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(2006) Extraterrestres l'enquête par Stephane Allix
Jeu 18 Fév 2010, 15:34
(2006) extraterrestres l'enquête par Stephane Allix
Auteur(s) : Stéphane Allix
Nombre de pages : 250
Distributeur : Hachette Distribution
Editeur : Albin Michel
Date de parution : 27/09/2006
Genre : Essai, Critique, Analyse
La science est en pleine révolution. De l'astrophysique à la psychiatrie en passant par la neurologie et la physique quantique, elle révèle les limites de notre perception de la réalité. Chaque jour, de nouvelles découvertes viennent balayer certaines de nos certitudes. Intrigué par ces bouleversements, l'ancien reporter de guerre et journaliste d'investigation Stéphane Allix est allé à la rencontre de ceux qui affirment avoir vu des ovnis ou être en contact avec des « entités non humaines ». Il examine ici leurs récits à la lumière des changements qui secouent la recherche scientifique et commencent à affecter notre vision du monde.
Il nous fait également découvrir les travaux de John E. Mack sur les récits de « rencontres extraterrestres ». Les analyses de ce professeur de psychiatrie de l'université de Harvard établissent clairement que la plupart des témoins ne souffrent d'aucune pathologie mentale mais que leurs expériences présentent, au contraire, les caractéristiques physiologiques de traumatismes réels.
Résultat de trois années de recherches, cette enquête inédite et troublante nous confronte à un phénomène incontestable, et pourtant encore largement controversé.
Premières lignes : Extrait de l'introduction :
Un monde à découvrir
Autour de nous, il se produit à chaque instant quantité d'événements que nous ne comprenons pas.
Il peut s'agir d'expériences qualifiées de surnaturelles et rapportées en toute bonne foi par des témoins manifestement secoués par ce qu'ils ont vécu, de l'intrusion de phénomènes ou d'entités dans notre environnement physique, mais aussi de faits unanimement avérés et qui restent pourtant inexplicables dans le cadre de nos connaissances scientifiques actuelles, comme la communication à distance, le sixième sens ou les expériences aux frontières de la mort par exemple. L'occurrence de ces «anomalies» est aujourd'hui telle qu'il n'est plus possible d'en nier purement et simplement la réalité au seul prétexte que l'on n'en comprend pas la nature, ou que ce que l'on observe n'est pas censé être possible.
Trop de gens sont concernés, trop de témoignages indiscutables ont été collectés.
Aussi, depuis plusieurs années, de très nombreux scientifiques - des physiciens, des biologistes, des neurologues, pour n'en citer que quelques-uns - se préoccupent de ces sujets, proposent des hypothèses et tentent de les expliquer. Ancien reporter de guerre, je suis devenu journaliste au printemps 1988, à l'âge de dix-neuf ans, en rejoignant clandestinement les résistants afghans en lutte contre l'occupant soviétique1. Mes premiers articles eurent pour thème la présence de réseaux de commandos moudjahidin infiltrés dans Kaboul, alors que les soldats russes s'y trouvaient encore. Après plusieurs mois éprouvants dans le maquis, ce premier reportage m'a profondément ouvert les yeux. Il m'a enrichi comme rarement des voyages l'auront fait. Ce fut une leçon, pour moi qui sortais à peine de l'adolescence, de partager un peu l'existence inimaginable de ces hommes en lutte pour leur liberté.
Les années qui suivirent constituèrent une période exaltante et enrichissante durant laquelle je fis de nombreux voyages à travers le monde, plusieurs films, ainsi que quelques livres.
Je couvris plusieurs guerres, en Somalie, au Cachemire par exemple, beaucoup en Afghanistan.
Rien d'autre ne comptait plus que le terrain, l'exploration des frontières, la découverte de l'inconnu.
J'ai rencontré tant d'hommes et de femmes si différents, de moi-même comme les uns des autres.
Des anonymes et des plus connus. J'ai vu la mort, devant mes yeux, palpable et si curieuse.
Je lui ai touché la main...
Pour commander ce livre important cliquer ici: https://amzn.to/2ATUZCA
Auteur(s) : Stéphane Allix
Nombre de pages : 250
Distributeur : Hachette Distribution
Editeur : Albin Michel
Date de parution : 27/09/2006
Genre : Essai, Critique, Analyse
La science est en pleine révolution. De l'astrophysique à la psychiatrie en passant par la neurologie et la physique quantique, elle révèle les limites de notre perception de la réalité. Chaque jour, de nouvelles découvertes viennent balayer certaines de nos certitudes. Intrigué par ces bouleversements, l'ancien reporter de guerre et journaliste d'investigation Stéphane Allix est allé à la rencontre de ceux qui affirment avoir vu des ovnis ou être en contact avec des « entités non humaines ». Il examine ici leurs récits à la lumière des changements qui secouent la recherche scientifique et commencent à affecter notre vision du monde.
Il nous fait également découvrir les travaux de John E. Mack sur les récits de « rencontres extraterrestres ». Les analyses de ce professeur de psychiatrie de l'université de Harvard établissent clairement que la plupart des témoins ne souffrent d'aucune pathologie mentale mais que leurs expériences présentent, au contraire, les caractéristiques physiologiques de traumatismes réels.
Résultat de trois années de recherches, cette enquête inédite et troublante nous confronte à un phénomène incontestable, et pourtant encore largement controversé.
Premières lignes : Extrait de l'introduction :
Un monde à découvrir
Autour de nous, il se produit à chaque instant quantité d'événements que nous ne comprenons pas.
Il peut s'agir d'expériences qualifiées de surnaturelles et rapportées en toute bonne foi par des témoins manifestement secoués par ce qu'ils ont vécu, de l'intrusion de phénomènes ou d'entités dans notre environnement physique, mais aussi de faits unanimement avérés et qui restent pourtant inexplicables dans le cadre de nos connaissances scientifiques actuelles, comme la communication à distance, le sixième sens ou les expériences aux frontières de la mort par exemple. L'occurrence de ces «anomalies» est aujourd'hui telle qu'il n'est plus possible d'en nier purement et simplement la réalité au seul prétexte que l'on n'en comprend pas la nature, ou que ce que l'on observe n'est pas censé être possible.
Trop de gens sont concernés, trop de témoignages indiscutables ont été collectés.
Aussi, depuis plusieurs années, de très nombreux scientifiques - des physiciens, des biologistes, des neurologues, pour n'en citer que quelques-uns - se préoccupent de ces sujets, proposent des hypothèses et tentent de les expliquer. Ancien reporter de guerre, je suis devenu journaliste au printemps 1988, à l'âge de dix-neuf ans, en rejoignant clandestinement les résistants afghans en lutte contre l'occupant soviétique1. Mes premiers articles eurent pour thème la présence de réseaux de commandos moudjahidin infiltrés dans Kaboul, alors que les soldats russes s'y trouvaient encore. Après plusieurs mois éprouvants dans le maquis, ce premier reportage m'a profondément ouvert les yeux. Il m'a enrichi comme rarement des voyages l'auront fait. Ce fut une leçon, pour moi qui sortais à peine de l'adolescence, de partager un peu l'existence inimaginable de ces hommes en lutte pour leur liberté.
Les années qui suivirent constituèrent une période exaltante et enrichissante durant laquelle je fis de nombreux voyages à travers le monde, plusieurs films, ainsi que quelques livres.
Je couvris plusieurs guerres, en Somalie, au Cachemire par exemple, beaucoup en Afghanistan.
Rien d'autre ne comptait plus que le terrain, l'exploration des frontières, la découverte de l'inconnu.
J'ai rencontré tant d'hommes et de femmes si différents, de moi-même comme les uns des autres.
Des anonymes et des plus connus. J'ai vu la mort, devant mes yeux, palpable et si curieuse.
Je lui ai touché la main...
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- InvitéInvité
Re: (2006) Extraterrestres l'enquête par Stephane Allix
Dim 18 Avr 2010, 01:37
Celui-là je l'ai lu, je ne peux que le conseiller car j'y ai retrouvé un peu de mes observations.
- InvitéInvité
Extraterrestre, L'enquète - Extraits
Lun 08 Nov 2010, 21:04
Première partie
Chapitre 11
Les enfants de Galilée
Alors même qu'il ne subsiste guère de doute sur la réalité physique d'objets volants à l'origine et aux agissements inexpliqués, le fait même que le comportement de ces phénomènes ne soit pas possible incite nombre de scientifiques à douter de la véracité des observations elles-mêmes, plutôt que de la conception qu'ils ont de la réalité des choses. Et ce malgré les observations qui se comptent par dizaines de milliers.
Refuser les faits parce qu'ils ne collent pas ! Je découvre avec un certain embarras combien cette attitude injustifiée est plus répandue qu'on ne le pense dans le monde de la recherche, même si, fort heureusement, beaucoup de ses membres la déplorent, à l'instar de l'astrophysicien américain Bernard Haisch : « Tout scientifique qui n'a pas lu quelques livres et articles sérieux présentant les indications réelles du phénomène ovni devrait avoir l'honnêteté intellectuelle de s'abstenir de faire des déclarations présentées comme scientifiques. Regarder les indices et ne pas être convaincu est une chose. Ne pas regarder les indices et ne pas être convaincu en est une autre. Ça n'est pas de la science. »
Il ne viendrait pas à l'idée d'un physicien de critiquer les découvertes novatrice d'un biologiste. De même, un astronome ne se prononcerait jamais publiquement sur telle ou telle théorie en paléontologie. Pourquoi le font-ils sur un sujet qui leur échappe d'avantage, celui des phénomènes aérospatiaux non identifiés ? Pourquoi estiment-ils légitime d'intervenir sur un domaine qu'ils ne maîtrisent pas ? Tout bonnement parce qu'ils présupposent que le sujet n'est pas sérieux ! Et comment peuvent-ils en être si sûrs sans l'avoir étudié ? C'est l'évidence même : ayant nié, au préalable, et avec la plus grande bonne foi, que les faits s'y rapportant puissent être avérés, les étudier ne rime à rien ! Cela démontre bien, pour paraphraser le chercheur français Aimé Michel, que les personnes qui persistent à croire qu'elles ont réglé, une bonne fois pour toutes, le mystère des ovnis en le définissant comme un ramassis de sornettes révèlent simplement leur ignorance du dossier.
Et voilà comment un a priori se répercute sur l'ensemble de la société et conduit à cette situation parfaitement paradoxale, dans laquelle nous sommes, où un sujet aussi consistant que le phénomène ovni n'est plus spontanément pris au sérieux, ni par les médias ni par une majorité du public. Comble de l'affaire, c'est précisément à cause de cela qu'apparaissent des gens qui y croient et d'autres qui n'y croient pas, alors que le débat ne se situe pas à ce niveau !
La croyance n'a rien à faire avec la présence de phénomène aérospatiaux non identifiés dans l'atmosphère terrestre. Si les interprétations que des personnes peuvent échafauder relèvent d'une croyance car, pour une bonne part, elles ne reflètent que l'opinion de ceux qui les émettent, cela ne concerne pas le phénomène en lui-même ! Ce point capital ressort de l'analyse d'une quantité très importante de témoignages , ainsi que d'éléments physiques, comme nous avons pu nous en rendre compte dans les chapitres précédents. Aussi, « la grande question n'est pas de savoir si des ovnis existent ou non, mais pourquoi notre société a répondu de manière aussi étrange et inappropriée à leur présence » (Don Berliner, Ovni, document de synthèse).
Très tôt dans mon enquête, il m'apparut qu'il y avait là matière à réflexion. Comment est né cet a priori négatif d'une partie du monde scientifique sur le sujet des ovnis ? Je me refuse de mettre en doute l'honnêteté des chercheurs, mais dans le même temps il ne m'est plus possible non plus de douter de la solidité du dossier ovni.
Alors d'où vient le blocage ? François Parmentier, auteur d'un ouvrage remarquable sur les mécanismes de diffusion de l'information et de la désinformation autour de la question des ovnis, souligne fort à propos que « la désinformation n'est pas nécessairement une opération psychologique. Les rejets intellectuels et culturels suffisent à créer des actions de désinformation presque naturelles et spontanées » ( François Parmentier, Ovni, 60 ans de désinformation).
Il y a bien des années déjà que Peter Sturrock, professeur d'astrophysique à l'université de Stanford aux États-Unis, soulève ce problème de l'accès à des sources fiables d'information sur les ovnis. Il met le doigt sur l'un des handicaps majeurs du sujet. Dans les premières semaines de mon enquêteje fus confronté à une abondante littérature, de qualité certes très inégale, mais paradoxalement à très peu de travaux purement académiques. « La plupart des scientifiques n'ont jamais eu l'occasion d'examiner les éléments relatifs au phénomène est ovnis. Pour un scientifique, la principale source d'information fiable (hormis ses propres observations) réside dans les publications scientifiques. À quelques rares exceptions près , les journaux scientifiques ne publient pas d'articles sur les observations d'ovnis. La décision de ne pas publier est prise par le rédacteur en chef sur l'avis de conseillers scientifiques. Ce processus se renforce de lui-même. L'absence apparente de données confirme l'idée que le phénomène des ovnis ne repose sur rien et cette idée entrave la présentation de données pertinentes » (Peter Sturrock, Journal of Scientific Exploration). On en revient au même point.
Un chercheur patient pourra néanmoins mettre la main sur ce que François Parmentier qualifie de « preuves secondaire » : des éléments non décisifs, mais suffisamment tangibles, toutefois, pour assurer la légitimité du sujet. Aussi il est permis d'envisager que « l'accumulation de preuves secondaire finira par atteindre le stade de la masse critique et fera entrer le phénomène dans notre représentation de la réalité ».
En fait, l'histoire des sciences foisonne d'exemple où des idées préconçues ont été défendues de la sorte avec ténacité, jusqu'à ce qu'un meilleur examen des faits, associé à une évolution du mode de pensée, renverse la situation. Combien de fois des phénomènes aujourd'hui avérés furent ainsi classés dans la catégorie des contes populaires ? Chacun connaît le cas des météorites qui, encore à la fin du XVIIIème siècle, ne pouvait pas exister car c'était physiquement impossible ! Les témoins de chute de météorites étaient qualifiés avec un certains mépris de paysans superstitieux, et les météorites rapportées devant les savants ne prouvaient... que ce que l'on souhaitait qu'elles prouvent. Ainsi, en 1768 par exemple, l'Académie des sciences pria Lavoisier de bien vouloir examiner une pierre que des paysans avaient vu tomber près de Lucé. Le savant la réduisit en poudre, réfléchit « à l'opinion qui nous paraît la plus probable, celle qui cadre le mieux avec les principes reçus en physique », pour conclure qu'« elle n'est point tombé du ciel comme on l'avait présumé ». Alors que précisément tous les témoins avaient observé la chute d'une météorite, dûment cataloguée comme telle depuis...
Les scientifiques ne sont-ils pas tout bonnement, comme nous tous, prisonniers à un degrés ou à un autre de leurs propres préjugés ? Je ne peux résister au plaisir de citer cette déclaration de l'amiral William Leahy, conseiller naval du président Roosevelt pendant la seconde guerre mondiale, reprise par mon ami et mentor l'écrivain américain Larry Collins dans l'un de ses ouvrages : « Le projet de bombe atomique est le plus stupide dans lequel notre pays se soit jamais lancé. Elle n'explosera jamais. Foi d'expert en explosif ».
Malgré les importantes avancées technologiques que nous avons pu faire dans le domaine spatial, nous ne savons toujours quasiment rien de la nature de ces ovnis. On ne sait pas de quoi il retourne, d'où ils viennent, si ça vient seulement de quelque part. Ni si ces questions ont d'ailleurs même un sens...
L'hypothèse d'un origine extraterrestre de ces objets permet d'expliquer un certain nombre de leurs comportements qui semblent aller à l'encontre de nos connaissances actuelles en physique. Mais une fois que l'on a dit cela, est-on vraiment avancé ? Peut-on d'ailleurs apporter une réponse à la question de l'origine de ces objets sans risquer de tomber dans l'anthropomorphisme ? Y voir ce que l'on aimerait y voir ? Peter Sturrock souligne fort justement que « le mot ovni désigne une énigme à propos de laquelle tout le monde a une opinion mais dont personne ne possède la solution ». les ovnis constituent ce que l'on appelle en science une « anomalie ». D'un côté, l'accumulation des dossiers interdit d'en nier la réalité et, de l'autre, tous les efforts entrepris pour l'étudier échouent à fournir une explication, quelle qu'elle soit. Pourquoi ? Essentiellement parce que certaines des ses caractéristiques vont par exemple à l'encontre, justement, des lois connues de la physique.
Que sont ces lois, si des faits les contredisent ?
Sur ce point, les réflexions du physicien David Bohm sont éclairantes. Il démontra que nous vivions avec la certitude que la science nous offrait une connaissance absolue de la réalité, et ce depuis quelques siècles. « Quand la science remporta la bataille contre l'Église, conquérant la liberté d'entretenir ses propres hypothèses, elle devint à son tour le principal dépositaire de l'idée que des formes particulières de savoir puissent être des vérité absolues. Cette foi en le pouvoir ultime de la connaissance scientifique fit naître un très grand sentiment de sécurité chez bien des gens, presque comparable à celui qu'éprouvent ceux qui ont une foi inébranlable dans les vérité de la religion. »
Ainsi, nous voyons la science comme une patiente et héroïque accumulation de savoir, chaque nouvelle connaissance venant enrichir les précédentes, sans les remettre en cause. Nous vivons comme si nos connaissances étaient inébranlables, comme si l'assurance avec laquelle nous contemplons la réalité des choses et des êtres allait de soi, étant le fruit de siècles et de siècles de recherche rigoureuse et d'objectivité scientifique.
En réalité il n'existe aucune loi permanente. Ilya Prigogine, prix noble de chimie en 1977, le dit de façon magistrale lorsqu'il déclare que la science n'est plus à même de fournir aucune certitude, mais des propositions temporaires qui se métamorphoseront aussi vite que nos certitudes d'hier.
En m'étant plongé dans les travaux scientifiques les plus récents, j'ai découvert la fragilité de ce qui se révèle n'être qu'un système de pensée parmi d'autres. Je ne pensais pas avoir de vision du monde particulière, or c'est le cas, et elle est bien vulnérable. « L'image de l'univers et les théories scientifiques qui s'y rapportent ont changé de nombreuses fois dans l'histoire de l'humanité ». Nous sommes en train de vivre une de ces périodes de transition. En physique, en biologie, en astronomie...
Que des phénomènes inconnus et au comportement intelligent nous incitent à en prendre conscience excite beaucoup ma curiosité. Pas vous ?
Chapitre 11
Les enfants de Galilée
Alors même qu'il ne subsiste guère de doute sur la réalité physique d'objets volants à l'origine et aux agissements inexpliqués, le fait même que le comportement de ces phénomènes ne soit pas possible incite nombre de scientifiques à douter de la véracité des observations elles-mêmes, plutôt que de la conception qu'ils ont de la réalité des choses. Et ce malgré les observations qui se comptent par dizaines de milliers.
Refuser les faits parce qu'ils ne collent pas ! Je découvre avec un certain embarras combien cette attitude injustifiée est plus répandue qu'on ne le pense dans le monde de la recherche, même si, fort heureusement, beaucoup de ses membres la déplorent, à l'instar de l'astrophysicien américain Bernard Haisch : « Tout scientifique qui n'a pas lu quelques livres et articles sérieux présentant les indications réelles du phénomène ovni devrait avoir l'honnêteté intellectuelle de s'abstenir de faire des déclarations présentées comme scientifiques. Regarder les indices et ne pas être convaincu est une chose. Ne pas regarder les indices et ne pas être convaincu en est une autre. Ça n'est pas de la science. »
Il ne viendrait pas à l'idée d'un physicien de critiquer les découvertes novatrice d'un biologiste. De même, un astronome ne se prononcerait jamais publiquement sur telle ou telle théorie en paléontologie. Pourquoi le font-ils sur un sujet qui leur échappe d'avantage, celui des phénomènes aérospatiaux non identifiés ? Pourquoi estiment-ils légitime d'intervenir sur un domaine qu'ils ne maîtrisent pas ? Tout bonnement parce qu'ils présupposent que le sujet n'est pas sérieux ! Et comment peuvent-ils en être si sûrs sans l'avoir étudié ? C'est l'évidence même : ayant nié, au préalable, et avec la plus grande bonne foi, que les faits s'y rapportant puissent être avérés, les étudier ne rime à rien ! Cela démontre bien, pour paraphraser le chercheur français Aimé Michel, que les personnes qui persistent à croire qu'elles ont réglé, une bonne fois pour toutes, le mystère des ovnis en le définissant comme un ramassis de sornettes révèlent simplement leur ignorance du dossier.
Et voilà comment un a priori se répercute sur l'ensemble de la société et conduit à cette situation parfaitement paradoxale, dans laquelle nous sommes, où un sujet aussi consistant que le phénomène ovni n'est plus spontanément pris au sérieux, ni par les médias ni par une majorité du public. Comble de l'affaire, c'est précisément à cause de cela qu'apparaissent des gens qui y croient et d'autres qui n'y croient pas, alors que le débat ne se situe pas à ce niveau !
La croyance n'a rien à faire avec la présence de phénomène aérospatiaux non identifiés dans l'atmosphère terrestre. Si les interprétations que des personnes peuvent échafauder relèvent d'une croyance car, pour une bonne part, elles ne reflètent que l'opinion de ceux qui les émettent, cela ne concerne pas le phénomène en lui-même ! Ce point capital ressort de l'analyse d'une quantité très importante de témoignages , ainsi que d'éléments physiques, comme nous avons pu nous en rendre compte dans les chapitres précédents. Aussi, « la grande question n'est pas de savoir si des ovnis existent ou non, mais pourquoi notre société a répondu de manière aussi étrange et inappropriée à leur présence » (Don Berliner, Ovni, document de synthèse).
Très tôt dans mon enquête, il m'apparut qu'il y avait là matière à réflexion. Comment est né cet a priori négatif d'une partie du monde scientifique sur le sujet des ovnis ? Je me refuse de mettre en doute l'honnêteté des chercheurs, mais dans le même temps il ne m'est plus possible non plus de douter de la solidité du dossier ovni.
Alors d'où vient le blocage ? François Parmentier, auteur d'un ouvrage remarquable sur les mécanismes de diffusion de l'information et de la désinformation autour de la question des ovnis, souligne fort à propos que « la désinformation n'est pas nécessairement une opération psychologique. Les rejets intellectuels et culturels suffisent à créer des actions de désinformation presque naturelles et spontanées » ( François Parmentier, Ovni, 60 ans de désinformation).
Il y a bien des années déjà que Peter Sturrock, professeur d'astrophysique à l'université de Stanford aux États-Unis, soulève ce problème de l'accès à des sources fiables d'information sur les ovnis. Il met le doigt sur l'un des handicaps majeurs du sujet. Dans les premières semaines de mon enquêteje fus confronté à une abondante littérature, de qualité certes très inégale, mais paradoxalement à très peu de travaux purement académiques. « La plupart des scientifiques n'ont jamais eu l'occasion d'examiner les éléments relatifs au phénomène est ovnis. Pour un scientifique, la principale source d'information fiable (hormis ses propres observations) réside dans les publications scientifiques. À quelques rares exceptions près , les journaux scientifiques ne publient pas d'articles sur les observations d'ovnis. La décision de ne pas publier est prise par le rédacteur en chef sur l'avis de conseillers scientifiques. Ce processus se renforce de lui-même. L'absence apparente de données confirme l'idée que le phénomène des ovnis ne repose sur rien et cette idée entrave la présentation de données pertinentes » (Peter Sturrock, Journal of Scientific Exploration). On en revient au même point.
Un chercheur patient pourra néanmoins mettre la main sur ce que François Parmentier qualifie de « preuves secondaire » : des éléments non décisifs, mais suffisamment tangibles, toutefois, pour assurer la légitimité du sujet. Aussi il est permis d'envisager que « l'accumulation de preuves secondaire finira par atteindre le stade de la masse critique et fera entrer le phénomène dans notre représentation de la réalité ».
En fait, l'histoire des sciences foisonne d'exemple où des idées préconçues ont été défendues de la sorte avec ténacité, jusqu'à ce qu'un meilleur examen des faits, associé à une évolution du mode de pensée, renverse la situation. Combien de fois des phénomènes aujourd'hui avérés furent ainsi classés dans la catégorie des contes populaires ? Chacun connaît le cas des météorites qui, encore à la fin du XVIIIème siècle, ne pouvait pas exister car c'était physiquement impossible ! Les témoins de chute de météorites étaient qualifiés avec un certains mépris de paysans superstitieux, et les météorites rapportées devant les savants ne prouvaient... que ce que l'on souhaitait qu'elles prouvent. Ainsi, en 1768 par exemple, l'Académie des sciences pria Lavoisier de bien vouloir examiner une pierre que des paysans avaient vu tomber près de Lucé. Le savant la réduisit en poudre, réfléchit « à l'opinion qui nous paraît la plus probable, celle qui cadre le mieux avec les principes reçus en physique », pour conclure qu'« elle n'est point tombé du ciel comme on l'avait présumé ». Alors que précisément tous les témoins avaient observé la chute d'une météorite, dûment cataloguée comme telle depuis...
Les scientifiques ne sont-ils pas tout bonnement, comme nous tous, prisonniers à un degrés ou à un autre de leurs propres préjugés ? Je ne peux résister au plaisir de citer cette déclaration de l'amiral William Leahy, conseiller naval du président Roosevelt pendant la seconde guerre mondiale, reprise par mon ami et mentor l'écrivain américain Larry Collins dans l'un de ses ouvrages : « Le projet de bombe atomique est le plus stupide dans lequel notre pays se soit jamais lancé. Elle n'explosera jamais. Foi d'expert en explosif ».
Malgré les importantes avancées technologiques que nous avons pu faire dans le domaine spatial, nous ne savons toujours quasiment rien de la nature de ces ovnis. On ne sait pas de quoi il retourne, d'où ils viennent, si ça vient seulement de quelque part. Ni si ces questions ont d'ailleurs même un sens...
L'hypothèse d'un origine extraterrestre de ces objets permet d'expliquer un certain nombre de leurs comportements qui semblent aller à l'encontre de nos connaissances actuelles en physique. Mais une fois que l'on a dit cela, est-on vraiment avancé ? Peut-on d'ailleurs apporter une réponse à la question de l'origine de ces objets sans risquer de tomber dans l'anthropomorphisme ? Y voir ce que l'on aimerait y voir ? Peter Sturrock souligne fort justement que « le mot ovni désigne une énigme à propos de laquelle tout le monde a une opinion mais dont personne ne possède la solution ». les ovnis constituent ce que l'on appelle en science une « anomalie ». D'un côté, l'accumulation des dossiers interdit d'en nier la réalité et, de l'autre, tous les efforts entrepris pour l'étudier échouent à fournir une explication, quelle qu'elle soit. Pourquoi ? Essentiellement parce que certaines des ses caractéristiques vont par exemple à l'encontre, justement, des lois connues de la physique.
Que sont ces lois, si des faits les contredisent ?
Sur ce point, les réflexions du physicien David Bohm sont éclairantes. Il démontra que nous vivions avec la certitude que la science nous offrait une connaissance absolue de la réalité, et ce depuis quelques siècles. « Quand la science remporta la bataille contre l'Église, conquérant la liberté d'entretenir ses propres hypothèses, elle devint à son tour le principal dépositaire de l'idée que des formes particulières de savoir puissent être des vérité absolues. Cette foi en le pouvoir ultime de la connaissance scientifique fit naître un très grand sentiment de sécurité chez bien des gens, presque comparable à celui qu'éprouvent ceux qui ont une foi inébranlable dans les vérité de la religion. »
Ainsi, nous voyons la science comme une patiente et héroïque accumulation de savoir, chaque nouvelle connaissance venant enrichir les précédentes, sans les remettre en cause. Nous vivons comme si nos connaissances étaient inébranlables, comme si l'assurance avec laquelle nous contemplons la réalité des choses et des êtres allait de soi, étant le fruit de siècles et de siècles de recherche rigoureuse et d'objectivité scientifique.
En réalité il n'existe aucune loi permanente. Ilya Prigogine, prix noble de chimie en 1977, le dit de façon magistrale lorsqu'il déclare que la science n'est plus à même de fournir aucune certitude, mais des propositions temporaires qui se métamorphoseront aussi vite que nos certitudes d'hier.
En m'étant plongé dans les travaux scientifiques les plus récents, j'ai découvert la fragilité de ce qui se révèle n'être qu'un système de pensée parmi d'autres. Je ne pensais pas avoir de vision du monde particulière, or c'est le cas, et elle est bien vulnérable. « L'image de l'univers et les théories scientifiques qui s'y rapportent ont changé de nombreuses fois dans l'histoire de l'humanité ». Nous sommes en train de vivre une de ces périodes de transition. En physique, en biologie, en astronomie...
Que des phénomènes inconnus et au comportement intelligent nous incitent à en prendre conscience excite beaucoup ma curiosité. Pas vous ?
- InvitéInvité
Re: (2006) Extraterrestres l'enquête par Stephane Allix
Lun 08 Nov 2010, 21:06
Chapitre 16
Apprendre à voir... un ovni
Nous avons mis le doigt sur quelque chose d'important : des choses évidentes se trouvent peut-être en ce moment même sous nos yeux, sans que nous les remarquions les moins du monde. Comme nous venons de la découvrir, ce que nous appelons réalité est en fait la perception subjective que nous avons des phénomènes. Notre cerveau ne nous autorise qu'un accès extrêmement restreint au monde, à ce qu'il re-connaît. Non seulement voir est une action consciente, mais cette action opère dans un cadre culturel et social étroit.
Or, nous n'avons jamais appris à voir les ovnis !
Rien dans notre environnement social et culturel ne nous a enseigner comment intégrer ces phénomènes. Nous n'avons pas appris à voir ces anomalies. Aussi, lorsque des phénomènes inexpliqués se produisent, comment notre cerveau réagit-il aux informations incompréhensible qu'il reçoit ? L'image que notre cerveau nous propose est-elle représentative de ce qui se trouve devant nos yeux ?
Quelle proportion du phénomène perçoit-on ? Quelle proportion nous échappe ? Comment le découvrir ?
Voilà qui implique encore notre capacité à associer les ovnis à notre représentation de la réalité : ils lui sont extérieurs !
La pluie a cessé depuis peu au-dessus de cette ferme isolée en plein cœur de la Bourgogne. Il n'est pas loin de trois heures du matin, nous sommes vers la mi-octobre 1980. Un feu crépite dans la cheminée devant laquelle sont assis Michel, vingt-six ans, et deux de ses amis. La discussion s'est prolongée tard dans la nuit. Un bruit de fond mécanique provenant de l'extérieur attire leur attention, bientôt suivi par les hurlements d'un chat, celui de la maison, qui a dût sortir un peu plus tôt. Troublés, les trois amis sortent précipitamment voir ce qui se passe. À peine dehors, ils aperçoivent le chat, les poils hérissés et la queue dressée, fixant droit devant lui une lumière rose orangé en forme de demi-lune, située un peu au-dessus de l'horizon. La lumière a les contours très nets d'un disque dont il manquerait la partie supérieure, l'arrondi tourné vers le bas. Michel a le souvenir d'une couleur très proche de celle du soleil lorsqu'il se couche.
« C'est un ovni », propose l'un des garçons. « Non, c'est la lune ! » À peine Michel a-t-il finit sa phrase que la lumière bouge à une vitesse folle vers la gauche et s'arrête net. Devant les trois amis de plus en plus perplexes, elle entame alors une série de déplacement très rapides, saccadés, filant de droite à gauche, puis de gauche à droite, comme en zigzag, tout en s'élevant dans le ciel. Michel est totalement décontenancé
Ça bougeait comme le reflet d'une lampe sur un mur, extrêmement vite ! Trop vite pour être... quelque chose ! Pourtant les contours étaient nets, j'avais le sentiment intense d'observer un objet.
La lumière redescend et atterrit derrière la rangée d'arbres située à une centaine de mètre de la ferme . Derrière les troncs, elle continue légèrement à bouger. Les trois amis distinguent l'objet dont la lumière scintille à travers les arbres. Puis la lumière décolle, maintenant parfaitement ronde, un disque très lumineux, et s'approche des trois jeune gens jusqu'à se placer au-dessus d'eux. Michel est terrorisé. L'expérience est d'un intensité insoutenable. Alors il y a un blanc. Il ne se passe rien, les souvenirs sont confus, comme si Michel ne conservait aucune mémoire de cette période traumatisante. Comme si le temps n'avait pas existé pendant une durée indéfinie.
Je vois distinctement l'objet approcher après s'être élevé au-dessus de la haie d'arbres. Sa couleur est toujours rose orangé, mais ses bords deviennent flous. L'objet paraît net de loin, mais semble de plus en plus flou à mesure qu'il se trouve plus près... Je n'ai aucune idée de sa taille ni de la distance à laquelle il se trouve.
En tout l'observation dure entre trente et quarante minutes.
J'avais eu le réflexe de regarder ma montre, je sais qu'il s'est écoulé du temps, mais voilà, le disque avance, puis j'ai simplement conscience de le voir s'éloigner, sans souvenir précis de ce qui s'est passé entre-temps. Je ne l'ai pas vu faire demi-tour avant de partir...
L'objet recule, s'éloigne dans le ciel, devient blanc, ses bord se précisent, sa taille diminue, puis il part dans le ciel à une vitesse fulgurante.
Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie ! Le plus déstabilisant dans cette expérience a été de douter de ma perception. Je ne pouvais pas croire ce que je voyais. J'ai vu quelque chose qui n'était pas possible ! Et nous étions trois, on en a parler une bonne partie de la nuit. On a vu quelque chose de réel ! C'est ça le plus perturbant... ça me donne encore la chair de poule rien que d'y penser. Mais il me manque une partie de ce qui s'est passé...
[Michel, entretien avec l'auteur, Paris, mars 2006]
Michel fut profondément marqué par cette expérience. Le fait d'avoir été trois à vivre la même chose lui enleva ses derniers doutes sur la réalité de l'observation. Trois hommes... et un chat, qui d'ailleurs n'eut pas l'air de trop apprécier !
Nous avons vu combien la réalité des ovnis est maintenant avérée. Qu'en outre le phénomène montre des caractéristiques intelligentes, et que les performances observées ne peuvent en aucun être celles d'engins fabriqués par l'homme. Alors appelons un chat un chat : ce phénomène est la manifestation d'une intelligence non-humaine. Aussi, cette difficulté que l'on retrouve dans bien des cas – comme dans celui de Michel, ou du témoin de Nancy évoqué en début d'ouvrage – à décrire les détails de l'observation est révélatrice du problème majeur que nous pose le phénomène : les témoins observent une émanation d'un autre monde. Et c'est aussi irréel, incompréhensible et indiscernable pour eux que le serait un exemplaire de la Bible pour des souris gambadant sur le cuir de sa couverture. Ces petites créatures voient tout ce que nous voyons. Elles distinguent les pages de la Bible, les lettres imprimées, elles peuvent même, si l'envie leur en prend, grignoter ce passage d'Ézéchiel : « Je regardais : c'était un vent soufflant du nord, un gros nuage, un feu jaillissant, avec une lueur autour... », elles n'en discerneront rien. Car, comme le dit Aimé Michel à qui j'emprunte cet exemple des souris et du livre, « ce qui fait qu'un livre est livre est à jamais caché à leur vue ». Qu'il s'agisse d'une bible pour une souris, ou d'un ovni pour un homme saisi de stupeur, « nos yeux seuls les voient, et pas notre esprit, qui ne peut pas » (Aimé Michel, Mystérieux objets célestes, p 317-318). Les témoins ne remarquent dans les observations d'ovnis que ce qu'ils re-connaissent.
Se servir de cette fragilité de la perception humaine pour nier la réalité des ovnis est un réflexe que peuvent avoir certains sociologues mal informés sur le sujet. On en revient aux a priori scientifiques examinés plus haut. Ils ne tiennent que tant que l'on ne se penche pas sur les innombrables éléments physiques attestant de l'authenticité du phénomène. Dès que l'on se documente un peu, on observe les pseudo-explications « psychologiques » s'effondrer d'elles-mêmes. Car elles sont inconsistantes et contredisent les faits. Une des caractéristiques de l'« anomalie » que constituent les ovnis est d'être inaccessible au raisonnement, mais en aucun cas imaginaire.
Les témoins voient donc ce qu'ils re-connaissent. C'est un énoncé maintenant courant en physique, les précédents chapitres nous incitent à penser que c'est aussi le cas lors d'observations de phénomènes inexpliqués : l'observateur est partie prenante de l'observation. Le psychisme des témoins est impliqué dans l'observation. Comme le suggère Jacques Vallée, spécialiste du sujet, « les rencontres d'ovnis fournissent un cadre de référence dans lequel la personnalité du témoin se trouve projetée. Comme une film qui vous terrifie ou vous fait pleurer, rire, ou transpirer d'angoisse , l'expérience fait partie de la réalité du témoin » (Jacques Vallée, Confrontation, p 204)
Nous devons être vigilants. Dissocier les caractéristiques physiques de l'observation de la perception qu'en ont les témoins ; et ce n'est pas une mince affaire ! Identifier des points communs dans les récits de témoins aux origines culturelles et sociales différentes peut nous y aider. Explorer ce que nous découvrons sur la nature de l'univers, et sur celle de la conscience, également.
Dans leur ouvrage Le Matin des magiciens, Louis Pauwels et Jacques Bergier évoquèrent cette histoire racontée par l'anthropologue américain Loren Eiseley : « Rencontrer un autre monde, dit-il, n'est pas uniquement un fait imaginaire. Cela peut arriver aux hommes. Aux animaux aussi. Parfois, les frontières glissent ou s'interpénètrent : il suffit d'être là à ce moment. J'ai vu la chose arriver à un corbeau. Ce corbeau-là est mon voisin. Je ne lui ai jamais fait le moindre mal, mais il prend soin de se tenir à la cime des arbres, de voler haut et d'éviter l'humanité. Son monde commence là où ma faible vue s'arrête. Or, un matin, toute notre campagne était plongé dans un brouillard extraordinairement épais, et je marchais à tâtons vers la gare. Brusquement, à la hauteur de mes yeux, apparurent deux ailes noires immenses, précédées d'un bec géant, et le tout passa comme l'éclair en poussant un cri de terreur que je souhaite ne plus jamais rien entendre de semblable. Ce cri me hanta tout l'après-midi. Il m'arriva de scruter mon miroir, me demandant ce que j'avais de si révoltant... J'ai finit par comprendre. La frontière entre nos deux mondes avait glissé, à cause du brouillard. Ce corbeau qui croyait voler à son altitude habituelle, avait soudain vu un spectacle bouleversant, contraire pour lui aux lois de la nature. Il avait vu un homme marchant en l'air, au cœur même du monde des corbeaux. Il avait rencontré une manifestation de l'étrangeté la plus absolue qu'un corbeau puisse concevoir : un homme volant... Maintenant, quand il m'aperçoit, d'en haut, il pousse des cris, et je reconnais dans ces cris l'incertitude d'un esprit dont l'univers a été ébranlé. Il n'est plus, il ne sera jamais plus comme les autres corbeaux... ».
Jamais plus comme les autres corbeaux...
Apprendre à voir... un ovni
Nous avons mis le doigt sur quelque chose d'important : des choses évidentes se trouvent peut-être en ce moment même sous nos yeux, sans que nous les remarquions les moins du monde. Comme nous venons de la découvrir, ce que nous appelons réalité est en fait la perception subjective que nous avons des phénomènes. Notre cerveau ne nous autorise qu'un accès extrêmement restreint au monde, à ce qu'il re-connaît. Non seulement voir est une action consciente, mais cette action opère dans un cadre culturel et social étroit.
Or, nous n'avons jamais appris à voir les ovnis !
Rien dans notre environnement social et culturel ne nous a enseigner comment intégrer ces phénomènes. Nous n'avons pas appris à voir ces anomalies. Aussi, lorsque des phénomènes inexpliqués se produisent, comment notre cerveau réagit-il aux informations incompréhensible qu'il reçoit ? L'image que notre cerveau nous propose est-elle représentative de ce qui se trouve devant nos yeux ?
Quelle proportion du phénomène perçoit-on ? Quelle proportion nous échappe ? Comment le découvrir ?
Voilà qui implique encore notre capacité à associer les ovnis à notre représentation de la réalité : ils lui sont extérieurs !
La pluie a cessé depuis peu au-dessus de cette ferme isolée en plein cœur de la Bourgogne. Il n'est pas loin de trois heures du matin, nous sommes vers la mi-octobre 1980. Un feu crépite dans la cheminée devant laquelle sont assis Michel, vingt-six ans, et deux de ses amis. La discussion s'est prolongée tard dans la nuit. Un bruit de fond mécanique provenant de l'extérieur attire leur attention, bientôt suivi par les hurlements d'un chat, celui de la maison, qui a dût sortir un peu plus tôt. Troublés, les trois amis sortent précipitamment voir ce qui se passe. À peine dehors, ils aperçoivent le chat, les poils hérissés et la queue dressée, fixant droit devant lui une lumière rose orangé en forme de demi-lune, située un peu au-dessus de l'horizon. La lumière a les contours très nets d'un disque dont il manquerait la partie supérieure, l'arrondi tourné vers le bas. Michel a le souvenir d'une couleur très proche de celle du soleil lorsqu'il se couche.
« C'est un ovni », propose l'un des garçons. « Non, c'est la lune ! » À peine Michel a-t-il finit sa phrase que la lumière bouge à une vitesse folle vers la gauche et s'arrête net. Devant les trois amis de plus en plus perplexes, elle entame alors une série de déplacement très rapides, saccadés, filant de droite à gauche, puis de gauche à droite, comme en zigzag, tout en s'élevant dans le ciel. Michel est totalement décontenancé
Ça bougeait comme le reflet d'une lampe sur un mur, extrêmement vite ! Trop vite pour être... quelque chose ! Pourtant les contours étaient nets, j'avais le sentiment intense d'observer un objet.
La lumière redescend et atterrit derrière la rangée d'arbres située à une centaine de mètre de la ferme . Derrière les troncs, elle continue légèrement à bouger. Les trois amis distinguent l'objet dont la lumière scintille à travers les arbres. Puis la lumière décolle, maintenant parfaitement ronde, un disque très lumineux, et s'approche des trois jeune gens jusqu'à se placer au-dessus d'eux. Michel est terrorisé. L'expérience est d'un intensité insoutenable. Alors il y a un blanc. Il ne se passe rien, les souvenirs sont confus, comme si Michel ne conservait aucune mémoire de cette période traumatisante. Comme si le temps n'avait pas existé pendant une durée indéfinie.
Je vois distinctement l'objet approcher après s'être élevé au-dessus de la haie d'arbres. Sa couleur est toujours rose orangé, mais ses bords deviennent flous. L'objet paraît net de loin, mais semble de plus en plus flou à mesure qu'il se trouve plus près... Je n'ai aucune idée de sa taille ni de la distance à laquelle il se trouve.
En tout l'observation dure entre trente et quarante minutes.
J'avais eu le réflexe de regarder ma montre, je sais qu'il s'est écoulé du temps, mais voilà, le disque avance, puis j'ai simplement conscience de le voir s'éloigner, sans souvenir précis de ce qui s'est passé entre-temps. Je ne l'ai pas vu faire demi-tour avant de partir...
L'objet recule, s'éloigne dans le ciel, devient blanc, ses bord se précisent, sa taille diminue, puis il part dans le ciel à une vitesse fulgurante.
Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie ! Le plus déstabilisant dans cette expérience a été de douter de ma perception. Je ne pouvais pas croire ce que je voyais. J'ai vu quelque chose qui n'était pas possible ! Et nous étions trois, on en a parler une bonne partie de la nuit. On a vu quelque chose de réel ! C'est ça le plus perturbant... ça me donne encore la chair de poule rien que d'y penser. Mais il me manque une partie de ce qui s'est passé...
[Michel, entretien avec l'auteur, Paris, mars 2006]
Michel fut profondément marqué par cette expérience. Le fait d'avoir été trois à vivre la même chose lui enleva ses derniers doutes sur la réalité de l'observation. Trois hommes... et un chat, qui d'ailleurs n'eut pas l'air de trop apprécier !
Nous avons vu combien la réalité des ovnis est maintenant avérée. Qu'en outre le phénomène montre des caractéristiques intelligentes, et que les performances observées ne peuvent en aucun être celles d'engins fabriqués par l'homme. Alors appelons un chat un chat : ce phénomène est la manifestation d'une intelligence non-humaine. Aussi, cette difficulté que l'on retrouve dans bien des cas – comme dans celui de Michel, ou du témoin de Nancy évoqué en début d'ouvrage – à décrire les détails de l'observation est révélatrice du problème majeur que nous pose le phénomène : les témoins observent une émanation d'un autre monde. Et c'est aussi irréel, incompréhensible et indiscernable pour eux que le serait un exemplaire de la Bible pour des souris gambadant sur le cuir de sa couverture. Ces petites créatures voient tout ce que nous voyons. Elles distinguent les pages de la Bible, les lettres imprimées, elles peuvent même, si l'envie leur en prend, grignoter ce passage d'Ézéchiel : « Je regardais : c'était un vent soufflant du nord, un gros nuage, un feu jaillissant, avec une lueur autour... », elles n'en discerneront rien. Car, comme le dit Aimé Michel à qui j'emprunte cet exemple des souris et du livre, « ce qui fait qu'un livre est livre est à jamais caché à leur vue ». Qu'il s'agisse d'une bible pour une souris, ou d'un ovni pour un homme saisi de stupeur, « nos yeux seuls les voient, et pas notre esprit, qui ne peut pas » (Aimé Michel, Mystérieux objets célestes, p 317-318). Les témoins ne remarquent dans les observations d'ovnis que ce qu'ils re-connaissent.
Se servir de cette fragilité de la perception humaine pour nier la réalité des ovnis est un réflexe que peuvent avoir certains sociologues mal informés sur le sujet. On en revient aux a priori scientifiques examinés plus haut. Ils ne tiennent que tant que l'on ne se penche pas sur les innombrables éléments physiques attestant de l'authenticité du phénomène. Dès que l'on se documente un peu, on observe les pseudo-explications « psychologiques » s'effondrer d'elles-mêmes. Car elles sont inconsistantes et contredisent les faits. Une des caractéristiques de l'« anomalie » que constituent les ovnis est d'être inaccessible au raisonnement, mais en aucun cas imaginaire.
Les témoins voient donc ce qu'ils re-connaissent. C'est un énoncé maintenant courant en physique, les précédents chapitres nous incitent à penser que c'est aussi le cas lors d'observations de phénomènes inexpliqués : l'observateur est partie prenante de l'observation. Le psychisme des témoins est impliqué dans l'observation. Comme le suggère Jacques Vallée, spécialiste du sujet, « les rencontres d'ovnis fournissent un cadre de référence dans lequel la personnalité du témoin se trouve projetée. Comme une film qui vous terrifie ou vous fait pleurer, rire, ou transpirer d'angoisse , l'expérience fait partie de la réalité du témoin » (Jacques Vallée, Confrontation, p 204)
Nous devons être vigilants. Dissocier les caractéristiques physiques de l'observation de la perception qu'en ont les témoins ; et ce n'est pas une mince affaire ! Identifier des points communs dans les récits de témoins aux origines culturelles et sociales différentes peut nous y aider. Explorer ce que nous découvrons sur la nature de l'univers, et sur celle de la conscience, également.
Dans leur ouvrage Le Matin des magiciens, Louis Pauwels et Jacques Bergier évoquèrent cette histoire racontée par l'anthropologue américain Loren Eiseley : « Rencontrer un autre monde, dit-il, n'est pas uniquement un fait imaginaire. Cela peut arriver aux hommes. Aux animaux aussi. Parfois, les frontières glissent ou s'interpénètrent : il suffit d'être là à ce moment. J'ai vu la chose arriver à un corbeau. Ce corbeau-là est mon voisin. Je ne lui ai jamais fait le moindre mal, mais il prend soin de se tenir à la cime des arbres, de voler haut et d'éviter l'humanité. Son monde commence là où ma faible vue s'arrête. Or, un matin, toute notre campagne était plongé dans un brouillard extraordinairement épais, et je marchais à tâtons vers la gare. Brusquement, à la hauteur de mes yeux, apparurent deux ailes noires immenses, précédées d'un bec géant, et le tout passa comme l'éclair en poussant un cri de terreur que je souhaite ne plus jamais rien entendre de semblable. Ce cri me hanta tout l'après-midi. Il m'arriva de scruter mon miroir, me demandant ce que j'avais de si révoltant... J'ai finit par comprendre. La frontière entre nos deux mondes avait glissé, à cause du brouillard. Ce corbeau qui croyait voler à son altitude habituelle, avait soudain vu un spectacle bouleversant, contraire pour lui aux lois de la nature. Il avait vu un homme marchant en l'air, au cœur même du monde des corbeaux. Il avait rencontré une manifestation de l'étrangeté la plus absolue qu'un corbeau puisse concevoir : un homme volant... Maintenant, quand il m'aperçoit, d'en haut, il pousse des cris, et je reconnais dans ces cris l'incertitude d'un esprit dont l'univers a été ébranlé. Il n'est plus, il ne sera jamais plus comme les autres corbeaux... ».
Jamais plus comme les autres corbeaux...
- InvitéInvité
Re: (2006) Extraterrestres l'enquête par Stephane Allix
Lun 08 Nov 2010, 21:16
Deuxième partie
Chapitre 5
« Rencontre extraterrestre » à Harvard
Le campus de l'université de Harvard est baigné de soleil. Entre deux cours, des étudiants déambulent le long d'allées ombragées et bordées de pelouses tandis que d'autres avancent avec détermination vers quelques-uns des nombreux édifices qui parsèment le lieu. L'endroit est spacieux, mais à la différence de la majorité des universités américaines, il reste de taille humaine. L'été s'achève et le feuillage des arbres va commencer à se teinter d'une infinité de nuances de rouge et d'or. Harvard est la plus ancienne université des États-Unis. J'aime l'atmosphère particulière qui règne sur le campus. Mélange de décontraction, d'enthousiasme et d'excellence. Les quelques vingt milles étudiants qui y suivent un enseignement ont à leur disposition des professeurs comptant parmi les plus brillant de leur génération. À titre d'exemple, pas moins de quarante et un prix Nobel font ou ont fait partie du corps enseignant de cette illustre institution.
Encore remué par ma discussion de la veille, je ne prête pas grande attention à l'architecture si particulière des maisons qui composent la partie historique de Cambridge que nous traversons. John Mack marche d'un pas soutenu, échangeant quelques mots avec Karin et moi. Nous arrivons bientôt dans l'enceinte de l'université.
Je ne peux m'empêcher d'être surpris par le grand nombre d'étudiants déjà présents alors que nous pénétrons dans le Boylston Hall, un imposant bâtiment de granit situé au sud du campus, où se tient le symposium intitulé « Esprit, cerveau et comportement ». En gagnant l'auditorium, on croise l'un des organisateurs, un homme souriant au visage rond et jovial, le professeur de neurobiologie Arthur Kravitz. John Mack s'avance pour le saluer. Pour la quatrième fois, ce professeur de l'école de médecine de Harvard réunit des étudiants autour de deux sujets à cheval sur plusieurs disciplines. Cette initiative offre aux élèves la possibilité de débattre d'une manière vivante et dynamique de thèmes liés à leurs études, avec des spécialistes de premier plan. La matinée a été occupé à discourir du problème de la schizophrénie en compagnie du professeur Donald C. Goff. Le sujet de l'après-midi est un peu plus inhabituel, mais il fait salle comble : les « rencontres extraterrestres ». J'attrape un programme et me glisse tout en haut de l'amphithéâtre en compagnie de Karin. Le phénomène y est prudemment présenté comme un état altéré de perception, même si le rédacteur évoque « quelque chose de pas très bien défini ». C'est ce qui s'appelle une tournure diplomatique. À la demande de John Mack, et à titre exceptionnel, j'ai été autorisé à assister à cette séance de travail quelque peu surréaliste.
Ils sont deux à intervenir cet après-midi sur le sujet : John Mack et le professeur de psychologie Richard McNally qui a été amené à utiliser quelques experiencers pour ses propres recherches sur la mémoire. McNally se lance le premier. D'un ton professoral, avec force graphiques et de grands gestes, il entreprend de présenter son explication du phénomène, car il pense en avoir une.
Ces gens ne sont quasiment jamais psychotiques, lâche-t-il en parlant des experiencers, et ils ne nous mentent pas !
Ces point points-là ont été initialement établis par John Mack, et confirmés depuis par de très nombreux tests et études cliniques. Mais au fur et à mesure de son exposé, je comprends que Richard McNally ne travaille pas directement sur le phénomène des « rencontres extraterrestres », mais sur le fonctionnement de la mémoire des personnes ayant subi des traumatismes. Certains psychologues du comportement, dont il fait partie, ont développés l'hypothèse que les traumatismes seraient presque toujours accessibles consciemment. Quelques détails peuvent disparaître, mais pas le souvenir d'ensemble. En conséquence, si lors d'une psychothérapie une personne « récupère » des souvenirs oubliés, il existerait, selon eux, une forte présomption qu'il s'agisse de souvenirs d'évènements imaginaires. Même si ces réminiscences (repressed memories) provoquent des réactions émotionnelles fortes chez les patients. La personne créerait de faux souvenirs (false memories) selon un processus induit d'une manière ou d'une autre par le psychothérapeute.
Par exemple, selon McNally, les victimes avérées d'abus sexuels ne parlent jamais de l'épisode traumatique « non pas parce qu'elles sont incapables de s'en souvenir, mais parce que c'est un terrible secret ». Cela le conduit à affirmer que si un souvenir de viol resurgit lors d'une psychothérapie alors que le patient n'en avait aucun souvenir conscient, il vient probablement d'imaginer ce viol. Pour McNally, l'émotion associée au « souvenir », pour sincère qu'elle puisse être, ne prouverait pas la véracité du souvenir.
Je tiens à souligner cependant qu'il est établi qu'un traumatisme, de par sa violence et son caractère inacceptable, peut parfaitement conduire la victime, dans un processus d'effacement et de dissociation, à oublier tout ou partie de l'épisode traumatique. C'est une mesure de protection inconsciente parfaitement documentée, démontrée et quotidiennement rencontrée par les psychiatres et psychologues de par le monde. L'ensemble des professionnels en médecine mentale sont confrontés jour après jour à des patients ayant subi des traumatismes dont ils ne gardent aucun souvenirs accessibles consciemment. Je pense par exemple aux enfants victimes de conflits et témoins d'atrocités.
Mais comment passe-t-on des abus sexuels dans l'enfance aux « rencontres extraterrestres » ? De la façon suivante : McNally cherchait à prouver qu'une personne peut être émotionnellement affectée par de faux souvenirs. Dans le cas de personnes ayant vécu, ou pensant avoir vécu, un abus sexuel dans leur enfance, il reste toujours un doute sur le fait que ces sujets aient ou non subi ces actes. Si une personne est traumatisée par un souvenir de viol qu'elle ne se rappelle pas avoir subi, comment savoir si l'agression a vraiment eu lieu ? On ne peut en avoir aucune certitude. En outre, la déontologie interdit d'induire un faux souvenir de ce type, même pour une expérience. Il fallait donc à McNally trouver des sujets dont il serait certain que leurs souvenirs ne pouvaient pas être vrais. C'est là qu'il découvrit les experiencers. Voilà des gens, se dit-il, qui auraient recouvré des souvenirs d'évènements traumatiques qui, selon toute logique, ne se sont jamais produits. Démontrer que ces personnes sont quand même sujettes à des réactions émotionnelles fortes, confrontées aux réminiscences de leur rencontres avec des entités non humaines, conforterait son hypothèse. L'expérience impliquait que les sujets ne soient pas mis au courant de la finalité des tests. Les six femmes et quatre hommes recrutés pensaient participer à un programme de recherche destiné à comprendre la nature de leurs expériences traumatiques, alors qu'ils allaient en fait servir de cobayes pour des travaux sans rapport direct avec leurs expériences. Le procédé est indélicat, mais il est déontologique, semble-t-il.
L'étude de McNally a consisté à établir avec une dizaine d'experiencers le récit type d'un « enlèvement ». Mise par écrit, chaque expérience fut enregistrée sur bande par l'équipe de recherche, et récitée d'une voix neutre. On fit ensuite écouter ces bandes aux experiencers en mesurant leurs réactions émotionnelles. La même procédure fut réalisée sur huit personnes hantées par des souvenirs traumatiques « normaux », sans aucun lien avec des « enlèvements extraterrestres ». Les résultats furent frappants : les experiencers montraient une forte réaction psychologique à l'écoute des récits de leur « rencontre extraterrestre ». Leurs réaction étaient aussi importantes sinon plus fortes encore que celles des individus traumatisés par des souvenirs de combats, d'abus sexuels ou d'autres épisodes violents. McNally répète devant nous les conclusions qu'il a déjà formulées six mois plus tôt :
Les gens qui croient sincèrement avoir été enlevés par des extraterrestres montrent toute une gamme de réactions émotionnelles et physiologiques, face à ces souvenirs, qui sont, de façon frappante, identiques à celle de personnes ayant été sincèrement traumatisées lors de combats ou d'évènements d'une même nature.
Pour une immense majorité de psychologues et de médecins travaillant dans le domaine de la santé mentale, cela indique justement que quelque chose de réel s'est produit... Ce point n'est plus mis en doute par grand monde. Sauf par McNally, ou par son élève Susan Clancy, qui à travers une démonstration assez incomplète affirment donc le contraire.
Comment McNally conclut-il que les récits des experiencers sont imaginaires ? Quelle méthode d'évaluation a-t-il utilisée pour juger de la réalité du traumatisme généré par les expériences que traversent ces gens ? Aucune ! Ce que décrivent les experiencers n'est pas possible ; alors il n'est rien arrivé de réel à ces gens ! Cela a peut-être l'apparence du bon sens, mais ce n'est pas très rigoureux de la part d'un psychologue. La détresse de certains experiencers est bien réelle. Et elle est inexplicable ! « Sur les dix sujets étudiés, on a enregistré sur six d'entre eux des réactions physiologiques tellement élevées, comme les battements du cœur, ou des tensions musculaires faciales, qu'ils présentaient tous les symptômes de stress post-traumatique (SSPT) ». Comment expliquer de telles montées émotionnelles chez des patients dont on s'accorde à reconnaître qu'ils sont sincères et sains d'esprit ? Comment les experiencers peuvent-ils être à ce point traumatisés par des souvenirs imaginaires ? N'importe quel psychologue nous dira justement que c'est impossible ! C'est là, pour asseoir son interprétation, que McNally est contraint d'échafauder une explication rationnelle au phénomène des « enlèvements extraterrestres ». L'ennui est qu'il en est incapable, car il doit pour cela ignorer toutes les caractéristiques du phénomène qui contrediraient son hypothèse. Mais peu importe, à défaut d'être recevable parce que démentie par les faits, son « explication » a au moins l'apparence de la rationalité. Encore une surprenante conception de la science.
Ils rêvent avec les yeux ouverts ! Propose-t-il.
McNally garde le silence un court instant. Il aime jouer de ses effets. Les étudiants attendent la suite. Il évoque alors ce que l'on appelle la paralysie du sommeil, moment au cours duquel le corps et le cerveau du dormeur sont temporairement désynchronisés. Ce phénomène intervient lors des periodes REM du sommeil (Rapid Eye Movement, MOR en français pour mouvement oculaire rapide). C'est durant ces périodes que se produisent à des intervalles d'environ une heure à une heure et demi durant la nuit que l'on effectue les rêves les plus riches, ceux dont on se souvient en général. On désigne aussi cette période par le terme de sommeil paradoxal.
Lorsque nous traversons ces phases dites de « sommeil paradoxal », des mécanismes neurologiques bloquent les transmissions entre le cerveau et l'ensemble du corps, nous sommes littéralement paralysés. Cela nous évite notamment de reproduire physiquement les mouvements que nous faisons dans nos rêves, ce qui dans certains cas pourrait être dangereux. Mais lorsque deux cycles de sommeil se chevauchent, il arrive parfois que durant un bref instant notre cerveau se réveille alors que le corps éprouve encore une paralysie totale. C'est un peu comme si alors que notre esprit reprenait conscience, une partie de nous continuait à rêver, et ce en ayant le corps paralysé. Cela peut donner lieu à des formes d'hallucinations assez angoissantes. Ces épisodes ne durent que quelques instants, quelques dizaines de secondes tout au plus, et tout rentre dans l'ordre.
Richard McNally suggère que la paralysie du sommeil, associée à des hallucinations, est à l'origine de ce que traversent les experiencers. Son hypothèse est la suivante : un épisode de paralysie du sommeil provoque une hallucination terrifiante pour le sujet. Ensuite, l'experiencer qui serait, toujours selon McNally, une personne aisément influençable et versée dans la science-fiction ou l'ésotérisme, s'inventerait de manière inconsciente de faux souvenirs de « rencontre extraterrestre » par une sorte d'autosuggestion, et ce, lors de séances de régression hypnotique. L'hypnose est en effet utilisée dans certaines circonstances avec des experiencers dans le but de recouvrer des souvenirs ou parties de souvenirs liés aux expériences, comme John Mack me l'a expliqué. Pour McNally, tous les détails des procédures d'« enlèvement extraterrestre » viendraient donc des croyances populaires, de la télé, des lectures, en somme de la culture américaine sur le sujet.
Que le phénomène ait commencé avant que l'on en parle dans les séries télé est balayé avec désinvolture par le psychologue. Comme le fait que ces expériences soient rapportées à travers le monde entier, dans des pays aux cultures très éloignées de celle des États-Unis.
Nous aurions donc affaire à de banales mais terrifiantes et réelles hallucinations se produisant dans des phases particulières de sommeil et auxquelles les experiencers, des personnes fragiles, voudraient ensuite donner un sens en imaginant autour tout un contexte irréel. C'est cette thèse incomplète que reprend la psychologue Susan Clancy dans ses propres travaux.
McNally se tait. J'ai le sentiment de voir un homme content d'avoir réussi à s'en tirer. Il n'y pas d'autre mot. Je décèle dans les questions de quelques-uns des futurs jeunes neurologues auxquels cet exposé est destiné une certaine frustration. McNally ne semble pas avoir pris la mesure de ce que les experiencers rapportent. Même l'indélicatesse du procédé employé pour obtenir le concours d'une dizaine d'experiencers jette un froid. Karin, qui a fait partie des six femmes de ce groupe, se tourne vers moi.
Aucun de mes souvenirs, me dit-elle, ne m'est revenu lors d'une régression hypnotique. Je me rappelle avec netteté les expériences que j'ai vécues jusqu'à aujourd'hui. Je sais pertinemment que je ne rêvais pas. Je n'ai aucun doute là-dessus.
Chapitre 5
« Rencontre extraterrestre » à Harvard
Le campus de l'université de Harvard est baigné de soleil. Entre deux cours, des étudiants déambulent le long d'allées ombragées et bordées de pelouses tandis que d'autres avancent avec détermination vers quelques-uns des nombreux édifices qui parsèment le lieu. L'endroit est spacieux, mais à la différence de la majorité des universités américaines, il reste de taille humaine. L'été s'achève et le feuillage des arbres va commencer à se teinter d'une infinité de nuances de rouge et d'or. Harvard est la plus ancienne université des États-Unis. J'aime l'atmosphère particulière qui règne sur le campus. Mélange de décontraction, d'enthousiasme et d'excellence. Les quelques vingt milles étudiants qui y suivent un enseignement ont à leur disposition des professeurs comptant parmi les plus brillant de leur génération. À titre d'exemple, pas moins de quarante et un prix Nobel font ou ont fait partie du corps enseignant de cette illustre institution.
Encore remué par ma discussion de la veille, je ne prête pas grande attention à l'architecture si particulière des maisons qui composent la partie historique de Cambridge que nous traversons. John Mack marche d'un pas soutenu, échangeant quelques mots avec Karin et moi. Nous arrivons bientôt dans l'enceinte de l'université.
Je ne peux m'empêcher d'être surpris par le grand nombre d'étudiants déjà présents alors que nous pénétrons dans le Boylston Hall, un imposant bâtiment de granit situé au sud du campus, où se tient le symposium intitulé « Esprit, cerveau et comportement ». En gagnant l'auditorium, on croise l'un des organisateurs, un homme souriant au visage rond et jovial, le professeur de neurobiologie Arthur Kravitz. John Mack s'avance pour le saluer. Pour la quatrième fois, ce professeur de l'école de médecine de Harvard réunit des étudiants autour de deux sujets à cheval sur plusieurs disciplines. Cette initiative offre aux élèves la possibilité de débattre d'une manière vivante et dynamique de thèmes liés à leurs études, avec des spécialistes de premier plan. La matinée a été occupé à discourir du problème de la schizophrénie en compagnie du professeur Donald C. Goff. Le sujet de l'après-midi est un peu plus inhabituel, mais il fait salle comble : les « rencontres extraterrestres ». J'attrape un programme et me glisse tout en haut de l'amphithéâtre en compagnie de Karin. Le phénomène y est prudemment présenté comme un état altéré de perception, même si le rédacteur évoque « quelque chose de pas très bien défini ». C'est ce qui s'appelle une tournure diplomatique. À la demande de John Mack, et à titre exceptionnel, j'ai été autorisé à assister à cette séance de travail quelque peu surréaliste.
Ils sont deux à intervenir cet après-midi sur le sujet : John Mack et le professeur de psychologie Richard McNally qui a été amené à utiliser quelques experiencers pour ses propres recherches sur la mémoire. McNally se lance le premier. D'un ton professoral, avec force graphiques et de grands gestes, il entreprend de présenter son explication du phénomène, car il pense en avoir une.
Ces gens ne sont quasiment jamais psychotiques, lâche-t-il en parlant des experiencers, et ils ne nous mentent pas !
Ces point points-là ont été initialement établis par John Mack, et confirmés depuis par de très nombreux tests et études cliniques. Mais au fur et à mesure de son exposé, je comprends que Richard McNally ne travaille pas directement sur le phénomène des « rencontres extraterrestres », mais sur le fonctionnement de la mémoire des personnes ayant subi des traumatismes. Certains psychologues du comportement, dont il fait partie, ont développés l'hypothèse que les traumatismes seraient presque toujours accessibles consciemment. Quelques détails peuvent disparaître, mais pas le souvenir d'ensemble. En conséquence, si lors d'une psychothérapie une personne « récupère » des souvenirs oubliés, il existerait, selon eux, une forte présomption qu'il s'agisse de souvenirs d'évènements imaginaires. Même si ces réminiscences (repressed memories) provoquent des réactions émotionnelles fortes chez les patients. La personne créerait de faux souvenirs (false memories) selon un processus induit d'une manière ou d'une autre par le psychothérapeute.
Par exemple, selon McNally, les victimes avérées d'abus sexuels ne parlent jamais de l'épisode traumatique « non pas parce qu'elles sont incapables de s'en souvenir, mais parce que c'est un terrible secret ». Cela le conduit à affirmer que si un souvenir de viol resurgit lors d'une psychothérapie alors que le patient n'en avait aucun souvenir conscient, il vient probablement d'imaginer ce viol. Pour McNally, l'émotion associée au « souvenir », pour sincère qu'elle puisse être, ne prouverait pas la véracité du souvenir.
Je tiens à souligner cependant qu'il est établi qu'un traumatisme, de par sa violence et son caractère inacceptable, peut parfaitement conduire la victime, dans un processus d'effacement et de dissociation, à oublier tout ou partie de l'épisode traumatique. C'est une mesure de protection inconsciente parfaitement documentée, démontrée et quotidiennement rencontrée par les psychiatres et psychologues de par le monde. L'ensemble des professionnels en médecine mentale sont confrontés jour après jour à des patients ayant subi des traumatismes dont ils ne gardent aucun souvenirs accessibles consciemment. Je pense par exemple aux enfants victimes de conflits et témoins d'atrocités.
Mais comment passe-t-on des abus sexuels dans l'enfance aux « rencontres extraterrestres » ? De la façon suivante : McNally cherchait à prouver qu'une personne peut être émotionnellement affectée par de faux souvenirs. Dans le cas de personnes ayant vécu, ou pensant avoir vécu, un abus sexuel dans leur enfance, il reste toujours un doute sur le fait que ces sujets aient ou non subi ces actes. Si une personne est traumatisée par un souvenir de viol qu'elle ne se rappelle pas avoir subi, comment savoir si l'agression a vraiment eu lieu ? On ne peut en avoir aucune certitude. En outre, la déontologie interdit d'induire un faux souvenir de ce type, même pour une expérience. Il fallait donc à McNally trouver des sujets dont il serait certain que leurs souvenirs ne pouvaient pas être vrais. C'est là qu'il découvrit les experiencers. Voilà des gens, se dit-il, qui auraient recouvré des souvenirs d'évènements traumatiques qui, selon toute logique, ne se sont jamais produits. Démontrer que ces personnes sont quand même sujettes à des réactions émotionnelles fortes, confrontées aux réminiscences de leur rencontres avec des entités non humaines, conforterait son hypothèse. L'expérience impliquait que les sujets ne soient pas mis au courant de la finalité des tests. Les six femmes et quatre hommes recrutés pensaient participer à un programme de recherche destiné à comprendre la nature de leurs expériences traumatiques, alors qu'ils allaient en fait servir de cobayes pour des travaux sans rapport direct avec leurs expériences. Le procédé est indélicat, mais il est déontologique, semble-t-il.
L'étude de McNally a consisté à établir avec une dizaine d'experiencers le récit type d'un « enlèvement ». Mise par écrit, chaque expérience fut enregistrée sur bande par l'équipe de recherche, et récitée d'une voix neutre. On fit ensuite écouter ces bandes aux experiencers en mesurant leurs réactions émotionnelles. La même procédure fut réalisée sur huit personnes hantées par des souvenirs traumatiques « normaux », sans aucun lien avec des « enlèvements extraterrestres ». Les résultats furent frappants : les experiencers montraient une forte réaction psychologique à l'écoute des récits de leur « rencontre extraterrestre ». Leurs réaction étaient aussi importantes sinon plus fortes encore que celles des individus traumatisés par des souvenirs de combats, d'abus sexuels ou d'autres épisodes violents. McNally répète devant nous les conclusions qu'il a déjà formulées six mois plus tôt :
Les gens qui croient sincèrement avoir été enlevés par des extraterrestres montrent toute une gamme de réactions émotionnelles et physiologiques, face à ces souvenirs, qui sont, de façon frappante, identiques à celle de personnes ayant été sincèrement traumatisées lors de combats ou d'évènements d'une même nature.
Pour une immense majorité de psychologues et de médecins travaillant dans le domaine de la santé mentale, cela indique justement que quelque chose de réel s'est produit... Ce point n'est plus mis en doute par grand monde. Sauf par McNally, ou par son élève Susan Clancy, qui à travers une démonstration assez incomplète affirment donc le contraire.
Comment McNally conclut-il que les récits des experiencers sont imaginaires ? Quelle méthode d'évaluation a-t-il utilisée pour juger de la réalité du traumatisme généré par les expériences que traversent ces gens ? Aucune ! Ce que décrivent les experiencers n'est pas possible ; alors il n'est rien arrivé de réel à ces gens ! Cela a peut-être l'apparence du bon sens, mais ce n'est pas très rigoureux de la part d'un psychologue. La détresse de certains experiencers est bien réelle. Et elle est inexplicable ! « Sur les dix sujets étudiés, on a enregistré sur six d'entre eux des réactions physiologiques tellement élevées, comme les battements du cœur, ou des tensions musculaires faciales, qu'ils présentaient tous les symptômes de stress post-traumatique (SSPT) ». Comment expliquer de telles montées émotionnelles chez des patients dont on s'accorde à reconnaître qu'ils sont sincères et sains d'esprit ? Comment les experiencers peuvent-ils être à ce point traumatisés par des souvenirs imaginaires ? N'importe quel psychologue nous dira justement que c'est impossible ! C'est là, pour asseoir son interprétation, que McNally est contraint d'échafauder une explication rationnelle au phénomène des « enlèvements extraterrestres ». L'ennui est qu'il en est incapable, car il doit pour cela ignorer toutes les caractéristiques du phénomène qui contrediraient son hypothèse. Mais peu importe, à défaut d'être recevable parce que démentie par les faits, son « explication » a au moins l'apparence de la rationalité. Encore une surprenante conception de la science.
Ils rêvent avec les yeux ouverts ! Propose-t-il.
McNally garde le silence un court instant. Il aime jouer de ses effets. Les étudiants attendent la suite. Il évoque alors ce que l'on appelle la paralysie du sommeil, moment au cours duquel le corps et le cerveau du dormeur sont temporairement désynchronisés. Ce phénomène intervient lors des periodes REM du sommeil (Rapid Eye Movement, MOR en français pour mouvement oculaire rapide). C'est durant ces périodes que se produisent à des intervalles d'environ une heure à une heure et demi durant la nuit que l'on effectue les rêves les plus riches, ceux dont on se souvient en général. On désigne aussi cette période par le terme de sommeil paradoxal.
Lorsque nous traversons ces phases dites de « sommeil paradoxal », des mécanismes neurologiques bloquent les transmissions entre le cerveau et l'ensemble du corps, nous sommes littéralement paralysés. Cela nous évite notamment de reproduire physiquement les mouvements que nous faisons dans nos rêves, ce qui dans certains cas pourrait être dangereux. Mais lorsque deux cycles de sommeil se chevauchent, il arrive parfois que durant un bref instant notre cerveau se réveille alors que le corps éprouve encore une paralysie totale. C'est un peu comme si alors que notre esprit reprenait conscience, une partie de nous continuait à rêver, et ce en ayant le corps paralysé. Cela peut donner lieu à des formes d'hallucinations assez angoissantes. Ces épisodes ne durent que quelques instants, quelques dizaines de secondes tout au plus, et tout rentre dans l'ordre.
Richard McNally suggère que la paralysie du sommeil, associée à des hallucinations, est à l'origine de ce que traversent les experiencers. Son hypothèse est la suivante : un épisode de paralysie du sommeil provoque une hallucination terrifiante pour le sujet. Ensuite, l'experiencer qui serait, toujours selon McNally, une personne aisément influençable et versée dans la science-fiction ou l'ésotérisme, s'inventerait de manière inconsciente de faux souvenirs de « rencontre extraterrestre » par une sorte d'autosuggestion, et ce, lors de séances de régression hypnotique. L'hypnose est en effet utilisée dans certaines circonstances avec des experiencers dans le but de recouvrer des souvenirs ou parties de souvenirs liés aux expériences, comme John Mack me l'a expliqué. Pour McNally, tous les détails des procédures d'« enlèvement extraterrestre » viendraient donc des croyances populaires, de la télé, des lectures, en somme de la culture américaine sur le sujet.
Que le phénomène ait commencé avant que l'on en parle dans les séries télé est balayé avec désinvolture par le psychologue. Comme le fait que ces expériences soient rapportées à travers le monde entier, dans des pays aux cultures très éloignées de celle des États-Unis.
Nous aurions donc affaire à de banales mais terrifiantes et réelles hallucinations se produisant dans des phases particulières de sommeil et auxquelles les experiencers, des personnes fragiles, voudraient ensuite donner un sens en imaginant autour tout un contexte irréel. C'est cette thèse incomplète que reprend la psychologue Susan Clancy dans ses propres travaux.
McNally se tait. J'ai le sentiment de voir un homme content d'avoir réussi à s'en tirer. Il n'y pas d'autre mot. Je décèle dans les questions de quelques-uns des futurs jeunes neurologues auxquels cet exposé est destiné une certaine frustration. McNally ne semble pas avoir pris la mesure de ce que les experiencers rapportent. Même l'indélicatesse du procédé employé pour obtenir le concours d'une dizaine d'experiencers jette un froid. Karin, qui a fait partie des six femmes de ce groupe, se tourne vers moi.
Aucun de mes souvenirs, me dit-elle, ne m'est revenu lors d'une régression hypnotique. Je me rappelle avec netteté les expériences que j'ai vécues jusqu'à aujourd'hui. Je sais pertinemment que je ne rêvais pas. Je n'ai aucun doute là-dessus.
- InvitéInvité
Re: (2006) Extraterrestres l'enquête par Stephane Allix
Lun 08 Nov 2010, 21:17
Assis face au étudiants, John Mack semble chercher quelque chose dans sa serviette. Tous les regards sont braqués sur lui. Il redresse la tête vers son auditoire, son regard parcourt l'assistance. Ses premiers mots sonnent presque comme une confidence. Une voix grave, chaude, sûre d'elle.
Je suis très agréablement surpris que nous soyons aujourd'hui réunis ici, dans cette enceinte, pour réfléchir ensemble aux implications des « enlèvements extraterrestres ». Je remercie tout particulièrement Arthur de nous permettre d'en débattre.
John Mack adresse un signe de tête au professeur Arthur Kravitz, resté debout en retrait, ainsi qu'au professeur McNally qui a rejoint sa chaise sur l'estrade.
Maintenant, poursuit John Mack, j'observe que la plupart des hypothèses qui sont proposées ici afin d'expliquer ce que traversent les experiencers font systématiquement abstraction d'un nombre significatif de caractéristiques propres au phénomène. Le professeur McNally évoque un trouble du sommeil. Sa théorie d'un mélange de paralysie du sommeil et d'influence de films de science-fiction me paraît très incomplète. Je ne la trouve pas satisfaisante. Pourquoi ? Je me bornerai à souligné qu'un nombre important de ces expériences se produisent à travers le monde entier, en pleine journée, dans des circonstances où l'experiencer n'est manifestement pas dans une phase de sommeil, comme lorsqu'il est au volant de sa voiture par exemple.
La salle éclate de rire. Le professeur McNally se tortille sur sa chaise. John Mack laisse quelques secondes s'écouler et, posant un regard décontracté sur l'amphithéâtre, poursuit :
En tant que médecin, je suis formé pour faire la distinction entre ce qui est imaginaire, ce qui est du domaine du rêve, de la folie et ce qui est réellement arrivé ! Je suis convaincu aujourd'hui que la source de ces expériences ne se situe pas sur un plan neurophysiologique. Nous avons cherché dans le cerveau, et aucune pathologie n'a pu être identifiée, pas plus que des caractéristiques communes aux enlevés n'ont pu être établies, tant psychologiques que physiques. Alors, s'il n'y a pas de lien avec un dérèglement cérébral, ce phénomène ne nous pose-t-il pas une question fondamentale ?
Les étudiants sont suspendus à ses paroles.
Comment décidez-vous de ce qui est authentique lorsque vous avez affaire à un témoignage humain ? Quelle est la discipline scientifique qui explorerait les récits d'expériences humaines ? Sur quelles base, selon quelle méthodologie décidons-nous de créditer tel rapport et pas tel autre ? Nous devons développer une méthodologie propre lorsque nous travaillons sur la base de témoignages. Il est anormal qu'une expérience particulière soit considérée comme imaginaire, mensongère ou insensée, non pas en raison de ses caractéristiques propres, mais parce qu'elle entre en conflit avec ce que notre société, comme nous-même, considérons comme étant possible, ou réel !
John Mack reformule ce que la psychiatrie reconnaît comme une évidence : « Une conduite sociale déviante ou conflictuelle, non accompagnée d'une perturbation du fonctionnement personnel, ne doit pas être considérée comme un trouble mental ». En d'autres termes, ce n'est pas parce que l'on affirme quelque chose de fou qu'on est nécessairement fou. Ce point est à la base de l'établissement du diagnostic en médecine mentale. John Mack en tire les conclusions :
Ce que rapportent les experiencers n'est pas censé être possible. Et alors ! Est-ce cela qui doit arrêter définitivement notre jugement ? Ne devrions-nous pas plutôt reconnaître que la définition de ce qui est possible est une question de vision du monde, avant de remettre en doute sans aucun examen, arbitrairement, les témoignages de tant de personnes ? La culture décide de ce qui est réel. Ce qui est réel dans notre culture est complètement différent de ce qui est vrai dans la réalité des Indiens d'Amérique, dans la réalité des bouddhistes tibétains, dans celle des Kauna d'Hawaii. Nous avons une certaine idée de ce qui est réel, elle est très limitée et devient de plus en plus limitée au fur et à mesure que passent les siècles. Je considère que la vision du monde que nous avons est arbitraire et mon expérience de médecin me pousse à croire mes patients, bien plus que je ne crois cette vision du monde ? Ils sont bien plus convaincants ! Si nous voulons qualifier quiconque a un point de vue différent du paradigme dominant de psychotique, et d'une certaine façon c'est là où nous en sommes aujourd'hui, alors très bien, mais ce n'est pas le cas ! Rien ne permet d'établir que ces experiencers sont mentalement dérangés.
La salle est fascinée. Malgré leur jeune âge, combien de ces étudiants, au fait des bouleversements fondamentaux qui se préparent dans les disciplines qu'ils étudient, comme la biologie, la neurologie, pressentent que ce professeur de psychiatrie est en train de mettre le doigt sur la véritable question ?
Cliniquement, cette vision du monde ne tient pas. Elle n'est qu'une programmation de mon cerveau, et n'est pas basée sur une connaissance inamovible et établie, sur des soi-disant lois, vous le savez bien, qui ne sont que des émanations de la structure scientifique actuelle ! Enfin... la réalité n'est pas juste ce que nous pensions qu'elle était. Cette vision du monde englobe si peu de chose ! Elle est aujourd'hui tellement incapable d'appréhender la nature de la réalité que nous observons !
Un profond silence règne dans la salle.
Le cours prendra fin après un long jeu de questions-réponses entre John Mack et les élèves. Puis, alors que les étudiants descendent vers l'estrade et que quelques-uns partent déjà vers un autre amphi, un groupe se forme autour du psychiatre. Je suis frappé par les questions qui continuent de fuser, les regards qui s'allument. L'enthousiasme. Leur nombre augmente. Dans quelques années, ces jeunes gens occuperont des postes de chercheurs dans les plus grands laboratoires du monde. Aujourd'hui, ils l'entourent, questionnent ce médecin à l'énergie communicative, parce qu'ils aimeraient comprendre ce curieux problème qui leur a été exposé aujourd'hui. C'est agréable de voir de futurs chercheurs reconnaître, avec une belle intelligence, qu'ils ne savent pas tout sur tout...
Je suis très agréablement surpris que nous soyons aujourd'hui réunis ici, dans cette enceinte, pour réfléchir ensemble aux implications des « enlèvements extraterrestres ». Je remercie tout particulièrement Arthur de nous permettre d'en débattre.
John Mack adresse un signe de tête au professeur Arthur Kravitz, resté debout en retrait, ainsi qu'au professeur McNally qui a rejoint sa chaise sur l'estrade.
Maintenant, poursuit John Mack, j'observe que la plupart des hypothèses qui sont proposées ici afin d'expliquer ce que traversent les experiencers font systématiquement abstraction d'un nombre significatif de caractéristiques propres au phénomène. Le professeur McNally évoque un trouble du sommeil. Sa théorie d'un mélange de paralysie du sommeil et d'influence de films de science-fiction me paraît très incomplète. Je ne la trouve pas satisfaisante. Pourquoi ? Je me bornerai à souligné qu'un nombre important de ces expériences se produisent à travers le monde entier, en pleine journée, dans des circonstances où l'experiencer n'est manifestement pas dans une phase de sommeil, comme lorsqu'il est au volant de sa voiture par exemple.
La salle éclate de rire. Le professeur McNally se tortille sur sa chaise. John Mack laisse quelques secondes s'écouler et, posant un regard décontracté sur l'amphithéâtre, poursuit :
En tant que médecin, je suis formé pour faire la distinction entre ce qui est imaginaire, ce qui est du domaine du rêve, de la folie et ce qui est réellement arrivé ! Je suis convaincu aujourd'hui que la source de ces expériences ne se situe pas sur un plan neurophysiologique. Nous avons cherché dans le cerveau, et aucune pathologie n'a pu être identifiée, pas plus que des caractéristiques communes aux enlevés n'ont pu être établies, tant psychologiques que physiques. Alors, s'il n'y a pas de lien avec un dérèglement cérébral, ce phénomène ne nous pose-t-il pas une question fondamentale ?
Les étudiants sont suspendus à ses paroles.
Comment décidez-vous de ce qui est authentique lorsque vous avez affaire à un témoignage humain ? Quelle est la discipline scientifique qui explorerait les récits d'expériences humaines ? Sur quelles base, selon quelle méthodologie décidons-nous de créditer tel rapport et pas tel autre ? Nous devons développer une méthodologie propre lorsque nous travaillons sur la base de témoignages. Il est anormal qu'une expérience particulière soit considérée comme imaginaire, mensongère ou insensée, non pas en raison de ses caractéristiques propres, mais parce qu'elle entre en conflit avec ce que notre société, comme nous-même, considérons comme étant possible, ou réel !
John Mack reformule ce que la psychiatrie reconnaît comme une évidence : « Une conduite sociale déviante ou conflictuelle, non accompagnée d'une perturbation du fonctionnement personnel, ne doit pas être considérée comme un trouble mental ». En d'autres termes, ce n'est pas parce que l'on affirme quelque chose de fou qu'on est nécessairement fou. Ce point est à la base de l'établissement du diagnostic en médecine mentale. John Mack en tire les conclusions :
Ce que rapportent les experiencers n'est pas censé être possible. Et alors ! Est-ce cela qui doit arrêter définitivement notre jugement ? Ne devrions-nous pas plutôt reconnaître que la définition de ce qui est possible est une question de vision du monde, avant de remettre en doute sans aucun examen, arbitrairement, les témoignages de tant de personnes ? La culture décide de ce qui est réel. Ce qui est réel dans notre culture est complètement différent de ce qui est vrai dans la réalité des Indiens d'Amérique, dans la réalité des bouddhistes tibétains, dans celle des Kauna d'Hawaii. Nous avons une certaine idée de ce qui est réel, elle est très limitée et devient de plus en plus limitée au fur et à mesure que passent les siècles. Je considère que la vision du monde que nous avons est arbitraire et mon expérience de médecin me pousse à croire mes patients, bien plus que je ne crois cette vision du monde ? Ils sont bien plus convaincants ! Si nous voulons qualifier quiconque a un point de vue différent du paradigme dominant de psychotique, et d'une certaine façon c'est là où nous en sommes aujourd'hui, alors très bien, mais ce n'est pas le cas ! Rien ne permet d'établir que ces experiencers sont mentalement dérangés.
La salle est fascinée. Malgré leur jeune âge, combien de ces étudiants, au fait des bouleversements fondamentaux qui se préparent dans les disciplines qu'ils étudient, comme la biologie, la neurologie, pressentent que ce professeur de psychiatrie est en train de mettre le doigt sur la véritable question ?
Cliniquement, cette vision du monde ne tient pas. Elle n'est qu'une programmation de mon cerveau, et n'est pas basée sur une connaissance inamovible et établie, sur des soi-disant lois, vous le savez bien, qui ne sont que des émanations de la structure scientifique actuelle ! Enfin... la réalité n'est pas juste ce que nous pensions qu'elle était. Cette vision du monde englobe si peu de chose ! Elle est aujourd'hui tellement incapable d'appréhender la nature de la réalité que nous observons !
Un profond silence règne dans la salle.
Le cours prendra fin après un long jeu de questions-réponses entre John Mack et les élèves. Puis, alors que les étudiants descendent vers l'estrade et que quelques-uns partent déjà vers un autre amphi, un groupe se forme autour du psychiatre. Je suis frappé par les questions qui continuent de fuser, les regards qui s'allument. L'enthousiasme. Leur nombre augmente. Dans quelques années, ces jeunes gens occuperont des postes de chercheurs dans les plus grands laboratoires du monde. Aujourd'hui, ils l'entourent, questionnent ce médecin à l'énergie communicative, parce qu'ils aimeraient comprendre ce curieux problème qui leur a été exposé aujourd'hui. C'est agréable de voir de futurs chercheurs reconnaître, avec une belle intelligence, qu'ils ne savent pas tout sur tout...
- InvitéInvité
Re: (2006) Extraterrestres l'enquête par Stephane Allix
Lun 08 Nov 2010, 21:21
Deuxième partie
Chapitre 13 (extraits)
Du cosmos à l'infiniment petit
Lors de nos discussion, Karin m'avait dit :
Je pense que la seule chose qui soit limitée ici, c'est notre compréhension de ce qu'est la réalité. Je ne crois pas que ce soit l'univers qui n'ait pas de sens, c'est plutôt nous qui ne le comprenons pas...
Je vous propose de faire le point sur ce que nous savons de l'univers qui nous entoure, sur la matière, le temps et l'espace. Pour cela il nous faut revenir un peu en arrière.
Blaise Pascal écrivit, il y a près de trois siècles et demi, un court texte qui me marqua profondément tant il donnait une description vertigineuse de la véritable mesure de l'homme. À sa lecture, j'avais été instantanément aspiré par les images que faisaient naître dans mon esprit les phrases de l'écrivain. Je me souviens même de l'endroit où j'ai découvert pour la première fois ce passage des Pensées alors que j'étais adolescent. En le feuilletant à nouveau aujourd'hui, je le trouve toujours très évocateur.
« Disproportion de l'homme. […] Que l'homme contemple donc la nature entière dans sa haute et pleine majesté, qu'il éloigne sa vue des objets bas qui l'environnent. Qu'il regarde cette éclatante lumière, mise comme une lampe éternelle pour éclairer l'univers, que la terre lui paraisse comme un point au prix du vaste tour que cet astre décrit et qu'il s'étonne de ce que ce vaste tour lui-même n'est qu'une pointe très délicate à l'égard de celui que les astres qui roulent dans le firmament embrassent. Mais si notre vue s'arrête là, que l'imagination passe outre ; elle se lassera plutôt de concevoir, que la nature de fournir. Tout ce monde visible n'est qu'un trait imperceptible dans l'ample sein de la nature. […] Mais pour lui présenter un autre prodige aussi étonnant, qu'il recherche dans ce qu'il connaît les choses les plus délicates. Qu'un ciron [acarien considéré alors comme le plus petit animal existant] lui offre dans la petitesse de son corps des parties incomparablement plus petites, des jambes avec des jointures, des veines dans ces jambes, du sang dans ces veines, des humeurs dans ce sang, des gouttes dans ces humeurs, des vapeurs dans ces gouttes ; que, divisant encore ces dernières choses, il épuise ses forces en ses conceptions, et que le dernier objet où il peut arriver soit maintenant celui de notre discours ; il pensera peut-être que c'est là l'extrême petitesse de la nature. Je veux lui faire voir là-dedans un abîme nouveau. Je lui veux peindre non seulement l'univers visible, mais l'immensité que l'on peut concevoir de la nature, dans l'enceinte de ce raccourci d'atome. Qu'il y voit une infinité d'univers, dont chacun a son firmament, ses planètes, sa terre, en la même proportion que le monde visible ; dans cette terre, des animaux, et enfin des cirons, dans lesquels il trouvera ce que les premiers ont donné. »
Combien de fois avez-vous tenté de visualiser ces mondes du cosmos ou de l'infiniment petit ? Juste pour vous, sans nécessairement en passer par des livres scientifiques, comme un jeu sans conséquence, un instant de rêverie, d'imagination, pour voir jusqu'où vous pourriez aller. […] le talent de Pascal nous rend palpable le vertige des changements d'échelle que permettait la démesure de notre monde. N'est-ce pas étonnant ? Lorsque nous avons la curiosité de nous interroger, nous imaginons la réalité sur un même modèle d'univers, simplement à des échelles différentes. Et ce qui rendrait sa perception difficile serait simplement lié aux difficultés que nous pose l'accès à ces échelles. Il est révélateur que nous imaginions encore la réalité comme le philosophe le fit voilà plus de trois siècles.
Partons pour l'infiniment petit, non plus en imagination mais avec un puissant microscope et quelques physiciens pour compagnons. À l'école, nous manipulions ces billes aux couleurs différentes symbolisant des atomes et dont l'assemblage composait des molécules. On nous expliquait que la matière était constituée de différents éléments construits selon un modèle de Meccano. On pouvait toucher ces billes, défaire un assemblage pour en construire un nouveau. Enlevez trois boules rouges, vous avez une molécule d'hydrogène, ajoutez-en deux vertes, voilà du carbone. Ces billes colorées de notre enfance ont donné incidemment une consistance à la matière.
Plongeons à l'intérieur de ces billes. La matière est composée de particules. Nous utilisons le concept de « particule » pour décrire, en physique, ce qui compose notre monde, le cosmos comme nous-même. L'idée que la matière soit constituée de parties, plutôt que d'une sorte de substance compacte, germa dans l'esprit de quelques philosophes grecs de l'Antiquité. Démocrite, Épicure ou Lucrèce eurent en la matière une jolie intuition : celle des atomes. Puis nous en restâmes là plus de deux mille ans, jusqu'au moment où la chimie ressortit l'idée de l'atome comme constituant élémentaire de la matière. Les molécules, en chimie, représentent des groupes d'atomes établis selon différents assemblages. Les molécules constituent la plus petite quantité de matière d'un élément donné.
L'atome quant à lui, est un assemblage de trois particules : deux sortes de quarks et l'électron. Les quarks up et les quarks down s'assemblent par trois pour former les protons et les neutrons. Protons et neutrons composent le noyau de l'atome autour duquel se trouve les électrons. Sans entrer plus avant dans l'inventaire technique des différentes sortes de particules que nous connaissais à ce jour, c'est au niveau des quarks et des électrons que nous avons atteint les limites de nos capacités actuelles d'observation. […] Quarks et électrons constituent, pour l'heure, notre infiniment petit : l'univers des particules dites « élémentaires ».
Nous voici dans un monde totalement fascinant. Les Grecs seraient ébahis de découvrir la répartition des différentes particules qui composent l'atome. Pour eux, l'atome était une sorte de grain ultime de matière, plein donc. Or, entre le noyau et l'électron, il n'y a rien, c'est le vide complet. Pour bien saisir la dimension prodigieuse de ce vide, prenons un exemple concret : la distance séparant le noyau central des électrons qui tournent autour est environ cent mille fois plus grande que le noyau lui-même. Si le noyau de notre atome avait la taille d'un tête d'épingle, les électrons évolueraient dans une sphère de... deux cents mètres de diamètre ! […]
Attention à nouveau ici, quand j'évoque la taille de l'électron, je veux parler de la mesure limite actuelle et provisoire donnée par nos moyens d'investigation. Les physiciens n'ont pas mesuré la taille de l'électron. En revanche, la précision extrême des mesures que nous atteignons néanmoins nous montre que le monde qui nous entoure est constitué d'atomes, qui sont eux-mêmes composés essentiellement de vide.
Nous vivons dans un monde plein de vide. Mais comment se fait-il que les objets, que la matière soit solide ? Car si vous posez la main contre un mur, vous rencontrez un objet consistant. […] Il se trouve donc que nous pouvons nous déplacer sans craindre de traverser les cloisons de notre appartement ou de passer au travers des éléments composant l'univers familier qui est la nôtre. Étrangement, cela n'est pas dû au fait que les murs, le plancher ou les trottoirs soient durs et remplis de matière compacte – car, nous venons de le voir, ils ne le sont pas ! – mais plutôt parce qu'ils ne cessent de nous repousser.
D'une certaine manière, nous n'entrons jamais en contact avec quoi que ce soit. Une force invisible maintient un intervalle infime entre notre peau et l'objet touché : un champ électromagnétique surpuissant. […]
Ce qui nous repousse est appelé « force électromagnétique ». C'est une force considérable, soit attractive, soit répulsive. Son action essentielle est de maintenir la stabilité à l'intérieur de l'atome. En effet, le noyau de l'atome renferme une charge positive alors que l'électron est négatif. Or, chacun de ces éléments possède un masse absolument prodigieuse par rapport à son volume. L'atome est un espace étrange : il est vide mais capable de produire des forces considérables. Rappelons qu'à la masse d'un objet correspond une énergie proportionnelle. C'est la fameuse formule E=mc2.Pour utiliser à nouveau l'image de notre tête d'épingle, si le noyau d'un atome avait cette taille, c'est-à-dire à peine un millimètre de diamètre, il pèserait... deux millions de tonnes ! Nous sommes dans des proportions qui dépassent l'entendement. La puissance de la force électromagnétique stabilise donc l'interaction des particules et les orbites de électrons par rapport au noyau. On peut également dire qu'elle colle entre eux les constituants de l'atome. Ce que nos sens et notre habitude perçoivent comme du plein est en fait l'action d'une force invisible surpuissante, la force électromagnétique.
La surface dure et résistante des choses, des objets comme des êtres, est en fait le champ de force d'une structure faite essentiellement de vide. Un champ de force qui absorbe et réémet les particules de lumière, les photons, et apparaît ainsi plein à notre échelle. Cette force donne aux combinaisons moléculaires, aux protéines et jusqu'à toutes ces choses qui composent notre environnement leur forme et leur stabilité. Les montagnes, les arbres, les êtres vivants, vous et moi devons notre configuration pérenne à cette puissance stabilisatrice qu'est la force électromagnétique.
Nous connaissons quatre forces à l'œuvre dans l'univers. Sans elles, rien n'existerait. À l'intérieur du noyau de l'atome, la première, la force nucléaire, maintient entre elles les particules qui composent ce noyau, protons, neutrons et à l'intérieur d'eux, les quarks. Elle est associé à la deuxième, la force faible. Autour du noyau, nous venons de voir que la troisième force, la force électromagnétique, assure la stabilité de l'atome. Enfin à l'échelle macroscopique, nous trouvons la quatrième, la force gravitationnelle. C'est elle qui fait tomber la pomme sur la tête de Newton en même temps qu'elle permet la stabilité des orbites, la course des planètes autour du soleil, celle du système solaire dans la Voie lactée et celle des galaxie dans l'univers.
Des grains élémentaires de matière, des forces qui les agencent, du vide, vous pensez être arrivé dans le secret de la réalité ? Il est vrai que nous avons là un modèle d'univers qui fonctionne à merveille. Une belle mécanique faite de particules et de forces, de points dans l'espace, qui suivent des trajectoires. Descartes, pour qui tout phénomène physique devait pouvoir être expliqué par des procédés simples s'attachant à la description de la position, de la forme et du mouvement de l'objet observé, n'est pas contredit. Vous me voyez presque embarrassé de devoir vous annoncer qu'il faut poursuivre notre exploration , tant la tentation est grande d'ériger ce modèle mécanique en une sorte d'absolu.
Mais ce que la physique découvre depuis près d'un siècle remet l'ensemble de ce modèle en question. Car ce que vous avez découvert dans les pages qui précèdent est un simple modèle, précurseur voilà quelques siècles, obsolète aujourd'hui.
Pourtant, toute notre idée de la réalité est bâtie sur ce schéma mécanique, car, plus qu'un simple outil de découverte, ce modèle constitue notre paradigme – le voilà donc – la base de notre vision du monde. Pour reprendre les mots de David Bohm, « un paradigme n'est pas simplement une théorie scientifique particulière mais toute une méthode de travail, de réflexion, de communication et de perception intellectuelle ». […]
Chapitre 13 (extraits)
Du cosmos à l'infiniment petit
Lors de nos discussion, Karin m'avait dit :
Je pense que la seule chose qui soit limitée ici, c'est notre compréhension de ce qu'est la réalité. Je ne crois pas que ce soit l'univers qui n'ait pas de sens, c'est plutôt nous qui ne le comprenons pas...
Je vous propose de faire le point sur ce que nous savons de l'univers qui nous entoure, sur la matière, le temps et l'espace. Pour cela il nous faut revenir un peu en arrière.
Blaise Pascal écrivit, il y a près de trois siècles et demi, un court texte qui me marqua profondément tant il donnait une description vertigineuse de la véritable mesure de l'homme. À sa lecture, j'avais été instantanément aspiré par les images que faisaient naître dans mon esprit les phrases de l'écrivain. Je me souviens même de l'endroit où j'ai découvert pour la première fois ce passage des Pensées alors que j'étais adolescent. En le feuilletant à nouveau aujourd'hui, je le trouve toujours très évocateur.
« Disproportion de l'homme. […] Que l'homme contemple donc la nature entière dans sa haute et pleine majesté, qu'il éloigne sa vue des objets bas qui l'environnent. Qu'il regarde cette éclatante lumière, mise comme une lampe éternelle pour éclairer l'univers, que la terre lui paraisse comme un point au prix du vaste tour que cet astre décrit et qu'il s'étonne de ce que ce vaste tour lui-même n'est qu'une pointe très délicate à l'égard de celui que les astres qui roulent dans le firmament embrassent. Mais si notre vue s'arrête là, que l'imagination passe outre ; elle se lassera plutôt de concevoir, que la nature de fournir. Tout ce monde visible n'est qu'un trait imperceptible dans l'ample sein de la nature. […] Mais pour lui présenter un autre prodige aussi étonnant, qu'il recherche dans ce qu'il connaît les choses les plus délicates. Qu'un ciron [acarien considéré alors comme le plus petit animal existant] lui offre dans la petitesse de son corps des parties incomparablement plus petites, des jambes avec des jointures, des veines dans ces jambes, du sang dans ces veines, des humeurs dans ce sang, des gouttes dans ces humeurs, des vapeurs dans ces gouttes ; que, divisant encore ces dernières choses, il épuise ses forces en ses conceptions, et que le dernier objet où il peut arriver soit maintenant celui de notre discours ; il pensera peut-être que c'est là l'extrême petitesse de la nature. Je veux lui faire voir là-dedans un abîme nouveau. Je lui veux peindre non seulement l'univers visible, mais l'immensité que l'on peut concevoir de la nature, dans l'enceinte de ce raccourci d'atome. Qu'il y voit une infinité d'univers, dont chacun a son firmament, ses planètes, sa terre, en la même proportion que le monde visible ; dans cette terre, des animaux, et enfin des cirons, dans lesquels il trouvera ce que les premiers ont donné. »
Combien de fois avez-vous tenté de visualiser ces mondes du cosmos ou de l'infiniment petit ? Juste pour vous, sans nécessairement en passer par des livres scientifiques, comme un jeu sans conséquence, un instant de rêverie, d'imagination, pour voir jusqu'où vous pourriez aller. […] le talent de Pascal nous rend palpable le vertige des changements d'échelle que permettait la démesure de notre monde. N'est-ce pas étonnant ? Lorsque nous avons la curiosité de nous interroger, nous imaginons la réalité sur un même modèle d'univers, simplement à des échelles différentes. Et ce qui rendrait sa perception difficile serait simplement lié aux difficultés que nous pose l'accès à ces échelles. Il est révélateur que nous imaginions encore la réalité comme le philosophe le fit voilà plus de trois siècles.
Partons pour l'infiniment petit, non plus en imagination mais avec un puissant microscope et quelques physiciens pour compagnons. À l'école, nous manipulions ces billes aux couleurs différentes symbolisant des atomes et dont l'assemblage composait des molécules. On nous expliquait que la matière était constituée de différents éléments construits selon un modèle de Meccano. On pouvait toucher ces billes, défaire un assemblage pour en construire un nouveau. Enlevez trois boules rouges, vous avez une molécule d'hydrogène, ajoutez-en deux vertes, voilà du carbone. Ces billes colorées de notre enfance ont donné incidemment une consistance à la matière.
Plongeons à l'intérieur de ces billes. La matière est composée de particules. Nous utilisons le concept de « particule » pour décrire, en physique, ce qui compose notre monde, le cosmos comme nous-même. L'idée que la matière soit constituée de parties, plutôt que d'une sorte de substance compacte, germa dans l'esprit de quelques philosophes grecs de l'Antiquité. Démocrite, Épicure ou Lucrèce eurent en la matière une jolie intuition : celle des atomes. Puis nous en restâmes là plus de deux mille ans, jusqu'au moment où la chimie ressortit l'idée de l'atome comme constituant élémentaire de la matière. Les molécules, en chimie, représentent des groupes d'atomes établis selon différents assemblages. Les molécules constituent la plus petite quantité de matière d'un élément donné.
L'atome quant à lui, est un assemblage de trois particules : deux sortes de quarks et l'électron. Les quarks up et les quarks down s'assemblent par trois pour former les protons et les neutrons. Protons et neutrons composent le noyau de l'atome autour duquel se trouve les électrons. Sans entrer plus avant dans l'inventaire technique des différentes sortes de particules que nous connaissais à ce jour, c'est au niveau des quarks et des électrons que nous avons atteint les limites de nos capacités actuelles d'observation. […] Quarks et électrons constituent, pour l'heure, notre infiniment petit : l'univers des particules dites « élémentaires ».
Nous voici dans un monde totalement fascinant. Les Grecs seraient ébahis de découvrir la répartition des différentes particules qui composent l'atome. Pour eux, l'atome était une sorte de grain ultime de matière, plein donc. Or, entre le noyau et l'électron, il n'y a rien, c'est le vide complet. Pour bien saisir la dimension prodigieuse de ce vide, prenons un exemple concret : la distance séparant le noyau central des électrons qui tournent autour est environ cent mille fois plus grande que le noyau lui-même. Si le noyau de notre atome avait la taille d'un tête d'épingle, les électrons évolueraient dans une sphère de... deux cents mètres de diamètre ! […]
Attention à nouveau ici, quand j'évoque la taille de l'électron, je veux parler de la mesure limite actuelle et provisoire donnée par nos moyens d'investigation. Les physiciens n'ont pas mesuré la taille de l'électron. En revanche, la précision extrême des mesures que nous atteignons néanmoins nous montre que le monde qui nous entoure est constitué d'atomes, qui sont eux-mêmes composés essentiellement de vide.
Nous vivons dans un monde plein de vide. Mais comment se fait-il que les objets, que la matière soit solide ? Car si vous posez la main contre un mur, vous rencontrez un objet consistant. […] Il se trouve donc que nous pouvons nous déplacer sans craindre de traverser les cloisons de notre appartement ou de passer au travers des éléments composant l'univers familier qui est la nôtre. Étrangement, cela n'est pas dû au fait que les murs, le plancher ou les trottoirs soient durs et remplis de matière compacte – car, nous venons de le voir, ils ne le sont pas ! – mais plutôt parce qu'ils ne cessent de nous repousser.
D'une certaine manière, nous n'entrons jamais en contact avec quoi que ce soit. Une force invisible maintient un intervalle infime entre notre peau et l'objet touché : un champ électromagnétique surpuissant. […]
Ce qui nous repousse est appelé « force électromagnétique ». C'est une force considérable, soit attractive, soit répulsive. Son action essentielle est de maintenir la stabilité à l'intérieur de l'atome. En effet, le noyau de l'atome renferme une charge positive alors que l'électron est négatif. Or, chacun de ces éléments possède un masse absolument prodigieuse par rapport à son volume. L'atome est un espace étrange : il est vide mais capable de produire des forces considérables. Rappelons qu'à la masse d'un objet correspond une énergie proportionnelle. C'est la fameuse formule E=mc2.Pour utiliser à nouveau l'image de notre tête d'épingle, si le noyau d'un atome avait cette taille, c'est-à-dire à peine un millimètre de diamètre, il pèserait... deux millions de tonnes ! Nous sommes dans des proportions qui dépassent l'entendement. La puissance de la force électromagnétique stabilise donc l'interaction des particules et les orbites de électrons par rapport au noyau. On peut également dire qu'elle colle entre eux les constituants de l'atome. Ce que nos sens et notre habitude perçoivent comme du plein est en fait l'action d'une force invisible surpuissante, la force électromagnétique.
La surface dure et résistante des choses, des objets comme des êtres, est en fait le champ de force d'une structure faite essentiellement de vide. Un champ de force qui absorbe et réémet les particules de lumière, les photons, et apparaît ainsi plein à notre échelle. Cette force donne aux combinaisons moléculaires, aux protéines et jusqu'à toutes ces choses qui composent notre environnement leur forme et leur stabilité. Les montagnes, les arbres, les êtres vivants, vous et moi devons notre configuration pérenne à cette puissance stabilisatrice qu'est la force électromagnétique.
Nous connaissons quatre forces à l'œuvre dans l'univers. Sans elles, rien n'existerait. À l'intérieur du noyau de l'atome, la première, la force nucléaire, maintient entre elles les particules qui composent ce noyau, protons, neutrons et à l'intérieur d'eux, les quarks. Elle est associé à la deuxième, la force faible. Autour du noyau, nous venons de voir que la troisième force, la force électromagnétique, assure la stabilité de l'atome. Enfin à l'échelle macroscopique, nous trouvons la quatrième, la force gravitationnelle. C'est elle qui fait tomber la pomme sur la tête de Newton en même temps qu'elle permet la stabilité des orbites, la course des planètes autour du soleil, celle du système solaire dans la Voie lactée et celle des galaxie dans l'univers.
Des grains élémentaires de matière, des forces qui les agencent, du vide, vous pensez être arrivé dans le secret de la réalité ? Il est vrai que nous avons là un modèle d'univers qui fonctionne à merveille. Une belle mécanique faite de particules et de forces, de points dans l'espace, qui suivent des trajectoires. Descartes, pour qui tout phénomène physique devait pouvoir être expliqué par des procédés simples s'attachant à la description de la position, de la forme et du mouvement de l'objet observé, n'est pas contredit. Vous me voyez presque embarrassé de devoir vous annoncer qu'il faut poursuivre notre exploration , tant la tentation est grande d'ériger ce modèle mécanique en une sorte d'absolu.
Mais ce que la physique découvre depuis près d'un siècle remet l'ensemble de ce modèle en question. Car ce que vous avez découvert dans les pages qui précèdent est un simple modèle, précurseur voilà quelques siècles, obsolète aujourd'hui.
Pourtant, toute notre idée de la réalité est bâtie sur ce schéma mécanique, car, plus qu'un simple outil de découverte, ce modèle constitue notre paradigme – le voilà donc – la base de notre vision du monde. Pour reprendre les mots de David Bohm, « un paradigme n'est pas simplement une théorie scientifique particulière mais toute une méthode de travail, de réflexion, de communication et de perception intellectuelle ». […]
- InvitéInvité
Re: (2006) Extraterrestres l'enquête par Stephane Allix
Lun 08 Nov 2010, 21:24
Chapitre 14 (extraits)
Ondes et énergie : la révolution
En fait, voilà près d'un siècle que nous sommes entrés dans un changement de paradigme. Le processus est assez long. Il peut prendre encore quelques décennies. Changer de paradigme signifie que nos théories scientifiques sont bien sûr en train d'évoluer en profondeur, cela implique également que nos perceptions, notre vision des choses, notre façon d'en parler, et sans doute jusqu'à nos comportements en tant qu'êtres humains, vont en être affectés. La belle horloge a commencé à vaciller il y a plus de cent ans. Je vous invite à découvrir pourquoi.
« À la fin du siècle dernier, donc la quasi-totalité des phénomènes physiques relevaient de deux types d'explication : soit de la théorie de l'électromagnétisme de Maxwell, qui rendait compte des effets magnétiques, des interférences lumineuses, etc. ; soit de la théorie de l'attraction universelle de Newton, base de la mécanique, et plus particulièrement de l'astronomie. Après s'être affrontées, ces deux théories s'étaient finalement partagé les divers domaines de la physique en créant les notions fondamentales d'onde et de corpuscule. (Sven Ortoli et Jean-Pierre Pharabod, Le cantique des quantiques) »Schématiquement, les corpuscules représentent des objets, des points, des grains de matière, constituants ultimes de matière. Les ondes, elles, symbolisent la façon dont l'énergie et l'information se transmettent dans la matière. […]
Une onde a besoin d'un support pour transmettre énergie et information. Le son, par exemple, est une onde qui se propage dan l'air. Une onde correspondant à une succession de variations de pression du milieu dans lequel elle se propage. […] C'est pour cette raison simple que personne ne vous entendra crier dans l'espace interstellaire : il ne s'y trouve aucune matière à travers laquelle vos cris puissent se propager.
Il y a donc un bon siècle, tout semble aller pour le mieux dans un monde où les physiciens rencontrent soit des corpuscules, soit des ondes. « Bien assise sur cette dichotomie, la physique dite « classique » (par opposition à ce qui deviendra la physique « quantique ») fonctionnait à la satisfaction générale, à quelques rares détails près. » Ce sont quelques-uns de ces détails qui vont être à l'origine d'une des plus grandes révolutions scientifiques ; révolution au cœur de laquelle nous nous trouvons aujourd'hui encore.
Un de ces « détails » d'ailleurs est continuellement sous vos yeux ! Vous ne voyez pas ? La lumière ! Ne parle-t-on pas d'« ondes lumineuses » ? Et d'où nous provient cette lumière pour l'essentiel ? Du soleil. […] Comment franchit-elle donc le cosmos sans aucun support dans lequel se propager, alors qu'entre le soleil et nous, il y a cent cinquante millions de kilomètres … de vide ! […]
C'est Max Planck, en 1900, qui proposa le premier l'hypothèse que les ondes émises par la chaleur d'un corps puissent se propager non pas de façon continue, mais sous forme... de petit paquets. Le plus significatif est qu'il n'y croit pas lui-même. Cela n'a pas de sens : le transfert d'énergie, d'information, se faisant de façon discontinue ! Une onde discontinue ? Une onde séquencée en paquets ! Que les échanges d'énergie et d'information, de nature ondulatoire , se fassent par petits paquets de quantité définie, des quanta d'énergie, va à l'encontre de toutes les lois de la physique. Les caractéristiques d'un objet ne peuvent pas se transformer en objet […]
Avec les années, nombre d'expériences et de nouvelles hypothèses vont progressivement imposer cette idée du quantum d'énergie (quanta au pluriel) et, comme le propre de la science est de construire des modèles à partir des expériences qu'elle est mesure de reproduire, il va bien falloir construire un nouveau modèle, qui, en l'occurrence, ne peut plus être une simple amélioration du précédent.
Et cela ne s'arrête pas là. Car si une onde peut, comme c'est le cas avec les photons, se voir associer les propriétés d'un corpuscule, l'inverse ne serait-il pas vrai ? Un objet pourrait-il avoir les caractéristiques d'un onde ? La question est posée en 1923 par un français, Louis de Broglie. Et la réponse, dont la preuve expérimentale arrivera quelques années plus tard, est positive ! En d'autres termes, les particules, les corpuscules de matière, possèdent une nature... ondulatoire. […]
Les ondes sont aussi des grains de matière ! Et les grains de matières sont également des ondes ! En somme, on ne peut plus vraiment parler d'objet ni d'onde. Il faudrait pouvoir élaborer un concept qui intègre ces deux caractéristiques en même temps. […]
[La nature n'est pas constituée de corps similaires à ceux qui nous entourent, en simplement plus petit.]
Les physiciens comme David Bohm évoquent un « paquet d'ondes ». « Un paquet d'onde se compose d'un groupe d'ondes possédant toutes les longueurs approchantes. Ces ondes vont se combiner dans une petite zone de l'espace pour produire une grande perturbation, tandis qu'en dehors de cette zone leur intensité est négligeable. Le paquet d'ondes évoque donc un modèle de particule fondé sur le concept ondulatoire. » (David Bohm et F. David Peat, La conscience et l'univers).
Cela conduit à admettre que les particules n'ont pas, en dehors du moment où on les observe, d'existence définie par un point dans l'espace. Plutôt qu'un point, le paquet d'onde représente des amplitudes d'existence. Un nombre gigantesque de positions, une sorte de surimpression simultanée d'une infinité d'états.
Chapitre 15 (extrait)
L'expansion du petit poisson rouge
[…] La mécanique quantique révolutionne l'idée que nous nous étions toujours faite de la réalité objective des choses. Elle permet de prédire des mesures résultant d'un interaction avec une précision extrême, mais ne dit rien sur la nature profonde du monde quantique . C'est donc seulement en effectuant une mesure que l'on observe une particule, action par laquelle on affecte irrémédiablement cette particule. En dehors de cette mesure, nous savons qu'elle n'est pas quelque part, sur un point ou une trajectoire précis, mais que l'ensemble de ses positions coexistent. Encore une fois, est-ce le fait d'observer qui donne une existence aux choses ?
Mais alors, qui observe ? Et qu'est-ce qu'un observateur ? La matière est ainsi constituée de potentialité d'existence et la physique quantique nous démontre que l'existence des objets et des corps ne va pas de soi. Un processus non matériel et non mécanique, et dont nous constatons l'influence, entre en jeu.
Un processus non mécanique...
Le comportement quantique n'est pas défini par la taille de l'objet concerné mais par le fait que cet objet soit indiscernable et non local. Saviez-vous que du phénomène de non-localité quantique découlent les recherches actuelles sur la téléportation ? Que des expériences concluantes ont déjà été effectuées en laboratoire ? [...]
Chapitre 16 (extrait)
Un don d'ubiquité
[…] Ce que la physique quantique attaque de front est la notion d'espace – et donc de temps, puisque nous savons depuis Einstein que les deux sont indissociables. Qu'une particule ait le potentiel de se trouver partout, au même instant, dans n'importe quel endroit de l'univers, et que sa localisation dépende de son observation, cela dépasse notre capacité de concevoir. C'est ce que l'on appelle le principe de non-localité.
Chapitre 17 (extraits)
Non-localité
Attardons-nous sur cette notion de non-localité. Elle établit que si deux objet quantiques sont séparés par des distances même colossales, ils conservent une sorte de lien instantané. Toute action sur l'un se répercute instantanément sur l'autre. Cette propriété, une fois de plus, défie l'entendement. Elle n'a été démontrée de façon expérimentale qu'en 1982 par le français Alain Aspect dans le laboratoire d'optique de l'université Paris-Sud ) Orsay. Il a ainsi observé l'existence de cette corrélation sur des paires de photons jumeaux envoyé dans des directions opposées. Comme nous l'avons vu dans les chapitres précédents, une mesure opérée sur un objet quantique a sur lui des conséquences irréversible. Ainsi, une mesure effectué sur l'un des deux photons, appelons-le photon A, fixe donc une valeur à sa polarisation. Dans l'expérience d'Alain aspect, cette opération induit instantanément la définition de la polarisation de l'autre photon, le photon B, mesuré au même instant. La polarisation de l'un influence celle de l'autre, on dit alors de ces deux photons qu'ils sont corrélés.
Les différentes étapes de cette expérience historique, qui sont reproduites dans de nombreux ouvrages accessibles, permirent à Alain Aspect d'éliminer les unes après les autres les causes mécaniques de cette corrélation, jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'une : un message serait envoyé du photon A au photon B. Dans ce cas, nous savons que le message ne peut en aucun cas se propager plus vite que la vitesse de la lumière ; donc, si une distance suffisante sépare l'appareil mesurant le photon A de celui mesurant le photon B, il faudra un certain temps au message supposé pour aller de A à B, et il sera possible de l'observer. Le dispositif mis au point séparait les deux appareils de mesure de plusieurs mètres. Cela imposait que le message supposé atteigne une vitesse deux fois supérieure à celle de la lumière pour transmettre les caractéristiques de polarisation de A à B. Si la polarisation des photons était toujours corrélée alors que l'on procédait à des mesures de manière instantanée sur les deux photons, cela éliminait définitivement l'hypothèse d'un échange d'information pour expliquer la non-localité quantique. Et ce fut le cas. La polarisation des deux photons était corrélée, ce qui impliquait que cette corrélation sans qu'il y ait aucune communication ou aucun échange d'énergie ! […]
Le travail d'Alain Aspect a été amplement confirmé depuis par de très nombreuses expériences réalisées dans différents laboratoires. Elles ont permis d'affiner la nature de cette corrélation. La confirmation de la non-localité quantique n'est donc pas une sorte de communication entre les particules puisque, selon la théorie de la relativité, rien ne peut se propager à une vitesse égale ou supérieure à celle de la lumière. Or, ici, l'influence est instantané, quelle que soit la distance. En outre, peut-on parler d'influence entre deux particules puisque sous leur état quantique elles sont imbriquées, et ne forment plus deux entités distinctes, mais une seule ? Pour résumer de façon simple l'opinion généralement admise dans la communauté des physiciens, disons que dans la mesure où cette influence entre deux particules subsiste, c'est qu'elle opère ailleurs que dans l'espace. Sans qu'il puisse se dégager à ce jour d'explication technique sur le comment de cette non-localité.
Hors de l'espace...
Ondes et énergie : la révolution
En fait, voilà près d'un siècle que nous sommes entrés dans un changement de paradigme. Le processus est assez long. Il peut prendre encore quelques décennies. Changer de paradigme signifie que nos théories scientifiques sont bien sûr en train d'évoluer en profondeur, cela implique également que nos perceptions, notre vision des choses, notre façon d'en parler, et sans doute jusqu'à nos comportements en tant qu'êtres humains, vont en être affectés. La belle horloge a commencé à vaciller il y a plus de cent ans. Je vous invite à découvrir pourquoi.
« À la fin du siècle dernier, donc la quasi-totalité des phénomènes physiques relevaient de deux types d'explication : soit de la théorie de l'électromagnétisme de Maxwell, qui rendait compte des effets magnétiques, des interférences lumineuses, etc. ; soit de la théorie de l'attraction universelle de Newton, base de la mécanique, et plus particulièrement de l'astronomie. Après s'être affrontées, ces deux théories s'étaient finalement partagé les divers domaines de la physique en créant les notions fondamentales d'onde et de corpuscule. (Sven Ortoli et Jean-Pierre Pharabod, Le cantique des quantiques) »Schématiquement, les corpuscules représentent des objets, des points, des grains de matière, constituants ultimes de matière. Les ondes, elles, symbolisent la façon dont l'énergie et l'information se transmettent dans la matière. […]
Une onde a besoin d'un support pour transmettre énergie et information. Le son, par exemple, est une onde qui se propage dan l'air. Une onde correspondant à une succession de variations de pression du milieu dans lequel elle se propage. […] C'est pour cette raison simple que personne ne vous entendra crier dans l'espace interstellaire : il ne s'y trouve aucune matière à travers laquelle vos cris puissent se propager.
Il y a donc un bon siècle, tout semble aller pour le mieux dans un monde où les physiciens rencontrent soit des corpuscules, soit des ondes. « Bien assise sur cette dichotomie, la physique dite « classique » (par opposition à ce qui deviendra la physique « quantique ») fonctionnait à la satisfaction générale, à quelques rares détails près. » Ce sont quelques-uns de ces détails qui vont être à l'origine d'une des plus grandes révolutions scientifiques ; révolution au cœur de laquelle nous nous trouvons aujourd'hui encore.
Un de ces « détails » d'ailleurs est continuellement sous vos yeux ! Vous ne voyez pas ? La lumière ! Ne parle-t-on pas d'« ondes lumineuses » ? Et d'où nous provient cette lumière pour l'essentiel ? Du soleil. […] Comment franchit-elle donc le cosmos sans aucun support dans lequel se propager, alors qu'entre le soleil et nous, il y a cent cinquante millions de kilomètres … de vide ! […]
C'est Max Planck, en 1900, qui proposa le premier l'hypothèse que les ondes émises par la chaleur d'un corps puissent se propager non pas de façon continue, mais sous forme... de petit paquets. Le plus significatif est qu'il n'y croit pas lui-même. Cela n'a pas de sens : le transfert d'énergie, d'information, se faisant de façon discontinue ! Une onde discontinue ? Une onde séquencée en paquets ! Que les échanges d'énergie et d'information, de nature ondulatoire , se fassent par petits paquets de quantité définie, des quanta d'énergie, va à l'encontre de toutes les lois de la physique. Les caractéristiques d'un objet ne peuvent pas se transformer en objet […]
Avec les années, nombre d'expériences et de nouvelles hypothèses vont progressivement imposer cette idée du quantum d'énergie (quanta au pluriel) et, comme le propre de la science est de construire des modèles à partir des expériences qu'elle est mesure de reproduire, il va bien falloir construire un nouveau modèle, qui, en l'occurrence, ne peut plus être une simple amélioration du précédent.
Et cela ne s'arrête pas là. Car si une onde peut, comme c'est le cas avec les photons, se voir associer les propriétés d'un corpuscule, l'inverse ne serait-il pas vrai ? Un objet pourrait-il avoir les caractéristiques d'un onde ? La question est posée en 1923 par un français, Louis de Broglie. Et la réponse, dont la preuve expérimentale arrivera quelques années plus tard, est positive ! En d'autres termes, les particules, les corpuscules de matière, possèdent une nature... ondulatoire. […]
Les ondes sont aussi des grains de matière ! Et les grains de matières sont également des ondes ! En somme, on ne peut plus vraiment parler d'objet ni d'onde. Il faudrait pouvoir élaborer un concept qui intègre ces deux caractéristiques en même temps. […]
[La nature n'est pas constituée de corps similaires à ceux qui nous entourent, en simplement plus petit.]
Les physiciens comme David Bohm évoquent un « paquet d'ondes ». « Un paquet d'onde se compose d'un groupe d'ondes possédant toutes les longueurs approchantes. Ces ondes vont se combiner dans une petite zone de l'espace pour produire une grande perturbation, tandis qu'en dehors de cette zone leur intensité est négligeable. Le paquet d'ondes évoque donc un modèle de particule fondé sur le concept ondulatoire. » (David Bohm et F. David Peat, La conscience et l'univers).
Cela conduit à admettre que les particules n'ont pas, en dehors du moment où on les observe, d'existence définie par un point dans l'espace. Plutôt qu'un point, le paquet d'onde représente des amplitudes d'existence. Un nombre gigantesque de positions, une sorte de surimpression simultanée d'une infinité d'états.
Chapitre 15 (extrait)
L'expansion du petit poisson rouge
[…] La mécanique quantique révolutionne l'idée que nous nous étions toujours faite de la réalité objective des choses. Elle permet de prédire des mesures résultant d'un interaction avec une précision extrême, mais ne dit rien sur la nature profonde du monde quantique . C'est donc seulement en effectuant une mesure que l'on observe une particule, action par laquelle on affecte irrémédiablement cette particule. En dehors de cette mesure, nous savons qu'elle n'est pas quelque part, sur un point ou une trajectoire précis, mais que l'ensemble de ses positions coexistent. Encore une fois, est-ce le fait d'observer qui donne une existence aux choses ?
Mais alors, qui observe ? Et qu'est-ce qu'un observateur ? La matière est ainsi constituée de potentialité d'existence et la physique quantique nous démontre que l'existence des objets et des corps ne va pas de soi. Un processus non matériel et non mécanique, et dont nous constatons l'influence, entre en jeu.
Un processus non mécanique...
Le comportement quantique n'est pas défini par la taille de l'objet concerné mais par le fait que cet objet soit indiscernable et non local. Saviez-vous que du phénomène de non-localité quantique découlent les recherches actuelles sur la téléportation ? Que des expériences concluantes ont déjà été effectuées en laboratoire ? [...]
Chapitre 16 (extrait)
Un don d'ubiquité
[…] Ce que la physique quantique attaque de front est la notion d'espace – et donc de temps, puisque nous savons depuis Einstein que les deux sont indissociables. Qu'une particule ait le potentiel de se trouver partout, au même instant, dans n'importe quel endroit de l'univers, et que sa localisation dépende de son observation, cela dépasse notre capacité de concevoir. C'est ce que l'on appelle le principe de non-localité.
Chapitre 17 (extraits)
Non-localité
Attardons-nous sur cette notion de non-localité. Elle établit que si deux objet quantiques sont séparés par des distances même colossales, ils conservent une sorte de lien instantané. Toute action sur l'un se répercute instantanément sur l'autre. Cette propriété, une fois de plus, défie l'entendement. Elle n'a été démontrée de façon expérimentale qu'en 1982 par le français Alain Aspect dans le laboratoire d'optique de l'université Paris-Sud ) Orsay. Il a ainsi observé l'existence de cette corrélation sur des paires de photons jumeaux envoyé dans des directions opposées. Comme nous l'avons vu dans les chapitres précédents, une mesure opérée sur un objet quantique a sur lui des conséquences irréversible. Ainsi, une mesure effectué sur l'un des deux photons, appelons-le photon A, fixe donc une valeur à sa polarisation. Dans l'expérience d'Alain aspect, cette opération induit instantanément la définition de la polarisation de l'autre photon, le photon B, mesuré au même instant. La polarisation de l'un influence celle de l'autre, on dit alors de ces deux photons qu'ils sont corrélés.
Les différentes étapes de cette expérience historique, qui sont reproduites dans de nombreux ouvrages accessibles, permirent à Alain Aspect d'éliminer les unes après les autres les causes mécaniques de cette corrélation, jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'une : un message serait envoyé du photon A au photon B. Dans ce cas, nous savons que le message ne peut en aucun cas se propager plus vite que la vitesse de la lumière ; donc, si une distance suffisante sépare l'appareil mesurant le photon A de celui mesurant le photon B, il faudra un certain temps au message supposé pour aller de A à B, et il sera possible de l'observer. Le dispositif mis au point séparait les deux appareils de mesure de plusieurs mètres. Cela imposait que le message supposé atteigne une vitesse deux fois supérieure à celle de la lumière pour transmettre les caractéristiques de polarisation de A à B. Si la polarisation des photons était toujours corrélée alors que l'on procédait à des mesures de manière instantanée sur les deux photons, cela éliminait définitivement l'hypothèse d'un échange d'information pour expliquer la non-localité quantique. Et ce fut le cas. La polarisation des deux photons était corrélée, ce qui impliquait que cette corrélation sans qu'il y ait aucune communication ou aucun échange d'énergie ! […]
Le travail d'Alain Aspect a été amplement confirmé depuis par de très nombreuses expériences réalisées dans différents laboratoires. Elles ont permis d'affiner la nature de cette corrélation. La confirmation de la non-localité quantique n'est donc pas une sorte de communication entre les particules puisque, selon la théorie de la relativité, rien ne peut se propager à une vitesse égale ou supérieure à celle de la lumière. Or, ici, l'influence est instantané, quelle que soit la distance. En outre, peut-on parler d'influence entre deux particules puisque sous leur état quantique elles sont imbriquées, et ne forment plus deux entités distinctes, mais une seule ? Pour résumer de façon simple l'opinion généralement admise dans la communauté des physiciens, disons que dans la mesure où cette influence entre deux particules subsiste, c'est qu'elle opère ailleurs que dans l'espace. Sans qu'il puisse se dégager à ce jour d'explication technique sur le comment de cette non-localité.
Hors de l'espace...
- InvitéInvité
Re: (2006) Extraterrestres l'enquête par Stephane Allix
Lun 08 Nov 2010, 21:26
Chapitre 26
Derrière le voile
Depuis la station spatiale internationale, en orbite à quatre cents kilomètres au-dessus de la Terre, la fine pellicule qui recouvre notre planète apparaît vraiment très ténue. Quelques kilomètres d'épaisseur à peine, c'est une membrane fragile, un écrin d'oxygène extrêmement fin. Tous les spationautes, sans exception, sont frappés par cette vulnérabilité lorsqu'ils rejoignent la station orbitale. Nous vivons sur une sublime planète bleue recouverte d'eau, dans un équilibre précaire.
La vie foisonne sur terre, on y trouve des écosystèmes extraordinairement complexes, d'innombrables espèces vivantes obéissant à des processus d'interaction d'une ingéniosité prodigieuse. La diversité des organismes qui se développent sur notre planète, depuis un peu moins de quatre milliards d'années, a pour origine un seul et même ancêtre commun. Toutes ces formes, toutes ces apparences, du hibou à la baleine, de la libellule au crabe, de la tulipe à l'éléphant, sont composées des mêmes matériaux, selon la même recette biochimique. Plus fantastique encore, chacun de ces milliards d'éléments est à sa place. Minéral, organique, le moindre composant est interconnecté avec l'ensemble, comme l'explique Robert Sheldrake, scientifique anglais spécialiste en biochimie et biologie cellulaire : « L'atmosphère, la désagrégation des roches, la chimie des océans et la structure géologique de la Terre ont été si profondément modifiées par les activités biologiques que tous ces systèmes entrecroisés ne se comprennent qu'en relation les uns avec les autres. Ensemble, ils interagissent de manière à préserver une stabilité remarquable et durable, sans laquelle l'évolution et l'existence continue des organismes vivants seraient impossibles. Ils constituent un organisme vivant unique. » Notre planète se comporte selon un processus autorégulateur d'activité. Elle ne peut être appréhendée que comme un tout , un organisme. Aucune de ses parties ne peut subsister sans les autres.
Que cette particularité déterminante ne nous incite pas à modifier notre comportement à son égard révèle combien nous sommes loin de saisir dans quelle réalité nous vivons.
L'essence du changement de paradigme que nous traversons porte sur notre attachement à considérer le monde matériel, celui de l'espace, du temps et de la matière, comme constituant la réalité fondamentale. Nous avons vu dans les chapitres précédents que cela est peut-être rassurant et compréhensible, mais illusoire. La non-localité quantique nous suggère l'existence d'une autre réalité, d'un autre monde dont nous ne serions qu'un reflet, peut-être un parmi une infinité d'autres reflets. Certains biologistes pensent maintenant qu'il existe une sorte de lien non local entre les cellules. Un lien entre elles qui ne soit pas organique et ne corresponde pas non plus à un échange d'information. Un lien qui représente un autre état de réalité. La physique nous a montré que lorsque nous parlons de l'existence d'objets distincts, nous faisons de notre réalité quelque chose de plus concret que ce qu'elle est. « Les phénomènes n'apparaissent que dans un processus de dépendance mutuelle, ils sont donc vides. » Cette phrase ne provient pas d'un manuel de physique, mais de l'enseignement bouddhique de Nagarjuna, un philosophe indien du II e siècle avant J.-C. – nous le savions donc déjà ?
L'interdépendance de toute chose, professée par des enseignements millénaires, se révèle à travers la physique depuis quelques décennies. Tout est interconnecté. Des liens invisibles nous rattachent au reste de l'univers. Non seulement John Mack a découvert que nous n'étions pas seul, mais il a aussi compris comment. « Nous avons traité l'univers comme si c'était juste de la manière inerte – vous savez, de la matière et de l'énergie. Si ces êtres sont le reflet d'une forme d'intelligence dans une autre dimension, en se manifestant à certaines personnes, ils les amènent directement à reconnaître la réalité de leur existence. Cela amorce en quelque sorte un processus psychologique d'ouverture à travers lequel ces personnes vont prendre conscience que nous sommes liés à beaucoup plus de choses – et pas seulement à ces êtres, mais aussi à d'autres énergies, à d'autres entités. Cela initie un processus qui peut être extrêmement dérangeant, mais qui conduit ces gens à réaliser que l'univers est un espace intelligent, et pas simplement une chose physique. »
« D'une manière générale, le débat entourant les ovnis est concentré autour de la question de savoir s'ils sont réels dans un strict sens matériel, et si leur existence peut être prouvée par les méthodes de la science traditionnelle. De la même façon, en ce qui concerne les enlèvements, l'intérêt est centré sur la question suivante : oui ou non des gens sont-ils enlevés avec leur corps, à travers le ciel, dans des vaisseaux spatiaux par des extraterrestres ? Ce sont très certainement des questions pertinentes. Après plus de dix ans de travail avec des enlevés, j'en viens à penser que ce ne sont pas les questions les plus significatives posées par le phénomène des enlèvements. IL me semble que ce qui est important pour notre culture repose sur la nature extraordinaire et la puissance de l'expérience que vivent les enlevés. L'ouverture que cette expérience provoque vers des dimensions plus profondes de la réalité, et ce que cela signifie pour notre culture et le futur des êtres humains. » […]
John me regarde avec amusement, cherchant à discerner si je suis, moi aussi, traversé par ce trouble qui l'a étreint lorsqu'il entama lui-même ses recherches avec les experiencers. Oui, je suis troublé, je suis secoué, et je ne cherche pas à le dissimuler. Je lui raconte ma rencontre avec Sue et David. J'ai tant de questions !
- John, est-ce réel ? Enfin, est-ce qu'ils passent vraiment à travers les fenêtres avec leur corps ?
- Il semblerait que oui ! Quelque chose de réel se produit quin'est pas une invention du témoin, ni dû à quelque origine d'ordre psychologique. Maintenant, une fois que l'on a dit ça, on est obligé de se poser la question de savoir comment nous définissons ce qui est réel, et de quels moyens nous disposons pour le savoir !
- Qu'est-ce que vous voulez dire ?
- Au début de mon travail sur ce phénomène, je pensais que c'était stupéfiant ! Voilà des gens visités par des extraterrestres, peut-être même enlevés dans des vaisseaux avec des êtres faisant des expériences sur eux. Je me suis dit que c'était quelque chose d'énorme, mais je n'avais pas encore compris les implications de cette histoire.
- Les implications ?
- Ce phénomène nous impose de revoir notre vision du monde. En règle générale, un psychiatre n'est pas directement concerné par le fait de savoir si son patient, en parlant de sa vie, lui dit la vérité ou non. Ce qui prime avant tout, dans une relation de travail efficace, c'est l'exploration du « sens » de ce que nous dit le patient, des raisons qui le pousse à formuler telle ou telle chose, sans nécessairement devoir le prendre au mot. Mais dans un cas comme celui des « enlèvements extraterrestres », qui remet en cause l'entière vision du monde de notre société, les intérêts en jeu sont bien plus importants. Si c'est « vrai », même les plus sceptiques le reconnaitront, nous vivons alors dans univers sensiblement différent de celui dans lequel vous et moi pensions vivre. Les conséquences ne sont pas seulement d'ordre scientifique, mais concernent virtuellement toutes les institutions de notre société.
- Sans compter que s'il n'y a rien de pathologique dans leur discours, ne pas en tenir compte peut sensiblement accroître la situation traumatisante dans laquelle se trouvent les experiencers.
- Bien sûr ! C'est une profonde source de détresse pour eux. Les traiter comme nous le faisons au nom d'un scepticisme injustifié n'est pas sans conséquences, cliniques mais aussi morales. Maintenant, au-delà du rapport patient-thérapeute, une fois que l'on a établi que les experiencers sont des gens sains d'esprit, qu'ils ont un comportement normal, qu'ils font face, autant qu'il est possible de la faire, à quelque chose d'aussi perturbant, eh bien, où cela nous mène-t-il ? Nous voilà sur un territoire inconnu. Si nous considérons que les experiencers ont pris part à un événement réel, quelque chose qui semble entrer dans notre réalité tridimensionnelle, sans en faire entièrement partie, des questions jaillissent telles que : de quelle réalité s'agit-il ? D'où viennent ces être ? Ce phénomène que notre compréhension de la réalité est extrêmement limitée. L'univers est bien plus mystérieux que nous ne l'avions imaginé. Il y a d'autres intelligences, et certaines semblent capables de nous atteindre.
Et les experiencers en sont les témoins. Il semblerait qu'une intelligence soit entrain d'essayer d'établir un connexion, qu'elle tente de nous atteindre. Ne restons pas subjugués devant notre miroir...
Derrière le voile
Depuis la station spatiale internationale, en orbite à quatre cents kilomètres au-dessus de la Terre, la fine pellicule qui recouvre notre planète apparaît vraiment très ténue. Quelques kilomètres d'épaisseur à peine, c'est une membrane fragile, un écrin d'oxygène extrêmement fin. Tous les spationautes, sans exception, sont frappés par cette vulnérabilité lorsqu'ils rejoignent la station orbitale. Nous vivons sur une sublime planète bleue recouverte d'eau, dans un équilibre précaire.
La vie foisonne sur terre, on y trouve des écosystèmes extraordinairement complexes, d'innombrables espèces vivantes obéissant à des processus d'interaction d'une ingéniosité prodigieuse. La diversité des organismes qui se développent sur notre planète, depuis un peu moins de quatre milliards d'années, a pour origine un seul et même ancêtre commun. Toutes ces formes, toutes ces apparences, du hibou à la baleine, de la libellule au crabe, de la tulipe à l'éléphant, sont composées des mêmes matériaux, selon la même recette biochimique. Plus fantastique encore, chacun de ces milliards d'éléments est à sa place. Minéral, organique, le moindre composant est interconnecté avec l'ensemble, comme l'explique Robert Sheldrake, scientifique anglais spécialiste en biochimie et biologie cellulaire : « L'atmosphère, la désagrégation des roches, la chimie des océans et la structure géologique de la Terre ont été si profondément modifiées par les activités biologiques que tous ces systèmes entrecroisés ne se comprennent qu'en relation les uns avec les autres. Ensemble, ils interagissent de manière à préserver une stabilité remarquable et durable, sans laquelle l'évolution et l'existence continue des organismes vivants seraient impossibles. Ils constituent un organisme vivant unique. » Notre planète se comporte selon un processus autorégulateur d'activité. Elle ne peut être appréhendée que comme un tout , un organisme. Aucune de ses parties ne peut subsister sans les autres.
Que cette particularité déterminante ne nous incite pas à modifier notre comportement à son égard révèle combien nous sommes loin de saisir dans quelle réalité nous vivons.
L'essence du changement de paradigme que nous traversons porte sur notre attachement à considérer le monde matériel, celui de l'espace, du temps et de la matière, comme constituant la réalité fondamentale. Nous avons vu dans les chapitres précédents que cela est peut-être rassurant et compréhensible, mais illusoire. La non-localité quantique nous suggère l'existence d'une autre réalité, d'un autre monde dont nous ne serions qu'un reflet, peut-être un parmi une infinité d'autres reflets. Certains biologistes pensent maintenant qu'il existe une sorte de lien non local entre les cellules. Un lien entre elles qui ne soit pas organique et ne corresponde pas non plus à un échange d'information. Un lien qui représente un autre état de réalité. La physique nous a montré que lorsque nous parlons de l'existence d'objets distincts, nous faisons de notre réalité quelque chose de plus concret que ce qu'elle est. « Les phénomènes n'apparaissent que dans un processus de dépendance mutuelle, ils sont donc vides. » Cette phrase ne provient pas d'un manuel de physique, mais de l'enseignement bouddhique de Nagarjuna, un philosophe indien du II e siècle avant J.-C. – nous le savions donc déjà ?
L'interdépendance de toute chose, professée par des enseignements millénaires, se révèle à travers la physique depuis quelques décennies. Tout est interconnecté. Des liens invisibles nous rattachent au reste de l'univers. Non seulement John Mack a découvert que nous n'étions pas seul, mais il a aussi compris comment. « Nous avons traité l'univers comme si c'était juste de la manière inerte – vous savez, de la matière et de l'énergie. Si ces êtres sont le reflet d'une forme d'intelligence dans une autre dimension, en se manifestant à certaines personnes, ils les amènent directement à reconnaître la réalité de leur existence. Cela amorce en quelque sorte un processus psychologique d'ouverture à travers lequel ces personnes vont prendre conscience que nous sommes liés à beaucoup plus de choses – et pas seulement à ces êtres, mais aussi à d'autres énergies, à d'autres entités. Cela initie un processus qui peut être extrêmement dérangeant, mais qui conduit ces gens à réaliser que l'univers est un espace intelligent, et pas simplement une chose physique. »
« D'une manière générale, le débat entourant les ovnis est concentré autour de la question de savoir s'ils sont réels dans un strict sens matériel, et si leur existence peut être prouvée par les méthodes de la science traditionnelle. De la même façon, en ce qui concerne les enlèvements, l'intérêt est centré sur la question suivante : oui ou non des gens sont-ils enlevés avec leur corps, à travers le ciel, dans des vaisseaux spatiaux par des extraterrestres ? Ce sont très certainement des questions pertinentes. Après plus de dix ans de travail avec des enlevés, j'en viens à penser que ce ne sont pas les questions les plus significatives posées par le phénomène des enlèvements. IL me semble que ce qui est important pour notre culture repose sur la nature extraordinaire et la puissance de l'expérience que vivent les enlevés. L'ouverture que cette expérience provoque vers des dimensions plus profondes de la réalité, et ce que cela signifie pour notre culture et le futur des êtres humains. » […]
John me regarde avec amusement, cherchant à discerner si je suis, moi aussi, traversé par ce trouble qui l'a étreint lorsqu'il entama lui-même ses recherches avec les experiencers. Oui, je suis troublé, je suis secoué, et je ne cherche pas à le dissimuler. Je lui raconte ma rencontre avec Sue et David. J'ai tant de questions !
- John, est-ce réel ? Enfin, est-ce qu'ils passent vraiment à travers les fenêtres avec leur corps ?
- Il semblerait que oui ! Quelque chose de réel se produit quin'est pas une invention du témoin, ni dû à quelque origine d'ordre psychologique. Maintenant, une fois que l'on a dit ça, on est obligé de se poser la question de savoir comment nous définissons ce qui est réel, et de quels moyens nous disposons pour le savoir !
- Qu'est-ce que vous voulez dire ?
- Au début de mon travail sur ce phénomène, je pensais que c'était stupéfiant ! Voilà des gens visités par des extraterrestres, peut-être même enlevés dans des vaisseaux avec des êtres faisant des expériences sur eux. Je me suis dit que c'était quelque chose d'énorme, mais je n'avais pas encore compris les implications de cette histoire.
- Les implications ?
- Ce phénomène nous impose de revoir notre vision du monde. En règle générale, un psychiatre n'est pas directement concerné par le fait de savoir si son patient, en parlant de sa vie, lui dit la vérité ou non. Ce qui prime avant tout, dans une relation de travail efficace, c'est l'exploration du « sens » de ce que nous dit le patient, des raisons qui le pousse à formuler telle ou telle chose, sans nécessairement devoir le prendre au mot. Mais dans un cas comme celui des « enlèvements extraterrestres », qui remet en cause l'entière vision du monde de notre société, les intérêts en jeu sont bien plus importants. Si c'est « vrai », même les plus sceptiques le reconnaitront, nous vivons alors dans univers sensiblement différent de celui dans lequel vous et moi pensions vivre. Les conséquences ne sont pas seulement d'ordre scientifique, mais concernent virtuellement toutes les institutions de notre société.
- Sans compter que s'il n'y a rien de pathologique dans leur discours, ne pas en tenir compte peut sensiblement accroître la situation traumatisante dans laquelle se trouvent les experiencers.
- Bien sûr ! C'est une profonde source de détresse pour eux. Les traiter comme nous le faisons au nom d'un scepticisme injustifié n'est pas sans conséquences, cliniques mais aussi morales. Maintenant, au-delà du rapport patient-thérapeute, une fois que l'on a établi que les experiencers sont des gens sains d'esprit, qu'ils ont un comportement normal, qu'ils font face, autant qu'il est possible de la faire, à quelque chose d'aussi perturbant, eh bien, où cela nous mène-t-il ? Nous voilà sur un territoire inconnu. Si nous considérons que les experiencers ont pris part à un événement réel, quelque chose qui semble entrer dans notre réalité tridimensionnelle, sans en faire entièrement partie, des questions jaillissent telles que : de quelle réalité s'agit-il ? D'où viennent ces être ? Ce phénomène que notre compréhension de la réalité est extrêmement limitée. L'univers est bien plus mystérieux que nous ne l'avions imaginé. Il y a d'autres intelligences, et certaines semblent capables de nous atteindre.
Et les experiencers en sont les témoins. Il semblerait qu'une intelligence soit entrain d'essayer d'établir un connexion, qu'elle tente de nous atteindre. Ne restons pas subjugués devant notre miroir...
- Julien.BAdministrateur
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Re: (2006) Extraterrestres l'enquête par Stephane Allix
Mer 22 Jan 2014, 18:32
Bonjour,
Voyant depuis un bon moment ce bouquin sur les étalages des grandes surfaces, je me suis enfin décidé à l'acheter hier dans l'après-midi.
Néanmoins, avant d'en faire une petite critique, je tiens à préciser les raisons pour lesquelles j'ai longuement hésité à acquérir ce livre. Cela me paraît important pour la suite.
- D'abord, la couverture du livre (qui, au passage, n'est plus la même que celle présentée par Benjamin, sans doute cela est-il dû à un changement d'éditeur) ne m'inspirait pas vraiment confiance. La planète Terre en arrière plan ne m'a jamais donné envie de lire un bouquin traitant un thème aussi sérieux que celui-ci. Cela ne peut m'empêcher de penser à la SF, et comme je suis loin, très loin d'être fan de Science-fiction, j'ai préféré m'abstenir jusqu'à hier.
- La deuxième raison pour laquelle j'ai acheté le livre si "tardivement" est due au fait que je ne considérais pas Stéphane Allix comme une personne suffisamment connaisseuse et avertie dans le domaine pour produire un contenu de qualité. Son statut de journaliste m'a sans aucun doute un peu rebuté. (Je suis conscient de la bêtise des préjugés ).
- Enfin, quand j'ai vu "extraterrestre" sur la couverture, je me suis dit que ça allait sûrement encore partir en vrille.
Du coup, j'ai fini la lecture aujourd'hui et je dois dire que, finalement, c'est un bouquin que j'ai dévoré malgré certain détails qui, pour moi, ne sont pas nécessaires et qui à la limite desservent le livre.
D'abord, c'est un livre scindé en deux grands thèmes pas forcément ordonnés dans le bouquin. Il s'agit des sujets suivants :
- Le thème général de l'ufologie
- Le thème de l'astronomie et le changement progressif de paradigme de la physique classique à la physique quantique.
Le premier grand thème peut être subdivisé en deux nouveaux :
- Les observations "classiques" d'OVNI
- Le phénomène des abductions/implants/missing time...
Concernant les observations que je définis comme "classiques" se trouvent l'observation de Krine, Giraud, l'observation très rapprochée à proximité de Nancy, en octobre 1982 et d'autres. Mais finalement, les cas explicités ne sont pas légions. Vous n'apprendrez rien de ce côté si vous vous êtes intéressé ne serais-ce que légèrement au dossier, autant vous le dire.
Puis la deuxième sous partie, beaucoup plus imposante, elle, concerne les abductions, les contacts avec des "êtres", les "missing time" décrits dans ce genre de témoignage, ainsi que les implants. Là encore, inutile de vous dire que ceux qui ont lu le bouquin de John Mack "Enlevés par les extraterrestres" qui n'est autre que le recueil des cas des patients du psychiatre n'apprendront rien de neuf. L'auteur ne s'en cache d'ailleurs pas. Parmi ces cas, on retrouve notamment celui de la fameuse "Sue" et David, l'été 1967 à Waitsfield, mais aussi le cas de Karin, en Floride, Michael et Trish au Canada et beaucoup d'autres. Bien que je reste volontairement éloigné de ce genre d'affaires en ufologie, j'avoue qu'à chaque lecture d'un bouquin évoquant ceux-ci, je me questionne à nouveau sur la nature de ces "apparitions". La question des implants est évoquée pendant quelques chapitres. Bien que je ne remette pas en cause sans fondement les dires des témoins, j'ai là par contre un peu plus de mal. Quant au missing time, cela me paraît déjà moins "étrange". Des tas d'explications peuvent être trouvées concernant ces "trous noirs".
L'autre grand thème traité dans ce livre concerne l'astronomie, ainsi que la physique quantique. Même si le domaine quantique est tout à fait contre-intuitif, l'auteur parvient à nous faire découvrir et mieux appréhender des notions comme la non-localité, le déterminisme etc etc... J'aime me triturer l'esprit, donc ça ne m'a pas gêné, bien au contraire. Par contre, je suis certain que d'autres lecteurs auraient préféré que ces parties soient troquées contre de l'ufologie, de la vraie, de la pure.
C'est en grande partie ce que je reproche à ce bouquin. A priori, nous l'achetons pour y voir des témoignages OVNI, voire un sujet plus ou moins intrinsèque à la vie extraterrestre. Chacun se ferra un avis sur l'utilité de ces chapitres, mais je ne suis pas certain que l'unanimité les juge nécessaires.
Pour ma part, je pense que Stéphane Allix aurait dû s'arrêter à un chapitre traitant de la physique quantique et de nous rediriger vers la bibliographie en fin d'ouvrage pour nous inciter à nous documenter davantage sur le sujet.
Autre point faible du livre (qui, au final, n'en est pas un) : il s'adresse vraiment à un public non-averti. Du coup, je connaissais 95% des informations ufologiques qui y sont présentes. Contre argument de cela : Le prix, vraiment bas (7 €) est appréciable lorsque finalement, nous nous rendons compte que malgré les petits contrepoids évoqués, l'ouvrage est de qualité ! Dire que d'autres paient 20 fois plus cher pour la redevance télévisuelle. Risible lorsqu'on est conscient de la daube qui y est proposée.
Voilà pour mes premières impressions.
Voyant depuis un bon moment ce bouquin sur les étalages des grandes surfaces, je me suis enfin décidé à l'acheter hier dans l'après-midi.
Néanmoins, avant d'en faire une petite critique, je tiens à préciser les raisons pour lesquelles j'ai longuement hésité à acquérir ce livre. Cela me paraît important pour la suite.
- D'abord, la couverture du livre (qui, au passage, n'est plus la même que celle présentée par Benjamin, sans doute cela est-il dû à un changement d'éditeur) ne m'inspirait pas vraiment confiance. La planète Terre en arrière plan ne m'a jamais donné envie de lire un bouquin traitant un thème aussi sérieux que celui-ci. Cela ne peut m'empêcher de penser à la SF, et comme je suis loin, très loin d'être fan de Science-fiction, j'ai préféré m'abstenir jusqu'à hier.
- La deuxième raison pour laquelle j'ai acheté le livre si "tardivement" est due au fait que je ne considérais pas Stéphane Allix comme une personne suffisamment connaisseuse et avertie dans le domaine pour produire un contenu de qualité. Son statut de journaliste m'a sans aucun doute un peu rebuté. (Je suis conscient de la bêtise des préjugés ).
- Enfin, quand j'ai vu "extraterrestre" sur la couverture, je me suis dit que ça allait sûrement encore partir en vrille.
Du coup, j'ai fini la lecture aujourd'hui et je dois dire que, finalement, c'est un bouquin que j'ai dévoré malgré certain détails qui, pour moi, ne sont pas nécessaires et qui à la limite desservent le livre.
D'abord, c'est un livre scindé en deux grands thèmes pas forcément ordonnés dans le bouquin. Il s'agit des sujets suivants :
- Le thème général de l'ufologie
- Le thème de l'astronomie et le changement progressif de paradigme de la physique classique à la physique quantique.
Le premier grand thème peut être subdivisé en deux nouveaux :
- Les observations "classiques" d'OVNI
- Le phénomène des abductions/implants/missing time...
Concernant les observations que je définis comme "classiques" se trouvent l'observation de Krine, Giraud, l'observation très rapprochée à proximité de Nancy, en octobre 1982 et d'autres. Mais finalement, les cas explicités ne sont pas légions. Vous n'apprendrez rien de ce côté si vous vous êtes intéressé ne serais-ce que légèrement au dossier, autant vous le dire.
Puis la deuxième sous partie, beaucoup plus imposante, elle, concerne les abductions, les contacts avec des "êtres", les "missing time" décrits dans ce genre de témoignage, ainsi que les implants. Là encore, inutile de vous dire que ceux qui ont lu le bouquin de John Mack "Enlevés par les extraterrestres" qui n'est autre que le recueil des cas des patients du psychiatre n'apprendront rien de neuf. L'auteur ne s'en cache d'ailleurs pas. Parmi ces cas, on retrouve notamment celui de la fameuse "Sue" et David, l'été 1967 à Waitsfield, mais aussi le cas de Karin, en Floride, Michael et Trish au Canada et beaucoup d'autres. Bien que je reste volontairement éloigné de ce genre d'affaires en ufologie, j'avoue qu'à chaque lecture d'un bouquin évoquant ceux-ci, je me questionne à nouveau sur la nature de ces "apparitions". La question des implants est évoquée pendant quelques chapitres. Bien que je ne remette pas en cause sans fondement les dires des témoins, j'ai là par contre un peu plus de mal. Quant au missing time, cela me paraît déjà moins "étrange". Des tas d'explications peuvent être trouvées concernant ces "trous noirs".
L'autre grand thème traité dans ce livre concerne l'astronomie, ainsi que la physique quantique. Même si le domaine quantique est tout à fait contre-intuitif, l'auteur parvient à nous faire découvrir et mieux appréhender des notions comme la non-localité, le déterminisme etc etc... J'aime me triturer l'esprit, donc ça ne m'a pas gêné, bien au contraire. Par contre, je suis certain que d'autres lecteurs auraient préféré que ces parties soient troquées contre de l'ufologie, de la vraie, de la pure.
C'est en grande partie ce que je reproche à ce bouquin. A priori, nous l'achetons pour y voir des témoignages OVNI, voire un sujet plus ou moins intrinsèque à la vie extraterrestre. Chacun se ferra un avis sur l'utilité de ces chapitres, mais je ne suis pas certain que l'unanimité les juge nécessaires.
Pour ma part, je pense que Stéphane Allix aurait dû s'arrêter à un chapitre traitant de la physique quantique et de nous rediriger vers la bibliographie en fin d'ouvrage pour nous inciter à nous documenter davantage sur le sujet.
Autre point faible du livre (qui, au final, n'en est pas un) : il s'adresse vraiment à un public non-averti. Du coup, je connaissais 95% des informations ufologiques qui y sont présentes. Contre argument de cela : Le prix, vraiment bas (7 €) est appréciable lorsque finalement, nous nous rendons compte que malgré les petits contrepoids évoqués, l'ouvrage est de qualité ! Dire que d'autres paient 20 fois plus cher pour la redevance télévisuelle. Risible lorsqu'on est conscient de la daube qui y est proposée.
Voilà pour mes premières impressions.
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