- InvitéInvité
Le problème linguistique de l'humanité
Mer 16 Juil 2008, 10:28
J'ai déjà justifié mon point de vue selon lequel toutes les civilisation avancées extraterrestres font largement appel à l'informatique et son corollaire la robotique. certaines mêmes pourraient ne plus être formée que de robots.
La difficulté qui limite l'usage de la robotique à des activités industrielles ponctuelles c'est la maintenance de la programmation des machines. Tant qu'elle fera appel à de brillants informaticiens qui doivent "mentaliser" a priori le résultat de leur programmation, les robots ne seront que des automates améliorés avec des "bugs" de programme inévitables dès que le nombre de lignes du programme dépasse dix mille, qui les rendront fragiles, "rigides" et peut-être de ce fait dangereux.
Il est clair que le processus qui nous amènerait peut-être un jour à avoir des machines capables de simuler le fonctionnement de théories de physique fondamentale et nous amener ainsi au niveau de civilisation avancée, repose sur l'adoption d'un langage intrinsèquement logique.
Claude Piron récemment décédé, une très brillante intelligence, grand psychologue parlant une dizaine de langues et en comprenant autant démontre que cette langue universelle ne peut pas être l'anglais. Simultanément il analyse le coût, à tous les sens du terme, de la prééminence de l'anglais dans les relations internationales.
Nul doute que les extraterrestres doivent s'étonner de notre obstination à favoriser cette langue intrinsèquement illogique.
Claude Piron a enregistré pour la télévision suisse romande des exposés qui résument sa pensée et qui figurent maintenant sur Youtube:
http://fr.youtube.com/watch?v=taLXSe4c498
http://fr.youtube.com/watch?v=amP-Vt-u0Q4
http://fr.youtube.com/watch?v=tchzxH6hKRA
http://fr.youtube.com/watch?v=Tece443lSkY
http://fr.youtube.com/watch?v=71K-eriifj0
http://fr.youtube.com/watch?v=Z7IeoNi79wk
http://fr.youtube.com/watch?v=zhcIl6IQCeo
http://fr.youtube.com/watch?v=zYN7x1TcHrI
http://fr.youtube.com/watch?v=RJ0sVTpRT34
http://fr.youtube.com/watch?v=ReN_3v-E5Mg
La difficulté qui limite l'usage de la robotique à des activités industrielles ponctuelles c'est la maintenance de la programmation des machines. Tant qu'elle fera appel à de brillants informaticiens qui doivent "mentaliser" a priori le résultat de leur programmation, les robots ne seront que des automates améliorés avec des "bugs" de programme inévitables dès que le nombre de lignes du programme dépasse dix mille, qui les rendront fragiles, "rigides" et peut-être de ce fait dangereux.
Il est clair que le processus qui nous amènerait peut-être un jour à avoir des machines capables de simuler le fonctionnement de théories de physique fondamentale et nous amener ainsi au niveau de civilisation avancée, repose sur l'adoption d'un langage intrinsèquement logique.
Claude Piron récemment décédé, une très brillante intelligence, grand psychologue parlant une dizaine de langues et en comprenant autant démontre que cette langue universelle ne peut pas être l'anglais. Simultanément il analyse le coût, à tous les sens du terme, de la prééminence de l'anglais dans les relations internationales.
Nul doute que les extraterrestres doivent s'étonner de notre obstination à favoriser cette langue intrinsèquement illogique.
Claude Piron a enregistré pour la télévision suisse romande des exposés qui résument sa pensée et qui figurent maintenant sur Youtube:
http://fr.youtube.com/watch?v=taLXSe4c498
http://fr.youtube.com/watch?v=amP-Vt-u0Q4
http://fr.youtube.com/watch?v=tchzxH6hKRA
http://fr.youtube.com/watch?v=Tece443lSkY
http://fr.youtube.com/watch?v=71K-eriifj0
http://fr.youtube.com/watch?v=Z7IeoNi79wk
http://fr.youtube.com/watch?v=zhcIl6IQCeo
http://fr.youtube.com/watch?v=zYN7x1TcHrI
http://fr.youtube.com/watch?v=RJ0sVTpRT34
http://fr.youtube.com/watch?v=ReN_3v-E5Mg
- InvitéInvité
Re: Le problème linguistique de l'humanité
Mer 16 Juil 2008, 23:24
Voici ce que j'ai découvert sur un blog:
À ce jour, l'accident aérien le plus meutrier de l'histoire de l'aviation s'est produit en 1977 à Ténérife (la plus grande île de l'archipel des Canaries, à l'ouest du Maroc).
La collision sur la piste de deux Boeing 747 prêts à décoller, et donc remplis de kérosène, a tué 583 personnes en quelques instants. Quand bien même il n'y aurait eu que des dégâts matériels, cet accident n'en resterait pas moins mémorable, car il permet d'illustrer à quel point l'idée selon laquelle l'anglais serait la langue de communication internationale ultime, dans tous les contextes, est scandaleusement fausse et criminelle.
Il semble, si l'on en juge au résumé du rapport officiel de l'OACI, que le sujet linguistique n'ait été qu'effleuré. Peut-on attendre autre chose de la part de l'organisme qui, en 1951, a promulgué l'anglais comme langue de l'aviation internationale, sans aucune analyse linguistique et phonétique, sans aucune étude comparative? Il est de notoriété publique que ce choix n'en était pas un.
Les experts qui ont analysé cette catastrophe sont peut-être trop anglicisés pour prendre des distances par rapport à leur propre langue et percevoir les lacunes de l'anglais. Ce qui est sûr, en tout cas, c'est qu'il est beaucoup plus simple de parler d'une erreur humaine, plus exactement du non-respect des protocoles de la part d'un pilote impatient, que de remettre en cause un mauvais choix linguistique effectué au niveau institutionnel. C'est pourquoi, en ce qui concerne cet accident, vous pourrez lire beaucoup de choses sur le contexte : l'alerte à la bombe concernant l'aéroport principal, qui a poussé un grand nombre d'avions à se dérouter sur l'aéroport (plus petit) de Ténérife, la tension des contrôleurs aériens, l'impatience des pilotes, et finalement le brouillard très dense sur la piste qui rendait impossible une évaluation visuelle de la position des avions. Tout reposait donc sur les communications entre les avions et la tour de contrôle, communications exclusivement réalisées en anglais. [..]
Donc je vous résume le contexte de l'accident : ce 27 mars 1977 à Ténérife, nous avons en bout de piste, prêt à décoller, un 747 de la compagnie néerlandaise KLM. Sur la piste, caché dans le brouillard, un Boeing 747 de la Pan Am est en train de rouler vers la troisième voie de stationnement à côté de la piste. Déjà, à ce niveau, l'anglais avait été responsable d'une perte de temps : le pilote de la Pan Am n'a pas saisi immédiatement s'il s'agissait de la «première» (first) ou de la «troisième» (third) voie de stationnement sur la gauche, en raison de la similarité phonétique de ces deux mots. Perte de temps qui aura des conséquences tragiques quelques minutes plus tard, car l'avion de la KLM percutera celui de la Pan Am alors que celui-ci était de biais. Quelques secondes d'hésitation en moins dans l'avion de la Pan Am, et il n'y aurait peut-être eu aucun accident à Ténérife ce jour-là. Mais il faut voir que cela aurait été un miracle, un énorme coup de chance, dont personne, à part peut-être les pilotes, n'auraient parlé. [..]
Pourquoi l'avion de la KLM a-t-il commencé à décoller? Le pilote a dit : «We are now at take-off». Le contrôleur aérien a compris cette phrase comme «Nous sommes au point de décollage» et a donc répondu par «OK». Or, pour le pilote, cette phrase signifiait que la phase de décollage était sur le point de commencer.
Avant d'expliquer ce cas particulier, je veux souligner qu'il ne s'agit pas d'un «manque de chance» ou d'une «négligence» du pilote. Cette ambiguïté est le résultat d'une substantivation, c'est-à-dire qu'un mot qui n'était pas un substantif en est devenu un. En anglais, ce phénomène peut passer inaperçu. À la différence du français et de l'espéranto, où il faut changer la terminaison du mot concerné pour créer un substantif, l'anglais permet de substantiver sans apporter la moindre modification.
Exemple :
* We will take-off at 8 o'clock.
* Please fasten your seat belt before the take-off.
En français, le verbe et le substantif sont différents :
* Nous allons décoller à 8h.
* Veuillez attacher votre ceinture avant le décollage (et non le "décoller").
L'ambiguïté mortelle qui s'est produite à Ténérife n'aurait pas pu se produire si la tour de contrôle et l'avion avaient communiqué en français (ou, a fortiori, en espéranto, puisque dans cette langue, les substantifs finissent tous par -o et les adjectifs finissent tous par -a).
Revenons maintenant sur la phrase «We are now at take-off».
Dans la tête du pilote néerlandais qui l'a prononcé, «take-off» était utilisé comme un verbe décrivant l'action commencée (quelque chose comme «Nous en sommes maintenant au (moment du) décollage»).
De son côté, la tour de contrôle a compris «take-off» comme un adjectif dont le substantif («position») avait été élagué, c'est-à-dire comme si «We are now at take-off» était une abréviation de «We are now at take-off position». En français: "Nous sommes en bout de piste, (attendant l'autorisation pour commencer à rouler et décoller. Ce type d'abréviation n'est possible en anglais que parce que l'adjectif précède le substantif. En français, c'est généralement l'inverse et cela interdit d'office tout raccourci de ce genre. De toute façon, en français, le substantif ne ressemble pratiquement jamais à un verbe, sauf dans des cas rares («le boire et le manger»), et donc la phrase indiquant la position de l'avion aurait contenu l'expression position de décollage ou point de décollage, tandis que la phrase indiquant que l'action allait commencer aurait contenu décoller («nous allons décoller», ou une forme conjuguée comme «nous décollons»). Dans le cas contraire, la phrase aurait été suffisamment étrange pour que le contrôleur aérien s'en inquiète.
Pour ne rien arranger, le "OK" qu'a répondu le contrôleur était lui-même ambigu. Pour lui, il signifiait «J'ai bien compris ce que vous venez de me dire» (ou «bien reçu»)», alors que, dans l'avion, il a été compris comme un «Je suis d'accord et je vous autorise à décoller».
On me dira, avec raison, que l'OACI a fait des progrès pour codifier les communications en anglais depuis la catastrophe de Ténérife. Mais les accidents d'avion ayant pour cause des «erreurs humaines» représentent, à ce que l'on nous dit à chaque catastrophe, environ 80% du total. Parmi ceux-là, combien sont directement liés à la prononciation compliquée de l'anglais ou à des ambiguïtés sémantiques (comme nous venons de le voir)? Personne ne le sait, car le sujet est complètement tabou...
Il n'existe aucune catégorie «erreur de communication» dans les statistiques!
À ce jour, l'accident aérien le plus meutrier de l'histoire de l'aviation s'est produit en 1977 à Ténérife (la plus grande île de l'archipel des Canaries, à l'ouest du Maroc).
La collision sur la piste de deux Boeing 747 prêts à décoller, et donc remplis de kérosène, a tué 583 personnes en quelques instants. Quand bien même il n'y aurait eu que des dégâts matériels, cet accident n'en resterait pas moins mémorable, car il permet d'illustrer à quel point l'idée selon laquelle l'anglais serait la langue de communication internationale ultime, dans tous les contextes, est scandaleusement fausse et criminelle.
Il semble, si l'on en juge au résumé du rapport officiel de l'OACI, que le sujet linguistique n'ait été qu'effleuré. Peut-on attendre autre chose de la part de l'organisme qui, en 1951, a promulgué l'anglais comme langue de l'aviation internationale, sans aucune analyse linguistique et phonétique, sans aucune étude comparative? Il est de notoriété publique que ce choix n'en était pas un.
Les experts qui ont analysé cette catastrophe sont peut-être trop anglicisés pour prendre des distances par rapport à leur propre langue et percevoir les lacunes de l'anglais. Ce qui est sûr, en tout cas, c'est qu'il est beaucoup plus simple de parler d'une erreur humaine, plus exactement du non-respect des protocoles de la part d'un pilote impatient, que de remettre en cause un mauvais choix linguistique effectué au niveau institutionnel. C'est pourquoi, en ce qui concerne cet accident, vous pourrez lire beaucoup de choses sur le contexte : l'alerte à la bombe concernant l'aéroport principal, qui a poussé un grand nombre d'avions à se dérouter sur l'aéroport (plus petit) de Ténérife, la tension des contrôleurs aériens, l'impatience des pilotes, et finalement le brouillard très dense sur la piste qui rendait impossible une évaluation visuelle de la position des avions. Tout reposait donc sur les communications entre les avions et la tour de contrôle, communications exclusivement réalisées en anglais. [..]
Donc je vous résume le contexte de l'accident : ce 27 mars 1977 à Ténérife, nous avons en bout de piste, prêt à décoller, un 747 de la compagnie néerlandaise KLM. Sur la piste, caché dans le brouillard, un Boeing 747 de la Pan Am est en train de rouler vers la troisième voie de stationnement à côté de la piste. Déjà, à ce niveau, l'anglais avait été responsable d'une perte de temps : le pilote de la Pan Am n'a pas saisi immédiatement s'il s'agissait de la «première» (first) ou de la «troisième» (third) voie de stationnement sur la gauche, en raison de la similarité phonétique de ces deux mots. Perte de temps qui aura des conséquences tragiques quelques minutes plus tard, car l'avion de la KLM percutera celui de la Pan Am alors que celui-ci était de biais. Quelques secondes d'hésitation en moins dans l'avion de la Pan Am, et il n'y aurait peut-être eu aucun accident à Ténérife ce jour-là. Mais il faut voir que cela aurait été un miracle, un énorme coup de chance, dont personne, à part peut-être les pilotes, n'auraient parlé. [..]
Pourquoi l'avion de la KLM a-t-il commencé à décoller? Le pilote a dit : «We are now at take-off». Le contrôleur aérien a compris cette phrase comme «Nous sommes au point de décollage» et a donc répondu par «OK». Or, pour le pilote, cette phrase signifiait que la phase de décollage était sur le point de commencer.
Avant d'expliquer ce cas particulier, je veux souligner qu'il ne s'agit pas d'un «manque de chance» ou d'une «négligence» du pilote. Cette ambiguïté est le résultat d'une substantivation, c'est-à-dire qu'un mot qui n'était pas un substantif en est devenu un. En anglais, ce phénomène peut passer inaperçu. À la différence du français et de l'espéranto, où il faut changer la terminaison du mot concerné pour créer un substantif, l'anglais permet de substantiver sans apporter la moindre modification.
Exemple :
* We will take-off at 8 o'clock.
* Please fasten your seat belt before the take-off.
En français, le verbe et le substantif sont différents :
* Nous allons décoller à 8h.
* Veuillez attacher votre ceinture avant le décollage (et non le "décoller").
L'ambiguïté mortelle qui s'est produite à Ténérife n'aurait pas pu se produire si la tour de contrôle et l'avion avaient communiqué en français (ou, a fortiori, en espéranto, puisque dans cette langue, les substantifs finissent tous par -o et les adjectifs finissent tous par -a).
Revenons maintenant sur la phrase «We are now at take-off».
Dans la tête du pilote néerlandais qui l'a prononcé, «take-off» était utilisé comme un verbe décrivant l'action commencée (quelque chose comme «Nous en sommes maintenant au (moment du) décollage»).
De son côté, la tour de contrôle a compris «take-off» comme un adjectif dont le substantif («position») avait été élagué, c'est-à-dire comme si «We are now at take-off» était une abréviation de «We are now at take-off position». En français: "Nous sommes en bout de piste, (attendant l'autorisation pour commencer à rouler et décoller. Ce type d'abréviation n'est possible en anglais que parce que l'adjectif précède le substantif. En français, c'est généralement l'inverse et cela interdit d'office tout raccourci de ce genre. De toute façon, en français, le substantif ne ressemble pratiquement jamais à un verbe, sauf dans des cas rares («le boire et le manger»), et donc la phrase indiquant la position de l'avion aurait contenu l'expression position de décollage ou point de décollage, tandis que la phrase indiquant que l'action allait commencer aurait contenu décoller («nous allons décoller», ou une forme conjuguée comme «nous décollons»). Dans le cas contraire, la phrase aurait été suffisamment étrange pour que le contrôleur aérien s'en inquiète.
Pour ne rien arranger, le "OK" qu'a répondu le contrôleur était lui-même ambigu. Pour lui, il signifiait «J'ai bien compris ce que vous venez de me dire» (ou «bien reçu»)», alors que, dans l'avion, il a été compris comme un «Je suis d'accord et je vous autorise à décoller».
On me dira, avec raison, que l'OACI a fait des progrès pour codifier les communications en anglais depuis la catastrophe de Ténérife. Mais les accidents d'avion ayant pour cause des «erreurs humaines» représentent, à ce que l'on nous dit à chaque catastrophe, environ 80% du total. Parmi ceux-là, combien sont directement liés à la prononciation compliquée de l'anglais ou à des ambiguïtés sémantiques (comme nous venons de le voir)? Personne ne le sait, car le sujet est complètement tabou...
Il n'existe aucune catégorie «erreur de communication» dans les statistiques!
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum