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Ovni, le voile se déchire
Lun 29 Sep 2008, 19:27
Ovni, le voile se déchire Des ovnis et des armes
par Jean-Pierre Petit
J'ai envoyé ce matin 24 juillet le manuscrit finalisé de ce livre à mon éditeur, Albin Michel. Il comportera 150 illustrations de ma main, plus des photos. Le titre est indiqué ci-dessus. Il est construit un peu comme un thriller. Tout se passe en trois jours et c'est effectivement le temps que j'ai passé en janvier 2001 dans une université anglaise proche d'une station balnéaire. J'y étais allé un peu par hasard. Je dois dire que ce que j'ai appris là-bas m'a laissé pantois. Volontairement, je ne citerai aucun nom, ou des noms d'emprunts. Les gens qui m'ont fait des confidences là-bas ont en effet souhaité que les leurs ne figurent ni dans un livre, ni dans des articles. Appelons le premier Black. Quand je suis arrivé là-bas, il est venu à moi dans les dix minutes suivant mon arrivée.
- Vous êtes Jean-Pierre Petit ?
- Oui
- Ravi de faire votre connaissance. Savez-vous quelle était la première fois où j'ai entendu parler de vous ?
- Non.
- En 1977, lorsqu'on m'avait donné vos notes aux Comptes Rendus à l'Académie des Sciences de Paris à analyser.
- Diable, mais cela remonte à un quart de siècle ! Et pourquoi vous avait-on donné ces travaux à examiner ?
- C'est moi qui ai mis au point la torpille MHD américaine.
- La quoi ?....
Black travaille actuellement a la NASA. Par lui et par un de ses collègues, j'ai appris énormément de choses pendant ces trois jours.
Cela m'a rappelé les conversations que j'avais maintes fois eues avec le regretté Pierre Guérin. Pierre était à l'écoute de beaucoup de choses. A travers lui nous provenaient souvent des échos issus d'outre-atlantique à propos de différentes machines, volantes ou navigantes. C'est dans sa bouche que j'ai entendu pour la première fois des mots comme "Groom Lake", "Aire 51". La question de la MHD où j'avais produit pas mal de contributions en vingt ans revenait souvent sur le tapis. A chaque fois je soulevais l'objection du poids de l'alimentation électrique qui serait nécessaire pour produire les effets allégués.
Avant de venir en Angleterre j'étais tombé sur un papier d'Alexandre Szamès, dans Air et Cosmo, parlant du projet d'hypersonique Russe Ajax qui n'a jamais pu voir le jour faute de financement et dont le patron était un certain Fraidstadt. La revue reproduisait une vue d'artiste de l'engin, aux formes très élancées, mais d'allure somme toute assez conventionnelle.
Le projet Ajax russe
Ce qui était curieux c'étaient les informations collectés par Szamès à propos de cet appareil ainsi que son mode de propulsion le chiffre de Mach 12 était avancé. Pourtant l'appareil était censé évoluer avec des turboréacteurs conventionnels. On parlait beaucoup de MHD, en particulier de "pontage MHD" et "d'effet Hall". Les gens qui liront mon livre auront l'impression de lire du Conan Doyle. En effet, percer les secrets d'Ajax (et au-delà de son frère jumeau américain "Aurora") relève d'une démarche à la Sherlock Holmes. On verra en particulier que la MHD permet de faire fonctionner un turboréacteur en ... hypersonique. Mais je laisserai au gens le soin de découvrir comment. J'ai été personnellement assez décontenancé, je l'avoue, d'avoir eu ces choses sous les yeux, ne serait-ce que dans mes propres travaux, et d'être passé plus de vingt années complètement à côté. Décontenancé et même, avouons-le, carrément honteux, mortifié au dernier degré. De quoi rendre modeste.
Comment Ajax, s'il avait été construit, aurait-il protégé ses bords d'attaque de l'intense flux de chaleur lié à une croisière hypersonique de longue durée ? En y créant un coussin protecteur de plasma, à l'aide d'une décharge haute tension. Actuellement "l'électro-aérodynamique" devient à la mode, pour des tas de raisons, ne serait-ce que parce que c'est la solution la plus efficace pour la furtivité : voler en s'entourant de gaz ionisé. Les gens de Dassault rêvent de pouvoir entourer leurs machines de plasma, mais ne savent guère d'où tirer l'énergie et comment créer ces hautes tensions. En fait tout cela est faisable pour qui maîtrise bien la MHD. Malheureusement, en France, et en règle général en Europe cet "art" a totalement disparu depuis un quart de siècle. J'ai moi-même abandonné en 1986, après dix ans d'une lutte épuisante et stérile. Je reparlerai de tout cela un peu plus loin.
En matière de science et de technique ils suffit souvent de savoir qu'une chose est faisable pour se poser les bonnes questions et trouver les bonnes réponses. Sinon on ne fait... rien. A questions non posées, réponses absentes. Regardez cette machine et essayez d'admettre qu'elle puisse voler en hypersonique et même, plus encore, qu'elle le fasse en utilisant ses turboréacteurs, les mêmes qui lui ont servi à décoller. Bien sûr, il est un peu exclu qu'elle conserve cette géométrie d'entrées d'air. Quelque chose doit changer. Quoi ? Réponse dans mon livre. Ce que je peux vous dire c'est que c'est extraordinairement astucieux. Toute honte bue je tire mon chapeau aux Russes et aux Américains.
Mais revenons dans cette station balnéaire anglaise en cet hiver 2000-2001. A l'instant je me revois descendant le Nil, quelques mois plus tôt aux côtés d'un ingénieur qui avait travaillé à l'usine de torpilles de Saint Tropez. On est bavard, en croisière, surtout quand on ne sait pas qui se trouve assis à côté de vous. C'était amusant. La France possède deux types de torpilles, à hélices carénées contra-rotatives. Les plus rapides équipent des hélicoptères. Elles utilisent comme source d'énergie un mélange un peu instable. Vitesse : 120 km/h. le Koursk était équipé de vieux modèles de ce genre. L'explosion de l'un d'eux a entraîné la perte du submersible. Les Français ont préféré ne pas enfermer ces "bombes" dans leurs sous-marins qui sont équipés de torpilles à propulsion électrique, plus lentes : 100 km/h. Sept mètres de long, 400 ampères. Source d'énergie : des piles qu'on active au dernier moment en les remplissant avec un électrolyte. Les Anglais sont déjà plus avancés. Ils ont un engin nommé Spearfish (le Narval) qui est propulsé par fusée à poudre. Dans l'eau, le problème, c'est le frottement. L'engin Anglais injecte du gaz à l'avant, et celui-ci l'entoure alors complètement. Cela réduit le frottement. Les Russes ont une torpille du même genre, la Sqwal ("Squale") :
La torpille russe Sqwal
Sur cette vue trois-quart arrière on voir le "coquetier" de la fusée et les tubes servant à éjecter vers l'arrière le gaz en excès. Chez les Russes il s'agit d'un modèle antédiluvien, qu'ils vendent d'ailleurs aux ... Chinois. En France ce concept de "torpille hypervéloce" émerge à peine. J'oubliais la vitesse : 400 km/h. Reste l'engin MHD Américain. Quand j'avais discuté avec Joe Black j'avais hasardé un chiffre : six ou sept cent kilomètres à l'heure....
- Oh, much more ! .....
Combien ? Deux mille kilomètres à l'heure, sous l'eau, en 1980. Plus, maintenant. Peut-être trois mille, valeur inférieure à la vitesse du son dans l'eau. D'où vient l'énergie ? D'une simple fusée à foudre. Enfin, quand je dis "simple", c'est un mot. Comme les sous-marins actuels sont susceptible de descendre jusqu'à mille mètres il faut que ces propulseurs fusée puissent fonctionner avec une pression extérieure allant de une atmosphère à cent. J'ai été ingénieur d'essai de fusées à poudre en 1965 à la SEP d'Istres.
J.P.Petit à la Société d'Etude de la Propulsion par Réaction en 1965
C'est un sacré problème technique comme c'est également un problème de convertir une bonne partie de l'énergie du jet en électricité, laquelle actionnera un accélérateur pariétal, secret de telles vitesses. Propulsion : 30 % pour la fusée, 70 % pour l'accélérateur MHD qui entraîne l'eau de mer vers l'aval à cette vitesse inimaginable. Comment est fichue cette torpille? Il y aura tous les plans dans le livre. La DGA (Délégation Général à l'Armement) en achètera sûrement quelques exemplaires, comme elle le fait à la sortie de chacun de mes ouvrages.
Les conséquences sont considérables sur le plan stratégique. De telles torpilles mettent les plate-formes de tir des sous marins à quelques secondes avant impact. Or le premier geste de guerre serait précisément la destruction de toutes ces plate-formes. Ce temps très bref correspond aussi à la durée de vie de ces propulseurs.
Tous se rappellent le film "Octobre Rouge" avec Sean Connery. J'avais suggéré dans un livre que ces "chenillards", ces mystérieux propulseurs volés par les Américains à ceux qu'on appelaient encore à cette époque les "soviétiques" pouvaient être des propulseurs MHD. Que les Russes aient continué assez tard la MHD, on le sait. Mais il y a eu en fait deux MHD, totalement différentes. Dans la première, civile, on se polarisait sur les rendements. Normal, on cherchait à produire de l'électricité en exploitant les calories délivrées par exemple par des réacteurs nucléaires. J'ai travaillé sur de tels projets entre 1965 et 1971. Je signale au passage que si ces "convertisseurs MHD" avaient pu fonctionner on aurait alors développé des réacteurs nucléaires "HTR" (high temperature reactors) qui auraient travaillé à 1500°, mais Dieu dans son infinie sagesse a préféré qu'il n'en soit pas ainsi. Un réacteur normal est déjà potentiellement dangereux. Imaginez ce qu'auraient pu être ces réacteurs à haute température. Il est un fait que cette MHD civile a commencé à battre de l'aile à partir de 1965. Au congrès de Varsovie de 1967 Ricateau, patron de Typhée", générateur expérimental construit au CEA de Fontenay-aux-Roses avait admis que "nous nous étions heurtés au mur de l'instabilité découverte par Vélikhov en 1964, par le calcul". Cette instabilité, se développant en un millionième de seconde, interdisait tout fonctionnement en "bitempérature" (avec une "température électronique" supérieure à celle du gaz). Pas d'angoisse : c'est ce qui se passe dans le premier tube au néon venu. Vous avez du "bitempéraure" dans votre cuisine. . Le gaz d'électrons est à dix mille degrés alors que vous pouvez tout tranquillement poser votre main sur le tube. Après ce virage du congrès de 1967 tous les labos civils ont fermé, les uns après les autres. Les Russes ont insisté quelques années de plus avec un générateur nommé U25, qui achève de rouiller dans un hangar près de Moscou. Je visité ces reste dans les années quatre vingt avec mon ami et complice Patrice Van Eesrel, guidés par mon vieil ami Golubev, ex co-worker de Vélikhov. Bref toute cette MHD civile est partie en live au fil des années. Je me souviens d'un congrès à Chicago, en 1985 si mes souvenirs sont exacts, où les responsables des anciens projets, comme J.F.Louis, de l'AFCO se demandaient en soupirant "si un jour les affaires pourraient reprendre". Tout le monde hochait la tête en songeant "ahrrr.. la MHD... gross malheur !". Pourtant, cinq ans plus tôt la torpille MHD américaine avait atteint 2000 km/h. Fou, non ?
La clef de tout cela s'appelle désinformation. L'enjeu de cette MHD militaire était énorme. Les yankees et les Russes l'avaient compris, pendant que les Français et en règle général tous les Européens avaient dételé depuis 1971. Pour parfaire un tel plan les Américains ont donc désinformé leurs propres chercheurs et ingénieurs, les civils. Extraordinaire, non ? Eh il fallait pour que ça passe que même les civils, les universitaires américains tombent dans le panneau. Revenons en arrière. En 1967 se publie chez Mac Graw Hill un ouvrage absolument remarquable intitulé "Engeneering magnetohydrodynamics". Dans les années qui suivent la MHD américain s'étiole. Pas de nouveaux ouvrages, plus d'enseignements, plus de bourses, plus de contrats, plus de phd. Un discipline entière disparaît dans une fondrière. Les Européens se disent "Si les Américains abandonnent tout, comme cela, c'est que cela ne doit pas présenter d'intérêt".
MHD civile et MHD militaire
En fait, dans les sanctuaires militaires on développe des projets avec des budgets "noirs" comparables à ceux des projets Appolo ou Manathan. Où ? Dans la fameuse aire 51, entre autre et à Livermore et Sandia, deux bons "sanctuaires". Tout à l'heure nous évoquions une torpille qui filait en 1980 à 2000 km/h. J'oubliais le sous-marin, plus lent, quand même. Vitesse moitié. Comment de tels gadgets ont-ils pu échapper à la surveillance ? Réfléchissez. Où a été conçu et essayé le F-117 A ? Réponse : dans la base de Tonopah, Nevada, sous une couverture.
Le F-117 A
La base où étaient effectués les essais était officiellement une unité d'entraînement équipée de T38 "Talon" biplaces. A partir de 1983 le F-117A devint opérationnel sur cette même base de Tonopah. Cet avion fit son premier vol.... la nuit. Jusqu'en 1989 il ne vola jamais de jour. Présentation officielle à la presse en 1990 (vous vous souvenez peut être de la couverture de Science et Vie titrant "l'OVNI, c'est lui !" : les Américains avait à cette époque décidé de griller leur avion furtif ultra-secret pour essayer de dégonfler en catastrophe la vague belge). Il y eut deux crashes. Les épaves furent prestement remplacées par de fausses épaves de T38, tenues prêtes en cas de problème. Personne n'a jamais vu naviguer le sous-marin MHD Américain, pas plus que son équivalent Russe d'ailleurs. Tout cela demande de grosses infrastructures, bien banalisées. L'enjeu en vaut la peine. On se croirait dans un film de James Bond. Mais songez à l'exemple du F-117A. En 1980 cette affaire aurait pu sembler sortir tout droit d'un film de James Bond. Personne ne savait rien.
par Jean-Pierre Petit
J'ai envoyé ce matin 24 juillet le manuscrit finalisé de ce livre à mon éditeur, Albin Michel. Il comportera 150 illustrations de ma main, plus des photos. Le titre est indiqué ci-dessus. Il est construit un peu comme un thriller. Tout se passe en trois jours et c'est effectivement le temps que j'ai passé en janvier 2001 dans une université anglaise proche d'une station balnéaire. J'y étais allé un peu par hasard. Je dois dire que ce que j'ai appris là-bas m'a laissé pantois. Volontairement, je ne citerai aucun nom, ou des noms d'emprunts. Les gens qui m'ont fait des confidences là-bas ont en effet souhaité que les leurs ne figurent ni dans un livre, ni dans des articles. Appelons le premier Black. Quand je suis arrivé là-bas, il est venu à moi dans les dix minutes suivant mon arrivée.
- Vous êtes Jean-Pierre Petit ?
- Oui
- Ravi de faire votre connaissance. Savez-vous quelle était la première fois où j'ai entendu parler de vous ?
- Non.
- En 1977, lorsqu'on m'avait donné vos notes aux Comptes Rendus à l'Académie des Sciences de Paris à analyser.
- Diable, mais cela remonte à un quart de siècle ! Et pourquoi vous avait-on donné ces travaux à examiner ?
- C'est moi qui ai mis au point la torpille MHD américaine.
- La quoi ?....
Black travaille actuellement a la NASA. Par lui et par un de ses collègues, j'ai appris énormément de choses pendant ces trois jours.
Cela m'a rappelé les conversations que j'avais maintes fois eues avec le regretté Pierre Guérin. Pierre était à l'écoute de beaucoup de choses. A travers lui nous provenaient souvent des échos issus d'outre-atlantique à propos de différentes machines, volantes ou navigantes. C'est dans sa bouche que j'ai entendu pour la première fois des mots comme "Groom Lake", "Aire 51". La question de la MHD où j'avais produit pas mal de contributions en vingt ans revenait souvent sur le tapis. A chaque fois je soulevais l'objection du poids de l'alimentation électrique qui serait nécessaire pour produire les effets allégués.
Avant de venir en Angleterre j'étais tombé sur un papier d'Alexandre Szamès, dans Air et Cosmo, parlant du projet d'hypersonique Russe Ajax qui n'a jamais pu voir le jour faute de financement et dont le patron était un certain Fraidstadt. La revue reproduisait une vue d'artiste de l'engin, aux formes très élancées, mais d'allure somme toute assez conventionnelle.
Le projet Ajax russe
Ce qui était curieux c'étaient les informations collectés par Szamès à propos de cet appareil ainsi que son mode de propulsion le chiffre de Mach 12 était avancé. Pourtant l'appareil était censé évoluer avec des turboréacteurs conventionnels. On parlait beaucoup de MHD, en particulier de "pontage MHD" et "d'effet Hall". Les gens qui liront mon livre auront l'impression de lire du Conan Doyle. En effet, percer les secrets d'Ajax (et au-delà de son frère jumeau américain "Aurora") relève d'une démarche à la Sherlock Holmes. On verra en particulier que la MHD permet de faire fonctionner un turboréacteur en ... hypersonique. Mais je laisserai au gens le soin de découvrir comment. J'ai été personnellement assez décontenancé, je l'avoue, d'avoir eu ces choses sous les yeux, ne serait-ce que dans mes propres travaux, et d'être passé plus de vingt années complètement à côté. Décontenancé et même, avouons-le, carrément honteux, mortifié au dernier degré. De quoi rendre modeste.
Comment Ajax, s'il avait été construit, aurait-il protégé ses bords d'attaque de l'intense flux de chaleur lié à une croisière hypersonique de longue durée ? En y créant un coussin protecteur de plasma, à l'aide d'une décharge haute tension. Actuellement "l'électro-aérodynamique" devient à la mode, pour des tas de raisons, ne serait-ce que parce que c'est la solution la plus efficace pour la furtivité : voler en s'entourant de gaz ionisé. Les gens de Dassault rêvent de pouvoir entourer leurs machines de plasma, mais ne savent guère d'où tirer l'énergie et comment créer ces hautes tensions. En fait tout cela est faisable pour qui maîtrise bien la MHD. Malheureusement, en France, et en règle général en Europe cet "art" a totalement disparu depuis un quart de siècle. J'ai moi-même abandonné en 1986, après dix ans d'une lutte épuisante et stérile. Je reparlerai de tout cela un peu plus loin.
En matière de science et de technique ils suffit souvent de savoir qu'une chose est faisable pour se poser les bonnes questions et trouver les bonnes réponses. Sinon on ne fait... rien. A questions non posées, réponses absentes. Regardez cette machine et essayez d'admettre qu'elle puisse voler en hypersonique et même, plus encore, qu'elle le fasse en utilisant ses turboréacteurs, les mêmes qui lui ont servi à décoller. Bien sûr, il est un peu exclu qu'elle conserve cette géométrie d'entrées d'air. Quelque chose doit changer. Quoi ? Réponse dans mon livre. Ce que je peux vous dire c'est que c'est extraordinairement astucieux. Toute honte bue je tire mon chapeau aux Russes et aux Américains.
Mais revenons dans cette station balnéaire anglaise en cet hiver 2000-2001. A l'instant je me revois descendant le Nil, quelques mois plus tôt aux côtés d'un ingénieur qui avait travaillé à l'usine de torpilles de Saint Tropez. On est bavard, en croisière, surtout quand on ne sait pas qui se trouve assis à côté de vous. C'était amusant. La France possède deux types de torpilles, à hélices carénées contra-rotatives. Les plus rapides équipent des hélicoptères. Elles utilisent comme source d'énergie un mélange un peu instable. Vitesse : 120 km/h. le Koursk était équipé de vieux modèles de ce genre. L'explosion de l'un d'eux a entraîné la perte du submersible. Les Français ont préféré ne pas enfermer ces "bombes" dans leurs sous-marins qui sont équipés de torpilles à propulsion électrique, plus lentes : 100 km/h. Sept mètres de long, 400 ampères. Source d'énergie : des piles qu'on active au dernier moment en les remplissant avec un électrolyte. Les Anglais sont déjà plus avancés. Ils ont un engin nommé Spearfish (le Narval) qui est propulsé par fusée à poudre. Dans l'eau, le problème, c'est le frottement. L'engin Anglais injecte du gaz à l'avant, et celui-ci l'entoure alors complètement. Cela réduit le frottement. Les Russes ont une torpille du même genre, la Sqwal ("Squale") :
La torpille russe Sqwal
Sur cette vue trois-quart arrière on voir le "coquetier" de la fusée et les tubes servant à éjecter vers l'arrière le gaz en excès. Chez les Russes il s'agit d'un modèle antédiluvien, qu'ils vendent d'ailleurs aux ... Chinois. En France ce concept de "torpille hypervéloce" émerge à peine. J'oubliais la vitesse : 400 km/h. Reste l'engin MHD Américain. Quand j'avais discuté avec Joe Black j'avais hasardé un chiffre : six ou sept cent kilomètres à l'heure....
- Oh, much more ! .....
Combien ? Deux mille kilomètres à l'heure, sous l'eau, en 1980. Plus, maintenant. Peut-être trois mille, valeur inférieure à la vitesse du son dans l'eau. D'où vient l'énergie ? D'une simple fusée à foudre. Enfin, quand je dis "simple", c'est un mot. Comme les sous-marins actuels sont susceptible de descendre jusqu'à mille mètres il faut que ces propulseurs fusée puissent fonctionner avec une pression extérieure allant de une atmosphère à cent. J'ai été ingénieur d'essai de fusées à poudre en 1965 à la SEP d'Istres.
J.P.Petit à la Société d'Etude de la Propulsion par Réaction en 1965
C'est un sacré problème technique comme c'est également un problème de convertir une bonne partie de l'énergie du jet en électricité, laquelle actionnera un accélérateur pariétal, secret de telles vitesses. Propulsion : 30 % pour la fusée, 70 % pour l'accélérateur MHD qui entraîne l'eau de mer vers l'aval à cette vitesse inimaginable. Comment est fichue cette torpille? Il y aura tous les plans dans le livre. La DGA (Délégation Général à l'Armement) en achètera sûrement quelques exemplaires, comme elle le fait à la sortie de chacun de mes ouvrages.
Les conséquences sont considérables sur le plan stratégique. De telles torpilles mettent les plate-formes de tir des sous marins à quelques secondes avant impact. Or le premier geste de guerre serait précisément la destruction de toutes ces plate-formes. Ce temps très bref correspond aussi à la durée de vie de ces propulseurs.
Tous se rappellent le film "Octobre Rouge" avec Sean Connery. J'avais suggéré dans un livre que ces "chenillards", ces mystérieux propulseurs volés par les Américains à ceux qu'on appelaient encore à cette époque les "soviétiques" pouvaient être des propulseurs MHD. Que les Russes aient continué assez tard la MHD, on le sait. Mais il y a eu en fait deux MHD, totalement différentes. Dans la première, civile, on se polarisait sur les rendements. Normal, on cherchait à produire de l'électricité en exploitant les calories délivrées par exemple par des réacteurs nucléaires. J'ai travaillé sur de tels projets entre 1965 et 1971. Je signale au passage que si ces "convertisseurs MHD" avaient pu fonctionner on aurait alors développé des réacteurs nucléaires "HTR" (high temperature reactors) qui auraient travaillé à 1500°, mais Dieu dans son infinie sagesse a préféré qu'il n'en soit pas ainsi. Un réacteur normal est déjà potentiellement dangereux. Imaginez ce qu'auraient pu être ces réacteurs à haute température. Il est un fait que cette MHD civile a commencé à battre de l'aile à partir de 1965. Au congrès de Varsovie de 1967 Ricateau, patron de Typhée", générateur expérimental construit au CEA de Fontenay-aux-Roses avait admis que "nous nous étions heurtés au mur de l'instabilité découverte par Vélikhov en 1964, par le calcul". Cette instabilité, se développant en un millionième de seconde, interdisait tout fonctionnement en "bitempérature" (avec une "température électronique" supérieure à celle du gaz). Pas d'angoisse : c'est ce qui se passe dans le premier tube au néon venu. Vous avez du "bitempéraure" dans votre cuisine. . Le gaz d'électrons est à dix mille degrés alors que vous pouvez tout tranquillement poser votre main sur le tube. Après ce virage du congrès de 1967 tous les labos civils ont fermé, les uns après les autres. Les Russes ont insisté quelques années de plus avec un générateur nommé U25, qui achève de rouiller dans un hangar près de Moscou. Je visité ces reste dans les années quatre vingt avec mon ami et complice Patrice Van Eesrel, guidés par mon vieil ami Golubev, ex co-worker de Vélikhov. Bref toute cette MHD civile est partie en live au fil des années. Je me souviens d'un congrès à Chicago, en 1985 si mes souvenirs sont exacts, où les responsables des anciens projets, comme J.F.Louis, de l'AFCO se demandaient en soupirant "si un jour les affaires pourraient reprendre". Tout le monde hochait la tête en songeant "ahrrr.. la MHD... gross malheur !". Pourtant, cinq ans plus tôt la torpille MHD américaine avait atteint 2000 km/h. Fou, non ?
La clef de tout cela s'appelle désinformation. L'enjeu de cette MHD militaire était énorme. Les yankees et les Russes l'avaient compris, pendant que les Français et en règle général tous les Européens avaient dételé depuis 1971. Pour parfaire un tel plan les Américains ont donc désinformé leurs propres chercheurs et ingénieurs, les civils. Extraordinaire, non ? Eh il fallait pour que ça passe que même les civils, les universitaires américains tombent dans le panneau. Revenons en arrière. En 1967 se publie chez Mac Graw Hill un ouvrage absolument remarquable intitulé "Engeneering magnetohydrodynamics". Dans les années qui suivent la MHD américain s'étiole. Pas de nouveaux ouvrages, plus d'enseignements, plus de bourses, plus de contrats, plus de phd. Un discipline entière disparaît dans une fondrière. Les Européens se disent "Si les Américains abandonnent tout, comme cela, c'est que cela ne doit pas présenter d'intérêt".
MHD civile et MHD militaire
En fait, dans les sanctuaires militaires on développe des projets avec des budgets "noirs" comparables à ceux des projets Appolo ou Manathan. Où ? Dans la fameuse aire 51, entre autre et à Livermore et Sandia, deux bons "sanctuaires". Tout à l'heure nous évoquions une torpille qui filait en 1980 à 2000 km/h. J'oubliais le sous-marin, plus lent, quand même. Vitesse moitié. Comment de tels gadgets ont-ils pu échapper à la surveillance ? Réfléchissez. Où a été conçu et essayé le F-117 A ? Réponse : dans la base de Tonopah, Nevada, sous une couverture.
Le F-117 A
La base où étaient effectués les essais était officiellement une unité d'entraînement équipée de T38 "Talon" biplaces. A partir de 1983 le F-117A devint opérationnel sur cette même base de Tonopah. Cet avion fit son premier vol.... la nuit. Jusqu'en 1989 il ne vola jamais de jour. Présentation officielle à la presse en 1990 (vous vous souvenez peut être de la couverture de Science et Vie titrant "l'OVNI, c'est lui !" : les Américains avait à cette époque décidé de griller leur avion furtif ultra-secret pour essayer de dégonfler en catastrophe la vague belge). Il y eut deux crashes. Les épaves furent prestement remplacées par de fausses épaves de T38, tenues prêtes en cas de problème. Personne n'a jamais vu naviguer le sous-marin MHD Américain, pas plus que son équivalent Russe d'ailleurs. Tout cela demande de grosses infrastructures, bien banalisées. L'enjeu en vaut la peine. On se croirait dans un film de James Bond. Mais songez à l'exemple du F-117A. En 1980 cette affaire aurait pu sembler sortir tout droit d'un film de James Bond. Personne ne savait rien.
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Re: Ovni, le voile se déchire
Lun 29 Sep 2008, 19:27
Pourquoi les Américains ont-ils développé de telles recherches, avec un tel luxe de moyens et dans un tel climat de secret ? Simplement parce qu'ils savaient qu'ailleurs, autrement, cela avait déjà marché. Chez les Russes ? Non. L'épave récupérée à Roswell était une navette hypersonique (mais pas une machine capable de franchir les années-lumière). Pourquoi s'était-elle crashée ? Pourquoi une "vaisseau"-mère n'était-il pas venu aussitôt récupérer au moins ses occupants ? Ca, c'est un autre problème, une discussion fort vaste pour laquelle nous pourrions avoir des réponses dans le peu d'années à venir, mais pas forcément des réponse qui pourraient nous réjouir. Il a fallu du temps aux Américains pour apprendre à "lire" cette épave, mais ils ont fini par y parvenir. Evidemment, dès qu'ils ont disposé de cette preuve de l'origine extraterrestre des ufos le mot d'ordre a été "désinformation immédiate". Avouons que cela a marché à l'échelle quasi-planétaire, sauf chez les Russes qui ont peut être aussi disposé de leurs propres éléments de conviction très tôt. On notera qu'avec les torpilles, les sous-marins MHD puis avec ce projet d'hypersonique Ajax les Russes avaient eux aussi soigneusement évité de mélanger MHD civile et MHD militaire. Si on se met à penser "désinformation" alors tout ce qui a émergé des USA depuis 1947 fait sens. Il faut concéder à l'équipe du rapport COMETA cette justice : ils ont subodoré en 1999 que les Américains détenaient des infos. Voir les extraits ci-joints. Les phrases citées ont un côté naîf et attendrissant. Elles montrent que notre MHD militaire française est inexistante. Etant donné qu'il n'existe plus sur notre territoire (et je dirais même plus dans l'Europe de l'ouest toute entière) de spécialiste de MHD (dans les gaz) cela ne risque guère de changer. On sait que j'ai fait des efforts désespérés pendant dix ans pour démarrer des recherches. Mais la crainte de voir ces travaux déboucher sur une crédibilisation de l'ovni en tant que machine extraterrestre (à cause de l'annihilation des ondes de choc) était supérieure à l'envie de voir ce qu'on pourrait faire avec cela. Eh puis les français avaient une excuse : à la différences des Américains ils ne savaient pas que cela devait obligatoirement marcher. Le gag c'est cette visite que nous avions faite en 1983, mon ami Elio Flesia et moi-même, invités par le responsable des essais en bassin de carène des futurs sous-marins français, installé à Toulon. Celui-ci voulait simplement savoir, après avoir lu "Le Mur du Silence" (qui venait de sortir) et plus précisément sa page 30 s'il serait envisageable de supprimer le sillage turbulent derrière un périscope de sous-marin.
Extrait de la page 30 du "Mur du Silence"
(Pour avoir une copie du Mur du Silence, plus 18 autres BD, sur CD, envoyer 16 euros à J.P.Petit, Villa Cardinale 1, 6 Allée du Parc 13700 Venelles)
Ma réponse ayant été positive, il avait été satisfait et m'avait alors dit "il existe une autre source de bruit, dans les sous-marins, ce sont les hélices. Verriez-vous une possibilité pour réduire cette signature ?". J'avais répondu "simple, vous les enlevez et vous tapissez la coque avec des accélérateurs pariétaux". Nous nous étions alors pratiquement faits jeter dehors, à une époque où la torpille US, elle-même flanquée de dispositifs semblables, dépassait les 2000 km/h.
Et les engins volants ? Ca c'est une aventure passionnante dont le lecteur pourra découvrir tous les détails dans mon livre, doté de nombreuses annexes techniques, assez abordables du reste. On peut toujours douter. Dans un Air et Cosmos récent on mentionnait une phrase d'un ingénieur de l'ONERA, questionné à propos de cette mystérieuse "électro-aérodynamique" (en fait la MHD rebaptisée) qui avait fait cette réponse succulente :
- Les lois de la physique étant les mêmes partout, je considère ces idées américaines comme farfelues.....
En d'autres termes : "Je ne comprends pas, donc c'est idiot". Cela rappelle la définition du sceptique donnée par mon ami Rémy Chauvin : "c'est celui qui ne se doute de rien". Imaginez qu'on n'ait jamais essayé de bombes atomiques sur des villes japonaises. Imaginez que dès le départ (comme cela a été par exemple le cas au Pakistan) on ait opté d'emblée pour des explosions nucléaires souterraines. Imaginez que le secret ait été très bien gardé, que des tas de pays aient été dissuadés astucieusement de se lancer dans des opérations aussi coûteuses, par exemple parce que les Américains et les Russes auraient monté des manips-bidon en concluant que "ça n'était pas rentable". Vous souriez ? Vous avez tort. Lisez l'affaire Heinsenberg" publié il y a une dizaine d'années chez Albin Michel. Vous verrez comment Heinsenberg et Von Weisacker s'y sont pris pour faire croire aux Nazis que la masse critique était si élevée qu'il seraient exclu de concevoir sur cette base une bombe. Je vous le dis : si les secrets du nucléaire avaient été bien gardés et qu'on ait suffisamment désinformé des tas de pays, leurs ressortissants croiraient encore, comme jadis Poincaré "qu'il est impossible de détruire une ville avec une livre de matière". Dans le cas du nucléaire, ça aurait été un peu plus compliqué, vu que ces idées sont nées en même temps dans de nombreux pays, en Angleterre et en France entre autre. Mais une chose est sûre : si le public n'avait pas été confronté aux photographies montrant les destructions opérées au Japon jamais l'homme de la rue n'aurait pu se faire une idée des possibilités de destruction des bombes A, puis H. Ces capacités destructrices seraient au-delà de ses capacités imaginatives. Et il faut avouer qu'il y a une telle différence entre les bombes chimiques et les bombes nucléaires que le saut conceptuel reste difficile. Qui peut imaginer soixante millions de tonnes de pains de TNT, empilés, et a fortiori largués d'un avion ? Pour info on peut négocier une explosion nucléaire souterraine d'une bombe d'une mégatonne en creusant un puits ayant une profondeur minimale de 1500 mètres. A plus forte profondeur, disons deux ou trois fois plus, le cratère d'effondrement ne se formerait pas en surface. Pour des bombes de plus faibles puissance, en les faisant détoner dans des terrains susceptibles d'absorber les ondes sonores (par exemple sous une couche de lignite, à mille mètres de profondeur pour un engin de 3 kT) l'explosion serait "totalement furtive". Avez-vous au passage été assez ingénus pour croire que les explosions nucléaires souterraines avaient disparu de la surface de la Terre ? En fait, maintenant, le signal des bombes essayées (de puissance modeste) est devenu assez faible pour qu'il puisse se perdre dans le bruit de fond sismique terrestre.
Le lecteur trouvera tout cela dans mon ouvrage, qui paraîtra dans quelques mois, assez vite, j'espère. Mais il y a les vacances et la "fabrication" d'un livre, qui prend quelques mois quand il y a autant d'illustrations à incruster dans le texte. Le livre est conçu comme un thriller avec plusieurs rebondissements dont je vous laisserai la surprise. Pourquoi les Américains ont-ils accepté là-bas de se montrer aussi bavards ? Simplement parce qu eles Russes ont commencé à parler. C'est un peu actuellement la manière dont ils se "vengent" en un sens. Un secret partagé n'est plus un secret. Ceci dit, combien de temps faudra-t-il aux militaires français pour réaliser l'ampleur du désastre, ça je n'en sais rien et je m'en moque éperdument. En tant que spécialiste je dis que cela représente au bas mot "vingt cinq années d'un retard devenu irrattrapable", plus des avancées technologiques secrètes concernant par exemple les supraconducteurs. Si la MHD est "confidentielle défense" alors la technologie des supraconducteurs l'est aussi. Tant pis pour pour l'industrie civile. Tout cela implique une rétention d'informations tant techniques que scientifiques dont on n'a pas la moindre idée.
Extrait de la page 30 du "Mur du Silence"
(Pour avoir une copie du Mur du Silence, plus 18 autres BD, sur CD, envoyer 16 euros à J.P.Petit, Villa Cardinale 1, 6 Allée du Parc 13700 Venelles)
Ma réponse ayant été positive, il avait été satisfait et m'avait alors dit "il existe une autre source de bruit, dans les sous-marins, ce sont les hélices. Verriez-vous une possibilité pour réduire cette signature ?". J'avais répondu "simple, vous les enlevez et vous tapissez la coque avec des accélérateurs pariétaux". Nous nous étions alors pratiquement faits jeter dehors, à une époque où la torpille US, elle-même flanquée de dispositifs semblables, dépassait les 2000 km/h.
Et les engins volants ? Ca c'est une aventure passionnante dont le lecteur pourra découvrir tous les détails dans mon livre, doté de nombreuses annexes techniques, assez abordables du reste. On peut toujours douter. Dans un Air et Cosmos récent on mentionnait une phrase d'un ingénieur de l'ONERA, questionné à propos de cette mystérieuse "électro-aérodynamique" (en fait la MHD rebaptisée) qui avait fait cette réponse succulente :
- Les lois de la physique étant les mêmes partout, je considère ces idées américaines comme farfelues.....
En d'autres termes : "Je ne comprends pas, donc c'est idiot". Cela rappelle la définition du sceptique donnée par mon ami Rémy Chauvin : "c'est celui qui ne se doute de rien". Imaginez qu'on n'ait jamais essayé de bombes atomiques sur des villes japonaises. Imaginez que dès le départ (comme cela a été par exemple le cas au Pakistan) on ait opté d'emblée pour des explosions nucléaires souterraines. Imaginez que le secret ait été très bien gardé, que des tas de pays aient été dissuadés astucieusement de se lancer dans des opérations aussi coûteuses, par exemple parce que les Américains et les Russes auraient monté des manips-bidon en concluant que "ça n'était pas rentable". Vous souriez ? Vous avez tort. Lisez l'affaire Heinsenberg" publié il y a une dizaine d'années chez Albin Michel. Vous verrez comment Heinsenberg et Von Weisacker s'y sont pris pour faire croire aux Nazis que la masse critique était si élevée qu'il seraient exclu de concevoir sur cette base une bombe. Je vous le dis : si les secrets du nucléaire avaient été bien gardés et qu'on ait suffisamment désinformé des tas de pays, leurs ressortissants croiraient encore, comme jadis Poincaré "qu'il est impossible de détruire une ville avec une livre de matière". Dans le cas du nucléaire, ça aurait été un peu plus compliqué, vu que ces idées sont nées en même temps dans de nombreux pays, en Angleterre et en France entre autre. Mais une chose est sûre : si le public n'avait pas été confronté aux photographies montrant les destructions opérées au Japon jamais l'homme de la rue n'aurait pu se faire une idée des possibilités de destruction des bombes A, puis H. Ces capacités destructrices seraient au-delà de ses capacités imaginatives. Et il faut avouer qu'il y a une telle différence entre les bombes chimiques et les bombes nucléaires que le saut conceptuel reste difficile. Qui peut imaginer soixante millions de tonnes de pains de TNT, empilés, et a fortiori largués d'un avion ? Pour info on peut négocier une explosion nucléaire souterraine d'une bombe d'une mégatonne en creusant un puits ayant une profondeur minimale de 1500 mètres. A plus forte profondeur, disons deux ou trois fois plus, le cratère d'effondrement ne se formerait pas en surface. Pour des bombes de plus faibles puissance, en les faisant détoner dans des terrains susceptibles d'absorber les ondes sonores (par exemple sous une couche de lignite, à mille mètres de profondeur pour un engin de 3 kT) l'explosion serait "totalement furtive". Avez-vous au passage été assez ingénus pour croire que les explosions nucléaires souterraines avaient disparu de la surface de la Terre ? En fait, maintenant, le signal des bombes essayées (de puissance modeste) est devenu assez faible pour qu'il puisse se perdre dans le bruit de fond sismique terrestre.
Le lecteur trouvera tout cela dans mon ouvrage, qui paraîtra dans quelques mois, assez vite, j'espère. Mais il y a les vacances et la "fabrication" d'un livre, qui prend quelques mois quand il y a autant d'illustrations à incruster dans le texte. Le livre est conçu comme un thriller avec plusieurs rebondissements dont je vous laisserai la surprise. Pourquoi les Américains ont-ils accepté là-bas de se montrer aussi bavards ? Simplement parce qu eles Russes ont commencé à parler. C'est un peu actuellement la manière dont ils se "vengent" en un sens. Un secret partagé n'est plus un secret. Ceci dit, combien de temps faudra-t-il aux militaires français pour réaliser l'ampleur du désastre, ça je n'en sais rien et je m'en moque éperdument. En tant que spécialiste je dis que cela représente au bas mot "vingt cinq années d'un retard devenu irrattrapable", plus des avancées technologiques secrètes concernant par exemple les supraconducteurs. Si la MHD est "confidentielle défense" alors la technologie des supraconducteurs l'est aussi. Tant pis pour pour l'industrie civile. Tout cela implique une rétention d'informations tant techniques que scientifiques dont on n'a pas la moindre idée.
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Re: Ovni, le voile se déchire
Lun 29 Sep 2008, 19:27
Comment peut-on maintenir un tel secret pendant aussi longtemps ? En utilisant la désinformation. regardez "Mars Attack". Vous y verrez un pilote traînant un extraterrestre carrément monstrueux dans son parachute, et gagnant l'aire 51, aux tréfonds duquel on retrouvera le "savant fou" étudiant l'épave récupérée il y a des décennies dont les pilotes baignent dans du formol. Ces extraterrestres, d'ailleurs, vont de planètes en planètes, comme des sauterelles, pour les ravager. Après, amusez-vous à suggérer qu'il ait pu y avoir quelque chose de sérieux là-dessous.
Il s'agit d'armes ? Non, pas seulement. Ces avancées sont des concrétisations d'études menées sur le dossier ovni. J'ai évoqué plus haut un premier hypersonique. L'engin américain c'est le mythique "Aurora". Ce qui est à hurler de rire ce sont les essais faits en ce moment avec une prétendue maquette d'engin hypersonique, lâché en altitude par un B52 et propulsé par une fusée à poudre... aux yeux.
- Usque tandem patientia nostra abuserat.....
Aurora vole depuis 1990. Il décolle avec ses turboréacteurs, pas tellement différents de ceux du Concorde puis escalade le ciel. Mach 2, 3, etc.... A partir de Mach trois-quatre il modifie sa configuration et devient un hypersonique. Vous trouverez l'astuce dans le livre. Il n'annihile pas ses ondes de choc mais les atténue en les faisant se former sur des bourrelets de plasma. Il vole alors comme un "wave rider" en surfant sur son onde de choc (il n'y a qu'une onde disposée sous l'appareil dont la partie supérieure est plate comme la main, "dans le lit du vent"). J'ai aussi appris qu'il était satellisable au prix d'une poussée additionnelle délivrée par des fusées. Cela devient alors un satellite d'observation en orbite ultra-basse (80 km). Il peut virer en descendant reprendre appui sur les hautes couches, comme un surfer. Aurora c'est la version techno du "surfer d'argent". Pour la rentrée atmosphérique, pas de problème, pas besoin de bouclier thermique. C'est encore la MHD qui fournit le freinage (en douceur). Vous découvrirez tout cela dans le livre. A moins que vous ne trouviez ces astuces par vous-même avant. Aurora est un avion espion, digne successeur du SR-71. Mais avouez qu'un avion espion satellisable, c'est classe. Pourquoi ne pas concevoir un bombardier ? Celui-ci existe et a été vu une fois, de nuit, à proximité de la base Edwards. Allez voir l'image sur mon site. Vous me direz "mais c'est le B2 !". Oui et non. Il lui ressemble comme un frère, vu d'en dessous, mais c'est le HB (hypersonic bomber), pas le B2 qui est un leurre subsonique, une brave brouette qui joue son rôle très honnêtement et se laisse photographier sous tous les angles.
En disant cela je m'avance. Mais quelqu'un pourra-t-il m'expliquer pourquoi seulement vingt et un B2 seulement ont été construits à ce jour, pourquoi chacun est censé coûter 2 milliards de dollars (les 2/3 du prix du porte avions Charles de Gaulle) et enfin pourquoi l'ensemble de ce programme, débouchant sur une flotte de subsoniques, a coûté 260 milliards de dollars (quatre vingt cinq fois le prix de notre porte -avions national, estimé à 3 milliards de dollars). Pensez au F-117A et à sa couverture (les T38 d'entraînement). L'enjeu était si énorme (il s'agit d'une maîtrise planétaire) que cela valait le coup d'inclure dans le projet la conception et la réalisation (avec quelques éléments en commun) d'une flotte d'avions-leurres, en l'occurrence les B2.
Ces bombardiers hypersoniques HB (qui, comme Ajax n'ont pas de cockpit) ne volent que la nuit. Ils filent à 10.000 km/h, à soixante km d'altitude. Distance franchissable : 40.000 km. Capables en décollant des Etats-Unis d'aller bombarder n'importe quel point du globe et de revenir, en l'espace d'une nuit : en 4 heures de vol. Les bombes sont équipées de boucliers thermiques et sont évidemment pilotables en phase de rentrée.
Est-ce tout ? Non. L'avance américaine défie les imaginations les plus débridées. La seule façon que j'aurai de pouvoir appuyer mes dires sera de donner dans les annexes toutes les solutions techniques en rapport avec ces engins, sinon on pourrait qualifier les contenus de ce livre de bruits de couloirs. Ceci dit, la dernière confidence recueillie concerne un drone discoïdal capable de filer à mach dix en air dense. Là, il faut une autre source d'énergie : de l'antimatière embarquée, stockée dans une bouteilles magnétique. Et c'est là que l'énergie embarquée par l'engin se présente sous une forme offrant une masse quasi négligeable. On achoppe ainsi sur un thème nouveau : les Américains auraient mis au point un procédé leur permettant de synthétiser massivement de l'antimatière. Avec elle ils peuvent propulser des drones MHD "à induction, façon J.P.Petit, voir compte Rendu de l'Académie des Sciences de paris, 1977" (le fait de trouver ce système dans mes bandes dessinées divertit fort nos tenants de "black programs"). En dopant des cristaux avec des antiprotons, "confinés électrostatiquement" ils disposent de bombes propres, dont les puissances peuvent être réduites, sans limite inférieure (par opposition aux bombes A où il est bien difficile de descendre en dessous de la kilotonne de TNT). Les "bucky balls" made in USA, grosses comme des balles de golf, écran thermique compris, représentent seulement 4 tonnes de TNT. Déversées par myriades sur une installation ou une région elles y créent des ravages sans hiver nucléaire. Progrès essentiel : ces bombes de 4° génération, "écologiques" deviennent utilisables. Les Américains auraient d'ores et déjà la capacité de rayer la Chine de la carte, et ils le feront sans état d'âme si un jour celle-ci devenait trop dangereuse pour eux. N'oubliez pas que les Chinois "envisagent une implantation sur la Lune". Traduction : leurs fusées ont 12.000 km à franchir pour atteindre les USA. Elles doivent donc être hyper-puissantes. La Chine, ils s'en foutent comme de leurs première nattes.
Avec de l'antimatière on peut aussi alimenter un accélérateur MHD donnant des vitesses d'éjection de 500 km/s ( dit "à très forte impulsion spécifique"). On peut propulser des sondes spatiales à 100 km/s. Plus besoin du laborieux "effet de fronde". C'est aussi l'explication du peu d'empressement des Américains à lancer un programme d'exploration de Mars par fusées (et leur peu d'enthousiasme vis à vis du ruineux projet de "super-tokamak"). En synthétisant cette antimatière in situ on peut aussi développer des bombes ayant une puissance unitaire d'un million de mégatonnes. Pourquoi faire, grands dieux ? Pour détruire un géocroiseur. On en voit beaucoup, ces temps derniers, vous ne trouvez pas ? Ceux qui viennent de nous frôler seraient-ils les précurseurs d'un nuage de cailloux ou de grêlons, ou les deux mélangés, restes d'une antique planète, éjectée sur une orbite très excentrique au moment de la formation du système solaire. Un objet qui aurait été au passage pulvérisé par effet de marée en passant à l'intérieur de la "sphère de Roche" de la planète qui lui a donné ce fantastique effet de fronde.
Armagedon
Si ce que j'avance est vrai, alors le nombre des géocroiseurs croîtra dans l'avenir, au point qu'on finira même par cacher leur existence ou par truquer les calculs conduisant à une certitude d'impact pour le pas affoler les populations. Supposez qu'un jour il devienne évident que "celui-là, on va se le payer". Que faudrait-il faire ? Aller vers lui avec une fusée ? Ridicule. Il fonce vers nous à 40 km/s et il faudrait faire demi-tour pour naviguer de conserve. Aucune fusée n'est capable d'assurer une telle mission. Puis il faudrait faire un trou dedans. A quelle profondeur ? A coeur, bien sûr. Mille mètres au bas mot. C'est là que Bruce Willis intervient, arque bouté sur sa foreuse d'installation pétrolière. Non, le forage serait assuré par une torche à antimatière, celle-ci étant synthétisée puis guidée électromagnétiquement. Au final il faudrait faire exploser au centre un engin d'un million de mégatonnes, seul suffisant pour réduire un objet de plusieurs kilomètres en fragments submétriques, assez petits pour se consumer avant d'atteindre la surface terrestre.
Il faut être réaliste. Les américains sont en train de devenir les maîtres de la planète, à quelques attentats au cutter près. Si d'ici quelques années on détecte le (ou les) géocroiseur "Armagedon" il n'y aura qu'eux pour pouvoir nous sauver de l'anéantissement, un plan qu'ils auront préparé de longue date. Ca n'est pas le genre de chose qui s'improvise en quelques années. Il faut apprendre à synthétiser de l'antimatière massivement, puis il faut mettre au point des propulseurs MHD à très forte impulsions spécifique, une torche à antimatière et enfin des bombes d'un million de mégatonnes. Il faut ensuite les essayer quelque part. Pas sur Terre. Alors, où ? Et cette foreuse à antimatière, celle de "Bruce Willis", on l'essaye où ?
Tout cela serait-il né par hasard. Imaginez des extraterrestres qui arrivent sur Terre. Au moment où ils entrent dans notre système l'un d'eux s'écrie :
- Ca y est, ils vont encore se le payer ! ....
- Quoi ?
- Ben ces débris de planète qui sont sur une orbite à très forte excentricité, très inclinées sur le plan de l'écliptique.
- Ah oui, ce truc...
- Si un débris tombe dans l'océan l'énergie cinétique liée à l'onde de choc sera dissipée en créant un immense panache de vapeur d'eau qui stationnera en altitude, occultant aussitôt la lumière.
- Et créant un effet d'hiver nucléaire ?
- Non, cet immense nuage de vapeur d'eau va se comporter comme ce qu'ils appellent des cumulus. Quand ils sont trop épais pour laisser passer la lumière leur base se refroidit et ils deviennent des "cumulus congestus". La vapeur d'eau se condense à la base. Des gouttes se forment qui tombent. Ils appellent ça la pluie.
- Donc il va pleuvoir.
- Ouais, disons quarante jour et quarante nuits. C'est pas la mer à boire.
- Mais si ça tombe sur un continent c'est plus emmerdant.
- Ca c'est sûr. Là, un milliard de tonnes de poussières d'un micron de diamètre part dans l'atmosphère, bon poids. La température au sol baisse de 25°, plus par endroits. Ces particules sont si fines et leur vitesse de chute si faible qu'elle mettront dix huit mois à regagner le sol.
- Ouh là là !
- Eh oui. La luminosité au sol est réduite d'un facteur cinq cent (la pleine Lune terrestre). Les végétaux dépérissent. La faune se trouve réduite. Les humains, n'en parlons pas. Ils se les caillent. De plus comme l'atmosphère devient plus chaude en haut qu'en bas, elle est "superstable". Il n'y a plus d'ascendances donc plus de stérilisation par le UV en altitude.
- Alors la surface de cette planète va devenir un bouillon de culture.
- La liste des catastrophes à prévoir est encore plus longue. J'ai un collègues qui avait fait sa thèse là-dessus.
- Ces terriens n'ont pas de chance avec ce truc qui leur revient dessus périodiquement.
- A chaque fois ils se payent presque un retour en case départ.
- Ca dépend de la taille du ou des géocroiseurs. Dans le passé ils ont même connu un retour à l'ère primaire.
- Carrément !
- Antérieurement ils se sont payé le noyau de la planète.
- Ah oui, c'est ça qui a créé leur satellite.
Formation de la Lune
- Qu'est-ce qu'on peut faire ?
Soudain, un extraterrestre arrive avec une info :
- Il y a un pays où ils ont atteint l'ère nucléaire. Ils sont fait exploser leur première bombes A dans un bled qui s'appelle Alamogordo.
- Vous croyez que ? ......
- Je ne sais pas. Mais ou on s'en lave les mains, ou on leur file un coup de pouce.
- Comment ?
- Il faudrait créer dans ce pays-là une accélération technologique suffisante pour qu'ils puissent disposer d'armes anti-comètes d'ici, attendez, je regarde,... soixante douze ans.
- Ca peut être jouable.
- Ce pays détiendra alors une maîtrise complète sur le reste de cette planète.
- C'est ça ou le retour à l'âge des cavernes, sinon pire.
- Mais comment leur faire comprendre ?
- J'ai une idée. On monte un faux crash avec un truc qui d'une part entraîne leur conviction, d'autre part contienne la quantité de technologie suffisante pour les orienter à temps vers ce projet.
- On pourrait rajouter quelques corps.
- Eventuellement.
- En supposant que tout cela fonctionne convenablement ils vont disposer des sources d'énergie suffisantes pour effectuer des voyages interstellaires.
- Oui, mais avant qu'ils comprennent comment ça marche....
- Ne les sous-estimez pas. Dans la moyenne ils sont très cons, bien sûr. Mais chez eux les capacités mentales sont très étalées. L'écart-type est plus important que chez nous.
- Ca veut dire qu'il y a au tour d'une population moyenne "d'assez cons", on trouve d'un côté des "encore plus cons" et de l'autre des "beaucoup moins cons". Ce sont les classiques "queues de distributions Boltzmanniennes".
- Et ce sont les "beaucoup moins cons" qui sont dangereux ?
- En un sens oui. Sur cette planète c'est totalement imprévisible.
- Bon, appelle le chef, on va aviser.....
Jean-Pierre Petit
Directeur de recherche au CNRS
24 juillet 2002
Il s'agit d'armes ? Non, pas seulement. Ces avancées sont des concrétisations d'études menées sur le dossier ovni. J'ai évoqué plus haut un premier hypersonique. L'engin américain c'est le mythique "Aurora". Ce qui est à hurler de rire ce sont les essais faits en ce moment avec une prétendue maquette d'engin hypersonique, lâché en altitude par un B52 et propulsé par une fusée à poudre... aux yeux.
- Usque tandem patientia nostra abuserat.....
Aurora vole depuis 1990. Il décolle avec ses turboréacteurs, pas tellement différents de ceux du Concorde puis escalade le ciel. Mach 2, 3, etc.... A partir de Mach trois-quatre il modifie sa configuration et devient un hypersonique. Vous trouverez l'astuce dans le livre. Il n'annihile pas ses ondes de choc mais les atténue en les faisant se former sur des bourrelets de plasma. Il vole alors comme un "wave rider" en surfant sur son onde de choc (il n'y a qu'une onde disposée sous l'appareil dont la partie supérieure est plate comme la main, "dans le lit du vent"). J'ai aussi appris qu'il était satellisable au prix d'une poussée additionnelle délivrée par des fusées. Cela devient alors un satellite d'observation en orbite ultra-basse (80 km). Il peut virer en descendant reprendre appui sur les hautes couches, comme un surfer. Aurora c'est la version techno du "surfer d'argent". Pour la rentrée atmosphérique, pas de problème, pas besoin de bouclier thermique. C'est encore la MHD qui fournit le freinage (en douceur). Vous découvrirez tout cela dans le livre. A moins que vous ne trouviez ces astuces par vous-même avant. Aurora est un avion espion, digne successeur du SR-71. Mais avouez qu'un avion espion satellisable, c'est classe. Pourquoi ne pas concevoir un bombardier ? Celui-ci existe et a été vu une fois, de nuit, à proximité de la base Edwards. Allez voir l'image sur mon site. Vous me direz "mais c'est le B2 !". Oui et non. Il lui ressemble comme un frère, vu d'en dessous, mais c'est le HB (hypersonic bomber), pas le B2 qui est un leurre subsonique, une brave brouette qui joue son rôle très honnêtement et se laisse photographier sous tous les angles.
En disant cela je m'avance. Mais quelqu'un pourra-t-il m'expliquer pourquoi seulement vingt et un B2 seulement ont été construits à ce jour, pourquoi chacun est censé coûter 2 milliards de dollars (les 2/3 du prix du porte avions Charles de Gaulle) et enfin pourquoi l'ensemble de ce programme, débouchant sur une flotte de subsoniques, a coûté 260 milliards de dollars (quatre vingt cinq fois le prix de notre porte -avions national, estimé à 3 milliards de dollars). Pensez au F-117A et à sa couverture (les T38 d'entraînement). L'enjeu était si énorme (il s'agit d'une maîtrise planétaire) que cela valait le coup d'inclure dans le projet la conception et la réalisation (avec quelques éléments en commun) d'une flotte d'avions-leurres, en l'occurrence les B2.
Ces bombardiers hypersoniques HB (qui, comme Ajax n'ont pas de cockpit) ne volent que la nuit. Ils filent à 10.000 km/h, à soixante km d'altitude. Distance franchissable : 40.000 km. Capables en décollant des Etats-Unis d'aller bombarder n'importe quel point du globe et de revenir, en l'espace d'une nuit : en 4 heures de vol. Les bombes sont équipées de boucliers thermiques et sont évidemment pilotables en phase de rentrée.
Est-ce tout ? Non. L'avance américaine défie les imaginations les plus débridées. La seule façon que j'aurai de pouvoir appuyer mes dires sera de donner dans les annexes toutes les solutions techniques en rapport avec ces engins, sinon on pourrait qualifier les contenus de ce livre de bruits de couloirs. Ceci dit, la dernière confidence recueillie concerne un drone discoïdal capable de filer à mach dix en air dense. Là, il faut une autre source d'énergie : de l'antimatière embarquée, stockée dans une bouteilles magnétique. Et c'est là que l'énergie embarquée par l'engin se présente sous une forme offrant une masse quasi négligeable. On achoppe ainsi sur un thème nouveau : les Américains auraient mis au point un procédé leur permettant de synthétiser massivement de l'antimatière. Avec elle ils peuvent propulser des drones MHD "à induction, façon J.P.Petit, voir compte Rendu de l'Académie des Sciences de paris, 1977" (le fait de trouver ce système dans mes bandes dessinées divertit fort nos tenants de "black programs"). En dopant des cristaux avec des antiprotons, "confinés électrostatiquement" ils disposent de bombes propres, dont les puissances peuvent être réduites, sans limite inférieure (par opposition aux bombes A où il est bien difficile de descendre en dessous de la kilotonne de TNT). Les "bucky balls" made in USA, grosses comme des balles de golf, écran thermique compris, représentent seulement 4 tonnes de TNT. Déversées par myriades sur une installation ou une région elles y créent des ravages sans hiver nucléaire. Progrès essentiel : ces bombes de 4° génération, "écologiques" deviennent utilisables. Les Américains auraient d'ores et déjà la capacité de rayer la Chine de la carte, et ils le feront sans état d'âme si un jour celle-ci devenait trop dangereuse pour eux. N'oubliez pas que les Chinois "envisagent une implantation sur la Lune". Traduction : leurs fusées ont 12.000 km à franchir pour atteindre les USA. Elles doivent donc être hyper-puissantes. La Chine, ils s'en foutent comme de leurs première nattes.
Avec de l'antimatière on peut aussi alimenter un accélérateur MHD donnant des vitesses d'éjection de 500 km/s ( dit "à très forte impulsion spécifique"). On peut propulser des sondes spatiales à 100 km/s. Plus besoin du laborieux "effet de fronde". C'est aussi l'explication du peu d'empressement des Américains à lancer un programme d'exploration de Mars par fusées (et leur peu d'enthousiasme vis à vis du ruineux projet de "super-tokamak"). En synthétisant cette antimatière in situ on peut aussi développer des bombes ayant une puissance unitaire d'un million de mégatonnes. Pourquoi faire, grands dieux ? Pour détruire un géocroiseur. On en voit beaucoup, ces temps derniers, vous ne trouvez pas ? Ceux qui viennent de nous frôler seraient-ils les précurseurs d'un nuage de cailloux ou de grêlons, ou les deux mélangés, restes d'une antique planète, éjectée sur une orbite très excentrique au moment de la formation du système solaire. Un objet qui aurait été au passage pulvérisé par effet de marée en passant à l'intérieur de la "sphère de Roche" de la planète qui lui a donné ce fantastique effet de fronde.
Armagedon
Si ce que j'avance est vrai, alors le nombre des géocroiseurs croîtra dans l'avenir, au point qu'on finira même par cacher leur existence ou par truquer les calculs conduisant à une certitude d'impact pour le pas affoler les populations. Supposez qu'un jour il devienne évident que "celui-là, on va se le payer". Que faudrait-il faire ? Aller vers lui avec une fusée ? Ridicule. Il fonce vers nous à 40 km/s et il faudrait faire demi-tour pour naviguer de conserve. Aucune fusée n'est capable d'assurer une telle mission. Puis il faudrait faire un trou dedans. A quelle profondeur ? A coeur, bien sûr. Mille mètres au bas mot. C'est là que Bruce Willis intervient, arque bouté sur sa foreuse d'installation pétrolière. Non, le forage serait assuré par une torche à antimatière, celle-ci étant synthétisée puis guidée électromagnétiquement. Au final il faudrait faire exploser au centre un engin d'un million de mégatonnes, seul suffisant pour réduire un objet de plusieurs kilomètres en fragments submétriques, assez petits pour se consumer avant d'atteindre la surface terrestre.
Il faut être réaliste. Les américains sont en train de devenir les maîtres de la planète, à quelques attentats au cutter près. Si d'ici quelques années on détecte le (ou les) géocroiseur "Armagedon" il n'y aura qu'eux pour pouvoir nous sauver de l'anéantissement, un plan qu'ils auront préparé de longue date. Ca n'est pas le genre de chose qui s'improvise en quelques années. Il faut apprendre à synthétiser de l'antimatière massivement, puis il faut mettre au point des propulseurs MHD à très forte impulsions spécifique, une torche à antimatière et enfin des bombes d'un million de mégatonnes. Il faut ensuite les essayer quelque part. Pas sur Terre. Alors, où ? Et cette foreuse à antimatière, celle de "Bruce Willis", on l'essaye où ?
Tout cela serait-il né par hasard. Imaginez des extraterrestres qui arrivent sur Terre. Au moment où ils entrent dans notre système l'un d'eux s'écrie :
- Ca y est, ils vont encore se le payer ! ....
- Quoi ?
- Ben ces débris de planète qui sont sur une orbite à très forte excentricité, très inclinées sur le plan de l'écliptique.
- Ah oui, ce truc...
- Si un débris tombe dans l'océan l'énergie cinétique liée à l'onde de choc sera dissipée en créant un immense panache de vapeur d'eau qui stationnera en altitude, occultant aussitôt la lumière.
- Et créant un effet d'hiver nucléaire ?
- Non, cet immense nuage de vapeur d'eau va se comporter comme ce qu'ils appellent des cumulus. Quand ils sont trop épais pour laisser passer la lumière leur base se refroidit et ils deviennent des "cumulus congestus". La vapeur d'eau se condense à la base. Des gouttes se forment qui tombent. Ils appellent ça la pluie.
- Donc il va pleuvoir.
- Ouais, disons quarante jour et quarante nuits. C'est pas la mer à boire.
- Mais si ça tombe sur un continent c'est plus emmerdant.
- Ca c'est sûr. Là, un milliard de tonnes de poussières d'un micron de diamètre part dans l'atmosphère, bon poids. La température au sol baisse de 25°, plus par endroits. Ces particules sont si fines et leur vitesse de chute si faible qu'elle mettront dix huit mois à regagner le sol.
- Ouh là là !
- Eh oui. La luminosité au sol est réduite d'un facteur cinq cent (la pleine Lune terrestre). Les végétaux dépérissent. La faune se trouve réduite. Les humains, n'en parlons pas. Ils se les caillent. De plus comme l'atmosphère devient plus chaude en haut qu'en bas, elle est "superstable". Il n'y a plus d'ascendances donc plus de stérilisation par le UV en altitude.
- Alors la surface de cette planète va devenir un bouillon de culture.
- La liste des catastrophes à prévoir est encore plus longue. J'ai un collègues qui avait fait sa thèse là-dessus.
- Ces terriens n'ont pas de chance avec ce truc qui leur revient dessus périodiquement.
- A chaque fois ils se payent presque un retour en case départ.
- Ca dépend de la taille du ou des géocroiseurs. Dans le passé ils ont même connu un retour à l'ère primaire.
- Carrément !
- Antérieurement ils se sont payé le noyau de la planète.
- Ah oui, c'est ça qui a créé leur satellite.
Formation de la Lune
- Qu'est-ce qu'on peut faire ?
Soudain, un extraterrestre arrive avec une info :
- Il y a un pays où ils ont atteint l'ère nucléaire. Ils sont fait exploser leur première bombes A dans un bled qui s'appelle Alamogordo.
- Vous croyez que ? ......
- Je ne sais pas. Mais ou on s'en lave les mains, ou on leur file un coup de pouce.
- Comment ?
- Il faudrait créer dans ce pays-là une accélération technologique suffisante pour qu'ils puissent disposer d'armes anti-comètes d'ici, attendez, je regarde,... soixante douze ans.
- Ca peut être jouable.
- Ce pays détiendra alors une maîtrise complète sur le reste de cette planète.
- C'est ça ou le retour à l'âge des cavernes, sinon pire.
- Mais comment leur faire comprendre ?
- J'ai une idée. On monte un faux crash avec un truc qui d'une part entraîne leur conviction, d'autre part contienne la quantité de technologie suffisante pour les orienter à temps vers ce projet.
- On pourrait rajouter quelques corps.
- Eventuellement.
- En supposant que tout cela fonctionne convenablement ils vont disposer des sources d'énergie suffisantes pour effectuer des voyages interstellaires.
- Oui, mais avant qu'ils comprennent comment ça marche....
- Ne les sous-estimez pas. Dans la moyenne ils sont très cons, bien sûr. Mais chez eux les capacités mentales sont très étalées. L'écart-type est plus important que chez nous.
- Ca veut dire qu'il y a au tour d'une population moyenne "d'assez cons", on trouve d'un côté des "encore plus cons" et de l'autre des "beaucoup moins cons". Ce sont les classiques "queues de distributions Boltzmanniennes".
- Et ce sont les "beaucoup moins cons" qui sont dangereux ?
- En un sens oui. Sur cette planète c'est totalement imprévisible.
- Bon, appelle le chef, on va aviser.....
Jean-Pierre Petit
Directeur de recherche au CNRS
24 juillet 2002
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