terre, et en plus on n'aurait pas à se soucier d'environnement en siphonnant le gaz de Saturne ou Jupiter, a priori. Et de manière encore plus simple : on a 7 milliards d'années d'exposition à l'énergie solaire avant que celui-ci ne meurre, et celui-ci nous a prodigué toute l'énergie dont nous avions besoin jusqu'alors.
Admettons maintenant que votre estimation de 5000 ans est réaliste (ce qui à mon humble avis ne l'est pas). En 5000 ans d'exploitation des ressources de notre système solaire et d'avancées technologiques, j'ose espérer qu'on puisse explorer de nouveaux systèmes !
Je trouve votre explication très peu convaincante. Rien qu'avec l'énergie du soleil nous pourrions (dans l'hypothèse où nous développions les technologies idoines) alimenter nos besoins énergétiques pendant des milliards d'années. J'ai du mal à imaginer que nous épuisions cette énergie en l'espace de 5000 petites années...
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Re: Le paradoxe de Fermi et les extraterrestres invisibles
Ven 06 Fév 2015, 13:41
A qui vous adressez vous ?
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Re: Le paradoxe de Fermi et les extraterrestres invisibles
Ven 06 Fév 2015, 15:33
Bonsoir Oxymore!
Mais nous ne sommes encore qu'une très jeune planète
et notre évolution ne fait que débuter.
Si nous avons l'esprit ouvert, nous pouvons toucher
du doigt notre modeste évolution sur le site :
http://www.astrosurf.com/luxorion/seti-civilisations-avancees.htm
« Un nom me vient immédiatement à l'esprit,
le célèbre professeur et vulgarisateur Michio Kaku,
qui a tenu pendant 25 ans la chaire de Physique
théorique à la Cité Universitaire de New York (CUNY).
"Michio Kaku nous rappelle que le célèbre exobiologiste
américain Carl Sagan posa un jour la question:
"Que signifie pour une civilisation avoir un million d'années ?
Nous utilisons des radiotélescopes et des vaisseaux spatiaux
depuis quelques décennies ; notre civilisation technique
n'a que quelques centaines d'années...
Une civilisation avancée de quelques millions d'années
est aussi loin de nous qu'un enfant sauvage ou qu'un macaque". »
...........
Qu'en pensez-vous?
Cordialement!
A+
Q
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Re: Le paradoxe de Fermi et les extraterrestres invisibles
Ven 06 Fév 2015, 22:29
Lorsqu'on calcule avec une base exponentielle, et c'est le cas d'un calcul avec une croissance fixe en pourcentage, on est en accélération continue de la vitesse d'épuisement des ressources, ce qui donne cela :
http://www.albartlett.org/presentations/arithmetic_population_energy_transcript_french.html
Bien sûr, un taux de croissance de 2% n'est pas un doublement, qui est un taux de 100%, mais la logique est la même, avec une accélération moins importante, mais un même résultat au final.
Ensuite se pose de toute façon le problème technique de l'extraction des ressources hors de notre planète. C'est pas demain la veille qu'on va établir un gazoduc Terre-Jupiter, et ce n'est pas non plus avec un vaisseau de la taille de l'ISS qu'on risque d'acheminer les ressources non plus. Donc avant de fantasmer épuiser les ressources de notre système solaire, demandons-nous où nous allons avec ce qui est à notre disposition, car il se pourrait que dans l'incapacité éventuelle de trouver une solution à ce problème, cela règle en même temps celui de l'épuisement de ce qui nous entoure... et je ne parle même pas des dégâts écologiques causés par ces chimères économiques.
http://www.albartlett.org/presentations/arithmetic_population_energy_transcript_french.html
Le mathématicien dit « Mes besoins sont modestes, s’il vous plaît prenez mon nouveau plateau d’échecs et sur la première case placez un grain de blé, sur la deuxième doublez le un et placez en deux, sur la suivante doublez le deux et mettez en quatre, continuez juste de doubler jusqu’à ce que vous ayiez doublé pour chaque case, cela serait un paiement adéquat ». Nous pouvons deviner que le roi pensa que la mathématicien était bien fol « J’étais prêt à lui donner une vrai récompense ; tout ce qu’il a demandé sont juste quelques grains de blé ».
Mais regardons ce qu’il y a derrière tout ça. Nous savons qu’il y a 8 grains sur la quatrième case. J’obtiens ce nombre ’huit’ par multipliant 3 deux ensembles. C’est 2*2*2, c’est un de moins que le numéro de la case. Maintenant cela continue à chaque case. Ainsi sur la dernière case, je trouve le nombre de grain en multipliant 63 deux ensembles.
(...)
Ma question est combien de blé cela fait-il ?
(...)
La réponse est que c’est approximativement quatre cents fois la récolte mondiale de blé de 1990.
D’accords, regardons ce qui arrive quand nous avons ce genre de croissance régulière dans un environnement fini. Les bactéries croissent en se dédoublant. Une bactérie se divise et devient deux, les deux se divisent et deviennent 4, qui deviennent 8, 16 et ainsi de suite. Supposons que nous avons des bactéries dont le nombre double chaque minute. Supposons que nous placions une de ces bactéries dans une bouteille vide à onze heure du matin, et observions que la bouteille est pleine à midi pile.C’est juste un cas ordinaire de croissance régulière, le temps de doublement est une minute, et il se passe dans un environnement fini qui est une bouteille. Je veux vous poser trois questions.
Numéro une : à quel moment la bouteille était-elle à moitié pleine ? Bien, le croiriez-vous, à 11h59, une minute avant midi, parce que les bactéries doublent en nombre chaque minute.
Seconde question : si vous étiez une bactérie quelconque dans cette bouteille, à quel moment réaliseriez-vous que vous allez manquer de place ? Examinons juste la dernière minute dans la bouteille. A midi pile elle est pleine, une minute avant elle à moitié pleine, deux minutes avant elle est au quart, avant 1/8, avant 1/16. Laissez moi vous demander, à 5 minutes avant midi quand la bouteille est seulement 3% pleine et qu’il y a 97% d’espace libre qui aspirent au développement, combien d’entre vous réaliseriez qu’il y a un problème ?
(...)
Maintenant supposons que deux minutes avant midi, certaines des bactéries réalisent qu’elles vont manquer d’espace et lancent une grande recherche de nouvelles bouteilles. Elles cherchèrent au delà des mers et sur les plateaux continentaux extérieurs et dans l’Arctique, et elles trouvèrent trois nouvelles bouteilles. C’est une découverte incroyable, trois fois le total des ressources connues auparavant, maintenant il y a quatre bouteilles, avant leur découverte il n’y en avait qu’une. Maintenant cela donnera surement une société durable, n’est ce pas ?
(...)
A midi, une bouteille est pleine, il en reste trois. Midi une, deux bouteilles sont pleines il en reste deux. Et à midi deux les quatre sont pleines et c’est fini.
Bien sûr, un taux de croissance de 2% n'est pas un doublement, qui est un taux de 100%, mais la logique est la même, avec une accélération moins importante, mais un même résultat au final.
Ensuite se pose de toute façon le problème technique de l'extraction des ressources hors de notre planète. C'est pas demain la veille qu'on va établir un gazoduc Terre-Jupiter, et ce n'est pas non plus avec un vaisseau de la taille de l'ISS qu'on risque d'acheminer les ressources non plus. Donc avant de fantasmer épuiser les ressources de notre système solaire, demandons-nous où nous allons avec ce qui est à notre disposition, car il se pourrait que dans l'incapacité éventuelle de trouver une solution à ce problème, cela règle en même temps celui de l'épuisement de ce qui nous entoure... et je ne parle même pas des dégâts écologiques causés par ces chimères économiques.
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Re: Le paradoxe de Fermi et les extraterrestres invisibles
Ven 06 Fév 2015, 23:23
Bonsoir,
Je ne sais pas si parfaitement compris le paradoxe.
Cela signifie-t-il que :
Soit d'hypothétiques civilisations extraterrestres plus évoluées n'existent plus car elles auraient atteint le stade où elles ont épuisé toutes les ressources qu'elles pouvaient exploiter.
Soit elles existent et n'ont pas encore atteint ce stade, peut être seraient elles même moins évoluées que nous.
Cela ne restreint il pas considérablement la possibilité de se croiser un jour, voire la rendre impossible (à moins de faire mentir le paradoxe) ?
Je ne sais pas si parfaitement compris le paradoxe.
Cela signifie-t-il que :
Soit d'hypothétiques civilisations extraterrestres plus évoluées n'existent plus car elles auraient atteint le stade où elles ont épuisé toutes les ressources qu'elles pouvaient exploiter.
Soit elles existent et n'ont pas encore atteint ce stade, peut être seraient elles même moins évoluées que nous.
Cela ne restreint il pas considérablement la possibilité de se croiser un jour, voire la rendre impossible (à moins de faire mentir le paradoxe) ?
- NycolasEquipe du forum
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Re: Le paradoxe de Fermi et les extraterrestres invisibles
Sam 07 Fév 2015, 01:31
Le paradoxe n'est qu'une hypothèse, et il ne préjuge pas des causes pour lesquelles nous ne sommes pas entrés en contact (officiellement) avec une race/civilisation extraterrestre.
Beaucoup d'arguments peuvent aller à l'encontre du paradoxe, ou au contraire le confirmer. Le problème des ressources n'est qu'une des données à prendre en compte pour établir si une civilisation peut ou non s'affranchir de ce problème, ou s'il constitue un obstacle irrémédiable aux voyages interstellaires. Le fait que nous n'avons pas encore trouvé la solution ne signifie pas qu'elle n'existe pas. Le fait de ne pas avoir rencontré d'ET ne prouve pas leur absence dans l'univers ou sur Terre. Nous mêmes n'avons pas rencontré toutes les espèces ni les peuples qui pourtant, foisonnent à notre surface, et nous ne connaissons pas grand chose de nos profondeurs océaniques, donc il est difficile d'affirmer que nous ne cohabitons pas avec d'autres espèces, venues d'ailleurs. Bref, le paradoxe de Fermi n'est ni confirmé, ni infirmé, il n'est qu'une hypothèse de travail.
Beaucoup d'arguments peuvent aller à l'encontre du paradoxe, ou au contraire le confirmer. Le problème des ressources n'est qu'une des données à prendre en compte pour établir si une civilisation peut ou non s'affranchir de ce problème, ou s'il constitue un obstacle irrémédiable aux voyages interstellaires. Le fait que nous n'avons pas encore trouvé la solution ne signifie pas qu'elle n'existe pas. Le fait de ne pas avoir rencontré d'ET ne prouve pas leur absence dans l'univers ou sur Terre. Nous mêmes n'avons pas rencontré toutes les espèces ni les peuples qui pourtant, foisonnent à notre surface, et nous ne connaissons pas grand chose de nos profondeurs océaniques, donc il est difficile d'affirmer que nous ne cohabitons pas avec d'autres espèces, venues d'ailleurs. Bref, le paradoxe de Fermi n'est ni confirmé, ni infirmé, il n'est qu'une hypothèse de travail.
- InvitéInvité
Re: Le paradoxe de Fermi et les extraterrestres invisibles
Sam 07 Fév 2015, 02:07
Totalement d'accord avec Nycolas.
Toujours est-il que si nous parvenions à résoudre nos problèmes environnementaux à court terme, je vois mal l'épuisement des ressources comme cause du paradoxe de Fermi.
Toujours est-il que si nous parvenions à résoudre nos problèmes environnementaux à court terme, je vois mal l'épuisement des ressources comme cause du paradoxe de Fermi.
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