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- Jean CurnonixCulture Scientifique
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Re: Multidimensionnalité
Lun 05 Avr 2010, 18:38
Bonsoir Lenny,
Votre insistance à mon endroit, et ce à deux reprises (!), m’enjoint donc de me manifester ici à la lecture du long texte que vous nous proposez (… il n’y a donc pas que le Contre-amiral Gilles Pinon qui ait su faire long ! ).
Au global il est évident que chacune et chacun d’entre-nous procédons de l’inné et de l’acquis, que notre représentation de l’univers observable – le texte proposé traitant de la multidimensionnalité spatiale – résulte de nos organes de perception, nos sensations, de notre mémoire, de nos intuitions, de nos prises de décision rationnelles (entre Vrai et Faux, pour faire simple) et irrationnelles (entre Bien et Mal, pour faire également simple).
Mais participent à la représentation de notre univers observable de plus en plus d’outils et de moyens que nous offre la technologie du moment.
Par exemple, la lunette astronomique (perception) et ses notes manuscrites (mémoire) permirent à Galilée une nouvelle représentation de l’univers observable, le télescope spatial Hubble et l’informatique en permettent une autre : cette représentation et notre paradigme scientifique ne sont fort heureusement pas figés !
« Les nouvelles technologies nous ont condamnés à devenir intelligents ! ».
Nous sommes toutes et tous naturellement paresseux (moi pour écrire, vous pour lire), et préférons voir et écouter, situation davantage passive. C’est pourquoi je vous propose la vidéo d’une durée de 1h04 mn enregistrée à l'INRIA (Institut national de recherche en informatique et automatique) le 11 décembre 2007, de la conférence donnée par Michel Serres sur la révolution culturelle et cognitive engendrée par les nouvelles technologies .
En conclusion, nous pouvons exprimer que le développement des technologies – applications du développement de nos connaissances scientifiques – nous offre de gagner dans l’ordre inventif avec un travail intelligent et non pas répétitif comme il l’a été par le passé.
Ceci nous amène à évoquer les changements de paradigmes qui suscitent toujours une forte résistance de la part de ceux installés dans leurs habitudes, adoptant alors un fonctionnement pseudo-sceptique, une position systématiquement négative plutôt qu'agnostique.
Thomas Kuhn a bien défini de quoi il s’agit (cf. La structure des révolutions scientifiques, Flammarion).
>>> Un paradigme est "un ensemble de croyances théoriquement et méthodologiquement interconnectées". Il permet la sélection, l’évaluation et la critique des idées qui sont à la base de notre compréhension du monde. La "science normale", académique, travaille dans le cadre d’un paradigme donné, parce que celui-ci s’est révélé efficace bien qu’il comporte des hypothèses sous-jacentes, non prouvées. Certaines de ces hypothèses peuvent être valables de manière approchée. De nouveaux faits observés peuvent donc venir les contredire quand on regarde au-delà des frontières du domaine où la validité de ces hypothèses avait été vérifiée. Ceci conduit à ce que Kuhn appelle une "crise", mais il la situe au moment où la communauté scientifique prend déjà assez largement conscience du fait que le paradigme antérieur ne suffit plus pour rendre compte des nouveaux faits observés.
Ceci implique un processus assez complexe et lent. Au départ on occulte tout simplement l’importance de ce qui semble perturber les théories connues, parce qu’on se dit que "cela n’est pas possible". Les éléments qui dérangent sont minimisés, voire carrément exclus des publications convenables. On ne peut pas en parler, puisque "les autres" en déduiraient qu’on est irrationnel ! Quand cela n’est plus possible, on réagit en imaginant toutes sortes de stratagèmes, ad hoc, pour "raccommoder" la théorie existante, sans devoir changer le paradigme sous-jacent. Quand on s’est rendu compte du fait que cela ne suffit pas non plus, on en vient à une réflexion libérée voire effervescente. De nouvelles idées prolifères. On envisage presque n’importe quoi, mais finalement, c’est une seule proposition qui émerge. Les autres finissent par s’estomper, parce qu’on n’en parle plus. On les oublie et tout se recristallise alors autour d’un nouveau paradigme, plus englobant et donc plus satisfaisant. On a retrouvé une image du Monde unifiée. Ces "révolutions scientifiques" sont rares, mais réelles.
Avec le développement de nos technologies, nous sommes condamnés à devenir plus intelligents, innovants dans nos conceptualisations, et nous devrions, je le pense, assister à une telle révolution dont le dossier ovni, puzzle relatif à notre cosmos, sera partie prenante.
Cordialement,
Jean
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Ma présentation se trouve ici
.
Votre insistance à mon endroit, et ce à deux reprises (!), m’enjoint donc de me manifester ici à la lecture du long texte que vous nous proposez (… il n’y a donc pas que le Contre-amiral Gilles Pinon qui ait su faire long ! ).
Il serait évidemment possible de commenter chacun des points d’accord ainsi que ceux de désaccord, ce qui à mon sens se révélerait fastidieux … à l’écriture, comme à la lecture.Lenny a écrit: […] j'aimerai savoir si […] cet article comporte ou non des erreurs (si oui, quelles erreurs ?...), si les points de vus avancés ici leur paraissent ou non biaisés (si oui, en quoi ?...), etc...
Le sujet m'intéresse et est susceptible d'en intéresser d'autres dans la mesure où il touche à nos capacités de perception, d'interprétation, d'analyse et de compréhension de tous phénomènes "exotiques", ainsi qu'aux "limites" de nos capacités...
Au global il est évident que chacune et chacun d’entre-nous procédons de l’inné et de l’acquis, que notre représentation de l’univers observable – le texte proposé traitant de la multidimensionnalité spatiale – résulte de nos organes de perception, nos sensations, de notre mémoire, de nos intuitions, de nos prises de décision rationnelles (entre Vrai et Faux, pour faire simple) et irrationnelles (entre Bien et Mal, pour faire également simple).
Mais participent à la représentation de notre univers observable de plus en plus d’outils et de moyens que nous offre la technologie du moment.
Par exemple, la lunette astronomique (perception) et ses notes manuscrites (mémoire) permirent à Galilée une nouvelle représentation de l’univers observable, le télescope spatial Hubble et l’informatique en permettent une autre : cette représentation et notre paradigme scientifique ne sont fort heureusement pas figés !
« Les nouvelles technologies nous ont condamnés à devenir intelligents ! ».
Nous sommes toutes et tous naturellement paresseux (moi pour écrire, vous pour lire), et préférons voir et écouter, situation davantage passive. C’est pourquoi je vous propose la vidéo d’une durée de 1h04 mn enregistrée à l'INRIA (Institut national de recherche en informatique et automatique) le 11 décembre 2007, de la conférence donnée par Michel Serres sur la révolution culturelle et cognitive engendrée par les nouvelles technologies .
En conclusion, nous pouvons exprimer que le développement des technologies – applications du développement de nos connaissances scientifiques – nous offre de gagner dans l’ordre inventif avec un travail intelligent et non pas répétitif comme il l’a été par le passé.
Ceci nous amène à évoquer les changements de paradigmes qui suscitent toujours une forte résistance de la part de ceux installés dans leurs habitudes, adoptant alors un fonctionnement pseudo-sceptique, une position systématiquement négative plutôt qu'agnostique.
Thomas Kuhn a bien défini de quoi il s’agit (cf. La structure des révolutions scientifiques, Flammarion).
>>> Un paradigme est "un ensemble de croyances théoriquement et méthodologiquement interconnectées". Il permet la sélection, l’évaluation et la critique des idées qui sont à la base de notre compréhension du monde. La "science normale", académique, travaille dans le cadre d’un paradigme donné, parce que celui-ci s’est révélé efficace bien qu’il comporte des hypothèses sous-jacentes, non prouvées. Certaines de ces hypothèses peuvent être valables de manière approchée. De nouveaux faits observés peuvent donc venir les contredire quand on regarde au-delà des frontières du domaine où la validité de ces hypothèses avait été vérifiée. Ceci conduit à ce que Kuhn appelle une "crise", mais il la situe au moment où la communauté scientifique prend déjà assez largement conscience du fait que le paradigme antérieur ne suffit plus pour rendre compte des nouveaux faits observés.
Ceci implique un processus assez complexe et lent. Au départ on occulte tout simplement l’importance de ce qui semble perturber les théories connues, parce qu’on se dit que "cela n’est pas possible". Les éléments qui dérangent sont minimisés, voire carrément exclus des publications convenables. On ne peut pas en parler, puisque "les autres" en déduiraient qu’on est irrationnel ! Quand cela n’est plus possible, on réagit en imaginant toutes sortes de stratagèmes, ad hoc, pour "raccommoder" la théorie existante, sans devoir changer le paradigme sous-jacent. Quand on s’est rendu compte du fait que cela ne suffit pas non plus, on en vient à une réflexion libérée voire effervescente. De nouvelles idées prolifères. On envisage presque n’importe quoi, mais finalement, c’est une seule proposition qui émerge. Les autres finissent par s’estomper, parce qu’on n’en parle plus. On les oublie et tout se recristallise alors autour d’un nouveau paradigme, plus englobant et donc plus satisfaisant. On a retrouvé une image du Monde unifiée. Ces "révolutions scientifiques" sont rares, mais réelles.
Avec le développement de nos technologies, nous sommes condamnés à devenir plus intelligents, innovants dans nos conceptualisations, et nous devrions, je le pense, assister à une telle révolution dont le dossier ovni, puzzle relatif à notre cosmos, sera partie prenante.
Cordialement,
Jean
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- LennyEquipe du forum
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Re: Multidimensionnalité
Lun 05 Avr 2010, 19:34
Merci d'avoir répondu Jean.
Même si votre réponse prend la forme d'une pirouette dont je saisis la raison et vous amène à élargir en répondant sur votre point de vue au sujet des paradigmes (que j'avais déjà lu ailleurs et qui ne m'apprend pas grand chose pour tout dire - vu que partageais déjà la même analyse et le même point de vue - indépendament)
En fait, j'aurais préféré une analyse plus axée sur l'article que j'ai soumis à votre "critique" et donc sur les thèmes et idées qu'il développe en particulier.
Mais bon, même si les mathématiques et les nouvelles technologies sont comme des extensions de l'homme capables en apparence de faire de lui un surhomme (en quelque sorte), je ne pense pas qu'il en soit de même pour l'être humain moyen (vous et moi si j'ose dire), espèce d'hommes la plus répandue sur Terre
Nous restons soumis à nos capacités de base et celles-cies dominent la majeur partie de nos comportements et de nos jugements.
C'est pourquoi je voulais votre point de vue sur cet article et savoir si selon vous celui-ci comportait des erreurs d'approche, des erreurs techniques, scientifiques (même si l'approche ne l'est pas) - Si le point de vue était biaisé selon vous ou non ? S'il pouvait nous apprendre des choses, ou bien nous éclairer pour l'approche du phénomène Ovni par exemple ?
Sur un tel texte, je ne souhaite pas me faire mon propre avis unilatéral et trop subjectif sans avoir partagé avec d'autres personnes éclairées.
Voilà donc le pourquoi du comment du "j'attend votre analyse" si vous en avez envie bien sûr...
Même si votre réponse prend la forme d'une pirouette dont je saisis la raison et vous amène à élargir en répondant sur votre point de vue au sujet des paradigmes (que j'avais déjà lu ailleurs et qui ne m'apprend pas grand chose pour tout dire - vu que partageais déjà la même analyse et le même point de vue - indépendament)
En fait, j'aurais préféré une analyse plus axée sur l'article que j'ai soumis à votre "critique" et donc sur les thèmes et idées qu'il développe en particulier.
Mais bon, même si les mathématiques et les nouvelles technologies sont comme des extensions de l'homme capables en apparence de faire de lui un surhomme (en quelque sorte), je ne pense pas qu'il en soit de même pour l'être humain moyen (vous et moi si j'ose dire), espèce d'hommes la plus répandue sur Terre
Nous restons soumis à nos capacités de base et celles-cies dominent la majeur partie de nos comportements et de nos jugements.
C'est pourquoi je voulais votre point de vue sur cet article et savoir si selon vous celui-ci comportait des erreurs d'approche, des erreurs techniques, scientifiques (même si l'approche ne l'est pas) - Si le point de vue était biaisé selon vous ou non ? S'il pouvait nous apprendre des choses, ou bien nous éclairer pour l'approche du phénomène Ovni par exemple ?
Sur un tel texte, je ne souhaite pas me faire mon propre avis unilatéral et trop subjectif sans avoir partagé avec d'autres personnes éclairées.
Voilà donc le pourquoi du comment du "j'attend votre analyse" si vous en avez envie bien sûr...
- Jean CurnonixCulture Scientifique
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Re: Multidimensionnalité
Lun 05 Avr 2010, 21:23
Bonsoir Lenny,
Avez-vous visionné l’enregistrement de la conf. de Michel Serres ?
Mon message qui en comporte le lien a été posté à 18:38 et le vôtre en réponse à 19:34 alors que vous n’aviez pas eu le temps objectif de le faire.
Phosphorer ce qu’exprime Michel Serres dans l’amphi de l’INRIA fournit beaucoup des réponses à votre questionnement intéressant.
Cordialement,
Jean
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Avez-vous visionné l’enregistrement de la conf. de Michel Serres ?
Mon message qui en comporte le lien a été posté à 18:38 et le vôtre en réponse à 19:34 alors que vous n’aviez pas eu le temps objectif de le faire.
Phosphorer ce qu’exprime Michel Serres dans l’amphi de l’INRIA fournit beaucoup des réponses à votre questionnement intéressant.
Cordialement,
Jean
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- achimEquipe du forum
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Re: Multidimensionnalité
Mar 06 Avr 2010, 12:57
Bonjour Lenny
Tu ne nous a toujours pas communiqué le nom de l'auteur de ce texte qui semble te tenir à cœur...
ACHIM
Tu ne nous a toujours pas communiqué le nom de l'auteur de ce texte qui semble te tenir à cœur...
ACHIM
- AbdellahUfologue
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Re: Multidimensionnalité
Mer 28 Juil 2010, 20:27
Je crois humblement qu'il n'y a pas simplement une sorte de consensus social autour de l'émergence d'un nouveau paradigme qui s'imposerait par une sorte d'aléa providentiel et nécessaire, le plus mystérieux de tout cela, c'est que le paradigme N-1 porte en lui les germes du paradigme N, il y a une dynamique de la pensée et un caractère "asymptotique" des systèmes axiomatiques, par exemple tous les outils de la relativité générale s'appliquent à la théorie Newtonienne, cette dernière est une bonne approximation linéaire de la relativité générale, en mathématiques on se rend compte que les grands théorèmes sont très souvent simultanément le résultat de chercheurs indépendants, et même mieux, certains résultats proviennent d'approches différentes.
Peut être le prochain saut ne sera pas asymptotique mais carrément quantique, à mon avis le germe de toute contradiction en mathématiques est l'antinomie entre le nombre de dimension nulle et la position d'un objet qu'il est sensé repérer.
Antinomie qui propose un modèle de particules ponctuelles, ne faudrait il pas partir d'un espace lui même quantifié, quelle en serait la plus petite quantité, et puis cela aurait forcément des conséquences sur nos modèles logiques, comment distinguer deux éléments physiques différents si dans un modèle d'espace temps leurs coordonnées sont identiques.
On peut par "quotientage" empiler des éléments différents et ne voir qu'un seul élément, une seule classe d'équivalence.
Autrement dit nos particules réduites à un point ne cachent elles pas une structure plus complexe, bien sur le terme quotient est simplement une allégorie, je ne veux pas dire que la solution ultime c'est M/équivalence= R la droite réelle.
De toute façon la construction de R c'est déjà ça, un nombre c'est une classe d'équivalence rien d'autre que le Q quotienté par le filtre de Cauchy.
Bon ça fait du bien de délirer un peu, on oublie les soucis plus terre à terre de la vie quotidienne.
PS: pour les perceptions de l'espace, j'indique une idée de JM SOURIAU, selon lui nous avons une perception sensorielle des groupes classiques qui précèdent même la notion de nombre ou de langage
Peut être le prochain saut ne sera pas asymptotique mais carrément quantique, à mon avis le germe de toute contradiction en mathématiques est l'antinomie entre le nombre de dimension nulle et la position d'un objet qu'il est sensé repérer.
Antinomie qui propose un modèle de particules ponctuelles, ne faudrait il pas partir d'un espace lui même quantifié, quelle en serait la plus petite quantité, et puis cela aurait forcément des conséquences sur nos modèles logiques, comment distinguer deux éléments physiques différents si dans un modèle d'espace temps leurs coordonnées sont identiques.
On peut par "quotientage" empiler des éléments différents et ne voir qu'un seul élément, une seule classe d'équivalence.
Autrement dit nos particules réduites à un point ne cachent elles pas une structure plus complexe, bien sur le terme quotient est simplement une allégorie, je ne veux pas dire que la solution ultime c'est M/équivalence= R la droite réelle.
De toute façon la construction de R c'est déjà ça, un nombre c'est une classe d'équivalence rien d'autre que le Q quotienté par le filtre de Cauchy.
Bon ça fait du bien de délirer un peu, on oublie les soucis plus terre à terre de la vie quotidienne.
PS: pour les perceptions de l'espace, j'indique une idée de JM SOURIAU, selon lui nous avons une perception sensorielle des groupes classiques qui précèdent même la notion de nombre ou de langage
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