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Liberté et électrodes dans le cerveau
Sam 29 Nov 2008, 18:52
Si l'on est tenant du monisme matérialiste, tout notre psychisme, tout notre ego est le fruit de l'activité de nos neurones. La question se pose de savoir si la liberté absolue de donner du sens aux choses, qui nous paraît si évidente, au point qu'elle est au cœur de la pensée d'un Jean-Paul Sartre, ne peut pas être aliénée par une modification artificielle de l'activité de ces neurones.
(Si tel est le cas, il devient alors très facilement imaginable qu'une civilisation disposant d'une grande avance technique puisse opérer une véritable télécommande de notre jugement.)
L'expérience rapportée dans cet article va dans ce sens. Naturellement, il faut aux humains des électrodes passant par une perforation de la boite crânienne pour obtenir le résultat. Mais rien n'interdit de penser que demain, ou après-demain, de puissants champs magnétiques pulsés à la bonne fréquence et « modelés » correctement soient susceptibles d'induire des courants de Foucault dans notre cerveau de manière à changer nos idées sur les choses.
Naturellement, les premières expériences sont effectuées aujourd'hui pour soigner des personnes souffrant d'une affection grave, les TOCs qui leur « pourrit la vie ». Mais, à la différence des premiers essais qui visaient à atténuer les effets d'une maladie purement neuro-musculaire, il s'agit cette fois de modifier le comportement.
Certes c'est un défaut de comportement qui se caractérise par un phénomène d'idée fixe ce qui suppose vraisemblablement qu'un noyau de neurones s'auto-excitent « en boucle » en quelque sorte. Et les électrodes n'ont que le simple rôle de détruire cet effet de boucle en perturbant le fonctionnement des synapses concernées. Ce qui est beaucoup plus facile que d'induire, ou « greffer », un sentiment ou pire une pensée, artificiels.
Mais c'est un premier pas qu'effectue aujourd'hui les hommes dans cette direction, où d'autres peuvent les avoir de beaucoup précédés.
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Un stimulateur cérébral pour soigner les TOC
Jeudi 13 novembre 2008
Près de 2 à 4 % des Français sont victimes de troubles obsessionnels compulsifs. Ces gestes répétés et autres obsessions récurrentes gâchent la vie de ceux qui les subissent. Le traitement classique, associant psychothérapie et antidépresseurs, ne fonctionne pas chez un tiers des patients. Pour ceux-là, un nouvel espoir de traitement semble se confirmer : la stimulation cérébrale.
Il y a 6 ans, un essai de stimulateur cérébral pour soigner la maladie de Parkinson eut un résultat inattendu chez deux patients : il diminuait l'ampleur des troubles obsessionnels compulsifs dont ils étaient également atteints. Ce système composé d'électrodes implantées dans une zone précise du cerveau, reliées à un stimulateur externe, permet soit de stimuler certains neurones, soit au contraire de d'inhiber les influx nerveux.
Mais il fallait vérifier que les deux cas observés n'étaient pas le fruit du hasard. L'Inserm a donc lancé une étude sur 16 patients atteints de TOC pour vérifier l'efficacité du traitement. Et les résultats semblent spectaculaires.
La moitié des patients ont été soumis à une stimulation, puis a un placebo (électrodes toujours en place, mais boîtier éteint), l'autre moitié a connu le cas inverse (placebo puis stimulation). Résultat : au bout de trois mois de traitement, la stimulation améliore 7 patients sur 10. Un quart ont même vu le problème de TOC disparaître totalement !
L'avantage de cette technique est d'être réversible, à l'inverse de celles de destruction ciblée de neurones qui avaient été envisagées. Ici, il suffit d'éteindre le stimulateur pour arrêter l'effet.
La stimulation cérébrale reste toutefois une technique complexe, réservée donc aux patients qui résistent au traitement classique. De plus, on ne connaît pas encore les effets à long terme ou les risques éventuels associés à ce procédé. Car implanter des électrodes dans le cerveau n'est pas anodin ! Un décalage de quelques millimètres et le patient peut souffrir de troubles comportementaux : hyperactivité, insomnie, irritabilité... D'autres études seront nécessaires avant de proposer ce traitement à tous les patients. Les victimes de TOC devront donc s'armer de patience.
Source : Communiqué de l'Inserm et New England Journal of Medicine, publication en ligne, novembre 2008.
(Si tel est le cas, il devient alors très facilement imaginable qu'une civilisation disposant d'une grande avance technique puisse opérer une véritable télécommande de notre jugement.)
L'expérience rapportée dans cet article va dans ce sens. Naturellement, il faut aux humains des électrodes passant par une perforation de la boite crânienne pour obtenir le résultat. Mais rien n'interdit de penser que demain, ou après-demain, de puissants champs magnétiques pulsés à la bonne fréquence et « modelés » correctement soient susceptibles d'induire des courants de Foucault dans notre cerveau de manière à changer nos idées sur les choses.
Naturellement, les premières expériences sont effectuées aujourd'hui pour soigner des personnes souffrant d'une affection grave, les TOCs qui leur « pourrit la vie ». Mais, à la différence des premiers essais qui visaient à atténuer les effets d'une maladie purement neuro-musculaire, il s'agit cette fois de modifier le comportement.
Certes c'est un défaut de comportement qui se caractérise par un phénomène d'idée fixe ce qui suppose vraisemblablement qu'un noyau de neurones s'auto-excitent « en boucle » en quelque sorte. Et les électrodes n'ont que le simple rôle de détruire cet effet de boucle en perturbant le fonctionnement des synapses concernées. Ce qui est beaucoup plus facile que d'induire, ou « greffer », un sentiment ou pire une pensée, artificiels.
Mais c'est un premier pas qu'effectue aujourd'hui les hommes dans cette direction, où d'autres peuvent les avoir de beaucoup précédés.
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Un stimulateur cérébral pour soigner les TOC
Jeudi 13 novembre 2008
Près de 2 à 4 % des Français sont victimes de troubles obsessionnels compulsifs. Ces gestes répétés et autres obsessions récurrentes gâchent la vie de ceux qui les subissent. Le traitement classique, associant psychothérapie et antidépresseurs, ne fonctionne pas chez un tiers des patients. Pour ceux-là, un nouvel espoir de traitement semble se confirmer : la stimulation cérébrale.
Il y a 6 ans, un essai de stimulateur cérébral pour soigner la maladie de Parkinson eut un résultat inattendu chez deux patients : il diminuait l'ampleur des troubles obsessionnels compulsifs dont ils étaient également atteints. Ce système composé d'électrodes implantées dans une zone précise du cerveau, reliées à un stimulateur externe, permet soit de stimuler certains neurones, soit au contraire de d'inhiber les influx nerveux.
Mais il fallait vérifier que les deux cas observés n'étaient pas le fruit du hasard. L'Inserm a donc lancé une étude sur 16 patients atteints de TOC pour vérifier l'efficacité du traitement. Et les résultats semblent spectaculaires.
La moitié des patients ont été soumis à une stimulation, puis a un placebo (électrodes toujours en place, mais boîtier éteint), l'autre moitié a connu le cas inverse (placebo puis stimulation). Résultat : au bout de trois mois de traitement, la stimulation améliore 7 patients sur 10. Un quart ont même vu le problème de TOC disparaître totalement !
L'avantage de cette technique est d'être réversible, à l'inverse de celles de destruction ciblée de neurones qui avaient été envisagées. Ici, il suffit d'éteindre le stimulateur pour arrêter l'effet.
La stimulation cérébrale reste toutefois une technique complexe, réservée donc aux patients qui résistent au traitement classique. De plus, on ne connaît pas encore les effets à long terme ou les risques éventuels associés à ce procédé. Car implanter des électrodes dans le cerveau n'est pas anodin ! Un décalage de quelques millimètres et le patient peut souffrir de troubles comportementaux : hyperactivité, insomnie, irritabilité... D'autres études seront nécessaires avant de proposer ce traitement à tous les patients. Les victimes de TOC devront donc s'armer de patience.
Source : Communiqué de l'Inserm et New England Journal of Medicine, publication en ligne, novembre 2008.
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