- Benjamin.dResponsable du forum
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Ovni: la notion de preuve en Ufologie
Mar 06 Avr 2010, 12:34
Ovni: la notion de preuve en Ufologie
"Qu'est-ce qui constitue une preuve ? Faut-il qu'un ovni atterrisse à l'entrée du Pentagone, auprès des chefs d'état-major ? Ou est-ce une preuve lorsqu'une station de radar au sol détecte des ovnis, envoie une escadrille d'interception, que les pilotes voient l'ovni, le prennent au radar et le voient s'éloigner à une vitesse fantastique ? Est-ce une preuve seulement quand le pilote lui tire dessus et maintient sa version devant une cour martiale ? Ceci ne constitue-t-il pas une preuve ?" (Major E.J.Ruppelt)
Ralph Stevens, Arnold et E. J. Smith qui vient de faire une observation (1947)
La notion de preuve en général, et de preuve scientifique en particulier, est tout sauf triviale. Elle donne lieu à d'innombrables et interminables débats épistémologiques depuis des siècles. L'ufologie traite de choses / phénomènes dont on ne connait pas la nature (c'est justement ce que l'on veut démontrer). Il est donc très difficile d'y appliquer un "étalon" de preuve. Il n'y a aucune "bible", aucun ouvrage de référence, aucune étude universitaire ou littéraire universellement acceptée qui définisse la "vraie" preuve en matière d'ovni. Seul le bon sens doit nous guider en la matière. Il est hélas variable selon les individus. Telle preuve "absolue" pour l'un (croyant), sera "insuffisante" pour l'autre (sceptique).
L'absence de preuve n'est pas une preuve d'absence. (Martin Rees, astrophysicien britannique)
Le meilleur moyen de ne pas trouver de preuve, c'est de ne pas en chercher (Pierre Guérin)
Prouver: à quoi bon ?
Ce qui m'a le plus surpris lorsque j'ai étudié le sujet de la Preuve en Ufologie, c'est qu'une majorité de personnes, aussi bien "pros ovnis" (ufologues), "anti ovnis" (sceptiques), que "neutres" (monsieur tout le monde), ne voit absolument aucun intérêt à entamer une telle démarche.
Pour la plupart des sceptiques, la preuve est faite depuis longtemps que toute cette histoire d'OVNI et d'extraterrestres est un mythe moderne, à ranger au rayon des autres superstitions (bigfoot, Loch Ness, revenants, communication avec les morts, pouvoirs PSI, etc.). Inutile donc de perdre du temps et de l'argent à étudier un sujet qui n'a jamais su quitter le rayon ésotérisme des librairies, ni la rubrique canular des journaux depuis 50 ans.
De fait pour les sceptiques, le nombre gigantesque de cas recensés depuis 50 ans n'est absolument pas une preuve du phénomène, puisque - selon eux - aucun n'a jamais résisté à une enquête fouillée, rigoureuse et scientifique.
De l'autre coté, pour beaucoup d'ufologues, et cela m'a davantage surpris, la preuve est également faite depuis longtemps ... mais du contraire. Les OVNIS (mais aussi selon la personne : les crop circles, les mutilations de bétail, les enlèvements d'humains, etc.) sont un fait avéré, reconnu de tous à l'exception d'une petite minorité de réfractaires. Le phénomène étant indubitable, et s'imposant à tous dans sa globalité depuis 50 ans, il convient désormais de ne plus perdre de temps à essayer de le prouver, mais de mettre toute son énergie à essayer de mieux le comprendre et l'expliquer. Trouver le "comment", mais aussi le "pourquoi". De fait, pour eux, l'étude fouillée de tel ou tel cas particulier est inutile car, avec un peu de mauvaise foi, un "sceptique" pourra toujours trouver un petit détail non expliqué. Seule l'étude du phénomène dans sa globalité, sans restrictions aucunes (ie : même en prenant en compte les cas les plus bizarres) permettra d'avancer dans sa compréhension.
Cette communauté de pensée inhabituelle, entre deux "clans" qui d'habitude sont en désaccord profond, conforterait plutôt mon opinion personnelle, à savoir que le phénomène OVNI n'est toujours pas reconnu par la majorité de nos concitoyens, dont la quasi-totalité de la communauté scientifique et des médias, qui lui reprochent justement de n'être pas "prouvé".
Loin des certitudes en béton des sceptiques et des convaincus. Étudions donc le sujet de la preuve en ufologie.
La confrontation des points de vue "sceptiques" et "croyants", nous donne déjà une piste : il faudra vraisemblablement étudier le phénomène sous deux angles :
* "Micro(scopique)" : étude fouillée de cas précis, en allant jusqu'au bout, pour voir s'il résiste à toute explication "classique". Cette approche nous conduira rapidement à constituer une liste des "meilleurs cas", disons le "top ten" ou le "hit parade" des OVNIS.
* "Macro(scopique)" : étude globale et statistique de l'enssemble des signalisations d'OVNIs depuis 1947
Prouver quoi ?
Au sens strict du terme, l'existence des OVNIS est prouvée à 100% sans que personne n'en doute. Il est en effet indubitable que chaque jour, des milliers de personne de par le monde voient dans le ciel des phénomènes aériens qui leur paraissent sur le moment "non identifié". Mais personne ne doute que la majorité de ces observations seraient parfaitement explicables par des causes conventionnelles (avions, ballons, astres, ...) pour peu que nous disposions à chaque fois d'informations suffisantes.
Donc lorsqu'on entend dire, par les "sceptiques", ou les ignorants "il n'y a pas de preuves (tangibles) de la réalité des OVNIS", il faut comprendre : des "vaisseaux spatiaux pilotés par des extraterrestres".
Et c'est là justement que l'ambigüité commence, dans la définition même du terme OVNI, et donc de la chose à prouver.
Ces "sceptiques" mélangent en effet le phénomène observé (l'ovni), avec son explication (extra-terrestres, prototypes secrets, voyageurs du temps, appararition mariale, ...). Ils présupposent, comme la majeure partie de la population, qu'un "vrai" ovni est forcément un engin interplanétaire avec des petits êtres humanoides type X-Files (ou Independance Day pour les plus apeurés) à son bord, qui nous surveillent.
Voilà l'imagerie simpliste et commerciale qui est sous-tendue par cette simple phrase, et contre laquelle il faut lutter. Non pas parce que l'Hypothèse Extra-Terrestre serait en soi ridicule. Au contraire, je le dis dès la page d'accueil de mon site, elle reste pour moi la plus probable à ce jour. Mais justement il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs : avant de discuter sur ce qui provoque un phénomène, il faut d'abord vérifier que ce phénomène est bien réel. C'est du simple bon sens.
Bref, il y a deux choses différentes à prouver :
1. l'existence même d'un phénomène "vrais OVNIs" (c'est à dire non réductible à des canulars ou des méprises)
2. la nature de ces "vrais OVNIs" (soucoupes extraterrestres)
Cette distinction préliminaire n'est pas uniquement formelle, elle est au contraire fondamentale. Certains "sceptiques", en niant les observations et le phénomène lui même, renvoient en effet les OVNIS au domaine des fées, elfes et dragons d'antan, donc à l'imaginaire folklorique pur et simple. Il est donc bon à ce stade, de rappeler que le phénomène existe bel et bien, et de se demander comment le prouver.
NB : certains "pseudo-sceptiques" radicaux, prônent la "null hypothesis" selon laquelle les "vrais" ovnis en général, et les OVNI/ET en particulier n'existent pas ! Selon eux toutes les observations seraient explicables par des méprises ou des canulars. Il n'y a donc rien à prouver. CQFD. Il s'agit bien évidemment d'une croyance (négative), et on ne discute pas d'une croyance. Passons.
Preuve scientifique ou preuve judiciaire ?
L'autre ambiguïté de l'argument "il n'y a pas de preuves", tient au non-dit sur la notion même de preuve. Dans ce cas là le néophyte, le quidam de la rue, va immédiatement penser "preuve scientifique", tant l'aura de la Science est devenue majeur depuis quelques dizaines d'années. Et il aurait tort.
Aussi étrange que cela puisse paraitre pour une personne sans culture scientifique minimum, il est impossible de démontrer "scientifiquement" que les ovnis existent. De même il est impossible de prouver "scientifiquement" que j'ai vu un camion blanc hier à 14 heures, ou bien que je sois marié. Et pourtant je peux vous assurer que l'une au moins de ces deux affirmations est vraie.
De même, la base, la matière même du dossier OVNI, ce sont des témoignages, et des traces (échos radar, photos, films, traces au sol). Or on ne "prouve" pas scientifiquement une observation, ou un témoignage. On la constate, c'est tout, et on en tire le cas échéant des hypothèses, ou des confirmations. Ou bien on fait une enquête (policière, judiciaire, journalistique) pour le confirmer ou l'infirmer. Mais dans tous les cas on reste dans le domaine de la preuve "testimoniale" (donc de l'enquête), et non pas "scientifique" (voir définitions au chapitre "Références, rappels, définitions").
Bien entendu cette enquête peut elle-même faire appel avec profit à des méthodes scientifiques chaque fois que possible :
* Par exemple par une analyse biochimique d'échantillons de traces au sol (en double aveugle, auprès de plusieurs laboratoires indépendants de préférence). On cherche alors à prouver la présence d'éléments "non naturels" dans l'échantillon.
* De même une photo ou un film d'ovni allégué peut être soumis à l'analyse d'experts en optique, en photographie, ou en astronomie.
On cherche alors à prouver la méprise, en trouvant la cause connue (naturelle ou artificielle) du phénomène photographié, ou bien carrément à prouver la fraude ou le canular (maquette suspendue par exemple).
* Dans ce dernier cas (rare), une bonne enquête devrait même s'adjoindre les services d'un expert en trucages ou d'un magicien professionnel.
* Ou encore une étude du ciel par un astronome ou un spécialiste des satellites, démontrera que les caractéristiques de l'observation relatée correspondent exactement à telle conjonction planétaire ou à telle rentrée de 3ème étage de fusée.
Une preuve "scientifique" ne s'applique stricto sensu qu'à une théorie scientifique. Elle est basée sur des critères de prédictibilité (le modèle théorique prévoit tel résultat, qui est ensuite observé lors d'une expérience), et de reproductibilité (d'une expérience, par d'autres équipes, "sur la paillasse" comme on dit parfois de manière imagée).
Par exemple si je dis avoir observée une nouvelle comète hier soir, à telle heure, dans telle portion du ciel, ce n'est pas prouvable scientifiquement. Mais si d'autres astronomes, se basant sur mes indications, l'observent à leur tour, alors l'existence de cette comète est prouvée.
NB : en théorie selon l'épistémologie Poppérienne, une théorie ne peut jamais être prouvée "juste" avec 100% de certitude, on peut seulement démontrer qu'une théorie est fausse. En effet des observations en accord avec les prédictions de la théorie pourraient être dues, par hasard, à un autre modèle. Mais en pratique, la communauté scientifique s'accorde à parler de "preuve" quand même, quitte à ce que cette théorie soit affinée ultérieurement, ou englobée dans une théorie plus générale (exemple : la théorie de la gravitation universelle de Newton, fausse stricto sensu, peut être considérée comme un cas particulier de la théorie de la Relativité d'Einstein, et "vraie" en pratique dans la plupart des situations de la vie quotidienne).
Enfin, les sceptiques disent très souvent que 'Les "croyants" aux ovnis abaissent indûment le niveau de preuve à fournir'. Pour eux, la preuve scientifique serait toujours "plus forte" que la preuve judiciaire ou testimoniale. Ils cherchent ainsi à minimiser le poids des preuves en faveur des ovnis, voire à les ramener à presque rien.
Ce faisant ils se trompent évidemment et trompent ceux qui les croient. Les deux types de preuve n'ont pas des poids comparables, elles s'appliquent à des domaines distincts. Une théorie scientifique ne pourra être prouvée que scientifiquement, et jamais par une enquête ou des témoignages. A l'inverse, une fraude fiscale, mon mariage, ou l'observation d'une nouvelle comète, ne peuvent être prouvés qu'au sens testimonial, et non scientifique.
Les sceptiques enchainent alors en disant parfois : "eh bien, puisque le phénomène n'est pas prouvable scientifiquement, il est vain, inutile et ridicule de continuer à l'étudier". On ne peut évidemment qu'être en désaccord avec cette attitude résignée, voire frileuse ou peureuse.
D'une part parceque la difficulté de la preuve est largement compensée par les enjeux. Aussi improbables qu'on veuille bien les juger, les théories avancées à ce jour pour expliquer les OVNIS, pourraient en effet toutes révolutionner notre civilisation. D'autre part parce que le phénomène est prouvable quand même (au sens testimonial) et que ce n'est pas rien ! Certains évènements majeurs de notre siècle, tels la shoah, sont prouvés ainsi, et c'est tant mieux.
A la vérité, cette attitude du type "preuve scientifique ou rien", s'apparente fort au scientisme, cette religion de la science qui a eu jadis son heure de gloire.
En résumé : preuve scientifique, non. Méthode scientifique, oui, chaque fois que possible.
Les preuves impossibles
Lorsque vous poussez les sceptiques à bout en leur demandant de préciser ce qu'ils entendent par "preuves tangibles", et après les avoir embarrassés avec quelques cas bien solides (par exemple celui du Lac Chauvet),
ils finissent tous en général par se réfugier dans l'une des trois propositions suivantes :
1. Une soucoupe volante (ou un morceau) à analyser en labo
2. Un extra-terrestre (ou un cadavre, ou un morceau) à analyser en labo
3. Un débarquement officiel en grande pompe, à l'ONU, d'un ambassadeur E.T., filmé pour le journal de 20h
Ces arguments témoignent d'une vision anthropocentrique, et assez arrogante du monde, qui plaque sur d'éventuels visiteurs d'un autre monde nos propres turpitudes et pulsions agressives. Il est bien évident que lorsqu'on exige "ça" comme niveau de preuve, alors tout débat est clôs. De telles preuves ne peuvent en effet nous être fournies que si nos "visiteurs" (quels qu'ils soient) le veulent bien, et ils auraient toutes les raisons possibles pour l'éviter, dans le contexte actuel (non ingérance ou non perturbation de notre civilisation notamment).
De plus, même si de telles preuves ont jamais existé (des débris par exemple), les "autorités" (services secrets, militaires, gouvernants) auraient toutes les raisons du monde de nous les cacher.
Ces preuves "ultimes" sont donc des armes de dernier recours des sceptiques, pour éviter de discuter des autres preuves, très nombreuses celles-là, qui s'accumulent depuis 1947 au moins, et qui prouvent indubitablement la réalité des ovnis, ainsi que la plausibilité de l'HET. Une sorte d'épouvantail qui permet de se tirer d'un long débat difficile, ou de rassurer en peu de mots la grande masse des néophytes.
J'ai déjà démonté ces arguments dans cette ancienne page. Revenons néanmoins en détail sur certains d'entre eux.
La preuve matérielle
Autrement dit : "montrez moi un morceau de soucoupe, ou une soucoupe entière, si possible en état de marche".
Cette demande se heurte à plusieurs objections :
1. Comment obtenir ces morceaux d'OVNI ou OVNIs entiers ?
Oui comment ?
Les sceptiques les plus imaginatifs suggèrent que l'on "descende" carrément l'une de ces "soucoupes", avec un missile par exemple. Cette brillante proposition nous éclaire sur le niveau de civilisation de ceux qui la font. Comment ! Des étrangers venus de loin, viennent nous visiter discrètement et pacifiquement (tous les rapports officiels s'accordent à dire que les OVNIs ne représentent aucun danger pour la sécurité des USA ou des autres nations). Et tout ce que nous suggèrent ces "sceptiques" c'est de leur tirer dessus sans sommation ?
Belle mentalité. Si des E.T. nous visitent effectivement, je comprends dès lors qu'ils soient prudents et évite tout contact prématuré avec une espèce aussi belliqueuse.
De plus, qui dit que nous soyons même capables de toucher un de ces engins, au point de l'endommager ou de l'abattre ? S'ils ont pu venir jusqu'à nous malgré les distances interstellaires immenses, s'ils sont capables des prouesses alléguées en vol, il est logique d'imaginer une avance technologique en leur faveur. Fût-elle seulement de 1000 ans, il est plus que probable qu'elle leur conférerait une invulnérabilité de fait face à nos meilleurs chasseurs et équipements de défense aérienne. Imagine-t-on une armée de l'an mil, avec ses chevaliers, ses archers et ses catapultes, réussir à abattre ou érafler un char d'assaut Leclerc ou un chasseur Rafale ? Si l'écart entre nos deux civilisations équivaut à 10 000 ou 100 000 ans, l'impossibilité est encore plus flagrante
De même un accident (incident matériel, foudroiement pendant un orage, fausse manoeuvre), s'il n'est pas totalement exclu a priori, parait improbable, pour les mêmes raisons que ci-dessus. Selon la même analogie, nos avions de ligne actuels sont infiniment plus fiables que ceux d'il y a 50 ans, les automatismes informatiques corrigent automatiquement moult erreurs humaines, les systèmes sont souvent redondants, et cette tendance à la sécurisation ne fait que s'accentuer.
Et quand bien même un accident se produirait, n'est-il pas logique d'imaginer que nos visiteurs, qui ont visiblement tenus à rester très discrets (mais non totalement invisibles) jusqu'à présents, envoient aussitôt un ou des véhicules de "secours". Pour porter assistance à l'équipage s'il y a lieu (c'était peut être une sonde robotisée), puis pour faire disparaitre toute trace de l'incident ?
2. Comment être certain de leur nature "extraordinaire" (ET ou autre) ?
Comment identifier à coup sûr un débris comme étant extraterrestre, ou même seulement "paranormal" ?
Par une analyse physico-chimique ? Les lois de la physique étant les même partout dans l'univers, il est probable que des engins "autres" soient constitués des mêmes matériaux ou combinaisons et alliages (fer, acier, aluminium, titane, etc.).
Bien sûr on peut espérer tomber sur des isotopes non fréquents sur Terre.Par une analyse fonctionnelle ? J'imagine que certains pseudo-sceptiques rèvent de tomber sur un "pisto-laser" chargé, avec lequel ils "grilleraient" tout un immeuble. Ou sur une soucoupe complète en état de marche, qu'un surdoué du jeu "StaWars" sur console Nintendo apprendrait à piloter en quelques heures, et qui les emmenerait pour un voyage éclair Terre-Mars-Terre d'à peine une heure...On peut rêver effectivement.
Plus probablement nous resterions comme deux ronds de flan devant une technologie qui dépasse la notre de plusieurs centaines ou milliers d'années. Si un "savant" du moyen-âge avait découvert par hasard un disque DVD, il n'y aurait vu qu'un beau miroir rond, de facture étrange, et constitué d'une matière inconnue. Jamais il n'aurait pu concevoir que de la musique et des images parlantes en couleur étaient inscrites dessus. Si un égyptien ancien tombait sur le cockpit d'une capsule Apollo, jamais il ne pourrait deviner son usage, ni a fortiori la faire fonctionner.
3. Comment éviter que le "secret défense" ne leur soit appliqué ?
Mais admettons que l'on ait retrouvé un tel élément matériel, et qu'il ait été identifié comme "étrange". Compte tenu des enjeux colossaux, il est probable selon moi, qu'une chape de plomb tomberait aussitôt, si la confirmation officielle de l'existence d'intelligences non humaines était faite, et a fortiori si des contacts étaient avérés. Non seulement cette révélation risquerait de causer de grands troubles dans le monde, notamment dans le domaine religieux, mais il est à peu près certain que "la grande muette", l'armée, chercherait d'abord et avant tout à en tirer un profit stratégique personnel. Dans un premier temps afin d'évaluer les risques pour la Défense du pays, dans un second temps dans l'espoir fou d'en tirer des retombées technologiques décisives (bref, de fabriquer des armes encore plus destructrices ou invulnérables).
Rappelez vous la panique (fortement exagérée au demeurant) en 1938 provoquée par l'émission de radio d'Orson Wells sur la Guerre des Mondes. Rappelez vous toutes ces sectes d'illuminés new-âge qui se suicidaient par dizaines dans les années 80 dans l'espoir de voir leur corps astral embarquer dans l'immense soucoupe volante venue les emporter juste avant la fin de notre monde.
L'humanité est gouvernée, dirigée par la peur. L'irruption soudaine d'envahisseurs venus du ciel, tels les terrifiants Dieux d'autrefois, virtuellement invulnérables et invincibles, ramenant l'homme - précédemment si fier de son statut autoproclamé de "sommet de la création" - au rang de simple spectateur inférieur, dépossédé de son libre arbitre, cette irruption donc, si elle était mondialement divulguée provoquerait à n'en pas douter un cataclysme social, religieux et philosophique, qui risquerait d'ébranler durablement toutes nos sociétés humaines.
Bref, il ne manque pas de raisons, altruites (éviter le "choc culturel") ou pas (en tirer un avantage militaire exclusif), pour cacher une telle preuve si elle venait à être découverte.
La preuve corporelle
Mêmes commentaires que ci-dessus pour la preuve matérielle.
Comment se "procurer" un corps de supposé Extraterrestre (ou autre visiteur temporel ou extradimensionnel) ?
Comment être certain qu'il s'agit bien d'un ET et non d'un "monstre" humain comme la Nature en produit hélas régulièrement ?
Comment le "secret défense" ne serai-il pas apposé immédiatement sur cette preuve ?
La preuve officielle et spectaculaire
La question suivante revient souvent : "Mais pourquoi donc ne nous contactent-ils pas ?". Elle dénote d'un anthropocentrisme et d'un manque de recul évidents. Dans l'histoire de l'humanité, chaque fois qu'une civilisation plus avancée en a rencontré une autre, cela s'est traduit par l'anéantissement de la seconde (anéantissement culturel, mais très souvent aussi physique).
Les preuves raisonnables
Puisque les preuves "impossibles" ont été écartées (cf. ci-dessus), rabattons nous sur les preuves "raisonnables", c'est à dire essentiellement les témoignages, qu'ils soient oraux, photographiques, films, vidéos, traces, ...
Les témoignages
Rappelons encore une fois, que les "sceptiques" les plus ultras, nient à ces témoignages, aussi nombreux, fiables et précis soient-ils, tout caractère probant dans le cas particulier des OVNIS. Voici par exemple ce qu'a dit Georges Charpak à l'émission "Campus" de Guillaume Durand, à France 2, le 2 mai 2002 :
"La télévision et les extraterrestres, c'est une abomination. On vous montre une dizaine de personnes qui ont vu des extraterrestres sortir d'une soucoupe, et il y a dix policiers qui en témoignent. Maintenant, les chances d'avoir dix policiers ivres-morts est la même que de trouver dix physiciens du CERN ivres-morts, c'est à dire qu'elle est très petite. Mais la probabilité pour qu'il y ait un extraterrestre qui débarque et qui nous fasse des farces est beaucoup, beaucoup plus petite encore".
Tout prix Nobel qu'il est, Georges Charpak laisse là au vestiaire son scepticisme et sa méthodologie scientifique, pour endosser les habits de la mauvaise foi et de l'aveuglement les plus banals. En résumant ses propos :
* les témoins d'ovnis sont tous des ivrognes
* de manière générale la probabilité d'existence des ovnis / ET est inférieure à toute autre explication, même improbable. En mathématique, un nombre inférieur à tout autre, aussi petit soit-il, est ... nul, zéro.
Mais les "sceptiques" ont heureusement parfois un discours un peu plus nuancé et argumenté. Voici par exemple la position de "Gaël" (pseudo), rencontré sur le forum des Sceptiques du Québec, à ce sujet :
Les preuves de nature Testimoniales ou Juridiques ne sont pas fiables en général (moins que les preuves scientifiques), et pas recevables dans le cas de l'ufologie. Effectivement, les témoignages sont (malheureusement) parfois considérés comme des preuves. C'est justement l'une des raisons pour lesquelles on envoie parfois des innocents en prison : parce qu'on accepte comme preuves des choses qui n'ont rien d'une preuve. L'un de mes films préférés (12 hommes en colère, de Capra) démonte d'ailleurs parfaitement ce mécanisme. [...]
Ceci dit, dans le cas de la justice, il est possible de se baser sur des témoignages car on sait que le phénomène dont il est question (la criminalité) existe. Alors un choix est fait : implicitement, on accepte les inévitables erreurs de ce système (la condamnation d'une certaine proportion d'innocents) pour avoir plus d'efficacité face aux vrais coupables.
Mais l'ufologie n'a strictement rien à voir avec tout ça. Parce qu'en ufologie, nous ne sommes pas sur que le phénomène existe. L'ufologie serait comparable uniquement à un procès pour meurtre dans lequel on aurait pas retrouvé le corps de la victime, et où l'accusation serait basée uniquement sur des supputations et des témoignages*, dans une société idéale où il n'existerait aucune preuve de l'existence d'une quelconque forme de criminalité d'un bout à l'autre de l'histoire de cette société.
*dans la quasi totalité des procès de ce type, l'accusé à été reconnu non coupable.
Ce que je veux dire, c'est qu'en ufologie il n'est pas possible de prendre pour preuves (ou indices forts) des témoignages à moins d'être à priori quasi-persuadé de l'existence d'ovnis/ET. Mais pour toute personne qui n'a pas cet à priori, se contenter de témoignages comme preuves est ridicule.
Vrai en théorie ... faux en pratique !
Dans des tas de domaines de la vie courante, la preuve scientifique ne peut pas s'appliquer, et en pratique, on applique avec un résultat globalement positif la preuve juridique/testimoniale.
Exemple : en pratique, l'immense majorité des 5 milliards de terriens se contente de témoignages, pour croire que Neptune est une planète géante gazeuse, la 8ème en partant du soleil. Personne, moi le premier, ne l'a observée réellement. L'eussions nous fait, que nous aurions d'ailleurs été incapables de prouver que ce petit point lumineux à peine visible dans les plus puissants de nos télescopes, est une planète, et encore moins la 8ème planète de notre système solaire. Nous croyons ces témoignages, car ils émanent de savants respectables et nombreux, qu'ils sont imprimés sur les livres de classe et diffusés par les médias. Ils ne sont plausibles que si l'on accepte également toutes les découvertes antérieures (Uranus, Saturne, Jupiter ...), qui relèvent elles aussi du témoignage et de la croyance pour le quidam moyen.
Bon, l'analogie s'arrête là. Car en théorie, un astronome pointilleux, qui déciderait de vérifier l'existence de Neptune, pourrait pointer son instrument dans la direction indiquée par les tables astronomiques (1ère vérification), calculer son mouvement d'après les lois de Newton, prévoir ses positions futures, et vérifier expérimentalement qu'elle s'y trouve bien (seconde vérification). Mais c'est uniquement parce que nous parlons là d'un phénomène Naturel, reproductible et prévisible, domaine de prédilection de la Science. S'agissant d'un phénomène imprévisible, non reproductible, et apparemment "intelligent", comme celui des ovnis, les sciences "dures" atteignent là par définition leurs limites. On entre alors dans les sciences "molles" (analyse des témoignages, socio-psychologie), puis de la "non-science" : enquête, recoupements, recherche d'indices, de traces, de témoins, étude systématique de toutes les explications "rationnelles" envisageables.
Les photographies
De même les "pseudo-sceptiques" nient également tout caractère probant aux photographies d'ovnis. Voici par exemple la position de "Gaël" (pseudo), rencontré sur le forum des Sceptiques du Québec :
Je rejette les photos et films pour de nombreuses raisons :
* Il est très facile de truquer une photo, ou de voir apparaître sur une photo des effets imprévus dûs à de nombreux facteurs autre que l'existence d'un ovni.
* La majorité des photos sont prises de jour. Or imaginer que des ovnis qui veulent cacher leur présence, soient dirigés par des entités assez stupides pour nous survolent en plein jour, est complètement absurde. Ce simple argument suffit à mes yeux pour jeter à la poubelle toutes les photos prises de jour.
* Quand elles sont prises de nuit, les photos sont de très mauvaise qualité (plus faciles à truquer, plus facile aussi de se tromper en voyant apparaître reflets et autres éléments pouvant être pris pour des ovnis).
* Il est quasiment impossible d'évaluer la taille, la vitesse et la distance à laquelle se situe un objet éloigné volant en mouvement, même quand on assiste directement à la scène. Sur une photo, c'est encore plus impossible. Et pourtant les ufologues ne se gênent pas pour nous assener des calculs douteux tentant de « prouver » que sur telle ou telle photo, l'objet fait telle taille, se trouve à telle distance et va a telle vitesse (calculs qui évidemment corroborent toujours leur croyance). Pourtant tout cela reste toujours du domaine des suppositions et théories hasardeuses, et ça ne fait qu'embrouiller le problème en générant de fausses questions.
Ce rejet des photos en général, et surtout des photos de jour, est étonnant. Il ressemble presque à "c'est trop beau pour être vrai". Il se base notamment sur une présupposition du comportement des "pilotes" des ovnis qui me parait hautement spéculative.
Pour ma part j'ai au contraire tendance à rejeter plutôt les cas nocturnes car très difficiles à analyser, et plus facilement truquables. Je travaille toujours en ce moment sur le cas Chauvet. Je le connais bien, j'ai pu avoir accès à des photos seconde génération bien meilleures que les scans initiaux tirés du livre de Guérin. C'est assez impressionnant.
Et les "sceptiques" se trompent en disant : on peut tout truquer donc ça ne vaut rien. C'est faux. Tout d'abord en 1952 c'était beaucoup plus dur de truquer. Et lorsque certaines conditions (rares) de fiabilité sont remplies, comme pour Chauvet, on peut analyser et éliminer une à une toutes les possibilités de trucage (je suis presque au bout, chapitre 6 à venir). Le trucage photo c'est pas de la magie, ça permet de faire des tas de choses spectaculaires, mais pas tout, ou pas n'importe comment. On peut douter de tout c'est vrai, mais pas gratuitement, juste pour botter en touche, pas sans justifier un minimum .
Ex : cette photo est probablement un trucage. OK lequel ? Par double exposition. Oui mais dans ce cas l'objet serait sous exposé par rapport au ciel. OK , alors une maquette lancée en l'air. OK, mais alors ... etc...
En revanche je suis d'accord, une photo seule ne peut être une preuve en soi. Mais elle ne peut que renforcer un témoignage. A fortiori lorsqu'elles sont nombreuses, spectaculaires et nettes (Chauvet, Trinidade, Vancouver, McMinville). Certes "- Il est quasiment impossible d'évaluer la taille, la vitesse et la distance à laquelle se situe un objet éloigné volant en mouvement".
C'est vrai. Mais quasiment aucun ufologue sérieux ne tombe dans ce piège. Tous savent cela et y prennent bien garde, même si c'est vrai, on peut faire des hypothèses et calculs pour voir quelle taille aurait l'objet s'il était à telle distance, ou quelle vitesse...Parfois on peut trouver des tailles minimales (objet derrière un point repère) ou maximales (objet devant).
Quelques rappels et définitions
Définition du dictionnaire Hachette
Preuve : Information, raisonnement destiné à établir la vérité (d'une proposition, d'un fait).
Droit : Démonstration dans les formes requises de l'existence d'un fait ou d'un acte juridique ; Preuve testimoniale : fondée sur des témoignages.
Charge de la preuve:Tâche de prouver les faits nécessaires au succès d’une prétention. Il est de principe d’affirmer que cette tâche appartient à celui qui est l’auteur de la prétention concernée (« actor incumbit probatio »). Mais la loi vient parfois, par le biais de présomptions antéjudiciaires, inverser cette charge.
Ainsi, par exemple, la bonne foi est-elle toujours présumée, comme la solidarité en droit commercial ou la commercialisé d’un acte accompli par un commerçant. Le commerçant qui se prévaut de cette commercialité pourra se borner à l’affirmer et il appartiendra, alors, au défendeur qui le contesterait d’apporter la preuve du caractère civil dudit acte.
En outre, la partie sur laquelle pèse la charge de la preuve peut lorsqu’elle ne dispose pas d’éléments suffisants demander au juge d’ordonner une mesure d’instruction qui permettra de recueillir des preuves. Le juge peut ordonner d’office de telles mesures.
Source : http://www.lawperationnel.com/Dictionnaire_Juridique/Charge%20de%20la%20preuve.htm
L'encyclopédie Yahoo http://fr.encyclopedia.yahoo.com/articles/ni/ni_852_p0.html
Chercher à prouver est la réponse à une mise en doute.
La recherche de preuve concerne principalement deux cadres de légalité: juridique et scientifique.
La question de la nature de la preuve que la raison attend (construit, ou découvre) porte sur la raison elle-même et sur son pouvoir propre: elle engage donc un questionnement métaphysique.
Dans le cadre juridique (pénal) français, la preuve que recherche l'accusation est la mise en évidence que l'innocence présumée du prévenu est douteuse, puis indubitablement fausse. La preuve peut être un élément matériel, le jugement passant ensuite par «délibération», «conviction», c'est-à-dire par un dialogue intérieur inter subjectivement contrôlé.
Dans le cadre scientifique, la preuve est la certitude de validité expérimentale dans le cadre hypothétique d'une théorie, cette validation étant elle-même théorique et/ou théoriquement faisable ou observable. Par exemple la découverte de Neptune par Le Verrier en 1846 est théoriquement construite sur les lois de Kepler et théoriquement prouvée par les calculs effectués selon ces lois. L'hypothèse consiste à imaginer l'existence de Neptune, la preuve expérimentale est théorique, alors que parallèlement, elle est techniquement observée avec une précision moindre dans le télescope de J.G. Galle. Trois cents ans auparavant Galilée avait vu la planète Neptune sans pouvoir la découvrir puisqu'il n'avait pas théoriquement construit l'hypothèse de son existence: non mise en question, celle-ci disparaît du champ de recherche sélectionné.
Crédibilité d'une preuve - Méthode scientifique
L’échelle de crédibilité est un outil quantitatif permettant, selon certains critères préétablis, de juger de la pertinence ou de la véracité de certaines informations véhiculées dans les médias écrits ou électroniques.
* Non fondée ou aucune donnée scientifique = consensus d'experts, avis d'experts
* Peu probable = études randomisées et contrôlées négatives, études d'association négatives ou partagées
* Probable = études randomisées et contrôlées positives ou partagées, études d’association positives
* Fondée = plusieurs études randomisées et contrôlées
Autre méthodologie de l'échelle de crédibilité
1. Revue exhaustive de la documentation scientifique pour une AFFIRMATION donnée (par exemple, « le vin protège des maladies du cœur »).
2. Catégorisation, par types d'études, des articles scientifiques publiés sur le sujet.
3. Analyse des résultats par catégories.
* Le niveau 0 implique que l’affirmation repose sur le seul avis d’un expert ou de plusieurs experts.
* Le niveau 1 implique que plus de 3 études randomisées et contrôlées ont été menées auprès de plus de 5 000 participants, et qu’elles étaient négatives et non divergentes, ou encore que les études d’association sont négatives ou divergentes. Le terme « divergent » réfère à un ratio études positives / études négatives par rapport à l'affirmation plus grand que 20 %.
* Le passage du niveau 1 au niveau 2 sur l'échelle de crédibilité implique que les études randomisées et contrôlées ou d’association étaient positives ou divergentes.
* Le passage du niveau 2 au niveau 3 sur l’échelle de crédibilité implique que plus de 3 études randomisées et contrôlées ont été menées auprès de plus de 5 000 participants et qu'elles n’étaient pas divergentes.
Source: http://adelmon.free.fr/Preuve.html
Les traces d’OVNI : pourquoi ne font-elles jamais valeur de preuve ?
Par Joël Mesnard
Depuis plus d’un demi-siècle, tout porte à croire que des engins volants, venus d’on ne sait où, hantent notre environnement, de manière répétée mais toujours suffisamment discrète pour que leur existence ne soit pas officiellement reconnue. Pourtant, on connaît des centaines de cas dans lesquels ces objets volants non-identifiés ont laissé des traces matérielles de leurs incursions dans notre monde. Pourquoi ces empreintes ne suffisent-elles pas à mettre un terme à toute contestation de la réalité OVNI ?
On peut, pour simplifier, distinguer deux sortes de traces laissées par les OVNI :
-d’une part, les traces « directes », résultant soit d’un contact mécanique, soit d’un effet quelconque (le plus souvent thermique ou électromagnétique) : ce sont les empreintes au sol (tassement de la terre, excavations, altération des végétaux), auxquels s’ajoutent des exemples plus rares de traces sur des objets quelconques, tels que des carrosseries de voiture.
-d’autre part, les traces « indirectes », enregistrées sur des supports tels que pellicules photo ou bandes magnétiques.
Certes, en considérant uniquement ces deux catégories, on restreint le problème, qui est en réalité complexe : aux traces proprement dites, on peut adjoindre les effets du phénomène, qui sont eux aussi de natures variées, et vont jusqu’à des séquelles physiologiques, parfois très graves (2), sur les témoins. Mais bornons nous ici à ne considérer que les traces au sens le plus courant du terme.
D’un point de vue historique, le premier cas bien attesté de « trace d’ovni » remonte à 1942, et il se rattache à la seconde des deux catégories que nous avons définies.
1430 obus... et une photo
Deux mois et demi après l’attaque japonaise contre Pearl Harbor, et alors que les Américains vivaient dans la crainte d’un éventuel débarquement de l’ennemi sur la côte Ouest des États-Unis, un événement incompréhensible se produisit vers trois heures du matin, dans la nuit du 25 au 26 février 1942 : des disques lumineux évoluèrent silencieusement au-dessus de la ville de Los Angeles. Croyant à une attaque japonaise, les artilleurs de la 37ème brigade antiaérienne ouvrirent le feu sur ces disques volants, réveillant une bonne partie de la population et tirant au total 1430 obus...sans résultat apparent.
Cet incident fut relaté dans le numéro du 26 février du Los Angeles Times, qui illustra son article d’une photo sur laquelle on voit plusieurs disques lumineux, vers lesquels convergent les faisceaux des projecteurs de DCA.
Cette photo constitue probablement la première trace enregistrée du phénomène OVNI. Il est absolument certain que les disques lumineux qui ont survolé la grande métropole californienne cette nuit-là n’étaient pas des bombardiers japonais : ils ne ressemblaient en rien à des avions, et d’ailleurs, aucune bombe ne tomba sur la ville. Les moyens aériens dont disposaient les Japonais sont depuis longtemps parfaitement connus, et ne peuvent être invoqués pour expliquer cet incident. Aucun doute : nous disposons, avec cette photo, du premier document montrant, de façon certaine, ce que nous appelons aujourd’hui des ovnis.
Et pourtant...
Et pourtant, l’existence de ce document, et des témoignages qui s’y rapportent, n’a pas suffi à entraîner une reconnaissance de la réalité du phénomène.
Il est vrai qu’en ce début de 1942, les conditions n’étaient guère propices à une telle reconnaissance. L’Amérique venait d’entrer en guerre, dans des conditions catastrophiques, et elle essuyait une série de revers dans le Pacifique, face à un ennemi que rien ne semblait pouvoir arrêter. Quant à l’Europe, plongée depuis deux ans dans les horreurs de la guerre, elle n’avait pas le loisir de méditer sur un fait divers survenu aux antipodes, et dont elle ignorait jusqu’à l’existence.
Aux États-Unis mêmes, l’incident du 26 février semble être resté isolé, pendant plus de cinq ans. Lorsque la Paix était enfin revenue, à l’été 1945, l’Amérique avait le sentiment d’entrer dans une ère nouvelle, et elle avait oublié cet incident qui paraissait devoir rester sans suites.
Dès l’immédiat après-guerre, l’affaire de Los Angeles n’était plus qu’une vague curiosité vite effacée des mémoires. Tant de choses s’étaient produites depuis ! Mais les circonstances défavorables de février 1942 constituent une explication trop facile à ce rapide oubli. Nous savons maintenant avec quelle stupéfiante facilité les apparitions d’ovnis les mieux attestées, et les traces les plus probantes, passent à la trappe. Le problème OVNI consiste en partie à tenter de comprendre quels peuvent être les mécanismes et les motifs de cette étrange faculté collective d’oubli.
Poncey-sur-l’Ignon : un trou pour rien
Laissons provisoirement de côté la question des photos d’ovnis, et venons-en à notre première catégorie de traces physiques, essentiellement représentée par les empreintes au sol. Si l’on se limite à la France, il est possible d’énumérer quelque deux ou trois cents cas de cette sorte, plus ou moins richement documentés. S’y ajoutent quelques dizaines d’exemples de traces d’origine indéterminée, et dont on ne sait s’il faut en imputer l’origine au phénomène OVNI ou à quelque autre cause inconnue (et éventuellement, naturelle).
Parmi les affaires les plus remarquables, on peut citer un petit nombre de cas d’excavations incompréhensibles. L’extraordinaire vague d’ovnis du second semestre 1954 en a fourni un exemple excellent, avec le trou de Poncey-sur-l’Ignon, apparu le 4 octobre, peu après 20 heures, à la suite d’une observation, par plusieurs personnes, d’un ovni évoluant très près du sol.
Dans son excellent livre A propos des soucoupes volantes (3), Aimé Michel fournit une description précise du « trou de Poncey » :
« Sur une surface longue de 1 m 50, large à sa base de 70 cm et à son extrémité de 50, le sol avait été comme aspiré. Sur l’écorchure toute fraîche, des vers blancs s’agitaient encore. La terre arrachée était répandue tout autour du trou en mottes de 30 cm de diamètre, sur un rayon de 4 m environ. Sur le bord interne du trou, des mottes pendaient vers l’intérieur : la terre avait été affouillée par-dessous, de sorte qu’à mi-hauteur de sa profondeur moyenne, la surface du trou était plus vaste qu’au niveau du sol. Mais le plus étonnant est qu’aucune trace d’instrument n’expliquait l’extraction de cette masse de terre. Bien mieux (et c’est cela surtout qui ne put jamais être expliqué) : les petites racines et radicelles (...) étaient intactes sur toute la surface interne du trou ; aucune n’était tranchée, comme cela eût été le cas si l’on avait creusé l’excavation avec n’importe quel moyen connu. (...) Bref, tout se passait comme si la masse de terre répandue dans l’herbe autour du trou avait été sucée par un gigantesque aspirateur. »
Des gendarmes (le capitaine Millet, de Semur-en-Auxois, puis le commandant Viala, de Dijon, constatèrent le fait, de même qu’un professeur de l’université de Dijon et le général de Chassey, de l’armée de l’Air. Aucune explication satisfaisante ne put être trouvée. A moins de vouloir à tout prix nier l’existence du phénomène OVNI, il faut admettre que la seule cause envisageable est la soucoupe, lumineuse, de couleur orangée et d’environ 3 m de diamètre, observée le soir même par Mme Fourneret au-dessus de l’emplacement du trou, et quelques instants plus tard par François Bouiller et plusieurs autres personnes. Le trou de Poncey, comme la photo de Los Angeles, est la preuve de la réalité des OVNI.
Mais une preuve n’a d’effet que si elle est connue, si elle est prise en compte. Une preuve ignorée, ou occultée, est une preuve sans effet. Et le silence s’est fait, très vite, sur le cas de Poncey comme sur bien d’autres affaires d’ovnis. Dès les jours qui ont suivi la découverte de la trace, la grande presse a été d’une discrétion exemplaire sur cette affaire, qui avait sans doute le tort d’être un peu trop solide.
En 1979, un livre - dont je ne recommande la lecture à personne- a été publié, qui prétendait faire table rase de la vague de 1954. Ce livre (un savant mélange de contrevérités et d’insinuations calomnieuses) ne cite même pas l’affaire de Poncey-sur-Lignon. Il y a des silences qui facilitent beaucoup certaines démonstrations !
Une anomalie impossible à reproduire
Les cas de traces au sol, laissées par des ovnis dûment observés ou résultant de causes indéterminées, ont été nombreux au cours des années soixante et soixante-dix. Un exemple particulièrement instructif nous est fourni par le cas de Valensole (1er juillet 1965) : la présence d’une empreinte profonde, à la géométrie très précise, a été constatée par les gendarmes, à l’endroit où un agriculteur, Maurice Masse, venait d’observer, tôt le matin, un ovni posé au sol, ainsi que ses occupants de petite taille. Tout autour de la trace, la terre était desséchée et « dure comme du ciment », alors qu’aux alentours elle était restée normalement meuble et humide.
Cette anomalie a été constatée par les gendarmes, et aucune explication plausible n’a jamais été proposée. On n’a pu imaginer aucun moyen qui permette de produire une telle dessication localisée du terrain.
Dans ce cas, peut-on parler de preuve ? Si preuve il y a , on n’a pas su en tirer les conséquences, puisque trente-trois ans après l’affaire de Valensole, les OVNI continuent à être évoqués comme s’ils n’étaient rien d’autre qu’un mythe. Il existe d’ailleurs quantité d’exemples tout aussi probants que Valensole, et qui n’ont pas suffi non plus à provoquer une prise de conscience de la situation, si ce n’est à une échelle quasiment négligeable.
Pour bien comprendre le climat dans lequel se fait la recherche ufologique en France, il faut savoir qu’il s’est trouvé des gens, dans les années quatre-vingts, pour « expliquer » le cas de Valensole et sa remarquable empreinte au sol, d’abord par la présence supposée d’une « Dauphine » dans le champ, puis par l’atterrissage d’un hélicoptère. Ces deux idées sont pareillement absurdes et contraires aux faits, mais il faut savoir que la production de ce genre d’inepties a atteint, en France, un stade quasi-industriel, depuis la fin des années soixante-dix. Tout se passe comme s’il fallait à tout prix répandre dans le public de fausses explications, en matière d’OVNI.
Qui a volé les huit mètres-cubes de terre ?
Un peu avant deux heures du matin, le 26 octobre 1989, un habitant de Brix, dans la Manche, fut réveillé par les aboiements de son chien. Regardant à l’extérieur, il vit une forte lumière blanche, de forme conique, qui survolait les champs.
A la même heure, un autre habitant de Brix fut éveillé par un bruit inhabituel.
Dans la matinée, un cultivateur découvrit, à l’endroit où le premier témoin avait vu le cône de lumière blanche, une incompréhensible trace dans son champ : sur une surface d’environ soixante-six mètres-carrés, l’herbe avait disparu, et la terre avait été enlevée sur une profondeur de 10 à 15 cm. On ne trouvait alentour aucune trace, ni de l’herbe, ni des quelque sept à neuf mètres cubes de terre !
8 m3 de terre disparus dans un champ de Brix.
A l’intérieur de la trace, au contour irrégulier, le sol avait pris une apparence proche de celle du mâchefer, et une odeur de pétrole allait persister pendant plus de trois semaines. Il y avait apparemment eu combustion, et deux jours après la découverte de la trace, le sol était encore chaud, quelques centimètres sous la surface.
Une étude spectroscopique d’échantillons prélevés sur place ne révéla pas de particularités notables, et ne fournit donc aucune solution au mystère (4).
étude spectroscopique
Cet exemple de Brix est néanmoins intéressant, car il illustre bien le genre d’embûche que ces phénomènes réservent aux chercheurs qui tentent de les interpréter : les traces de combustion et l’odeur persistante de pétrole suggèrent quelque explication bien terrestre, alors que l’observation visuelle du premier témoin (corroborée, semble-t-il, par d’autres personnes, qui auraient vu une boule lumineuse quelques heures plus tôt) fait plutôt penser à un ovni. Chacun est donc tenté de conclure en fonction de ses convictions personnelles, et bien souvent, aucun élément décisif ne permet de trancher.
Quand « la lune » écrase 7 000 m2 de fougères !
Pour apprécier toute la difficulté qu’il peut y avoir à tirer des conclusions d’un cas d’ovni avec traces, il nous faut revenir en arrière, de quelques années, pour évoquer l’affaire de Mansigné (5). Voici, très brièvement, ce dont il s’agit :
Le samedi 5 septembre 1981, quatre personnes avaient passé la journée dans une maison située en plein bois, à une trentaine de kilomètres au sud du Mans. Vers 23 h, ces quatre personnes observèrent un phénomène lumineux relativement complexe, dont la source semblait se trouver non loin de la maison, sur une petite hauteur boisée.
Le lendemain matin, deux des quatre témoins, accompagnés de deux gendarmes, découvrirent dans une clairière (entre la petite maison et l’emplacement du phénomène lumineux) une vaste zone, longue d’une centaine de mètres et large de 70, aux contours très nets, dans laquelle les fougères avaient été aplaties « comme si un troupeau d’éléphants était venu là pour faire la fête ». Certaines tiges étaient proprement dilacérés, comme si quelque chose en avait arraché la partie supérieure, à la fois par torsion et par traction, mais sans que les racines aient été arrachées. En outre, les fougères écrasées étaient par endroits recouvertes d’un poudre blanche, qui ne put être identifiée (6).
L’examen des données astronomiques montra que la direction d’observation du phénomène lumineux était proche de celle de la lune, qui, compte tenu des conditions atmosphériques, pouvait en effet être visible.
Certains n’hésitèrent pas à en déduire que les témoins avaient tout simplement observé... la lune, peu avant son coucher. L’explication peut paraître séduisante, si c’est une explication qu’on cherche à tout prix. Mais d’une part, la description précise que donnent les témoins contredit cette explication, et d’autre part, la concomitance de cette observation et de la découverte des quelque 7 000 m2 de fougères écrasées, dilacérés, et partiellement recouvertes d’une poudre blanche appelle quand même une tout autre explication que la lune !
Quoi qu’il en soit, la présence, dans une affaire d’ovni, d’éléments suggérant une explication simple, quoique contraire aux affirmations des témoins, se retrouve dans un très grand nombre de cas, à tel point qu’on peut y voir une caractéristique du phénomène.
Le meilleur des exemples et le pire des traitements
S’il est une affaire d’OVNI dans laquelle une trace matérielle vient corroborer les déclarations d’un témoin, c’est bien celle de Trans-en-Provence.
Le 8 janvier 1981, vers 17 h, M. Nicolai, qui se hâtait de terminer un travail de maçonnerie, assista à l’atterrissage, à 80 m de lui, d’un objet d’apparence métallique, d’environ 5 m de diamètre et 2 m ou 2,5 m de haut. La chose ne resta au sol que pendant un temps très bref, puis s’éleva en soulevant un peu de poussière et en émettant un léger sifflement, et s’éloigna à grande vitesse.
Le bref séjour de cet objet avait laissé une trace au sol en forme de C : une portion de couronne de 225°environ, de 2,40 m de diamètre extérieur et 2,20 m de diamètre intérieur.
Des prélèvements effectués sur le site permirent à un biologiste, le Dr Bounias, d’effectuer des analyses qui révélèrent une altération de la composition chimique des végétaux (en l’occurrence, de la luzerne).
Pour la première fois, une anomalie en apparence inexplicable, révélée par une expertise scientifique, venait confirmer le récit d’un témoin. Le résultat des analyses ne répondait certes pas à toutes les questions qu’on pouvait se poser, mais il confirmait le fait qu’un phénomène « de grande ampleur » avait altéré la composition chimique de la luzerne, de façon très localisée : uniquement là où le témoin affirmait avoir vu l’objet au sol.
On pouvait dès lors s’attendre à voir cet incident de Trans-en-Provence, pratiquement unique en son genre, créer un brèche dans le mur de silence et d’incompréhension qui entourait le phénomène OVNI. Nombreux sont ceux qui espérèrent alors que la situation allait évoluer vers une meilleure acceptation de ces phénomènes.
Il n’en fut rien. De bien étranges personnages, qui se présentaient comme des « ufologues sceptiques », et se désignaient, en toute modestie, comme « les nouveaux ufologues » (7), firent rapidement courir le bruit que la trace et l’altération biochimique des végétaux résultaient de la présence sur le site... d’une bétonneuse. Cette prétendue explication faisant long feu, ils corrigèrent le tir et, quelque temps plus tard, la bétonneuse avait fait place à un forage pétrolier clandestin. Comme cette nouvelle invention ne convainquait personne non plus, le forage pétrolier clandestin céda la place à... l’effet produit par un chariot élévateur.
Il n’est plus question, aujourd’hui, ni de la bétonneuse, ni du forage clandestin, ni du Fenwick. La nouvelle thèse explicative est plus simple encore : le témoin aurait tout simplement affabulé (ce qui altère la composition chimique des plantes, comme chacun sait).
On pourrait être tenté de sourire de ces délires explicatifs en série. Le plus grave est qu’ils ont été diffusés à très grande échelle. Il est évident qu’ils contribuent à la confusion qui règne à propos du phénomène OVNI. Il est clair également que cette confusion est en grande partie entretenue. Et plus une affaire d’OVNI, avec ou sans traces, est riche d’enseignements, plus elle fait l’objet de manœuvres systématiques de désinformation et de dépréciation.
Notes
1 : LDLN, BP 3, 77123 Le Vaudoué
2 : voir LDLN 344, pp. 4 à 13, et 345, pp. 39 et 40.
3 : ouvrage édité successivement par B. Arthaud (1958), Présence Planète (1966) et Seghers (1977)
4 : LDLN 299 et 307
5 : LDLN 300
6 : Une poudre blanche de même aspect et de structure cristalline a été signalée dans d’autres cas de traces au sol, et notamment dans le cas de Marliens (Côte d’Or) en mai 1967.
7 : par référence aux « nouveaux philosophes » alors en vogue.
http://www.paranormal-info.com/Les-traces-d-OVNI-pourquoi-ne-font.html
"Qu'est-ce qui constitue une preuve ? Faut-il qu'un ovni atterrisse à l'entrée du Pentagone, auprès des chefs d'état-major ? Ou est-ce une preuve lorsqu'une station de radar au sol détecte des ovnis, envoie une escadrille d'interception, que les pilotes voient l'ovni, le prennent au radar et le voient s'éloigner à une vitesse fantastique ? Est-ce une preuve seulement quand le pilote lui tire dessus et maintient sa version devant une cour martiale ? Ceci ne constitue-t-il pas une preuve ?" (Major E.J.Ruppelt)
Ralph Stevens, Arnold et E. J. Smith qui vient de faire une observation (1947)
La notion de preuve en général, et de preuve scientifique en particulier, est tout sauf triviale. Elle donne lieu à d'innombrables et interminables débats épistémologiques depuis des siècles. L'ufologie traite de choses / phénomènes dont on ne connait pas la nature (c'est justement ce que l'on veut démontrer). Il est donc très difficile d'y appliquer un "étalon" de preuve. Il n'y a aucune "bible", aucun ouvrage de référence, aucune étude universitaire ou littéraire universellement acceptée qui définisse la "vraie" preuve en matière d'ovni. Seul le bon sens doit nous guider en la matière. Il est hélas variable selon les individus. Telle preuve "absolue" pour l'un (croyant), sera "insuffisante" pour l'autre (sceptique).
L'absence de preuve n'est pas une preuve d'absence. (Martin Rees, astrophysicien britannique)
Le meilleur moyen de ne pas trouver de preuve, c'est de ne pas en chercher (Pierre Guérin)
Prouver: à quoi bon ?
Ce qui m'a le plus surpris lorsque j'ai étudié le sujet de la Preuve en Ufologie, c'est qu'une majorité de personnes, aussi bien "pros ovnis" (ufologues), "anti ovnis" (sceptiques), que "neutres" (monsieur tout le monde), ne voit absolument aucun intérêt à entamer une telle démarche.
Pour la plupart des sceptiques, la preuve est faite depuis longtemps que toute cette histoire d'OVNI et d'extraterrestres est un mythe moderne, à ranger au rayon des autres superstitions (bigfoot, Loch Ness, revenants, communication avec les morts, pouvoirs PSI, etc.). Inutile donc de perdre du temps et de l'argent à étudier un sujet qui n'a jamais su quitter le rayon ésotérisme des librairies, ni la rubrique canular des journaux depuis 50 ans.
De fait pour les sceptiques, le nombre gigantesque de cas recensés depuis 50 ans n'est absolument pas une preuve du phénomène, puisque - selon eux - aucun n'a jamais résisté à une enquête fouillée, rigoureuse et scientifique.
De l'autre coté, pour beaucoup d'ufologues, et cela m'a davantage surpris, la preuve est également faite depuis longtemps ... mais du contraire. Les OVNIS (mais aussi selon la personne : les crop circles, les mutilations de bétail, les enlèvements d'humains, etc.) sont un fait avéré, reconnu de tous à l'exception d'une petite minorité de réfractaires. Le phénomène étant indubitable, et s'imposant à tous dans sa globalité depuis 50 ans, il convient désormais de ne plus perdre de temps à essayer de le prouver, mais de mettre toute son énergie à essayer de mieux le comprendre et l'expliquer. Trouver le "comment", mais aussi le "pourquoi". De fait, pour eux, l'étude fouillée de tel ou tel cas particulier est inutile car, avec un peu de mauvaise foi, un "sceptique" pourra toujours trouver un petit détail non expliqué. Seule l'étude du phénomène dans sa globalité, sans restrictions aucunes (ie : même en prenant en compte les cas les plus bizarres) permettra d'avancer dans sa compréhension.
Cette communauté de pensée inhabituelle, entre deux "clans" qui d'habitude sont en désaccord profond, conforterait plutôt mon opinion personnelle, à savoir que le phénomène OVNI n'est toujours pas reconnu par la majorité de nos concitoyens, dont la quasi-totalité de la communauté scientifique et des médias, qui lui reprochent justement de n'être pas "prouvé".
Loin des certitudes en béton des sceptiques et des convaincus. Étudions donc le sujet de la preuve en ufologie.
La confrontation des points de vue "sceptiques" et "croyants", nous donne déjà une piste : il faudra vraisemblablement étudier le phénomène sous deux angles :
* "Micro(scopique)" : étude fouillée de cas précis, en allant jusqu'au bout, pour voir s'il résiste à toute explication "classique". Cette approche nous conduira rapidement à constituer une liste des "meilleurs cas", disons le "top ten" ou le "hit parade" des OVNIS.
* "Macro(scopique)" : étude globale et statistique de l'enssemble des signalisations d'OVNIs depuis 1947
Prouver quoi ?
Au sens strict du terme, l'existence des OVNIS est prouvée à 100% sans que personne n'en doute. Il est en effet indubitable que chaque jour, des milliers de personne de par le monde voient dans le ciel des phénomènes aériens qui leur paraissent sur le moment "non identifié". Mais personne ne doute que la majorité de ces observations seraient parfaitement explicables par des causes conventionnelles (avions, ballons, astres, ...) pour peu que nous disposions à chaque fois d'informations suffisantes.
Donc lorsqu'on entend dire, par les "sceptiques", ou les ignorants "il n'y a pas de preuves (tangibles) de la réalité des OVNIS", il faut comprendre : des "vaisseaux spatiaux pilotés par des extraterrestres".
Et c'est là justement que l'ambigüité commence, dans la définition même du terme OVNI, et donc de la chose à prouver.
Ces "sceptiques" mélangent en effet le phénomène observé (l'ovni), avec son explication (extra-terrestres, prototypes secrets, voyageurs du temps, appararition mariale, ...). Ils présupposent, comme la majeure partie de la population, qu'un "vrai" ovni est forcément un engin interplanétaire avec des petits êtres humanoides type X-Files (ou Independance Day pour les plus apeurés) à son bord, qui nous surveillent.
Voilà l'imagerie simpliste et commerciale qui est sous-tendue par cette simple phrase, et contre laquelle il faut lutter. Non pas parce que l'Hypothèse Extra-Terrestre serait en soi ridicule. Au contraire, je le dis dès la page d'accueil de mon site, elle reste pour moi la plus probable à ce jour. Mais justement il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs : avant de discuter sur ce qui provoque un phénomène, il faut d'abord vérifier que ce phénomène est bien réel. C'est du simple bon sens.
Bref, il y a deux choses différentes à prouver :
1. l'existence même d'un phénomène "vrais OVNIs" (c'est à dire non réductible à des canulars ou des méprises)
2. la nature de ces "vrais OVNIs" (soucoupes extraterrestres)
Cette distinction préliminaire n'est pas uniquement formelle, elle est au contraire fondamentale. Certains "sceptiques", en niant les observations et le phénomène lui même, renvoient en effet les OVNIS au domaine des fées, elfes et dragons d'antan, donc à l'imaginaire folklorique pur et simple. Il est donc bon à ce stade, de rappeler que le phénomène existe bel et bien, et de se demander comment le prouver.
NB : certains "pseudo-sceptiques" radicaux, prônent la "null hypothesis" selon laquelle les "vrais" ovnis en général, et les OVNI/ET en particulier n'existent pas ! Selon eux toutes les observations seraient explicables par des méprises ou des canulars. Il n'y a donc rien à prouver. CQFD. Il s'agit bien évidemment d'une croyance (négative), et on ne discute pas d'une croyance. Passons.
Preuve scientifique ou preuve judiciaire ?
L'autre ambiguïté de l'argument "il n'y a pas de preuves", tient au non-dit sur la notion même de preuve. Dans ce cas là le néophyte, le quidam de la rue, va immédiatement penser "preuve scientifique", tant l'aura de la Science est devenue majeur depuis quelques dizaines d'années. Et il aurait tort.
Aussi étrange que cela puisse paraitre pour une personne sans culture scientifique minimum, il est impossible de démontrer "scientifiquement" que les ovnis existent. De même il est impossible de prouver "scientifiquement" que j'ai vu un camion blanc hier à 14 heures, ou bien que je sois marié. Et pourtant je peux vous assurer que l'une au moins de ces deux affirmations est vraie.
De même, la base, la matière même du dossier OVNI, ce sont des témoignages, et des traces (échos radar, photos, films, traces au sol). Or on ne "prouve" pas scientifiquement une observation, ou un témoignage. On la constate, c'est tout, et on en tire le cas échéant des hypothèses, ou des confirmations. Ou bien on fait une enquête (policière, judiciaire, journalistique) pour le confirmer ou l'infirmer. Mais dans tous les cas on reste dans le domaine de la preuve "testimoniale" (donc de l'enquête), et non pas "scientifique" (voir définitions au chapitre "Références, rappels, définitions").
Bien entendu cette enquête peut elle-même faire appel avec profit à des méthodes scientifiques chaque fois que possible :
* Par exemple par une analyse biochimique d'échantillons de traces au sol (en double aveugle, auprès de plusieurs laboratoires indépendants de préférence). On cherche alors à prouver la présence d'éléments "non naturels" dans l'échantillon.
* De même une photo ou un film d'ovni allégué peut être soumis à l'analyse d'experts en optique, en photographie, ou en astronomie.
On cherche alors à prouver la méprise, en trouvant la cause connue (naturelle ou artificielle) du phénomène photographié, ou bien carrément à prouver la fraude ou le canular (maquette suspendue par exemple).
* Dans ce dernier cas (rare), une bonne enquête devrait même s'adjoindre les services d'un expert en trucages ou d'un magicien professionnel.
* Ou encore une étude du ciel par un astronome ou un spécialiste des satellites, démontrera que les caractéristiques de l'observation relatée correspondent exactement à telle conjonction planétaire ou à telle rentrée de 3ème étage de fusée.
Une preuve "scientifique" ne s'applique stricto sensu qu'à une théorie scientifique. Elle est basée sur des critères de prédictibilité (le modèle théorique prévoit tel résultat, qui est ensuite observé lors d'une expérience), et de reproductibilité (d'une expérience, par d'autres équipes, "sur la paillasse" comme on dit parfois de manière imagée).
Par exemple si je dis avoir observée une nouvelle comète hier soir, à telle heure, dans telle portion du ciel, ce n'est pas prouvable scientifiquement. Mais si d'autres astronomes, se basant sur mes indications, l'observent à leur tour, alors l'existence de cette comète est prouvée.
NB : en théorie selon l'épistémologie Poppérienne, une théorie ne peut jamais être prouvée "juste" avec 100% de certitude, on peut seulement démontrer qu'une théorie est fausse. En effet des observations en accord avec les prédictions de la théorie pourraient être dues, par hasard, à un autre modèle. Mais en pratique, la communauté scientifique s'accorde à parler de "preuve" quand même, quitte à ce que cette théorie soit affinée ultérieurement, ou englobée dans une théorie plus générale (exemple : la théorie de la gravitation universelle de Newton, fausse stricto sensu, peut être considérée comme un cas particulier de la théorie de la Relativité d'Einstein, et "vraie" en pratique dans la plupart des situations de la vie quotidienne).
Enfin, les sceptiques disent très souvent que 'Les "croyants" aux ovnis abaissent indûment le niveau de preuve à fournir'. Pour eux, la preuve scientifique serait toujours "plus forte" que la preuve judiciaire ou testimoniale. Ils cherchent ainsi à minimiser le poids des preuves en faveur des ovnis, voire à les ramener à presque rien.
Ce faisant ils se trompent évidemment et trompent ceux qui les croient. Les deux types de preuve n'ont pas des poids comparables, elles s'appliquent à des domaines distincts. Une théorie scientifique ne pourra être prouvée que scientifiquement, et jamais par une enquête ou des témoignages. A l'inverse, une fraude fiscale, mon mariage, ou l'observation d'une nouvelle comète, ne peuvent être prouvés qu'au sens testimonial, et non scientifique.
Les sceptiques enchainent alors en disant parfois : "eh bien, puisque le phénomène n'est pas prouvable scientifiquement, il est vain, inutile et ridicule de continuer à l'étudier". On ne peut évidemment qu'être en désaccord avec cette attitude résignée, voire frileuse ou peureuse.
D'une part parceque la difficulté de la preuve est largement compensée par les enjeux. Aussi improbables qu'on veuille bien les juger, les théories avancées à ce jour pour expliquer les OVNIS, pourraient en effet toutes révolutionner notre civilisation. D'autre part parce que le phénomène est prouvable quand même (au sens testimonial) et que ce n'est pas rien ! Certains évènements majeurs de notre siècle, tels la shoah, sont prouvés ainsi, et c'est tant mieux.
A la vérité, cette attitude du type "preuve scientifique ou rien", s'apparente fort au scientisme, cette religion de la science qui a eu jadis son heure de gloire.
En résumé : preuve scientifique, non. Méthode scientifique, oui, chaque fois que possible.
Les preuves impossibles
Lorsque vous poussez les sceptiques à bout en leur demandant de préciser ce qu'ils entendent par "preuves tangibles", et après les avoir embarrassés avec quelques cas bien solides (par exemple celui du Lac Chauvet),
ils finissent tous en général par se réfugier dans l'une des trois propositions suivantes :
1. Une soucoupe volante (ou un morceau) à analyser en labo
2. Un extra-terrestre (ou un cadavre, ou un morceau) à analyser en labo
3. Un débarquement officiel en grande pompe, à l'ONU, d'un ambassadeur E.T., filmé pour le journal de 20h
Ces arguments témoignent d'une vision anthropocentrique, et assez arrogante du monde, qui plaque sur d'éventuels visiteurs d'un autre monde nos propres turpitudes et pulsions agressives. Il est bien évident que lorsqu'on exige "ça" comme niveau de preuve, alors tout débat est clôs. De telles preuves ne peuvent en effet nous être fournies que si nos "visiteurs" (quels qu'ils soient) le veulent bien, et ils auraient toutes les raisons possibles pour l'éviter, dans le contexte actuel (non ingérance ou non perturbation de notre civilisation notamment).
De plus, même si de telles preuves ont jamais existé (des débris par exemple), les "autorités" (services secrets, militaires, gouvernants) auraient toutes les raisons du monde de nous les cacher.
Ces preuves "ultimes" sont donc des armes de dernier recours des sceptiques, pour éviter de discuter des autres preuves, très nombreuses celles-là, qui s'accumulent depuis 1947 au moins, et qui prouvent indubitablement la réalité des ovnis, ainsi que la plausibilité de l'HET. Une sorte d'épouvantail qui permet de se tirer d'un long débat difficile, ou de rassurer en peu de mots la grande masse des néophytes.
J'ai déjà démonté ces arguments dans cette ancienne page. Revenons néanmoins en détail sur certains d'entre eux.
La preuve matérielle
Autrement dit : "montrez moi un morceau de soucoupe, ou une soucoupe entière, si possible en état de marche".
Cette demande se heurte à plusieurs objections :
1. Comment obtenir ces morceaux d'OVNI ou OVNIs entiers ?
Oui comment ?
Les sceptiques les plus imaginatifs suggèrent que l'on "descende" carrément l'une de ces "soucoupes", avec un missile par exemple. Cette brillante proposition nous éclaire sur le niveau de civilisation de ceux qui la font. Comment ! Des étrangers venus de loin, viennent nous visiter discrètement et pacifiquement (tous les rapports officiels s'accordent à dire que les OVNIs ne représentent aucun danger pour la sécurité des USA ou des autres nations). Et tout ce que nous suggèrent ces "sceptiques" c'est de leur tirer dessus sans sommation ?
Belle mentalité. Si des E.T. nous visitent effectivement, je comprends dès lors qu'ils soient prudents et évite tout contact prématuré avec une espèce aussi belliqueuse.
De plus, qui dit que nous soyons même capables de toucher un de ces engins, au point de l'endommager ou de l'abattre ? S'ils ont pu venir jusqu'à nous malgré les distances interstellaires immenses, s'ils sont capables des prouesses alléguées en vol, il est logique d'imaginer une avance technologique en leur faveur. Fût-elle seulement de 1000 ans, il est plus que probable qu'elle leur conférerait une invulnérabilité de fait face à nos meilleurs chasseurs et équipements de défense aérienne. Imagine-t-on une armée de l'an mil, avec ses chevaliers, ses archers et ses catapultes, réussir à abattre ou érafler un char d'assaut Leclerc ou un chasseur Rafale ? Si l'écart entre nos deux civilisations équivaut à 10 000 ou 100 000 ans, l'impossibilité est encore plus flagrante
De même un accident (incident matériel, foudroiement pendant un orage, fausse manoeuvre), s'il n'est pas totalement exclu a priori, parait improbable, pour les mêmes raisons que ci-dessus. Selon la même analogie, nos avions de ligne actuels sont infiniment plus fiables que ceux d'il y a 50 ans, les automatismes informatiques corrigent automatiquement moult erreurs humaines, les systèmes sont souvent redondants, et cette tendance à la sécurisation ne fait que s'accentuer.
Et quand bien même un accident se produirait, n'est-il pas logique d'imaginer que nos visiteurs, qui ont visiblement tenus à rester très discrets (mais non totalement invisibles) jusqu'à présents, envoient aussitôt un ou des véhicules de "secours". Pour porter assistance à l'équipage s'il y a lieu (c'était peut être une sonde robotisée), puis pour faire disparaitre toute trace de l'incident ?
2. Comment être certain de leur nature "extraordinaire" (ET ou autre) ?
Comment identifier à coup sûr un débris comme étant extraterrestre, ou même seulement "paranormal" ?
Par une analyse physico-chimique ? Les lois de la physique étant les même partout dans l'univers, il est probable que des engins "autres" soient constitués des mêmes matériaux ou combinaisons et alliages (fer, acier, aluminium, titane, etc.).
Bien sûr on peut espérer tomber sur des isotopes non fréquents sur Terre.Par une analyse fonctionnelle ? J'imagine que certains pseudo-sceptiques rèvent de tomber sur un "pisto-laser" chargé, avec lequel ils "grilleraient" tout un immeuble. Ou sur une soucoupe complète en état de marche, qu'un surdoué du jeu "StaWars" sur console Nintendo apprendrait à piloter en quelques heures, et qui les emmenerait pour un voyage éclair Terre-Mars-Terre d'à peine une heure...On peut rêver effectivement.
Plus probablement nous resterions comme deux ronds de flan devant une technologie qui dépasse la notre de plusieurs centaines ou milliers d'années. Si un "savant" du moyen-âge avait découvert par hasard un disque DVD, il n'y aurait vu qu'un beau miroir rond, de facture étrange, et constitué d'une matière inconnue. Jamais il n'aurait pu concevoir que de la musique et des images parlantes en couleur étaient inscrites dessus. Si un égyptien ancien tombait sur le cockpit d'une capsule Apollo, jamais il ne pourrait deviner son usage, ni a fortiori la faire fonctionner.
3. Comment éviter que le "secret défense" ne leur soit appliqué ?
Mais admettons que l'on ait retrouvé un tel élément matériel, et qu'il ait été identifié comme "étrange". Compte tenu des enjeux colossaux, il est probable selon moi, qu'une chape de plomb tomberait aussitôt, si la confirmation officielle de l'existence d'intelligences non humaines était faite, et a fortiori si des contacts étaient avérés. Non seulement cette révélation risquerait de causer de grands troubles dans le monde, notamment dans le domaine religieux, mais il est à peu près certain que "la grande muette", l'armée, chercherait d'abord et avant tout à en tirer un profit stratégique personnel. Dans un premier temps afin d'évaluer les risques pour la Défense du pays, dans un second temps dans l'espoir fou d'en tirer des retombées technologiques décisives (bref, de fabriquer des armes encore plus destructrices ou invulnérables).
Rappelez vous la panique (fortement exagérée au demeurant) en 1938 provoquée par l'émission de radio d'Orson Wells sur la Guerre des Mondes. Rappelez vous toutes ces sectes d'illuminés new-âge qui se suicidaient par dizaines dans les années 80 dans l'espoir de voir leur corps astral embarquer dans l'immense soucoupe volante venue les emporter juste avant la fin de notre monde.
L'humanité est gouvernée, dirigée par la peur. L'irruption soudaine d'envahisseurs venus du ciel, tels les terrifiants Dieux d'autrefois, virtuellement invulnérables et invincibles, ramenant l'homme - précédemment si fier de son statut autoproclamé de "sommet de la création" - au rang de simple spectateur inférieur, dépossédé de son libre arbitre, cette irruption donc, si elle était mondialement divulguée provoquerait à n'en pas douter un cataclysme social, religieux et philosophique, qui risquerait d'ébranler durablement toutes nos sociétés humaines.
Bref, il ne manque pas de raisons, altruites (éviter le "choc culturel") ou pas (en tirer un avantage militaire exclusif), pour cacher une telle preuve si elle venait à être découverte.
La preuve corporelle
Mêmes commentaires que ci-dessus pour la preuve matérielle.
Comment se "procurer" un corps de supposé Extraterrestre (ou autre visiteur temporel ou extradimensionnel) ?
Comment être certain qu'il s'agit bien d'un ET et non d'un "monstre" humain comme la Nature en produit hélas régulièrement ?
Comment le "secret défense" ne serai-il pas apposé immédiatement sur cette preuve ?
La preuve officielle et spectaculaire
La question suivante revient souvent : "Mais pourquoi donc ne nous contactent-ils pas ?". Elle dénote d'un anthropocentrisme et d'un manque de recul évidents. Dans l'histoire de l'humanité, chaque fois qu'une civilisation plus avancée en a rencontré une autre, cela s'est traduit par l'anéantissement de la seconde (anéantissement culturel, mais très souvent aussi physique).
Les preuves raisonnables
Puisque les preuves "impossibles" ont été écartées (cf. ci-dessus), rabattons nous sur les preuves "raisonnables", c'est à dire essentiellement les témoignages, qu'ils soient oraux, photographiques, films, vidéos, traces, ...
Les témoignages
Rappelons encore une fois, que les "sceptiques" les plus ultras, nient à ces témoignages, aussi nombreux, fiables et précis soient-ils, tout caractère probant dans le cas particulier des OVNIS. Voici par exemple ce qu'a dit Georges Charpak à l'émission "Campus" de Guillaume Durand, à France 2, le 2 mai 2002 :
"La télévision et les extraterrestres, c'est une abomination. On vous montre une dizaine de personnes qui ont vu des extraterrestres sortir d'une soucoupe, et il y a dix policiers qui en témoignent. Maintenant, les chances d'avoir dix policiers ivres-morts est la même que de trouver dix physiciens du CERN ivres-morts, c'est à dire qu'elle est très petite. Mais la probabilité pour qu'il y ait un extraterrestre qui débarque et qui nous fasse des farces est beaucoup, beaucoup plus petite encore".
Tout prix Nobel qu'il est, Georges Charpak laisse là au vestiaire son scepticisme et sa méthodologie scientifique, pour endosser les habits de la mauvaise foi et de l'aveuglement les plus banals. En résumant ses propos :
* les témoins d'ovnis sont tous des ivrognes
* de manière générale la probabilité d'existence des ovnis / ET est inférieure à toute autre explication, même improbable. En mathématique, un nombre inférieur à tout autre, aussi petit soit-il, est ... nul, zéro.
Mais les "sceptiques" ont heureusement parfois un discours un peu plus nuancé et argumenté. Voici par exemple la position de "Gaël" (pseudo), rencontré sur le forum des Sceptiques du Québec, à ce sujet :
Les preuves de nature Testimoniales ou Juridiques ne sont pas fiables en général (moins que les preuves scientifiques), et pas recevables dans le cas de l'ufologie. Effectivement, les témoignages sont (malheureusement) parfois considérés comme des preuves. C'est justement l'une des raisons pour lesquelles on envoie parfois des innocents en prison : parce qu'on accepte comme preuves des choses qui n'ont rien d'une preuve. L'un de mes films préférés (12 hommes en colère, de Capra) démonte d'ailleurs parfaitement ce mécanisme. [...]
Ceci dit, dans le cas de la justice, il est possible de se baser sur des témoignages car on sait que le phénomène dont il est question (la criminalité) existe. Alors un choix est fait : implicitement, on accepte les inévitables erreurs de ce système (la condamnation d'une certaine proportion d'innocents) pour avoir plus d'efficacité face aux vrais coupables.
Mais l'ufologie n'a strictement rien à voir avec tout ça. Parce qu'en ufologie, nous ne sommes pas sur que le phénomène existe. L'ufologie serait comparable uniquement à un procès pour meurtre dans lequel on aurait pas retrouvé le corps de la victime, et où l'accusation serait basée uniquement sur des supputations et des témoignages*, dans une société idéale où il n'existerait aucune preuve de l'existence d'une quelconque forme de criminalité d'un bout à l'autre de l'histoire de cette société.
*dans la quasi totalité des procès de ce type, l'accusé à été reconnu non coupable.
Ce que je veux dire, c'est qu'en ufologie il n'est pas possible de prendre pour preuves (ou indices forts) des témoignages à moins d'être à priori quasi-persuadé de l'existence d'ovnis/ET. Mais pour toute personne qui n'a pas cet à priori, se contenter de témoignages comme preuves est ridicule.
Vrai en théorie ... faux en pratique !
Dans des tas de domaines de la vie courante, la preuve scientifique ne peut pas s'appliquer, et en pratique, on applique avec un résultat globalement positif la preuve juridique/testimoniale.
Exemple : en pratique, l'immense majorité des 5 milliards de terriens se contente de témoignages, pour croire que Neptune est une planète géante gazeuse, la 8ème en partant du soleil. Personne, moi le premier, ne l'a observée réellement. L'eussions nous fait, que nous aurions d'ailleurs été incapables de prouver que ce petit point lumineux à peine visible dans les plus puissants de nos télescopes, est une planète, et encore moins la 8ème planète de notre système solaire. Nous croyons ces témoignages, car ils émanent de savants respectables et nombreux, qu'ils sont imprimés sur les livres de classe et diffusés par les médias. Ils ne sont plausibles que si l'on accepte également toutes les découvertes antérieures (Uranus, Saturne, Jupiter ...), qui relèvent elles aussi du témoignage et de la croyance pour le quidam moyen.
Bon, l'analogie s'arrête là. Car en théorie, un astronome pointilleux, qui déciderait de vérifier l'existence de Neptune, pourrait pointer son instrument dans la direction indiquée par les tables astronomiques (1ère vérification), calculer son mouvement d'après les lois de Newton, prévoir ses positions futures, et vérifier expérimentalement qu'elle s'y trouve bien (seconde vérification). Mais c'est uniquement parce que nous parlons là d'un phénomène Naturel, reproductible et prévisible, domaine de prédilection de la Science. S'agissant d'un phénomène imprévisible, non reproductible, et apparemment "intelligent", comme celui des ovnis, les sciences "dures" atteignent là par définition leurs limites. On entre alors dans les sciences "molles" (analyse des témoignages, socio-psychologie), puis de la "non-science" : enquête, recoupements, recherche d'indices, de traces, de témoins, étude systématique de toutes les explications "rationnelles" envisageables.
Les photographies
De même les "pseudo-sceptiques" nient également tout caractère probant aux photographies d'ovnis. Voici par exemple la position de "Gaël" (pseudo), rencontré sur le forum des Sceptiques du Québec :
Je rejette les photos et films pour de nombreuses raisons :
* Il est très facile de truquer une photo, ou de voir apparaître sur une photo des effets imprévus dûs à de nombreux facteurs autre que l'existence d'un ovni.
* La majorité des photos sont prises de jour. Or imaginer que des ovnis qui veulent cacher leur présence, soient dirigés par des entités assez stupides pour nous survolent en plein jour, est complètement absurde. Ce simple argument suffit à mes yeux pour jeter à la poubelle toutes les photos prises de jour.
* Quand elles sont prises de nuit, les photos sont de très mauvaise qualité (plus faciles à truquer, plus facile aussi de se tromper en voyant apparaître reflets et autres éléments pouvant être pris pour des ovnis).
* Il est quasiment impossible d'évaluer la taille, la vitesse et la distance à laquelle se situe un objet éloigné volant en mouvement, même quand on assiste directement à la scène. Sur une photo, c'est encore plus impossible. Et pourtant les ufologues ne se gênent pas pour nous assener des calculs douteux tentant de « prouver » que sur telle ou telle photo, l'objet fait telle taille, se trouve à telle distance et va a telle vitesse (calculs qui évidemment corroborent toujours leur croyance). Pourtant tout cela reste toujours du domaine des suppositions et théories hasardeuses, et ça ne fait qu'embrouiller le problème en générant de fausses questions.
Ce rejet des photos en général, et surtout des photos de jour, est étonnant. Il ressemble presque à "c'est trop beau pour être vrai". Il se base notamment sur une présupposition du comportement des "pilotes" des ovnis qui me parait hautement spéculative.
Pour ma part j'ai au contraire tendance à rejeter plutôt les cas nocturnes car très difficiles à analyser, et plus facilement truquables. Je travaille toujours en ce moment sur le cas Chauvet. Je le connais bien, j'ai pu avoir accès à des photos seconde génération bien meilleures que les scans initiaux tirés du livre de Guérin. C'est assez impressionnant.
Et les "sceptiques" se trompent en disant : on peut tout truquer donc ça ne vaut rien. C'est faux. Tout d'abord en 1952 c'était beaucoup plus dur de truquer. Et lorsque certaines conditions (rares) de fiabilité sont remplies, comme pour Chauvet, on peut analyser et éliminer une à une toutes les possibilités de trucage (je suis presque au bout, chapitre 6 à venir). Le trucage photo c'est pas de la magie, ça permet de faire des tas de choses spectaculaires, mais pas tout, ou pas n'importe comment. On peut douter de tout c'est vrai, mais pas gratuitement, juste pour botter en touche, pas sans justifier un minimum .
Ex : cette photo est probablement un trucage. OK lequel ? Par double exposition. Oui mais dans ce cas l'objet serait sous exposé par rapport au ciel. OK , alors une maquette lancée en l'air. OK, mais alors ... etc...
En revanche je suis d'accord, une photo seule ne peut être une preuve en soi. Mais elle ne peut que renforcer un témoignage. A fortiori lorsqu'elles sont nombreuses, spectaculaires et nettes (Chauvet, Trinidade, Vancouver, McMinville). Certes "- Il est quasiment impossible d'évaluer la taille, la vitesse et la distance à laquelle se situe un objet éloigné volant en mouvement".
C'est vrai. Mais quasiment aucun ufologue sérieux ne tombe dans ce piège. Tous savent cela et y prennent bien garde, même si c'est vrai, on peut faire des hypothèses et calculs pour voir quelle taille aurait l'objet s'il était à telle distance, ou quelle vitesse...Parfois on peut trouver des tailles minimales (objet derrière un point repère) ou maximales (objet devant).
Quelques rappels et définitions
Définition du dictionnaire Hachette
Preuve : Information, raisonnement destiné à établir la vérité (d'une proposition, d'un fait).
Droit : Démonstration dans les formes requises de l'existence d'un fait ou d'un acte juridique ; Preuve testimoniale : fondée sur des témoignages.
Charge de la preuve:Tâche de prouver les faits nécessaires au succès d’une prétention. Il est de principe d’affirmer que cette tâche appartient à celui qui est l’auteur de la prétention concernée (« actor incumbit probatio »). Mais la loi vient parfois, par le biais de présomptions antéjudiciaires, inverser cette charge.
Ainsi, par exemple, la bonne foi est-elle toujours présumée, comme la solidarité en droit commercial ou la commercialisé d’un acte accompli par un commerçant. Le commerçant qui se prévaut de cette commercialité pourra se borner à l’affirmer et il appartiendra, alors, au défendeur qui le contesterait d’apporter la preuve du caractère civil dudit acte.
En outre, la partie sur laquelle pèse la charge de la preuve peut lorsqu’elle ne dispose pas d’éléments suffisants demander au juge d’ordonner une mesure d’instruction qui permettra de recueillir des preuves. Le juge peut ordonner d’office de telles mesures.
Source : http://www.lawperationnel.com/Dictionnaire_Juridique/Charge%20de%20la%20preuve.htm
L'encyclopédie Yahoo http://fr.encyclopedia.yahoo.com/articles/ni/ni_852_p0.html
Chercher à prouver est la réponse à une mise en doute.
La recherche de preuve concerne principalement deux cadres de légalité: juridique et scientifique.
La question de la nature de la preuve que la raison attend (construit, ou découvre) porte sur la raison elle-même et sur son pouvoir propre: elle engage donc un questionnement métaphysique.
Dans le cadre juridique (pénal) français, la preuve que recherche l'accusation est la mise en évidence que l'innocence présumée du prévenu est douteuse, puis indubitablement fausse. La preuve peut être un élément matériel, le jugement passant ensuite par «délibération», «conviction», c'est-à-dire par un dialogue intérieur inter subjectivement contrôlé.
Dans le cadre scientifique, la preuve est la certitude de validité expérimentale dans le cadre hypothétique d'une théorie, cette validation étant elle-même théorique et/ou théoriquement faisable ou observable. Par exemple la découverte de Neptune par Le Verrier en 1846 est théoriquement construite sur les lois de Kepler et théoriquement prouvée par les calculs effectués selon ces lois. L'hypothèse consiste à imaginer l'existence de Neptune, la preuve expérimentale est théorique, alors que parallèlement, elle est techniquement observée avec une précision moindre dans le télescope de J.G. Galle. Trois cents ans auparavant Galilée avait vu la planète Neptune sans pouvoir la découvrir puisqu'il n'avait pas théoriquement construit l'hypothèse de son existence: non mise en question, celle-ci disparaît du champ de recherche sélectionné.
Crédibilité d'une preuve - Méthode scientifique
L’échelle de crédibilité est un outil quantitatif permettant, selon certains critères préétablis, de juger de la pertinence ou de la véracité de certaines informations véhiculées dans les médias écrits ou électroniques.
* Non fondée ou aucune donnée scientifique = consensus d'experts, avis d'experts
* Peu probable = études randomisées et contrôlées négatives, études d'association négatives ou partagées
* Probable = études randomisées et contrôlées positives ou partagées, études d’association positives
* Fondée = plusieurs études randomisées et contrôlées
Autre méthodologie de l'échelle de crédibilité
1. Revue exhaustive de la documentation scientifique pour une AFFIRMATION donnée (par exemple, « le vin protège des maladies du cœur »).
2. Catégorisation, par types d'études, des articles scientifiques publiés sur le sujet.
3. Analyse des résultats par catégories.
* Le niveau 0 implique que l’affirmation repose sur le seul avis d’un expert ou de plusieurs experts.
* Le niveau 1 implique que plus de 3 études randomisées et contrôlées ont été menées auprès de plus de 5 000 participants, et qu’elles étaient négatives et non divergentes, ou encore que les études d’association sont négatives ou divergentes. Le terme « divergent » réfère à un ratio études positives / études négatives par rapport à l'affirmation plus grand que 20 %.
* Le passage du niveau 1 au niveau 2 sur l'échelle de crédibilité implique que les études randomisées et contrôlées ou d’association étaient positives ou divergentes.
* Le passage du niveau 2 au niveau 3 sur l’échelle de crédibilité implique que plus de 3 études randomisées et contrôlées ont été menées auprès de plus de 5 000 participants et qu'elles n’étaient pas divergentes.
Source: http://adelmon.free.fr/Preuve.html
Les traces d’OVNI : pourquoi ne font-elles jamais valeur de preuve ?
Par Joël Mesnard
Depuis plus d’un demi-siècle, tout porte à croire que des engins volants, venus d’on ne sait où, hantent notre environnement, de manière répétée mais toujours suffisamment discrète pour que leur existence ne soit pas officiellement reconnue. Pourtant, on connaît des centaines de cas dans lesquels ces objets volants non-identifiés ont laissé des traces matérielles de leurs incursions dans notre monde. Pourquoi ces empreintes ne suffisent-elles pas à mettre un terme à toute contestation de la réalité OVNI ?
On peut, pour simplifier, distinguer deux sortes de traces laissées par les OVNI :
-d’une part, les traces « directes », résultant soit d’un contact mécanique, soit d’un effet quelconque (le plus souvent thermique ou électromagnétique) : ce sont les empreintes au sol (tassement de la terre, excavations, altération des végétaux), auxquels s’ajoutent des exemples plus rares de traces sur des objets quelconques, tels que des carrosseries de voiture.
-d’autre part, les traces « indirectes », enregistrées sur des supports tels que pellicules photo ou bandes magnétiques.
Certes, en considérant uniquement ces deux catégories, on restreint le problème, qui est en réalité complexe : aux traces proprement dites, on peut adjoindre les effets du phénomène, qui sont eux aussi de natures variées, et vont jusqu’à des séquelles physiologiques, parfois très graves (2), sur les témoins. Mais bornons nous ici à ne considérer que les traces au sens le plus courant du terme.
D’un point de vue historique, le premier cas bien attesté de « trace d’ovni » remonte à 1942, et il se rattache à la seconde des deux catégories que nous avons définies.
1430 obus... et une photo
Deux mois et demi après l’attaque japonaise contre Pearl Harbor, et alors que les Américains vivaient dans la crainte d’un éventuel débarquement de l’ennemi sur la côte Ouest des États-Unis, un événement incompréhensible se produisit vers trois heures du matin, dans la nuit du 25 au 26 février 1942 : des disques lumineux évoluèrent silencieusement au-dessus de la ville de Los Angeles. Croyant à une attaque japonaise, les artilleurs de la 37ème brigade antiaérienne ouvrirent le feu sur ces disques volants, réveillant une bonne partie de la population et tirant au total 1430 obus...sans résultat apparent.
Cet incident fut relaté dans le numéro du 26 février du Los Angeles Times, qui illustra son article d’une photo sur laquelle on voit plusieurs disques lumineux, vers lesquels convergent les faisceaux des projecteurs de DCA.
Cette photo constitue probablement la première trace enregistrée du phénomène OVNI. Il est absolument certain que les disques lumineux qui ont survolé la grande métropole californienne cette nuit-là n’étaient pas des bombardiers japonais : ils ne ressemblaient en rien à des avions, et d’ailleurs, aucune bombe ne tomba sur la ville. Les moyens aériens dont disposaient les Japonais sont depuis longtemps parfaitement connus, et ne peuvent être invoqués pour expliquer cet incident. Aucun doute : nous disposons, avec cette photo, du premier document montrant, de façon certaine, ce que nous appelons aujourd’hui des ovnis.
Et pourtant...
Et pourtant, l’existence de ce document, et des témoignages qui s’y rapportent, n’a pas suffi à entraîner une reconnaissance de la réalité du phénomène.
Il est vrai qu’en ce début de 1942, les conditions n’étaient guère propices à une telle reconnaissance. L’Amérique venait d’entrer en guerre, dans des conditions catastrophiques, et elle essuyait une série de revers dans le Pacifique, face à un ennemi que rien ne semblait pouvoir arrêter. Quant à l’Europe, plongée depuis deux ans dans les horreurs de la guerre, elle n’avait pas le loisir de méditer sur un fait divers survenu aux antipodes, et dont elle ignorait jusqu’à l’existence.
Aux États-Unis mêmes, l’incident du 26 février semble être resté isolé, pendant plus de cinq ans. Lorsque la Paix était enfin revenue, à l’été 1945, l’Amérique avait le sentiment d’entrer dans une ère nouvelle, et elle avait oublié cet incident qui paraissait devoir rester sans suites.
Dès l’immédiat après-guerre, l’affaire de Los Angeles n’était plus qu’une vague curiosité vite effacée des mémoires. Tant de choses s’étaient produites depuis ! Mais les circonstances défavorables de février 1942 constituent une explication trop facile à ce rapide oubli. Nous savons maintenant avec quelle stupéfiante facilité les apparitions d’ovnis les mieux attestées, et les traces les plus probantes, passent à la trappe. Le problème OVNI consiste en partie à tenter de comprendre quels peuvent être les mécanismes et les motifs de cette étrange faculté collective d’oubli.
Poncey-sur-l’Ignon : un trou pour rien
Laissons provisoirement de côté la question des photos d’ovnis, et venons-en à notre première catégorie de traces physiques, essentiellement représentée par les empreintes au sol. Si l’on se limite à la France, il est possible d’énumérer quelque deux ou trois cents cas de cette sorte, plus ou moins richement documentés. S’y ajoutent quelques dizaines d’exemples de traces d’origine indéterminée, et dont on ne sait s’il faut en imputer l’origine au phénomène OVNI ou à quelque autre cause inconnue (et éventuellement, naturelle).
Parmi les affaires les plus remarquables, on peut citer un petit nombre de cas d’excavations incompréhensibles. L’extraordinaire vague d’ovnis du second semestre 1954 en a fourni un exemple excellent, avec le trou de Poncey-sur-l’Ignon, apparu le 4 octobre, peu après 20 heures, à la suite d’une observation, par plusieurs personnes, d’un ovni évoluant très près du sol.
Dans son excellent livre A propos des soucoupes volantes (3), Aimé Michel fournit une description précise du « trou de Poncey » :
« Sur une surface longue de 1 m 50, large à sa base de 70 cm et à son extrémité de 50, le sol avait été comme aspiré. Sur l’écorchure toute fraîche, des vers blancs s’agitaient encore. La terre arrachée était répandue tout autour du trou en mottes de 30 cm de diamètre, sur un rayon de 4 m environ. Sur le bord interne du trou, des mottes pendaient vers l’intérieur : la terre avait été affouillée par-dessous, de sorte qu’à mi-hauteur de sa profondeur moyenne, la surface du trou était plus vaste qu’au niveau du sol. Mais le plus étonnant est qu’aucune trace d’instrument n’expliquait l’extraction de cette masse de terre. Bien mieux (et c’est cela surtout qui ne put jamais être expliqué) : les petites racines et radicelles (...) étaient intactes sur toute la surface interne du trou ; aucune n’était tranchée, comme cela eût été le cas si l’on avait creusé l’excavation avec n’importe quel moyen connu. (...) Bref, tout se passait comme si la masse de terre répandue dans l’herbe autour du trou avait été sucée par un gigantesque aspirateur. »
Des gendarmes (le capitaine Millet, de Semur-en-Auxois, puis le commandant Viala, de Dijon, constatèrent le fait, de même qu’un professeur de l’université de Dijon et le général de Chassey, de l’armée de l’Air. Aucune explication satisfaisante ne put être trouvée. A moins de vouloir à tout prix nier l’existence du phénomène OVNI, il faut admettre que la seule cause envisageable est la soucoupe, lumineuse, de couleur orangée et d’environ 3 m de diamètre, observée le soir même par Mme Fourneret au-dessus de l’emplacement du trou, et quelques instants plus tard par François Bouiller et plusieurs autres personnes. Le trou de Poncey, comme la photo de Los Angeles, est la preuve de la réalité des OVNI.
Mais une preuve n’a d’effet que si elle est connue, si elle est prise en compte. Une preuve ignorée, ou occultée, est une preuve sans effet. Et le silence s’est fait, très vite, sur le cas de Poncey comme sur bien d’autres affaires d’ovnis. Dès les jours qui ont suivi la découverte de la trace, la grande presse a été d’une discrétion exemplaire sur cette affaire, qui avait sans doute le tort d’être un peu trop solide.
En 1979, un livre - dont je ne recommande la lecture à personne- a été publié, qui prétendait faire table rase de la vague de 1954. Ce livre (un savant mélange de contrevérités et d’insinuations calomnieuses) ne cite même pas l’affaire de Poncey-sur-Lignon. Il y a des silences qui facilitent beaucoup certaines démonstrations !
Une anomalie impossible à reproduire
Les cas de traces au sol, laissées par des ovnis dûment observés ou résultant de causes indéterminées, ont été nombreux au cours des années soixante et soixante-dix. Un exemple particulièrement instructif nous est fourni par le cas de Valensole (1er juillet 1965) : la présence d’une empreinte profonde, à la géométrie très précise, a été constatée par les gendarmes, à l’endroit où un agriculteur, Maurice Masse, venait d’observer, tôt le matin, un ovni posé au sol, ainsi que ses occupants de petite taille. Tout autour de la trace, la terre était desséchée et « dure comme du ciment », alors qu’aux alentours elle était restée normalement meuble et humide.
Cette anomalie a été constatée par les gendarmes, et aucune explication plausible n’a jamais été proposée. On n’a pu imaginer aucun moyen qui permette de produire une telle dessication localisée du terrain.
Dans ce cas, peut-on parler de preuve ? Si preuve il y a , on n’a pas su en tirer les conséquences, puisque trente-trois ans après l’affaire de Valensole, les OVNI continuent à être évoqués comme s’ils n’étaient rien d’autre qu’un mythe. Il existe d’ailleurs quantité d’exemples tout aussi probants que Valensole, et qui n’ont pas suffi non plus à provoquer une prise de conscience de la situation, si ce n’est à une échelle quasiment négligeable.
Pour bien comprendre le climat dans lequel se fait la recherche ufologique en France, il faut savoir qu’il s’est trouvé des gens, dans les années quatre-vingts, pour « expliquer » le cas de Valensole et sa remarquable empreinte au sol, d’abord par la présence supposée d’une « Dauphine » dans le champ, puis par l’atterrissage d’un hélicoptère. Ces deux idées sont pareillement absurdes et contraires aux faits, mais il faut savoir que la production de ce genre d’inepties a atteint, en France, un stade quasi-industriel, depuis la fin des années soixante-dix. Tout se passe comme s’il fallait à tout prix répandre dans le public de fausses explications, en matière d’OVNI.
Qui a volé les huit mètres-cubes de terre ?
Un peu avant deux heures du matin, le 26 octobre 1989, un habitant de Brix, dans la Manche, fut réveillé par les aboiements de son chien. Regardant à l’extérieur, il vit une forte lumière blanche, de forme conique, qui survolait les champs.
A la même heure, un autre habitant de Brix fut éveillé par un bruit inhabituel.
Dans la matinée, un cultivateur découvrit, à l’endroit où le premier témoin avait vu le cône de lumière blanche, une incompréhensible trace dans son champ : sur une surface d’environ soixante-six mètres-carrés, l’herbe avait disparu, et la terre avait été enlevée sur une profondeur de 10 à 15 cm. On ne trouvait alentour aucune trace, ni de l’herbe, ni des quelque sept à neuf mètres cubes de terre !
8 m3 de terre disparus dans un champ de Brix.
A l’intérieur de la trace, au contour irrégulier, le sol avait pris une apparence proche de celle du mâchefer, et une odeur de pétrole allait persister pendant plus de trois semaines. Il y avait apparemment eu combustion, et deux jours après la découverte de la trace, le sol était encore chaud, quelques centimètres sous la surface.
Une étude spectroscopique d’échantillons prélevés sur place ne révéla pas de particularités notables, et ne fournit donc aucune solution au mystère (4).
étude spectroscopique
Cet exemple de Brix est néanmoins intéressant, car il illustre bien le genre d’embûche que ces phénomènes réservent aux chercheurs qui tentent de les interpréter : les traces de combustion et l’odeur persistante de pétrole suggèrent quelque explication bien terrestre, alors que l’observation visuelle du premier témoin (corroborée, semble-t-il, par d’autres personnes, qui auraient vu une boule lumineuse quelques heures plus tôt) fait plutôt penser à un ovni. Chacun est donc tenté de conclure en fonction de ses convictions personnelles, et bien souvent, aucun élément décisif ne permet de trancher.
Quand « la lune » écrase 7 000 m2 de fougères !
Pour apprécier toute la difficulté qu’il peut y avoir à tirer des conclusions d’un cas d’ovni avec traces, il nous faut revenir en arrière, de quelques années, pour évoquer l’affaire de Mansigné (5). Voici, très brièvement, ce dont il s’agit :
Le samedi 5 septembre 1981, quatre personnes avaient passé la journée dans une maison située en plein bois, à une trentaine de kilomètres au sud du Mans. Vers 23 h, ces quatre personnes observèrent un phénomène lumineux relativement complexe, dont la source semblait se trouver non loin de la maison, sur une petite hauteur boisée.
Le lendemain matin, deux des quatre témoins, accompagnés de deux gendarmes, découvrirent dans une clairière (entre la petite maison et l’emplacement du phénomène lumineux) une vaste zone, longue d’une centaine de mètres et large de 70, aux contours très nets, dans laquelle les fougères avaient été aplaties « comme si un troupeau d’éléphants était venu là pour faire la fête ». Certaines tiges étaient proprement dilacérés, comme si quelque chose en avait arraché la partie supérieure, à la fois par torsion et par traction, mais sans que les racines aient été arrachées. En outre, les fougères écrasées étaient par endroits recouvertes d’un poudre blanche, qui ne put être identifiée (6).
L’examen des données astronomiques montra que la direction d’observation du phénomène lumineux était proche de celle de la lune, qui, compte tenu des conditions atmosphériques, pouvait en effet être visible.
Certains n’hésitèrent pas à en déduire que les témoins avaient tout simplement observé... la lune, peu avant son coucher. L’explication peut paraître séduisante, si c’est une explication qu’on cherche à tout prix. Mais d’une part, la description précise que donnent les témoins contredit cette explication, et d’autre part, la concomitance de cette observation et de la découverte des quelque 7 000 m2 de fougères écrasées, dilacérés, et partiellement recouvertes d’une poudre blanche appelle quand même une tout autre explication que la lune !
Quoi qu’il en soit, la présence, dans une affaire d’ovni, d’éléments suggérant une explication simple, quoique contraire aux affirmations des témoins, se retrouve dans un très grand nombre de cas, à tel point qu’on peut y voir une caractéristique du phénomène.
Le meilleur des exemples et le pire des traitements
S’il est une affaire d’OVNI dans laquelle une trace matérielle vient corroborer les déclarations d’un témoin, c’est bien celle de Trans-en-Provence.
Le 8 janvier 1981, vers 17 h, M. Nicolai, qui se hâtait de terminer un travail de maçonnerie, assista à l’atterrissage, à 80 m de lui, d’un objet d’apparence métallique, d’environ 5 m de diamètre et 2 m ou 2,5 m de haut. La chose ne resta au sol que pendant un temps très bref, puis s’éleva en soulevant un peu de poussière et en émettant un léger sifflement, et s’éloigna à grande vitesse.
Le bref séjour de cet objet avait laissé une trace au sol en forme de C : une portion de couronne de 225°environ, de 2,40 m de diamètre extérieur et 2,20 m de diamètre intérieur.
Des prélèvements effectués sur le site permirent à un biologiste, le Dr Bounias, d’effectuer des analyses qui révélèrent une altération de la composition chimique des végétaux (en l’occurrence, de la luzerne).
Pour la première fois, une anomalie en apparence inexplicable, révélée par une expertise scientifique, venait confirmer le récit d’un témoin. Le résultat des analyses ne répondait certes pas à toutes les questions qu’on pouvait se poser, mais il confirmait le fait qu’un phénomène « de grande ampleur » avait altéré la composition chimique de la luzerne, de façon très localisée : uniquement là où le témoin affirmait avoir vu l’objet au sol.
On pouvait dès lors s’attendre à voir cet incident de Trans-en-Provence, pratiquement unique en son genre, créer un brèche dans le mur de silence et d’incompréhension qui entourait le phénomène OVNI. Nombreux sont ceux qui espérèrent alors que la situation allait évoluer vers une meilleure acceptation de ces phénomènes.
Il n’en fut rien. De bien étranges personnages, qui se présentaient comme des « ufologues sceptiques », et se désignaient, en toute modestie, comme « les nouveaux ufologues » (7), firent rapidement courir le bruit que la trace et l’altération biochimique des végétaux résultaient de la présence sur le site... d’une bétonneuse. Cette prétendue explication faisant long feu, ils corrigèrent le tir et, quelque temps plus tard, la bétonneuse avait fait place à un forage pétrolier clandestin. Comme cette nouvelle invention ne convainquait personne non plus, le forage pétrolier clandestin céda la place à... l’effet produit par un chariot élévateur.
Il n’est plus question, aujourd’hui, ni de la bétonneuse, ni du forage clandestin, ni du Fenwick. La nouvelle thèse explicative est plus simple encore : le témoin aurait tout simplement affabulé (ce qui altère la composition chimique des plantes, comme chacun sait).
On pourrait être tenté de sourire de ces délires explicatifs en série. Le plus grave est qu’ils ont été diffusés à très grande échelle. Il est évident qu’ils contribuent à la confusion qui règne à propos du phénomène OVNI. Il est clair également que cette confusion est en grande partie entretenue. Et plus une affaire d’OVNI, avec ou sans traces, est riche d’enseignements, plus elle fait l’objet de manœuvres systématiques de désinformation et de dépréciation.
Notes
1 : LDLN, BP 3, 77123 Le Vaudoué
2 : voir LDLN 344, pp. 4 à 13, et 345, pp. 39 et 40.
3 : ouvrage édité successivement par B. Arthaud (1958), Présence Planète (1966) et Seghers (1977)
4 : LDLN 299 et 307
5 : LDLN 300
6 : Une poudre blanche de même aspect et de structure cristalline a été signalée dans d’autres cas de traces au sol, et notamment dans le cas de Marliens (Côte d’Or) en mai 1967.
7 : par référence aux « nouveaux philosophes » alors en vogue.
http://www.paranormal-info.com/Les-traces-d-OVNI-pourquoi-ne-font.html
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